TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 30 novembre 2009

Quelques événements du 30 NOVEMBRE

30 novembre 886
Paix honteuse de Charles le Gros avec les Normands. Fils de Louis le Germanique, petit-fils de Louis le Débonnaire, devenu roi de France en 884 au détriment de Charles le Simple, Charles le Gros assiste, sans s'y opposer, au siège de Paris par les Normands, en 885. Vers la fin de l'année, les Normands firent une descente en France par la Seine ; et après avoir pillé Rouen et Pontoise, ils vinrent mettre le siège devant Paris. Cette ville, qui ne consistait encore que dans la cité, était entourée de murailles flanquées de tours de distance en distance. On n'y entrait que par deux ponts ; le Petit Pont et le Pont au change. Chacun de ces ponts était défendu par deux tours, à la place desquelles on bâtit dans la suite le grand et petit Châtelet.
Les Normands mirent le feu à la tour du petit Châtelet, et la détruisirent entièrement ; pour celle du Grand Châtelet, ils ne purent s'en rendre maîtres. Abbon, auteur contemporain, rapporte qu'après avoir tâché de combler les fossés de cette tour avec des fascines, et même avec des bœufs et des vaches qu'ils tuèrent exprès, ils y jetèrent les corps d'une partie des prisonniers qu'ils avaient faits, et qu'ils égorgèrent pour leur servir de pont ; que Gozlin, évêque de Paris, saisi d'horreur et d'indignation à ce trait d'inhumanité, lança un javelot et tua un de ces barbares, que ses camarades jetèrent aussitôt avec les autres. Le siège dura une année et demie. On en connaît peu qui aient été poussés avec plus de vigueur et d'acharnement. Les parisiens le soutinrent avec un courage inébranlable. Ils avaient à leur tête non seulement Eudes, comte de Paris, qui sera couronné roi de France, bien qu'il ne soit pas un carolingien, et qui sera choisi par les Grands, pour s'être révélé un chef intrépide dans la lutte contre les Normands lors de ce siège.
Eudes avait hérité de son père le titre de comte de Paris. C'est à ce titre qu'il pris contre les Normands la défense de Paris qui avait subit déjà trois fois le pillage des hommes du nord sans recevoir assistance de Charles le Gros. Près de 700 drakkars couvrent 2 lieues de la Seine. Les Normands, venus d'Angleterre pour la plupart, demandent la destruction du pont qui les empêchent de remonter en amont pour piller la Bourgogne. D'accord avec l'évêque Gozlin et la population, le comte Eudes refuse. L'évêque Gozlin, chaque jour, après avoir donné la bénédiction à son peuple, se mettait sur la brèche, le casque en tête, un carquois sur le dos, et une hache à sa ceinture, et ayant planté une croix sur le rempart, combattait à sa vue. Ce prélat mourut de ses fatigues au milieu du siège, laissant une mémoire respectable et chère ; car il s'arma des mains que la religion réservait seulement au ministère de l'autel, il les arma pour cet autel même, et pour ses concitoyens, qu'il empêcha de devenir la proie des barbares.
Les Normands assiégèrent pour la quatrième fois Paris et se retranchèrent sur la rive droite de la Seine autour de Saint Germain l'Auxerrois, à l'emplacement actuel du Louvre. Derrière les murailles romaines qu'ils ont relevées, les Parisiens firent courageusement front. Ils furent obligés d'affronter non seulement les assauts des Normands et de leurs machines de guerres, mais aussi les inondations. Le comte Eudes envoya des messages à l'aide à l'empereur. Les Parisiens éprouvèrent toutes les horreurs qu'entraînent dans un long siège la famine et la contagion et ne furent point ébranlés.
L'empereur se fit prier pendant longtemps avant d'envoyer des secours. Deux petites expéditions furent envoyées : l'une n'engagea pas le combat, l'autre se fit tailler en pièces. Le comte Eudes finit par forcer en personne le blocus normand et alla à brides abattues jusqu'en Allemagne rappeler l'empereur à ses devoirs. Charles le Gros, roi de France, parut enfin à leur secours sur le mont de Mars, qu'on appelle aujourd'hui Montmartre ; Ses troupes étaient quatre fois supérieures en nombre aux Normands pris de panique. Charles le Gros ne profita pas de sa supériorité, il n'osa pas attaquer les Normands, il ne vint que pour acheter une trêve honteuse. Charles paie les Normands et ordonne aux Parisiens de les laisser passer, ce qu'ils refusaient de faire depuis 10 mois. Le comte Eudes refuse avec hauteur. Les Normands contournèrent alors la ville par voie de terre, poussant leurs drakkars sur des rondins.
Ces barbares quittèrent Paris pour aller piller la Bourgogne, tandis que Charles retournait en Alsace en novembre 887, les grands indignés d'avoir à leur tête ce prince, le déposèrent solennellement à la diète de Tibur. Charles se réfugie au monastère de la Reichenau en Souabe où il meurt l'année suivante.

30 novembre 1671
Fondation de l'Hôtel des Invalides, sous le règne de Louis XIV et le ministère de Louvois.

30 novembre 1750
Mort du maréchal Maurice de Saxe. Ce guerrier, célèbre par son courage et sa science militaire, a gagné les batailles de Fontenoi et de Rocoux. Il a été enseveli à Strasbourg, où on lui a élevé un magnifique mausolée, ouvrage de Pigalle.

30 novembre 1840
La Belle Poule, qui transporte le cerceuil de Napoléon Ier, accoste à Cherbourg. Le cerceuil sera ensuite transféré sur une péniche qui remontera le cours de la Seine jusqu'à Paris. Napoléon Ier était mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821, et avait souhaité que ses cendres reposent sur les bords de la Seine.

30 novembre 1900
L'écrivain irlandais Oscar Wilde succombе à unе méningitе à Pаris, à l'âgе dе 46 аns. Il еst devenu l'auteur le plus fêté de toute l'Angleterre.

Minarets: «Les Suisses ont joué avec le feu»

REVUE DE WEB - La Toile s'enflamme sur la question de l'interdiction des minarets...
Le vote de la peur? Le blog de l'émission Infrarouge, diffusée sur la TSR, s'interroge au lendemain du vote sur les minarets en Suisse. Selon lui, la classe politique helvète est «sonnée» par le résultat. Et les électeurs sont en ébullition, à en croire le vif débat qui se noue dans les commentaires du billet. Une effervescence à l'image du nombre de billets publiés sur les blogs ces dernières 24 heures sur le sujet: plus de 3.000, selon le moteur de recherche Google blogsearch.

«Les Suisses ont joué avec le feu», estime le Bondy Blog. Selon son rédacteur en chef Antoine Menuisier, «c’est toute une population qui se sent visée, rabaissée, non désirée, par un texte qui fait figure de prétexte: la Suisse compte quatre minuscules minarets».

«Contraire aux engagements de la Suisse»

Cependant, le texte risque de ne pas être appliqué, estime le blog Actualités du droits. «Tout le problème est que ce vote est contraire aux engagements internationaux de la Suisse, souscrits devant le Conseil de l’Europe et l’ONU. Si la Suisse ne veut rien lâcher, elle devra rompre avec les textes internationaux», explique l'avocat Gilles Devers, qui gère ce blog. Car le texte entre en contradiction avec «la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme, et le pacte des droits civils et politiques».

Donc deux solutions à ses yeux: soit la Suisse se range à l'avis des juridictions européennes. Soit elle ne respecte pas les traîtés qu'elle a signés, «ce qui est dramatique pour la Suisse, dépositaire d’actes essentiels du droit international dont les Conventions de Genève». Et les implications diplomatiques l'amèneront à revenir sur le sujet.

Certains blogs politiques, comme celui de l'UMP de 2e circoncsription du Finistère, à Brest, y voient une mesure de laquelle s'inspirer, en des termes un peu plus engagés que leur secrétaire général Xavier Bertrand dimanche soir. «Les minarets en Suisse, c'est non. Et chez nous, à Barbès?» se demande le responsable local sur son blog... même s'il n'y a pas de mosquée à Barbès et donc de minaret.

Service après-vente de l'UDC

D'autres ont pris le parti d'en rire malgré tout, comme ces Genevois du collectif Créatifs suisses qui ont parodié le «services après vente des émissions» d'Omar et Fred, en service après-vente de l'UDC, le parti à l'origine du scrutin:

Cette vidéo «ne sauve pas l'honneur» pour autant, explique sur son blog le journaliste suisse Paul Ackermann (collaborateur de 20minutes.fr) pour qui «ça n'est pas facile tous les jours d’être Suisse à l’étranger». A fortiori les jours suivants ce scrutin.
LA XÉNOPHOBIE EST-ELLE EUROPÉENNE ? LES PAYS ARABES LE SONT BEAUCOUP PLUS QUE NOUS.
NE SOYONS PAS HYPOCRITES !!!

H1N1 : le ministère de la défense prêt à participer à la campagne de vaccination

Les centres de vaccination contre la grippe H1N1 ont connu une soudaine affluence ces jours derniers, ce qui a conduit les autorités à annoncer, pendant le week-end, l'augmentation de leur capacité et l'allongement de leurs horaires d'ouverture dès la semaine prochaine.

Lundi 30 novembre, les choses s'accélèrent. Nicolas Sarkozy demande l'ouverture des centres le dimanche. Plus tôt dans la matinée, le ministre de la défense Hervé Morin a dévoilé les mesures que pourrait prendre le ministère de la défense, dans le cadre de la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1). "On est tout à fait capable, au titre des armées, de mettre entre 100 et 150 équipes vaccinales (un médecin et une infirmière)", a expliqué M. Morin sur France-Inter, en précisant que cette mise à disposition était "dans les plans"."Il y a quinze jours, personne ne voulait se vacciner, aujourd'hui le mouvement est exactement inverse", a ajouté le ministre de la défense, en soulignant qu'il existait "des moyens complémentaires" (...), une capacité de monter en puissance, si la demande devenait plus forte". "Les réservistes peuvent faire partie des recrues complémentaires pour faire la vaccination. On est en train d'aborder ces sujets-là", a-t-il précisé.

"On est capables aujourd'hui d'envoyer au moins une centaine d'équipes médicales sous quelques jours pour compléter la vaccination, et nous pourrons faire appel ensuite aux réservistes", a encore dit Hervé Morin. Le ministre de la défense a également indiqué que l'armée assurait la vaccination de 40 000 soldats et militaires, jugée nécessaire au maintien du système de défense français.

Lacroix en panne de repreneurs

Aucun des potentiels repreneurs n'a déposé de chèque auprès du Tribunal de Commerce de Paris, dans les délais impartis.

L'avenir de la maison Christian Lacroix, en redressement judiciaire, semblait bien sombre en amont de l'audience prévue mardi au tribunal de commerce de Paris, aucun des repreneurs potentiels n'ayant dépos de chèque à temps, ce qui écarte a priori toute reprise dans l'immédiat.

Le sort des salariés est le plus inquiétant puisque dans le meilleur scénario, seuls onze d'entre eux, sur plus d'une centaine, pourraient conserver leur emploi.

Mais "les jeux ne sont pas fermés, tout est encore possible", insiste auprès de l'AFP l'administrateur judiciaire Régis Valliot, estimant que d'ici quelques mois de nouveaux acteurs pourraient encore émerger, même s'il reconnaît qu'il n'existe pas "de plan B prêt dans les trois semaines qui viennent".

Ni le cheikh émirati Hassan ben Ali al-Naimi, sur lequel la maison avait fondé beaucoup d'espoirs, ni le cabinet Bernard Krief Consulting (BKC), n'ont donc apporté de garanties financières à leurs propositions, selon M. Valliot. Ils avaient jusqu'à jeudi dernier pour le faire.
Suppressions de postes

Le tribunal pourrait ainsi trancher mardi en faveur du plan de redressement des propriétaires de la maison de couture, le groupe américain Falic. Ce plan prévoit la suppression de la plupart des emplois, et donc de la couture et du prêt-à-porter, et de payer les créanciers grâce aux licences Christian Lacroix.

Seuls 11 salariés resteraient pour gérer les contrats de licence des accessoires et des parfums de la maison.

Le tribunal peut aussi décider de rejeter ce plan, en considérant qu'il ne "maintient pas l'activité principale et ne sauvegarde pas assez l'emploi", et prononcer la liquidation judiciaire de l'entreprise, explique M. Valliot, tout en estimant que cette alternative, juridiquement possible, est "peu probable".

Dans ce cas, tous les salariés sont licenciés mais "le liquidateur peut alors vendre la marque aux enchères pour un prix qui pourrait être conséquent et qui permettrait de payer les créanciers".

Créée en 1987 avec l'appui du numéro un mondial du luxe LVMH qui l'a vendue en 2005 au groupe américain Falic, spécialisé dans le duty free, la maison Christian Lacroix a enregistré en 2008 dix millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de trente millions d'euros.

Le projet du cheikh, neveu du souverain du petit émirat d'Ajman (Emirats Arabes Unis), auquel était associé le couturier français, prévoyait un budget global de 100 millions d'euros pour l'apurement du passif, les pertes attendues au redémarrage de la griffe et son développement.

Mais à la dernière audience du tribunal de commerce, le 17 novembre, il avait déjà créé la surprise en n'étant pas en mesure d'apporter de garanties financières pour appuyer son projet.

A l'avenir, de nouveaux acteurs pourraient investir dans la maison Lacroix, assure M. Valliot, notamment "des gens des plus sérieux, qui ne veulent pas rentrer dans un processus judiciaire".

Il ne faut pas exclure non plus que le cheikh, qui manque actuellement de liquidités, puisse "mettre des actifs en garantie pour lever des fonds".

Si l'activité prêt-à-porter ou couture reprenait avant un an, les salariés de la maison qui auraient perdu leur emploi auraient la priorité d'embauche, rappelle l'administrateur judiciaire.

En redressement depuis juin, Christian Lacroix a été le grand absent des derniers défilés de prêt-à-porter féminin en octobre à Paris.

LA FRANCE SERAIT-ELLE INCAPABLE DE SAUVER L'UN DE NOS MEILLEURS CRÉATEURS ?

Grippe : les RTT et les congés à la rescousse dans les entreprises

Si les cas recensés de grippe A restent limités dans les entreprises, la multiplication des fermetures d'écoles pose des problèmes d'absentéisme des salariés. Ces derniers sont encouragés à utiliser jours de congés et RTT.
Le gouvernement travaille toujours à une adaptation du régime de chômage partiel pour cas de grippe A (H1N1). Il s'agit de faire face à une éventuelle paralysie de l'économie pour cause de personnel décimé par la pandémie : commerces désertés, approvisionnements rendus difficiles, etc. Mais, à plus court terme, c'est à une autre forme d'absentéisme que les entreprises sont confrontées. La multiplication des fermetures d'écoles et de classes depuis quelques jours (plus de 350 établissements étaient fermés à la veille du week-end) contraint nombre de salariés à s'absenter afin d'assurer la garde de leurs enfants. Or, si les entreprises ont anticipé des mesures pour poursuivre leur activité pendant la pandémie (consignes de prévention, achat de masques), rares sont celles qui ont mis au point un dispositif clair pour palier des absences non médicales.
Un dispositif limité

Les plus aptes restent assurément celles qui ont développé le télétravail. C'est le cas, par exemple, de SGS. L'entreprise, spécialiste de la certification et du contrôle, privilégie cette méthode depuis huit ans. « Près de 60 % du personnel qui n'est pas sédentaire sont équipés pour pouvoir travailler de la sorte », explique Francis Bergeron, le DRH, tout en admettant que cela a facilité la mise en place du plan grippe A.

Pour les autres, il ne reste que la possibilité d'autoriser l'absence des salariés concernés. Un dispositif qui a cependant ses limites. Si, dans la fonction publique, un fonctionnaire peut bénéficier de 6 jours au maximum d'absence pour garder son enfant, qu'il soit malade ou qu'il ne puisse se rendre à l'école en raison d'une fermeture, c'est loin d'être le cas dans le privé. La possibilité de prendre des « congés pour enfant malade » (de 3 à 5 jours non rémunérés dans la majeure partie des cas, sauf accord particulier) ne s'applique pas si l'enfant est en bonne santé et suit sa scolarité dans un établissement fermé.

Dans la majeure partie des cas, le salarié doit donc s'absenter en posant des jours de congés ou de RTT. « Comme dans l'ensemble du groupe Crédit Mutuel Arkea, nous offrons plus de souplesse pour la prise de RTT » , explique Philippe Bondoux, directeur général de Financo. Mais ce type de mesures risque de trouver ses limites (en particulier pour les salariés qui disposent de peu de congés) si la pandémie continue à prendre de l'ampleur. Et la question de la nécessité d'un dispositif spécifique commence se poser. « Nous avons posé la question en comité d'entreprise pour savoir si un dispositif spécifique était envisagé, mais, pour l'instant, nous n'avons toujours pas de réponse » , explique le représentant du personnel d'une entreprise de chaudronnerie du Calvados, où quatre nouvelles écoles viennent d'être fermées.

Relations employeurs-salariés : la crise de confiance

Le sondage réalisé par TNS Sofres pour Altedia montre qu'une cassure s'est produite entre les salariés français et leurs employeurs. Perte de confiance dans les dirigeants, mais aussi perte de confiance dans les syndicats. Le modèle managérial est en crise.

La figure du patron n'a jamais eu une cote d'enfer auprès des salariés français, mais ils n'en étaient pas moins attachés à leur propre entreprise ou administration. S'agit-il seulement d'un passage à vide lié à la brutalité de la crise ou d'une rupture durable ? En tout cas, un sondage réalisé par TNS Sofres auprès d'un échantillon représentatif de 1.005 salariés du privé, d'entreprises publiques et d'administrations, du 14 au 23 octobre, révèle que ce n'est plus le cas. « La rupture entre salarié et employeur est consommée », souligne Xavier Lacoste, directeur général d'Altedia, la société de conseil en ressources humaines pour laquelle a été réalisée cette enquête. La présidente du Medef n'y croit pas. Laurence Parisot ne veut pas entendre parler de divorce entre les salariés et leurs employeurs, en tout cas dans le privé. Ce constat n'étonne en revanche pas le sociologue du travail Michel Lallement (lire les interviews pages 5 et 6).
Le malaise ne se résume pas au stress
Selon le sondage TNS Sofres Altedia, le phénomène est général : s'ils sont plus positifs sur leurs relations avec leur manager direct, seuls 42,7 % de salariés du privé déclarent avoir « confiance dans les dirigeants » de leur entreprise. Pour l'Etat employeur, ce n'est pas mieux : ils ne sont même que 29,6 % dans l'administration. Pis, seuls 39 % des salariés interrogés jugent que, chez leur employeur, « les intérêts des dirigeants et des salariés vont dans le même sens » (40,8 % dans le privé et 29,5 % dans le public). Et seuls 38,2 % des salariés (40,8 % dans le privé, 29,5 % dans le public) jugent les écarts de salaire entre leurs dirigeants et eux-mêmes justifiés. Quant aux cadres, ils ne raisonnent pas autrement. La seule exception concerne les très petites entreprises, où 61 % des salariés affirment que les intérêts de leurs dirigeants vont dans leur sens.

Alors que la question du stress occupe depuis quelques semaines le devant de la scène médiatique, l'enquête ne montre pas qu'il constitue une préoccupation majeure. Xavier Lacoste y voit le signe qu'« il serait imprudent de résumer le malaise actuel dans les entreprises à une simple question de stress et de risques psychosociaux ». Pour lui, « il tient au moins autant à des incompréhensions sur les orientations stratégiques ou encore les politiques de rémunération ».

Cette importance relative du stress signifie aussi que si les salariés sont mécontents (de leur salaire et du manque de reconnaissance) et inquiets (près d'un sur deux se sent menacé dans son emploi), ils « ne sont pas résignés », selon Xavier Lacoste. Ils apparaissent même dans le sondage plutôt revendicatifs. Dans le privé, ils sont ainsi 46 % à évoquer la grève et 22 % des actions violentes. Mais ce n'est pas pour autant une bonne nouvelle pour les syndicats, qui déçoivent une majorité de salariés (à peine plus de 45 % leur font confiance et seulement 42 % dans le privé). « Il y a une aspiration à tout régler au premier niveau avec son manager », souligne Xavier Lacoste, qui note un « désinvestissement du collectif » vers un « repli individualiste ». Tout cela constitue autant d'ingrédients d'une crise managériale, dont il est sans doute un peu tôt pour savoir si elle est simplement conjoncturelle, mais qui semble en tout cas assez profonde.
LEÏLA DE COMARMOND, Les Echos

Le débat sur l'interdiction des minarets rebondit en France

Les Suisses ont décidé ce dimanche par référendum à plus de 57% des votants d'interdire la construction de minarets. Un résultat jugé diversement en France par les politiques et la presse nationale.
Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, n'est "pas certain" qu'on ait besoin de minarets pour pratiquer l'Islam en France. "Je préfère qu'on ait des lieux de culte officiels, reconnus, pour qu'on ait un islam de France plutôt que d'avoir la pratique de religion dans des endroits qui seraient clandestins", a-t-il expliqué lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. "Est-ce qu'on a forcément besoin de minarets pour le faire? Ça, je n'en suis pas certain". La question de l'interdiction des minarets votée par référendum en Suisse ne se pose pas en France et n'a "rien à voir" avec le débat sur la burqa, a-t-il insisté.

Benard Kouchner, interrogé sur RTL, s'est dit "un peu scandalisé" par ce vote suisse qui constitue selon lui "une expression d'intolérance". [Cette décision] "est négative pour ce qui concerne les inquiétudes même des Suisses parce que si on ne peut pas construire de minarets, cela veut dire qu'on opprime une religion", a déclaré le ministre. J'espère que les Suisses reviendront sur cette décision assez vite", a-t-il ajouté. "C'est une expression d'intolérance et je déteste l'intolérance". La construction de minarets "n'est pas grand chose. Est-ce que c'est une offense dans un pays de montagnes qu'il y ait une construction un peu plus élevée?", a demandé Bernard Kouchner.

Pour le FN, la question se pose en France

La vice-présidente du FN, Marine Le pen, s'est réjouie de la décision des citoyens suisses. "En Suisse, comme en France, les "élites" étaient pourtant massivement pour". "Ces "élites" doivent cesser de nier les aspirations et les craintes des peuples européens qui, sans s'opposer à la liberté religieuse, rejettent les signes ostentatoires que veulent imposer des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation", a-t-elle poursuivi. "Au moment où Nicolas Sarkozy réduit, sur ces sujets, son action à un électoralisme cynique", elle a appelé "les Français qui n'ont pas la chance de pouvoir s'exprimer par référendum à le faire, massivement, lors des élections régionales de mars prochain".

La "peur a gagné" en Suisse, selon la presse française

Les éditorialistes de la presse nationale française reviennent sur ce référendum et expriment leur inquiétude. Elle dénonce "l'esprit de clocher" qui a poussé une majorité de Suisses poussés par "une peur irraisonnée" à souhaiter l'interdiction des minarets.

"En Suisse, la peur a gagné" estime Michel Vagner de L'Est Républicain. "La peur totalement irraisonnée d'une "islamisation sournoise" (sic) de la société" s'étonne-t-il.

Dans La Croix, Dominique Quinio réalise s'interroge : "un tel référendum dans d'autres pays européens ne donnerait-il pas des résultats semblables?" et pense que ces "temps de chômage massif (même si en Suisse ce problème est tout relatif) sont des périodes de repli sur soi, où l'étranger apparaît comme une menace."

Même tonalité chez Michel Lépinay (Paris-Normandie) qui croit que "personne ne peut aujourd'hui garantir qu'interrogés sur la même question, les Français auraient rejeté le projet d'interdire les minarets."

Laurent Joffrin de Libération fait partie de ceux qui notent que "la force absurde du préjugé se vérifie d'autant plus que ce sont les cantons où il y a le moins de musulmans qui ont le plus approuvé la mesure anti-islam réclamée par la droite extrême".

Pour Dominique Garraud de La Charente Libre, "la leçon de la votation suisse sur les minarets vaut pour toutes les démocraties: elle démontre par l'absurde les dangers du référendum dit "d'initiative populaire", "une aubaine et une arme redoutable pour tous les extrémistes sachant surfer sur les peurs irrationnelles des opinions publiques."

Le Journal de la Haute-Marne sous la plume de Patrice Chabanet rappelle que l'UDC, le parti d'extreme droite qui a provoqué le référendum, a récemment mené campagne contre "les frontaliers français, traités de "racaille d'Annemasse"."

Pour La République du Centre, Jacques Camus regrette que "le triomphe de "l'esprit de clocher", au sens le plus étroit du terme"." L'éditorialiste craint "ces référendums populaires présentés comme la panacée démocratique et pouvant engendrer, sous le coup de l'émotion, des dérives populistes".

" La France de la burqa n'est pas la Suisse du minaret" écrit Xavier Panon dans La Montagne. "Mais la victoire du parti de droite helvétique, dans sa virulence contre les étrangers, n'en sonne pas moins comme un coucou!", prévient-il.

COMPRENONS NOUS BIEN, L'ISLAM EST UNE RELIGION DE PAIX D'ACCORD, MAIS DE LÀ À LAISSER L'EUROPE (une partie,au moins) SE FAIRE ENVAHIR PAR LES MUSULMANS IL Y A UN PAS QU'IL NE FAUT PAS FRANCHIR.
LE DÉBAT SUR LA L'IDENTITÉ NATIONALE Y EST LIÉ, L'ISLAM EN FAIT PARTIE.

RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE – Sauvez le monde, faites moins d'enfants !

Le rapport 2009 du Fonds des Nations-Unies pour la population (Unfpa) est formel : faire trop d'enfants reviendrait à faire mourir la planète. La population augmente en effet irrépressiblement alors que les ressources s'amenuisent et les nouveaux habitants de la Terre polluent autant voire plus que leurs aînés. Limiter le nombre des naissances pourrait s'avérer le meilleur moyen de limiter les dégâts
Alors que le sommet de Copenhague sur le climat ouvrira ses portes la semaine prochaine, les rapports des experts sur le sujet sont peu à peu rendus publics. Dernier en date : celui du Fonds des Nations-Unies pour la population (Unfpa). L'étude de cet organe de l'ONU prône le retour au malthusianisme, soit favoriser des politiques de limitation du nombre des naissances. "Il ne s'agit pas de réglementer le nombre de naissances, mais d'offrir un libre choix", rappelle Yves Bergevin, coordonnateur pour la santé maternelle à l'Unfpa.

Pourquoi ?
La population mondiale ne cesse de s'accroître. Selon l'ONU, chaque semaine 1.5 million d'êtres humains voient le jour sur la planète. Les estimations prévoient entre 7.9 et 10.4 milliards d'habitants en 2050, pic démographique avant que la population mondiale ne se stabilise. Si on coupe la poire en deux, la planète bleue devra fournir eau, nourriture et énergie pour plus de 9 milliards de personnes d'ici 40 ans. Or, les famines s'accentuent déjà et la sécurité alimentaire est d'autant plus précaire que les ressources s'épuisent à cause des effets du réchauffement climatique.

Comment faire ?
Selon le rapport, tout commence par l'émancipation des femmes et l'éducation à la contraception. "Dans tous les pays où l'on développe l'égalité des sexes, l'éducation des filles et le planning familial, la natalité baisse durablement de six ou sept enfants par femme à seulement deux ou trois, sans coercition et sans exception.", explique le rapport. Ainsi alors que la moyenne mondiale du nombre d'enfants par femme est de 2.54, elle grimpe à 4.9 dans les pays pauvres n'ayant pas un bon accès aux services de santé reproductive. Dans les pays occidentaux, comme la France, où l'éducation est déjà suffisante, le député Yves Cochet (Verts) propose une méthode beaucoup plus radicale : cesser les allocations familiales au-delà du 2e enfant.

Ça a une chance de fonctionner ?
Les exemples de la Chine (politique de l'enfant unique) ou de l'Inde prouvent que des efforts de longue haleine portés sur la planification familiale permettent de réduire considérablement le nombre des naissances. Les récents calculs du climatologue américain Brian O'Neill pour le National Center for Atmospheric Research prouvent que si la population mondiale arrive à une fourchette basse de 7 milliards d'habitants en 2050, cela représenterait une économie de 2 milliards de tonnes de CO2 par rapport au scénario médian d'une planète habitée par 9 milliards d'individus. Mieux encore, selon une autre étude : un dollar investi dans la planification familiale et l'éducation des filles réduit les émissions de gaz à effet de serre au moins autant qu'un dollar dépensé dans l'énergie éolienne. "Il n'y a pas d'investissement dans le développement qui coûte si peu et qui apporte des bénéfices si immenses et de si vaste portée", plaide Thoraya Ahmed Obaid, la directrice exécutive du Fnuap. Encore faut-il pouvoir convaincre les dirigeants de mettre la main à la poche. Le financement du fonds de l'Unfpa a diminué de moitié en 10 ans. L'ONU espère cependant que soient alloués à Copenhague des financements internationaux pour mettre en œuvre cette autre manière de réduire le réchauffement climatique. Mais l'émancipation des femmes et la planification familiale est-ce vraiment bankable ?
Damien Bouhours
Article du Monde, Limiter les naissances : un remède au péril climatique

dimanche 29 novembre 2009

Le policier du futur étoffe sa panoplie

Elle est conçue pour s'adapter aux dernières tendances de la délinquance. Ces innovations pourraient se généraliser à l'horizon 2012.

Alors que l'efficacité de la multiplication des effectifs en tenue sur le terrain est de moins en moins évidente et que les budgets sont à la rigueur, le policier poursuit une spectaculaire métamorphose. L'époque du gardien en pèlerine et de son antique sifflet à roulette est révolue. Au moment où Milipol, le Salon mondial de la sécurité intérieure des États fête à partir de mardi ses 25 ans à la Porte de Versailles de Paris autour d'un millier d'exposants high-tech, Le Figaro dresse le portrait-robot du policier de demain. Loin de la science-fiction puisque ces équipements devraient se développer dans les toutes prochaines années.

Informé par des caméras
La vidéosurveillance, dont le nombre de caméras va tripler, ne suffit plus. Le policier nouveau fait appel à la troisième dimension : «La police loue des avions de surveillance pour les grands événements tels que la Coupe du monde de rugby ou le réveillon de la Saint-Sylvestre, confie Patrick Guyonneau, ingénieur en chef de l'armement et patron du service des technologies de la sécurité intérieure (STSI). Lancé il y a deux ans, un programme de minidrones commence à trouver des applications opérationnelles.» Ainsi, l'aéronef de poche Elsa à aile fixe peut venir en appui pour n'importe quelle mission de renseignement : maniable, projetable à deux kilomètres de son point d'envol, il est truffé de caméras à grande focale, fonctionnant de jour comme de nuit. Un drone quadricoptère miniature de la taille d'une boîte à chaussures complète l'attirail : léger et lui aussi silencieux, ce mouchard du ciel est capable d'espionner en vol stationnaire. Au sol, un camion régie surmonté d'un objectif à haute résolution filmera, à des fins judiciaires et d'identification, les casseurs. Le policier lui-même porteur d'une microcaméra «piéton» enregistrera vidéos et sons en patrouilles. Idéal pour éviter toute forme de «bavure».

Mieux protégé

«Face à la radicalisation croissante de certaines franges de la population contre la police, tout est fait pour mieux protéger nos hommes», martèle-t-on à la Direction générale de la police nationale (DGPN). Doté d'un casque durci dont la visière est plus résistante, le policier va porter des lunettes ergonomiques résistant aux plombs de chasse, comme ceux qui avaient été tirés à Villiers-le-Bel. Au besoin, un curieux bouclier souple, plus maniable, le placera à l'abris des balles tandis que de nouveaux gilets sont censés résister à la plupart des calibres en circulation. Grâce aux dernières évolutions de l'industrie des textiles, les tissus des tenues, plus résistants, protégeront contre les armes blanches. Pour compléter leur arsenal, des centaines de «lanceurs de 40 mm» vont être distribués : jaune et noire, cette arme non létale fera mouche à 50 mètres, c'est-à-dire au-delà du jet de pavé ou de cocktail Molotov. Pour l'heure, le flash-ball n'est précis qu'à quinze mètres… Alimenté par une multitude de munitions, le «LDB 40» pourra marquer à la peinture indélébile des manifestants violents pour mieux les appréhender. Ou les affaiblir grâce à la dernière trouvaille antiémeute, une munition incapacitante à base de poivre de Cayenne appelé à remplacer le lacrymogène.

Plus mobile et communiquant

Gagner en autonomie pour mieux se projeter sur le terrain «Grâce à son assistant personnel électronique (PDA) et son terminal informatique embarqué (TIE), le policier à pied doit disposer d'un environnement complet, comme au commissariat», précise Patrick Guyonneau. En temps réel et sans revenir au bureau, chaque policier pourra interroger les fichiers des personnes recherchées, des véhicules volés ou des permis de conduire, recevoir des photos ou des portraits-robots de suspects en trois dimensions ou encore dresser un procès-verbal électronique. Géolocalisée, sa position sera communiquée en permanence, ainsi que celle des effectifs les plus proches.

Des prouesses scientifiques

Profitant de véritables prouesses en termes de miniaturisations, les enquêteurs vont systématiser la police technique et scientifique de masse. Des kits portables de «détection-révélation» identifieront en quelques dizaines de secondes des poudres ou traces suspectes de drogues ou d'explosifs. D'ici à quelques années, les «blouses blanches» de terrain révéleront des empreintes sur un cambriolage en prélevant des traces grâce à des «lampes miniatures multispectrales». Enfin, par l'apport des biotechnologies, des puces révéleront plus vite l'ADN des indices collectés, mais aussi l'analyse des odeurs piégées sur une scène de crime. Les Experts risquent d'être dépassés.

Plongée dans l'école du futur

Imaginons un peu à quoi pourrait ressembler l'école en 2020.

Le système éducatif français se cherche. Décrochage des élèves les plus faibles, démotivation, absentéisme, baisse du niveau… le constat est sombre. La réforme du lycée, même limitée, ouvre des brèches vers l'autonomie des établissements ou la rémunération au mérite. À quoi ressemblera l'école de demain ? Le Figaro a imaginé le système éducatif en 2020. Rêve ou cauchemar, voilà ce que laissent augurer les projets, rapports et revendications des uns et des autres.


Collèges et lycées : que le meilleur gagne

Le lycée Frédéric-Beigbeder est un bâtiment lumineux, à mi-chemin entre la zone pavillonnaire et les immeubles de la cité. Derrière ses grilles et son portique de sécurité, une vaste cour qui distribue les salles de classe, salles de conférences et bureaux des professeurs. Il y a toujours de la vie derrière ces murs, puisque le lycée ne ferme pas ses portes pendant les vacances. Les bâtiments sont ouverts 365 jours par an, accueillant les élèves pendant les vacances pour des stages de remise à niveau, du perfectionnement en langue vivante… Banalité : toutes les classes sont équipées de vidéoprojecteurs et d'un accès à Internet, de même que les bureaux des professeurs, qu'ils se partagent par groupes de deux ou trois. Le visiteur qui pénètre dans le hall principal découvre une exposition de photos et des installations vidéo. Un tableau illustre le travail d'un preneur de son et d'un monteur. Car le nouveau projet d'établissement a été signé cette année par l'équipe pédagogique et les représentants de parents. Dans un monde où l'image est omniprésente, à travers les sites d'échange de vidéo en ligne, le travail du lycée sera centré sur «l'acquisition des valeurs citoyennes et de la rigueur à travers la création et la transformation d'images». Une section littéraire avec option montage vidéo, des ateliers consacrés aux connaissances scientifiques liées à la transmission d'images, un travail mêlant jeu, danse et mise en scène… Le proviseur est ravi : il a gagné quelques élèves, venus du lycée voisin, qui a fermé à la fin de l'année dernière, faute de public. «Évidemment, ricane-t-il, avec un projet sur les grandes œuvres littéraires françaises…» Son budget a augmenté d'autant : de quoi développer de nouveaux ateliers.

Ce qui existe déjà.

Les portiques de sécurité peuvent être acquis par les conseils généraux et mis à la disposition des établissements scolaires. Les établissements proposent, à l'initiative de Xavier Darcos, des stages pendant les vacances. Les projets d'établissement sont généralisés depuis la loi d'orientation de 2005, certains ayant déjà porté sur le football. La mise en concurrence des établissements découle de l'ouverture de la carte scolaire et aboutit à la fermeture des établissements les moins demandés.


La lourde charge du chef d'établissement

Jean-Marc Mercier, principal du lycée Philippe-Sollers, revient ragaillardi de la formation dispensée par le rectorat : «L'entretien d'embauche dans l'éducation nationale». Il est armé pour jauger les professeurs qui répondent à son appel d'offres. Car, en bon manager, M. Mercier recrute. Avec le budget voté cette année par son conseil d'administration, il a choisi de renforcer son équipe. Le poste en question est strictement décrit : travail en équipe, capacité à gérer une pédagogie différenciée… Il veut des gens jeunes, motivés, prêts à tout tenter. Sa politique de primes a déjà donné le ton. Fini, les professeurs enfermés dans leur classe pour faire un cours classique. Tout le monde doit participer aux ateliers de remédiation qui ont lieu tous les après-midi. D'ailleurs, sa classe sponsorisée par l'entreprise de BTP de la ville fonctionne très bien : les élèves bénéficieront d'un stage et même d'un voyage sur un des chantiers de l'entreprise. L'agence bancaire, elle, a organisé un jeu à destination des jeunes : ils géraient de l'argent fictif en étudiant les cours de Bourse. Le gagnant a eu droit à une ouverture de compte et à une petite cagnotte. Mais M. Mercier a surtout un grand projet pour l'année prochaine : la création d'une fondation d'entreprise, qui lui permettra d'investir dans de nouveaux équipements.

Ce qui existe déjà.

Les postes à profil se sont multipliés avec la généralisation des projets d'établissement. Ce sont donc les chefs d'établissement qui recrutent. L'autonomie des établissements est initiée par la loi d'orientation de 2005, même si elle est pour l'instant très limitée ; mais la réforme du lycée, par le biais des heures d'accompagnement, accorde de plus en plus de liberté pour une organisation locale des enseignements. Le jeu d'argent organisé par une banque a été mis en place à l'occasion du passage à l'euro. Il avait été supprimé après protestation des professeurs.


Le nouveau métier de professeur

Jeanne est à son bureau. Elle attend les élèves qui doivent venir lui demander des précisions sur son cours d'anglais. Puis elle participera à la soutenance d'un petit groupe de la classe de seconde dont elle est le professeur de français. Ils présentent leur projet de fin d'année sur l'archéologie régionale : histoire, présentation d'un chantier de fouilles, rédaction d'un récit sur les habitants de la ville au XIIe siècle… Elle essaiera en fin de journée de se greffer sur une heure d'étude dirigée : avec la rémunération au mérite, il vaut mieux accumuler les activités. À ce jeu-là, son collègue Bernard est plus doué qu'elle. Il a monté un club de théâtre et aide les lycéens à gérer le bureau des élèves. Autant d'heures supplémentaires. Il faut dire que Bernard a des raisons d'être motivé : il a attendu son poste pendant quatre ans. Après son concours, impossible de trouver un poste correspondant à son profil. En attendant, il a travaillé pour une officine de soutien scolaire. Mais maintenant que l'éducation nationale lui offre les mêmes possibilités… Quant à sa jeune collègue Nadia, elle a été recrutée par une procédure spécifique, pour incarner la diversité : indispensable dans un établissement comme le leur, classé ambition réussite.

Ce qui existe déjà.

Le rapport Pochard, du 4 février 2008, sur la redéfinition du métier d'enseignant évoquait l'idée de la rémunération au mérite, la bivalence et un prérecrutement adapté pour un public issu de la diversité. Les «35 heures au lycée» étaient une proposition de Ségolène Royal, mais elles étaient également suggérées sous une autre forme dans le rapport Pochard. Une source ministérielle aurait officieusement évoqué, en février 2009, la possibilité de ne pas attribuer automatiquement un poste aux titulaires des concours de recrutement, mais l'idée n'a jamais été commentée officiellement. La réforme du lycée, en développant les missions des enseignants, ouvre la ­porte à la rémunération au mérite.


Les parents terribles

Isabelle et Stéphane se sont réveillés aux aurores ce samedi matin. Ils sont convoqués au collège de leur fils Jérôme pour une remise à niveau. Pendant deux heures, on va leur donner les bases du «métier de parents». Il faut dire que Jérôme est infernal. Insolent, indiscipliné… C'est décidé, l'année prochaine, ils l'inscrivent dans le privé. Avec leur chèque-éducation, distribué aux familles par le ministère, ils ont le choix de l'établissement. Et puis, même si Jérôme ne fait pas grand-chose en classe, ce qui compte, c'est qu'il ait son bac. C'est pour cela qu'ils ont souscrit l'assurance vendue par une officine de soutien : bachelier ou remboursé. Et pour cette convocation, ils ont tout de même prévenu leur avocat. On ne sait jamais… L'année dernière, ils ont dû porter plainte contre l'Éducation nationale : la sœur de Jérôme, alors en terminale, avait manqué une semaine de cours à cause d'un professeur absent. La justice a tranché : l'institution était responsable de sa mauvaise note de maths au baccalauréat.

Ce qui existe déjà.

Les écoles de parents se multiplient sous forme d'associations. Certaines mairies et certains établissements scolaires proposent des formations à la psychologie de l'enfant, à l'autorité… Le chèque-éducation est une revendication notamment de l'association SOS Éducation. En 2006, l'État a été condamné pour l'absence d'un professeur de philosophie, cause, selon l'élève plaignant, de son 6/20 au baccalauréat.


Les enfants terribles

Le bonheur à l'école, ça existe. Arthur, 15 ans, ne vivra pas les heures d'insupportable ennui qu'ont subies ses parents à écouter vaguement un professeur, assis sur une chaise au fond de la classe. Certes, il ne voit pas bien l'intérêt de ce qu'on lui fait faire, mais il a au moins compris comment avoir de bonnes notes. Et puis, il est payé pour venir en cours : enfin, il voit un sens à l'école. D'ailleurs, sa classe aura droit cette année à un voyage en Espagne. Les élèves de sa classe ont été les plus assidus, avec un taux de présence de 96 %, et leurs résultats sont les meilleurs du lycée. Bon, il a fallu secouer un peu Martin, qui n'était pas motivé, mais tout le monde s'y est mis. Ce matin, Arthur remplit son livret de compétences pour le domaine «autonomie et esprit d'initiative». Il a su mener son projet de groupe sur les langues méditerranéennes, il a eu l'idée d'aller chercher des documents sur Internet et, surtout, d'ajouter un passage sur l'entraide entre les peuples… : il peut cocher tous les items. Et ne parlons pas de ceux qui concernent les langues ! Et comme le livret de compétences valorise les engagements extérieurs, il pourra faire mention de ses cours de batterie et de son groupe de rock. Le matin, il travaille sur ses projets, et l'après-midi, on vérifie les connaissances acquises, on les fixe avec un enseignant. Mais plus de notes surtout : au dernier conseil d'administration, les lycéens ont voté contre ce couperet qui augmente le stress au travail. Et ils sont des travailleurs comme les autres. Arthur a un tuteur et pratique chaque matière dans des groupes de niveaux. Comme les modules sont thématiques, il n'aura peut-être pas traité le même programme que son voisin Yohann. Mais peu importe : il est jugé sur ses capacités méthodologiques, la qualité de ses recherches… Et si les notes ne suivent pas, il pourra toujours attribuer une mauvaise évaluation à l'un des professeurs, puisque les élèves donnent leur avis en fin d'année.

Ce qui existe déjà.

L'organisation en une demi-journée de projets et une demi-journée de vérification des connaissances, ou une demi-journée de cours et une demi-journée d'ateliers, est actuellement expérimentée dans plusieurs lycées en France. La rémunération des élèves assidus est une des dispositions mises en place par le Haut-Commissariat à la jeunesse. Le livret de compétences a été validé par Luc Chatel et Martin Hirsch ; il tient également une place dans la réforme du lycée. L'idée de faire évaluer les professeurs par les élèves est proposée par de nombreux travaux de recherche en sciences de l'éducation. Un site Internet finalement supprimé l'avait mise en place.

Les Etats-Unis étaient en mesure de capturer Ben Laden en 2001

Un rapport de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, rendu public au cours du week-end, révèle que l'armée américaine aurait pu capturer Oussama Ben Laden à la fin de l'année 2001, alors que celui-ci se cachait dans la région montagneuse de Tora-Bora, en Afghanistan. Selon le document, commandé par le sénateur démocrate John Kerry en prévision d'une augmentation du contingent américain en Afghanistan, l'armée américaine aurait pu mobiliser plusieurs milliers d'hommes pour traquer le leader islamiste, qui était à ce moment-là particulièrement "vulnérable".
Mais plutôt qu'envoyer les milliers de soldats à leur disposition, les responsables militaires américains auraient privilégié une approche moins "massive". Ils aurait ainsi rejeté une demande de renforts déposée par les officiers américains responsables sur le terrain, envoyant, en plus de frappes aériennes ciblées, un commando d'une centaine d'hommes aidés par des miliciens afghans. "Les multiples atouts de la puissance militaire américaine (...) ont été laissés de côté", résume le document.

"BEN LADEN ÉTAIT À NOTRE PORTÉE"

Se basant sur des documents déclassifiés, des entretiens et des archives, les auteurs du rapport affirment que ces informations "lèvent tout doute à ce sujet et montrent clairement qu'Oussama Ben Laden était à notre portée à Tora-Bora" aux alentours du 16 décembre 2001. Par la suite, Ben Laden aurait quitté la région "sans encombres" pour se rendre dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, où il se trouverait toujours.

"Eliminer le leader d'Al-Qaida du champ de bataille il y a huit ans n'aurait pas éliminé la menace terroriste pesant sur le monde", explique le document. Mais les décisions prises par l'ancien président George W. Bush, son secrétaire d'Etat, Donald Rumsfeld, et le responsable des armées de l'époque, Tommy Franks, "ont permis à Ben Laden d'apparaître comme une figure symbolique qui continue d'attirer des fonds et d'inspirer des fanatiques dans le monde entier". Le rapport va plus loin, estimant que le fait d'avoir laissé Oussama Ben Laden en liberté a contribué "au renouveau taliban en Afghanistan, tout en attisant les tensions au Pakistan voisin".

La Suisse n'échappe pas au débat sur la visibilité de l'islam

Patrick Haenni, chargé de recherche à l'Institut Religioscope basé à Fribourg (Suisse) a codirigé Les Minarets de la discorde (Infolio éd., novembre 2009), analyse l'interdiction de construire des minarets, une des questions posées par le référendum populaire du 29 novembre en Suisse.
Cette interrogation sur la visibilité de l'islam en pays non musulman est-elle typiquement suisse ?

La spécificité suisse repose sur la votation : ce dispositif impose aux citoyens de se prononcer sur des questions que l'on ne pose pas en ces termes ailleurs ; on crée un effet d'opinion sur un agenda imposé par des groupes particuliers. En Suisse, l'alliance des opposants aux minarets est circonscrite à la droite nationaliste et à une partie des courants évangéliques, liés aux chrétiens sionistes. Mais même au sein de l'Union démocratique du centre (UDC), qui porte le débat, certains sont opposés à ce vote, car ils redoutent les effets économiques, dans les pays arabes, d'une éventuelle interdiction.

Cela dit, la question des minarets s'inscrit dans une dynamique plus large. On la retrouve aussi en France, avec le débat sur l'interdiction de la burqa. La nouveauté de ces mobilisations est qu'elles se font sur la visibilité de l'islam et sur la dimension idéologique de cette religion. L'Union démocratique fédérale, qui est l'expression des évangéliques en Suisse, défend le côté chrétien du pays ; à leurs yeux, l'islam ne représente pas une menace en termes d'immigration, - même si la population musulmane connaît une croissance rapide, avec 400 000 personnes et 5 % de la population - mais porte le risque d'un clash des religions. D'ailleurs, que ce soit en France avec 367 burqas ou en Suisse avec quatre minarets, on est bien dans des logiques de combat symbolique plus que sur des problèmes touchant la société réelle.

Comment se positionnent la population et les associations musulmanes dans ces débats ?

De manière dominante, elles sont en retrait et préfèrent ne pas jeter d'huile sur le feu. D'autant que ces sujets ne font pas forcément consensus dans la communauté musulmane. En Suisse, le débat sur les minarets se déroule principalement entre forces politiques, à l'exception d'interventions de l'universitaire suisse Tariq Ramadan.

Quelle est votre réponse de sociologue face aux peurs "d'expansion de l'islam", qui, pour certains, constituent la toile de fond de ces débats ?

L'islam, en tant que fait théologique, est bien prosélyte et universaliste. Mais quand on s'intéresse au réel, c'est la sociologie qu'il faut mobiliser : l'expansionnisme d'une religion se fait soit par un projet politique ou militaire, soit par les conversions, soit par la démographie. Or, en Europe, les porteurs d'un projet politique, les Frères musulmans, n'arrivent pas à l'articuler dans une situation de minorité. Ils oscillent entre la représentation communautaire (mais l'échec de l'appel au calme de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) lors des émeutes des banlieues en 2005 a montré qu'ils ne contrôlent pas les banlieues) et le retour à la prédication.

Mais, sur ce terrain, le courant qui est vraiment efficace aujourd'hui, c'est le salafisme. Or pour ce courant, certes radical au niveau du dogme, l'idéal c'est la "hijra", le retour dans les terres d'islam. Ses membres s'inscrivent dans du religieux pur, et la perspective du départ provoque un désinvestissement du champ politique. Le fondamentalisme qui marche est donc apolitique. Quant à sa frange djihadiste, elle poursuit un but de destruction sans véritable projet politique. Plus généralement, le "retour de l'islam" se fait non par un projet militant mais par l'individu. Il vise plutôt une normalisation culturelle de l'islam dans le cadre de la culture de masse globalisée (rap islamique, Hallal Fried Chicken, streetwear islamique...)

Restent la natalité et les conversions. Dans les pays musulmans, à l'exception du Pakistan et de l'Afrique noire islamique, la démographie est en chute libre. Quant aux conversions, elles existent, mais fonctionnent dans les deux sens.
Propos recueillis par Stéphanie Le Bars

Les Suisses se prononceraient en faveur de l'interdiction des minarets

Selon les premiers sondages sortie des urnes, les électeurs suisses appelés, dimanche 29 novembre, à se prononcer par référendum sur l'interdiction de la construction de nouveaux minarets auraient voté majoritairement en faveur de celle-ci. Cette votation populaire, organisée à l'initiative du parti de droite populiste Union démocratique du centre (UDC), se terminait à la mi-journée et les résultats définitifs sont attendus dans l'après-midi.
Mais la télévision suisse romande (TSR) était déjà en mesure de dire que le "oui" l'emporterait au niveau national, estimant qu'il a recueilli 59 % des voix. Les présentateurs ont qualifié ce résultat "d'immense surprise", puisque les sondages effectués avant le scrutin donnaient le "non" gagnant. Le quotidien Le Temps rapporte lui aussi des projections qui donnent le "oui" gagnant avec 59 % des voix, alors que la ville de Genève voterait majoritairement "non" à l'interdiction de nouveaux minarets à 59,3 %.

Cinq résultats définitifs sont connus pour l'heure : Glaris, Argovie, Appenzell Rhodes-Extérieures, Schaffhouse et les Grisons (58,6 %) acceptent nettement l'initiative. Lucerne approuverait également le texte, tout comme Zurich à 52,7 %.

L'UDC a appelé les Suisses à interdire la construction de minarets, accusés d'être le "symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir, qui remet en cause les droits fondamentaux". Si ce résultat venait à se confirmer, il pourrait mettre à mal le gouvernement et le Parlement helvétiques, qui ont estimé cette initiative contraire à la Constitution, qui reconnaît la liberté religieuse. Cependant, si une majorité des 26 cantons helvétiques est favorable à l'initiative, ce qui semble être le cas selon les premières estimations, cela permettrait la modification de l'article de la Constitution sur la liberté religieuse.

La Confédération helvétique compte plus de 300 000 musulmans, soit 4 % de la population. Elle possède plusieurs centaines de mosquées, mais une minorité sont dotées de minarets. La controverse est née de la multiplication des demandes de permis de construire. Pour les partisans du "oui", qui font eux aussi valoir la liberté de culte garantie par la Constitution, les minarets n'ont pas de justification religieuse puisqu'ils ne sont pas mentionnés dans le Coran.

Le carré de dames de Sarkozy pour l'Ile-de-France

Chantal Jouanno, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet et Rama Yade sont les quatre cartes maîtresses de l'UMP pour la conquête de la Région.

Elles s'étaient donné rendez-vous place des Grands Hommes. Nathalie Kosciusko- Morizet est arrivée la première. La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique a la réputation d'être toujours à l'heure. Valérie Pécresse et Chantal Jouanno ont suivi quelques minutes plus tard. La ministre de l'Enseignement supérieur et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie sortaient d'une conférence de presse non loin de là. Avec Rama Yade. Mais la secrétaire d'Etat aux Sports, retenue par les micros et les caméras, fera attendre quelques minutes supplémentaires ses collègues sur les marches de la place du Panthéon.

Mais ce n'est pas une place au Panthéon que visent ces quatre jeunes femmes. Leur ambition est purement politique : gagner la Région Ile-de-France, détenue depuis 1998 par le socialiste Jean-Paul Huchon. Pour l'occasion, elles se sont dépouillées de leurs oripeaux ministériels et ont revêtu leurs tenues de campagne. Ce carré de dames est l'atout majeur de Nicolas Sarkozy pour la campagne des régionales en Ile-de-France.

Candidate à la présidence de la Région, Valérie Pécresse, 42 ans, a convaincu le chef de l'Etat de concentrer ses efforts sur l'Ile-de-France. C'est au cours d'un rendez-vous début octobre qu'elle a obtenu d'avoir à ses côtés Nathalie Kosciusko-Morizet, 36 ans, Chantal Jouanno, 40 ans, et Rama Yade, bientôt 33 ans. Trois jeunes femmes, nommées au gouvernement par Nicolas Sarkozy et qui se lancent pour la première fois dans la bagarre régionale.

La première, NKM, déjà maire de Longjumeau (Essonne), hésitait à se lancer. Un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy a réussi à vaincre ses réticences. La deuxième, Chantal Jouanno, était sollicitée par Jean-Pierre Raffarin pour défier Ségolène Royal en Poitou-Charentes. Nicolas Sarkozy a tranché en faveur de Paris. Restait le cas Rama Yade. Plus délicat à gérer depuis qu'elle avait publiquement émis des réserves sur son parachutage dans le Val-d'Oise.

Dans cette équation, le plus difficile était sans doute de renouer un fil entre Nicolas Sarkozy et Rama Yade. Brice Hortefeux et Frédéric Lefebvre se sont chargés d'aider la jeune ministre à trouver les mots qu'il fallait pour convaincre le chef de l'Etat. Quand elle a fini par comprendre que l'UMP n'était pas dans une logique de sanction contre elle mais dans une logique stratégique d'efficacité politique, elle a pu écrire qu'elle se mettait à la disposition du chef de l'Etat. Du coup, dimanche dernier, il a tranché, laissant Rama Yade en deuxième position derrière André Santini, chef de file Nouveau Centre (NC) dans les Hauts-de-Seine.

Bataille, pour l'instant feutrée, avec Jean-Paul Huchon

Samedi, le conseil national de l'UMP validera la désignation de ses chefs de file. Quatre hommes viendront compléter ce quatuor féminin de choc : Axel Poniatowski dans le Val-d'Oise, épaulé par la jeune maire adjointe de Pontoise, Stéphanie von Euw, 33 ans ; André Santini dans les Hauts-de-Seine ; Laurent Lafon (NC) dans le Val-de-Marne et, sans doute, Patrick Toulmet, en Seine-Saint-Denis.

Cette délicate étape de la composition des binômes passée - et même s'il reste l'ensemble des listes à compléter -, Valérie Pécresse va pouvoir démarrer sa campagne face à Jean-Paul Huchon, au lendemain de l'inauguration de son siège, installé sur l'Equité, une péniche amarrée quai de Javel.

Entre les deux rivaux, la bataille a déjà commencé. Plutôt feutrée pour le moment, elle se joue dans les coulisses des palais de la République. Dernier épisode en date, un déjeuner à l'Elysée le 16 novembre sur le thème du Grand Paris. Autour de la table : Bertrand Delanoë et Jean-Paul Huchon font face à Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Christian Blanc et Valérie Pécresse.

«Que faisiez-vous à l'hôtel Ibis de Gennevilliers», demande Nicolas Sarkozy à Jean-Paul Huchon ? «Pour ma précampagne, je passe trente-six heures dans chaque département, et pour prendre, à 6 heures du matin, le premier métro du début de la ligne, je dors à l'hôtel.» «Vous dormez à l'hôtel ?» reprend le président, visiblement interloqué ! «Oui, moi, je suis sur le terrain», lance alors le président de la Région. Et Valérie Pécresse de reprendre la balle au bond : «Il visite tous les hôtels de la Région !» La campagne a déjà commencé.

L'Aïd rouvre la question de l'islam en entreprise

Confrontés à la montée des revendications religieuses, les responsables des ressources humaines se retrouvent face à des situations qu'ils ne maitrisent pas toujours.
Vendredi, les musulmans de France ont célébré l'une de leurs fêtes les plus importantes. L'Aïd-el-Kebir commémore le geste d'Abraham qui aurait accepté de sacrifier son fils en signe de dévotion à Dieu. C'est l'occasion pour les musulmans de se retrouver en famille ou entre amis pour célébrer ce moment de foi partagé. Le calendrier musulman n'étant pas fixe, il arrive souvent que les fêtes tombent en pleine semaine. Chaque année se pose le même dilemme pour les pratiquants: comment concilier foi et activité professionnelle? Ces dernières années, beaucoup ont demandé à leur employeur d'être dispensés de travail ce jour- là. Les principales revendications religieuses concernent des salariés de confession musulmane. Un phénomène que les entreprises doivent maintenant intégrer dans leur gestion du personnel. "Au nom du droit à l'égalité, la jeune génération veut du poisson à la place du porc et prendre le jour de l'Aïd de plein droit", explique Dounia Bouzar, auteur de Allah a t-il sa place dans l'entreprise? (Albin Michel).

Pour concilier liberté de conscience et intérêt de l'entreprise, les managers doivent sans cesse trouver des solutions. Juridiquement un employeur ne peut pas refuser la demande d'absence d'un salarié pour motif religieux tant que cela ne pénalise pas l'entreprise. Les secteurs dans lesquelles les salariés musulmans sont nombreux ont depuis longtemps adapté les conditions de travail aux pratiques religieuses, comme dans l'automobile ou la grande distribution. Renault a fait aménager dès les années 70 des salles de prières dans ses usines. Dans un supermarché du 15ème arrondissement de Paris, où la plupart des caissières sont musulmanes, le gérant a modifié le temps de travail de ses salariées pendant le ramadan pour leur permettre de rompre le jeûne.

De nombreux responsables des ressources humaines restent démunis face à certaines revendications liées aux interdits alimentaires ou à la tenue vestimentaire. "Nous ne savons pas s'il s'agit de revendications légitimes ou d'excès de zèle de la part de nos salariés", se plaint ce responsable du personnel dans un centre d'appel, qui a souhaité garder l'anonymat tant le sujet est délicat. Car les DRH n'ont qu'une hantise : que le refus soit assimilé à du racisme ou à de la discrimination.

La solution? Légiférer, comme le pense ce responsable des ressources humaines d'une chaine de prêt-à-porter: "Je préfère m'abriter derrière la loi pour contrer les comportements radicaux". Pour d'autres une loi ne résoudra pas le problème. "La gestion des revendications religieuses doit se faire au cas par cas au sein des entreprises, sans que l'État n'intervienne, explique un chargé de recrutement dans une banque. Mais les managers doivent être formés à la gestion de la diversité".
NON ! LA DIVERSITÉ N'A PAS EN INTERVENIR DANS L'ENTREPRISE, SI UN MUSULMAN VEUT SE PLIER À SES OBLIGATIONS RELIGIEUSES SUR SON LIEU DE TRAVAIL, QU'IL LE FASSE MAIS HORS DE SON ENTREPRISE, ET QUE SES HEURES SOIENT DÉDUITES DE SON TEMPS DE TRAVAIL.

Van Capet?

Le mépris est sordide quand il s’exprime sans fard, et ce qui entoure Herman Van Rompuy finit par embarrasser.
Donc, le nouveau président de l’Europe est falot, sans envergure ni personnalité, conservateur et flou, un choix pour ne faire d’ombre à personne, ni à Sarkozy ni à Merkel, un président qui n’en sera pas un, un passe-plats, le renoncement même à la puissance, c’est cela? Et en plus, il est belge, on n’oublie rien? C’est délit de sale gueule, le mépris celtillon pour le petit pays d’en face, du pavlovisme politique, une ignorance crasse aussi de ce qui existe ailleurs. Jacques Attali - chez nos confrères du Soir - décrit un autre Van Rompuy que cet ectoplasme que moquent de concert le centre, la gauche et Giscard d’Estaing. Un homme assez habile ou retors pour tenir ensemble toutes les variétés de Belges saura peut-être faire boire les fauves de l’Union?

Mais à la limite, laissons Van Rompuy et concentrons-nous sur l’illogisme des railleurs. Qui voudraient-ils, les indignés? Un patron? Doté de quelle légitimité? Les mêmes, si Blair était passé, auraient fusillé sur place l’ex-"caniche de Bush". Soyons sérieux. On pourrait imaginer un grand Européen présider l’Europe, une autorité tutélaire sans pouvoir politique affirmé, une figure morale, un oiseau rare, un Jean-Paul II laïque et vivant et malléable, parce que tout de même? La seule chose qui n’existe pas, c’est un líder máximo aux contours de l’Union. Heureusement, d’ailleurs. L’Europe est viable aussi de sa modération et de ses compromis…

Valéry Giscard d’Estaing, qui présida la France au siècle dernier, regrette qu’on n’ait pas trouvé un "George Washington" pour aller à Bruxelles. Le concept est curieux. Washington, patricien et révolutionnaire, inventa les Etats-Unis contre l’Angleterre coloniale, après une guerre d’indépendance sanglante… Mais contre qui le Washington européen bataillerait-il? De qui devrait se libérer l’Europe? D’elle-même? De ses gouvernants? Sur quelle base, d’après quelle élection, pour quel programme? Pour le plaisir d’un mot, Giscard forge un concept inutilisable. Cette Europe, pourtant, il la connaît, il l’a faite, il l’a ratée aussi, en fabriquant une constitution invendable et rejetée en 2005…

On en revient toujours au mensonge fondateur de l’Union. L’Europe est en construction par le haut, par les Etats, pas par les peuples, mais qui donc les peuples choisiraient-ils? On pourrait imaginer l’europarlement prenant le pouvoir, tels les Etats généraux de 1789, et désignant en son sein… qui ça, au fait? Un Mirabeau européen? En attendant, la seule autorité reste celle des Etats, et de leurs gouvernants, et c’est pure logique de les voir choisir entre eux celui qui les coordonnera au mieux. Avec eux. Pour eux. Par eux. Il n’y a rien d’autre. Après, on verra bien, et Van Rompuy sera le mouton enragé? On peut aussi rêvasser à l’histoire de France, à ce noble désigné un jour par ses pairs pour être roi de France, pourtant toisé par ses propres vassaux. S’il se hasardait à lever la voix, Hugues Capet se faisait rembarrer: "Qui t’a fait roi?" Puis les capétiens ont mené leur affaire. Mais Van Rompuy, a priori, ne fera pas dynastie.

Querelle de minarets chez les Helvètes

Un vent mauvais souffle au pays des edelweiss. Dimanche, les Suisses vont se rendre aux urnes afin de se prononcer pour ou contre l’interdiction de la construction de minarets aux côtés des mosquées dans la Confédération. A l’initiative de cet étrange référendum?

Un comité formé de membres de l’Union démocratique du centre (UDC, droite populiste) et de l’Union démocratique fédérale (UDF, chrétiens d’inspiration évangélique). Depuis avril 2007, cet attelage est parti en guerre contre les édifices islamiques, dénoncés comme une agression culturelle et politique insupportable sur les verts pâturages helvètes.

L’affaire fait grand bruit. Il suffit de regarder les immenses panneaux posés devant la grande poste de la rue du Mont-Blanc, à Genève, pour se rendre compte de l’ampleur de la polémique qui agite la Suisse. "Non à l’initiative anti-minarets"; "Pas de nouvelle guerre de religion en Suisse"; "Repartir en croisade? Sûrement pas!" Pour une fois, il y a quasi-unanimité: partis politiques de tous bords, associations et églises de tout poil rejettent vivement l’initiative. "Tout simplement parce que personne n’est dupe, explique Patrick Haenni*, chercheur au Groupe de recherche sur l’islam en Suisse (Gris). A l’ombre du minaret se cache le racisme."
"Une religion agressive se développe"

La campagne, violente, ne recule pas devant les moyens de propagande. Comme ces affiches de l’UDC qui montrent de menaçants corbeaux noirs s’attaquant au territoire helvète. Au siège genevois de l’UDC, on veut croire à une victoire qui semble pourtant improbable: selon le dernier sondage publié cette semaine, 37% des Suisses seraient prêts à valider la guerre contre les minarets – ce qui n’est tout de même pas rien – tandis que 53% se disent opposés à l’interdiction de leur construction.

"Là où il y a un minaret, une religion agressive se développe, souligne avec conviction le député cantonal de Genève et secrétaire général de l’UDC Eric Bertinat. C’est une initiative préventive. Le problème est posé démocratiquement. Après, au gouvernement suisse d’en tirer les conséquences et d’apporter une solution." Et de s’en prendre à ces "cérébraux" qui viennent dire que ce n’est pas en s’attaquant aux minarets que l’on réglera la place de l’islam dans le paysage helvétique. "L’idée, assure-t-il, c’est d’envoyer un signal fort à une population qui a une réelle difficulté à s’intégrer, à l’inverse des Italiens, Espagnols ou Portugais des années 1970."
"Radicalisation identitaire"

En réalité, seuls quatre minarets ont été construits en Suisse, et deux sont encore à l’état de projet. "Cette histoire montre que nous assistons à une nouvelle conflictualité autour de l’islam en Suisse, poursuit le chercheur Patrick Haenni. Désormais, on se mobilise ouvertement contre l’islam, et non contre l’immigration. On est dans une logique de radicalisation identitaire des deux côtés."

S’attaquer directement aux mosquées n’aurait pas marché. Ali Benouari, président de l’association des musulmans laïques, en est convaincu. "En s’en prenant ainsi aux minarets, ces gens se sont prémunis contre le risque que leur projet soit invalidé par les autorités fédérales qui y auraient vu une charge contre l’islam, ce qui est bien sûr contraire à la Constitution helvétique. Maintenant, on peut se poser la question du bien-fondé de ce débat. Je dirais oui, crevons l’abcès. Cette initiative a déjà obligé partis et associations à se positionner et à déclarer leur refus de la discrimination à l’égard de l’islam."

Il n’empêche. Beaucoup se disent déjà qu’il y aura un avant et un après. Pourquoi pas, selon Ali Benouari, qui reste d’un optimisme à toute épreuve. "Après tout, remarque-t-il, ce débat n’est pas seulement helvético-suisse: il concerne aussi les musulmans d’autres pays qui ne peuvent faire l’économie d’une réflexion sur la place de l’islam à l’Ouest." Optimisme qu’est loin de partager le Syro-Libanais Alain Bittar, qui tient une librairie arabe derrière la gare de Genève: "Cette affaire va créer des problèmes au lieu d’en résoudre parce que la lecture du résultat va de toute façon ulcérer une communauté", prédit-il.

* Les Minarets de la discorde, sous la direction de Patrick Haenni et Stéphane Lathion, Religioscope/Infolio
LE DÉBAT DOIT ÊTRE PORTÉ EN FRANCE AUSSI.
Notre pays n'a pas vocation à devenir une république islamique, nous avons déjà 3 millions de musulmans en France, c'est assez, non ?

Quelques événements du 29 NOVEMBRE

29 novembre 1226
Louis IX est sacré roi de France à 11 ans, C'est sa mère et régente Blanche de Castille qui précipite le sacre, une révolte des vassaux menaçant la couronne.

29 novembre 1314
Philippe IV, né en 1268 et surnommé le Bel, fils et successeur de Philippe III, parvint à la couronne en 1285. Il est, avec Philippe Auguste et Louis IX, un des principaux artisans de l'unité française au Moyen Age. Il étend le domaine royal en reprenant les terres que son prédécesseur Louis IX avait généreusement distribuées. Il acquiert de nombreuses villes dont Lille et Douai. Il s'entoure d'hommes de loi pour affirmer une image du pouvoir royal indiscutable. Pour ce faire, il lutte durant tout son règne contre les seigneurs des Flandres, contre l'autorité du Pape Boniface VIII et contre la puissance des Templiers, ordre religieux et militaire.
L'an 1302, les Flamands massacrèrent toutes les garnisons françaises. Philippe envoya aussitôt cinquante mille hommes pour venger cette horrible trahison. Un tisserand, à la tête d'un ramas de paysans, surprend cette armée qui dédaignait de se tenir en garde contre des troupes indisciplinées, et eu fait un grand carnage auprès de Courtrai. Philippe marche lui-même en Flandre à la tête de nouvelles troupes ; il présente la bataille aux rebelles près de Mons en Puelle, et remporte sur eux la célèbre bataille de ce nom (18 août). A son retour il attaque des ennemis plus difficiles à vaincre que les Flamands ; c'était les préjugés de son siècle : il tenta d'abolir cet usage atroce de prendre le fer pour juge de toutes les contestation ; mais malgré cette sage ordonnasse, le duel se renouvela encore.
L'ordre des templiers était parvenu à un degré de puissance qui excitait la jalousie de tous les corps de l'État. Philippe, cédant à la haine universelle, ou plutôt à l'envie de s'emparer de leurs riches dépouilles, anéantit cet ordre en 1312 : des accusations absurdes et infâmes furent le prétexte de la persécution la plus horrible contre eux.
On reproche encore à Philippe d'avoir altéré la monnaie ; ce qui produisit des troubles dans Paris. Le peuple, que ruinait cette variation continuelle des monnaies, lui donnait hautement le nom de faux monnayeur. Ces fautes ne sont point assez réparées par les lois qu'il établit contre le luxe, et par les titres de noblesse qu'il accorda aux français qui avaient bien servi l'État. Il fit tant de mal, qu'on ose à peine le louer du bien qu'il a fait.

29 novembre 1780
Mort de Marie-Thérèse, impératrice d'Allemagne, reine de Hongrie et de Bohème, célèbre par son caractère énergique et par le courage avec lequel elle parvint à reconquérir un trône que lui disputaient la Bavière et la Prusse.

Le Centre Pompidou en grève depuis six jours

Le Centre Pompidou est resté fermé au public samedi, au sixième jour d'une grève des personnels préoccupés par la perspective d'une baisse des effectifs.

Les personnels du Centre Pompidou, réunis samedi en assemblée générale, ont reconduit la grève engagée le lundi 23 novembre pour s'opposer aux réductions de postes prévues, a indiqué l'intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFTC, UNSA de l'établissement public dans un communiqué.


Les salariés demandent également un réajustement de la subvention allouée par l'Etat pour charge de service public, ainsi qu'une revalorisation de la grille des salaires.

L'intersyndicale s'étonne du «silence assourdissant de Frédéric Mitterrand». «Au 6e jour de grève, le ministre de la Culture reste sourd aux revendications» des personnels, déclare-t-elle.

Une grève générale des musées prévue le 2 décembre

Les syndicats contestent l'application au Centre Pompidou, à compter du 1er janvier 2010, de la règle du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, qui est de mise dans la fonction publique. Cela signifierait la suppression de 26 emplois en 2010 et de 23 emplois en 2011.

Les personnels du Centre Pompidou «applaudissent la décision de l'intersyndicale du ministère de la culture d'appeler à une grève reconductible dans tous les établissements et services du ministère à partir du mercredi 2 décembre», écrit l'intersyndicale de l'établissement.

Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, SUD, UNSA du ministère de la Culture ont déposé ce préavis de grève pour protester contre la deuxième phase de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). Après l'administration centrale du ministère, c'est à présent aux établissements publics culturels (musées, monuments, établissements d'enseignement supérieur, archéologie) d'être touchés par cette politique d'économies.

Nicolas Sarkozy attaque le Parti socialiste et les écologistes

POLITIQUE - Le président de la République a lancé samedi la campagne de l’UMP aux régionales...
Nicolas Sarkozy part en campagne. Le président de la République s'en est pris samedi devant le Conseil national de l'UMP au Parti socialiste, accusé d'agiter le «chiffon rouge» des sans-papiers pour «faire remonter le Front national» alors que les élections régionales se profilent.

«Lorsque je vois qu'une personne pour qui j'ai du respect, qui est responsable d'une grande formation politique républicaine d'opposition, appelle à la régularisation massive des sans-papiers, est-ce que vous croyez que je n'ai pas compris la manoeuvre?», a lancé Sarkozy en évoquant Martine Aubry, lors de ce discours.

«Il n’y aura pas de régularisation générale des sans-papiers»

«De la même façon que le PS dans les années 1980 a exploité le FN pour gagner les élections, il s'agit, à trois mois des élections régionales, d'agiter le chiffon rouge pour faire remonter l’extrême droite», a-t-il ajouté sous les applaudissements.

«Tant que je serai président de la République, il n'y aura pas de régularisation générale parce que cela a été une catastrophe partout où ça a été fait», a-t-il insisté.

Mais Nicolas Sarkozy n’avait pas que le PS dans le viseur. Malgré leur succès aux Européennes, il a également fustigé les écologistes. «Quand j'entends nos écologistes parfois dirent qu'ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance… Est-ce qu'ils savent qu'il y a du chômage, de la misère dans le monde et qu'il y a près d'un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim? Est-ce qu’ils savent que la décroissance ça veut dire plus de misère pour tous ces gens-là?», a-t-il asséné.

Un vrai discours de campagne

Le Président en a aussi profité pour justifier l'instauration de la taxe carbone, qui a fait grincer pas mal de dents dans son propre camp. «Je vous demande d'avoir le courage d'assumer des choix structurants. Lorsque les Français recevront leur chèque en février, ils comprendront.»

Au-delà de l'environnement, le chef de l'Etat a longuement justifié toutes les mesures prises depuis son élection, de la baisse de la TVA dans la restauration au bouclier fiscal, évoquant une «oeuvre gigantesque de modernisation de la France».

«Depuis deux ans et demi, tous les débats sans exception, c'est nous qui les portons. Toutes les initiatives sans exception, c'est nous qui les prenons, a-t-il revendiqué. Vous êtes une famille qui est à un niveau jamais égalé dans toute l'histoire de la droite et du centre!» Cette fois c’est sûr, il pense aussi aux régionales en se rasant.

Régionales : blocage chez les Verts sur la candidature de Marie Bové

Les Verts Aquitaine ont désigné, samedi 28 novembre, la conseillère régionale Monique de Marco comme tête de liste Europe-Ecologie pour les élections régionales, mais ont refusé d'entériner la désignation de Marie Bové, la fille de José Bové, en chef de file en Gironde.
Les composants "non-verts" d'Europe Ecologie avaient accepté que Monique de Marco, élue des Verts, prenne la tête de liste régionale mais réclamaient la tête de liste dans trois départements, dont la Gironde.

Les Verts Aquitaine ont toutefois voté contre les deux scénarios qui leur ont été proposés pour la Gironde. Ces deux scénarios confiaient la tête de liste départementale à Marie Bové, 34 ans, militante politique sans être encartée, que le député-maire de Bègles, Noël Mamère, avait proposée à la candidature à la tête de liste régionale.

Ce "blocage", attribué au manque d'expérience de Marie Bové selon plusieurs responsables Verts, devra être résolu dans les prochains jours par le Conseil politique régional. Marie Bové, à l'issue du vote, a rappelé à la presse que "les principes fondateurs d'Europe-Ecologie prévoient une parité parfaite au niveau des têtes de liste" et que la liste ne pourrait se prévaloir du "label Europe-Ecologie" que si les "non-Verts" obtenaient trois chefs de file départementaux, les Verts en ayant deux en plus de la tête de liste régionale.

Or, a-t-elle regretté, outre la situation de la Gironde, les Verts ont désigné samedi trois têtes de liste pour les Verts (Pyrénées-Atlantiques, Dordogne et Landes) contre une seule pour les "non-Verts" (Lot-et-Garonne).

Les médecins militaires appelés en renfort contre la grippe H1N1

Depuis une semaine, les centres de vaccination sont pris d'assaut. Les autorités ont décidé de renforcer le dispositif, faisant appel à l'armée et à la médecine du travail et réquisitionnant des internes.
Devant l'afflux de demandes de vaccination contre la grippe H1N1, le gouvernement a décidé de faire appel au service de santé des armées pour renforcer son dispositif mis en place le 12 novembre. Le nombre de personnes vaccinées est passé de 12.000 le 12 novembre, date d'ouverture des centres de vaccination collective, à près de 120.000 le 25 novembre, précisent les ministères de l'Intérieur et de la Santé samedi dans un communiqué.
"Depuis une semaine, l'adhésion de la population à la vaccination (...) est en forte augmentation, provoquant, souvent et essentiellement dans les centres urbains, des tensions sur le dispositif mis en place", constatent-ils. Sur 1080 centres prévus en métropole, les deux tiers fonctionnent à ce jour et sont souvent pris d'assaut par la population rendue inquiète par la propagation de l'épidémie. Le dernier bilan communiqué vendredi par l'Institut national de veille sanitaire (InVS) faisait état de 76 morts, dont deux à la suite d'une mutation du virus, soit huit décès de plus en deux jours.

Pas de bon, pas de vaccin

Le président Nicolas Sarkozy, en visite dans les Caraïbes, a annoncé peu après un renforcement du dispositif de vaccination. Conformément aux directives du chef de l'Etat, des instructions ont été données aux préfets pour ouvrir "très rapidement" les centres non encore opérationnels et pour allonger les plages d'ouverture de ceux en service, notamment les mercredis et les samedis, indique le communiqué du gouvernement. Des ressources complémentaires sont également annoncées avec 650 internes mobilisés quotidiennement dans les centres et l'appui des médecins du travail et du service de santé des armées. "A partir de la semaine prochaine, nous recrutons des médecins du travail, des médecins salariés qui vont venir dans les centres, et (...) également des médecins du service de santé des armées", a par ailleurs assuré la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, lors d'une conférence de presse.

Première mesure concrète prise à Paris : les capacités de vaccination contre le virus H1N1 pandémique vont doubler dans "chacun des 12 centres pour adultes actuellement ouverts" à Paris, d'ici le "milieu de la semaine prochaine", a déclaré samedi la préfecture de police dans un communiqué.

Les ministères de l'Intérieur et de la Santé rappellent, dans leur communiqué, que "seules les personnes munies d'un bon émis par l'assurance maladie peuvent se présenter" dans les centres afin de respecter les procédures prévues pour la campagne.