TOUT EST DIT

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samedi 4 décembre 2010

Cantona va-t-il faire sauter la banque ?

Tout est parti d'une de ces fulgurances dont Eric Cantona a le secret. Un coup du sombrero aux traders de la City, suivi d'une reprise de volée en pleine lucarne du système bancaire. Dans une interview à Presse Océan, début octobre, le "King" se laisse aller à quelques réflexions sur la crise : "La révolution, aujourd'hui, se fait dans les banques : tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent. Et s'il y avait 20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s'écroule. Pas d'armes, pas de sang, rien du tout, à la Spaggiari [connu comme le cerveau du "casse du siècle" à la Société générale en 1976]."

Ce qui aurait pu rester un simple apparté ou une banale discussion de comptoir s'est vite tranformé en un nouveau manifeste révolutionnaire pour des milliers d'internautes. L'interview, sous-titrée en plusieurs langues, rencontre un franc succès sur les sites de partage de vidéos. Un groupe Facebook, associé à un site Internet en huit langues, relaie la pensée de l'ancien attaquant de Manchester sous ce mot d'ordre : "Le 7 décembre, retirons notre argent des banques !" Sur Facebook, plus de 34 000 personnes se sont engagées à retirer leurs économies à la date prévue, 26 000 iront "peut-être" et 425 000 sont "en attente de réponse". On est loin des 20 millions préconisés par "Canto", mais un tel enthousiasme à vouloir châtier les banques quelque trois ans après le début de la crise des subprimes a de quoi interpeller.
Propulsé gourou d'un nouvel ordre mondial, le King, qu'on pourrait croire un brin dépassé par son aura, assume : il a rejoint le groupe et a promis de joindre le geste à la parole. Face à "l'étrange solidarité qui est en train de naître, oui, le 7 décembre, je serai à la banque", a-t-il déclaré à Libération. Dans la foulée, plusieurs sites, notamment en France et aux Etats-Unis se sont associés à la démarche ainsi que d'autres groupes sur Facebook. La campagne aurait essaimé dans une vingtaine de pays. La presse s'en fait l'écho. The Guardian s'est ainsi fendu de deux articles, l'un pour rendre compte de l'ampleur de la campagne, l'autre pour critiquer l'initiative d'"Eric the Red", tout comme El Pais, la presse allemande ou encore belge.
  • Qu'est-ce qu'une panique bancaire ?
Mardi 7 décembre, donc, des milliers de personnes devraient se présenter à leur guichet munis de valises vides et en repartir des billets plein les poches. Objectif : faire vasciller le système bancaire en rendant les banques insolvables. C'est ce qu'on appelle une "panique bancaire", ou "bank run".
"Le système bancaire fonctionne comme celui des assurances, explique Nicolas Bozou, économiste du bureau d'analyse Asterès. Il fonctionne sauf si tous les clients connaissent un sinistre au même moment, ou décident de retirer leur argent en même temps ". En d'autres termes : le système bancaire est parfaitement sécurisé tant que tout le monde le pense.
La "panique bancaire" est une anticipation auto-réalisatrice qui conduit un grand nombre de clients d'une banque à retirer leurs dépôts le plus vite possible par crainte qu'elle ne devienne insolvable. Ce faisant, ils la rendent effectivement insolvable, aucune banque ne possèdant les liquidités correspondant aux dépôts de ses clients. Ne pouvant faire face à ces multiples demandes de retrait, qui peuvent s'accroître rapidement par effet de mimétisme, l'établissement court le risque de ne plus pouvoir payer ses frais de fonctionnement. "Quand tout le monde a un comportement irrationnel, il peut alors devenir rationnel d'être irrationnel", résume Nicolas Bazou pour expliquer ce type de phénomènes.
  • Les précédents
L'appel du 7 décembre n'est pas à proprement une panique bancaire, puisqu'il est planifié et vise à punir le système. Il ne se transformera en "bank run" que si l'ampleur de la mobilisation est telle que les autres clients finissent par trouver à leur tour plus "rationnel" d'aller vider leurs comptes de crainte que le système s'écroule. L'économie mondiale a déjà connu ce type de phénomènes à plusieurs reprises, toujours en période de grande crise.
- En 1907, un épisode connu sous le nom de "panique des banquiers" aux Etats-Unis accula de nombreuses banques et entreprises à la faillite après d'inombrables retraits de liquidités.
- Pendant la Grande Dépression, en 1929, un nouvel épisode de "bank run" secoua les Etats-Unis. Il sera immortalisé par Frank Capra dans American Madness (La ruée) en 1932, puis dans dans It's a Wonderful Life (La vie est belle) en 1946 :

- Lors de la crise économique argentine, en décembre 2001, le gouvernement a limité les retraits à 250 pesos par semaine pour stopper le phénomène. Cette mesure, surnommée "corralito", provoqua au contraire la panique de la population, chacun tentant de retirer ses dépôts des banques, et la chute du gouvernement trois semaines plus tard.
- En septembre 2007, en pleine crise des subprimes, une véritable panique s'est emparée des clients de l'institution britannique de crédit hypothécaire Northern Rock, après des rumeurs sur son manque de solvabilité. Les déposants commençant à faire la queue pour retirer leurs économies, le gouvernement a été contraint de nationaliser l'établissement pour éviter sa disparition.
- En juillet 2008, des centaines de clients se sont rués dans les agences d'IndyMac Bancorp pour retirer leurs avoirs, en dépit du fait que la banque régionale californienne avait été repris quelques jours plus tôt par les autorités fédérales pour éviter sa faillite.
  • Y a-t-il un risque ?
Si l'on se fie aux précédents, il faudrait que les retraits atteignent plusieurs centaines de millions d'euros au moins en quelques heures pour créer des tensions au sein des banques. Une déferlante d'autant plus difficile à imaginer mardi que les banques demandent un délai de plusieurs jours en cas de retrait dépassant quelques milliers d'euros. Autre facteur de dilution : l'appel visant toutes les banques, sa charge éventuelle serait répartie sur les six grands réseaux nationaux.
Pour Nicolas Bazou, ça ne fait pas un pli : "Ca ne va pas marcher ! Pour que cette démarche soit couronnée de succès, il faudrait que des millions de gens retirent leur argent, or personne ne le fera. Car avant d'être un attentat contre le système, une telle initiative représenterait un danger pour les épargnants eux-mêmes", explique-t-il. "Ce n'est pas la bonne méthode pour attaquer le système".
A en croire certains commentaires sur Facebook ("J'ai plus de sous !", "Et si on est en négatif, ça compte aussi ?"...), le succès de l'opération pourrait en outre dépendre en grande partie du seul retrait bancaire de Cantona.
  • Ce qu'en disent les politiques
La dernière sortie médiatique de "Canto" a beau avoir déclenché un souffle révolutionnaire sur le Net, il n'inspire que haussements d'épaules et sarcasmes dans la classe politique. La ministre de l'économie Christine Lagarde a ainsi peu goûté l'inspiration d'"Eric the Mad", comme le surnommaient les supporters de Leeds United. "Chacun son métier, a-t-elle rappelé : il y en a qui jouent magnifiquement au football, je ne m'y risquerais pas, je crois qu'il faut intervenir chacun dans sa compétence." "C'est un immense footballeur, je ne suis pas sûre qu'il faille le suivre dans toutes ses suggestions non plus", a-t-elle ajouté.
Le ministre du budget, François Baroin, n'a guère été plus tendre. "C'est grotesque et irresponsable. Cantona en conseiller financier, ce n'est pas très sérieux (...) A chacun son métier, et les vaches seront bien gardées", a-t-il déclaré dans une interview à France-Soir. "En tout cas, si des fans retirent leurs billes de leur assurance vie, la responsabilité de M. Cantona sera engagée sur la vie de ces gens-là".
A gauche aussi, les principaux leaders politiques se sont désolidarisés d'Eric le rouge. Sur France Info, Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) déclare : "Je ne sais pas si on gagnerait quelque chose à une faillite générale et instantanée du système". Pour Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) sur LCI, "le problème c'est que les banques, on en a besoin, elles sont utiles".
  • Ce qu'en pensent les banquiers
S'ils relativisent le réel danger de cette initiative, les banquiers n'en sont pas moins interpellés par le ressentiment qu'elle traduit vis-à-vis de leur activité. Dans les colonnes du Figaro, le patron de la BNP, Baudoin Prot, minimise la portée de cet appel, tout en le qualifiant d'"insécuritaire". Aucune "campagne ou action particulière" n'a été mise en place par la direction pour l'échéance fatidique du 7 décembre, précise-t-il.

Valérie Ohannessian, vice-présidente de la fédération bancaire française, a quant à elle déclaré au Guardian que l'idée du King était "stupide par quelque bout qu'on la prenne". "Ma première réaction a été de rire. C'est absolument idiot. La première fonction des banques est de garder l'argent en sécurité", fait-elle remarquer avant de s'interroger sur la faisabilité d'une telle démarche : "Si M. Cantona veut retirer son argent de sa banque, j'imagnine qu'il va lui falloir quelques valises..."


Gbagbo prête serment, Soro va démissionner en Côte d'Ivoire

Fort du soutien de l'armée, le président sortant Laurent Gbagbo a prêté serment samedi à la tête de la Côte d'Ivoire malgré une victoire électorale vivement contestée par l'opposition et la communauté internationale.

Le premier exportateur mondial de cacao, ancien pays phare de l'Afrique de l'Ouest, entre dans une période de grande incertitude et d'isolement qui risque de dégénérer en lutte de pouvoir.

La Commission électorale indépendante (CEI) a crédité son rival Alassane Ouattara de 54,1% des voix exprimées au second tour de la présidentielle dimanche.

Mais le Conseil constitutionnel, invoquant des fraudes dans le Nord, a invalidé des milliers de bulletins et proclamé vendredi la victoire du chef de l'Etat sortant.

La cérémonie d'investiture a été retransmise en direct à la télévision nationale (RTI) après que le chef d'état-major des armées, le général Philippe Mangou, eut renouvelé la veille au soir son allégeance envers Laurent Gbagbo.

"Je continuerai à travailler avec l'ensemble de la communauté internationale mais je ne cèderai jamais sur la question de la souveraineté nationale", a lancé le chef de l'Etat sous les encouragements et le tintamarre des vuvuzelas de son auditoire.

De son côté, Alassane Ouattara, alias "ADO", qui a reçu le soutien et les félicitations des Nations unies et de pays comme les Etats-Unis et la France, a obtenu l'appui du Premier ministre de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro. L'ancien chef politique des ex-rebelles du Nord a annoncé son intention de démissionner.

Des coups de feu ont été signalés vendredi après la tombée de la nuit dans plusieurs quartiers d'Abidjan et à Port-Bouët, près de l'aéroport international et de la base militaire française, sans savoir d'où ils venaient précisément.

Samedi, des manifestants ont dressé des barricades et mis le feu à des pneus dans la métropole lagunaire ainsi que dans d'autres agglomérations, dont Bouaké, la grande ville du Centre qui a servi de "capitale" aux ex-rebelles des Forces nouvelles (FN). Mais aucune manifestation d'envergure n'a eu lieu.

BLOCAGE AU CONSEIL DE SECURITÉ, ÉMISSAIRE DE L'UA

En visite en Inde, Nicolas Sarkozy a appelé au respect de l'élection, selon lui, "incontestable" de Ouattara. "Il y a un président élu en Côte d'Ivoire. L'ensemble de la communauté internationale et les Nations Unies l'ont reconnu. Ce président c'est Alassane Ouattara", a-t-il déclaré à Bangalore.

"Je lance un appel à tous les dirigeants et responsables civils et militaires pour qu'ils respectent la volonté du peuple et s'abstiennent de toute initiative de nature à provoquer la violence", a ajouté le président français, qui affirme s'être entretenu dans la nuit avec les principaux protagonistes.

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon et le président américain Barack Obama ont également salué la victoire de Ouattara, récusant ainsi la décision du Conseil constitutionnel.

Le Conseil de sécurité des Nations unies n'est en revanche pas parvenu vendredi soir à s'entendre sur une déclaration reconnaissant Ouattara comme vainqueur, cela en raison d'objections de la Russie, ont fait savoir des diplomates en poste à l'Onu.

L'Union africaine a annoncé l'envoi à Abidjan d'un émissaire, l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, pour tenter de trouver une solution à la crise ivoirienne.

Ouattara, ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international, a revendiqué vendredi la victoire et reçu l'appui des FN.

Il a lancé un appel au calme et à la neutralité de l'armée. Auparavant, le Conseil constitutionnel ivoirien, dirigé par un proche de Gbagbo, avait confirmé les accusations de fraude électorale portées par ce dernier à l'encontre des partisans de Ouattara dans le nord du pays, et avait annoncé la réélection du chef de l'Etat sortant.

Martin Nesirky, porte-parole de l'Onu, a déclaré que Ban Ki-moon invitait Gbagbo à favoriser une transition en douceur.

Alcide Djédja, conseiller du chef de l'Etat sortant, a ensuite menacé d'expulser le chef de la mission de maintien de la paix des Nations unies dans le pays, Y.J. Choi, quelques heures après son refus de reconnaître la décision du Conseil constitutionnel de proclamer Gbagbo vainqueur.

Une bactérie présente une nouvelle forme de vie



Banques - Pourquoi l'appel d'Éric Cantona n'est pas crédible ?

L'ancienne star du football créé le buzz en invitant les gens à retirer leur argent des banques. Cette initiative n'inquiète pourtant pas trop les instances financières. 


« C'est grotesque et irresponsable. Cantona en conseiller financier, ce n'est pas très sérieux (...) A chacun son métier, et les vaches seront bien gardées ! ». L'attaque, lâchée dans France-Soir par François Baroin, est claire. Pourtant, si le ministre du Budget prend la peine de réagir à l'appel lancé par l'ancien joueur de Manchester United, c'est bien que le sujet fait frémir. Au moins en théorie.

« 60.000 personnes qui retirent leur argent, ça ne fait pas tomber le système »

Les instance financières, elles, ne croient pas à l'arrivée massive de clients désireux de répondre à l'appel d'Éric Cantona et de retirer, le 7 décembre, tout leur argent des banques. La page Facebook dédiée à l'initiative compte 34.000 membres, auxquels on peut rajouter 26.000 autres personnes qui envisageraient de se joindre au mouvement. « 60.000 personnes qui retirent leur argent, ça ne fait pas tomber le système », tempère déjà un banquier parlant sous couvert d'anonymat. « Entre la sympathie que tu exprimes sur Internet et le fait que tu te rendes en agence, il y a un écart énorme », ajoute-t-il, évoquant une « gigantesque farce ».
Une « farce » qui, si elle est réalisée, n'aura même pas d'impact médiatique. Difficile, en effet, d'imaginer d'énormes files d'attente pour 60.000 clients dans un pays qui compte 40.000 agences et plus de 53.000 distributeurs de billets. « Au stade actuel, l'action citoyenne n'a que très peu de chances de déclencher un mouvement de retrait généralisé, susceptible de menacer les banques », considère même l'association altermondialiste Attac.
Les banques sont donc plus confiantes. Les derniers mouvements de ce type, les fameux « bank run », leur permettent de se préparer au pire. Autrement dit, les instances financières connaissent les seuils d'alerte et l'initiative d'Éric Cantona ne paraît pas, à l'heure actuelle, en mesure de les atteindre. Si l'on se fie aux précédents, il faudrait que les retraits atteignent plusieurs centaines de millions d'euros au moins en quelques heures pour créer des tensions au sein des banques. Du jamais vu en France.

« Ça va emmerder le monde »

Pour autant, un expert bon connaisseur de la panique bancaire affirme, sous couvert d'anonymat, prendre l'initiative « très au sérieux » en relevant que le mouvement a reçu de l'écho dans d'autres pays: « les Britanniques relaient très fort l'appel du 7 et vu le climat social et la protestation étudiante, ça peut devenir très explosif ». « Admettons que tout le monde retire (son argent). A ce moment qu'est-ce qu'on fait pour les transactions, on va tout payer en cash ? », s'interroge l'économiste Bernard Maris.
Plusieurs banquiers avertissent eux que la perspective de gros retraits en espèces mardi pourrait pousser le nombre d'agressions à la hausse. « Ca ne va pas faire tomber le système, mais ça va emmerder le monde », conclut l'un d'eux.

QUE LES BANQUES NE JOUENT PAS TROP LES BRAVACHES, IL Y A DE LA RAGE EN FRANCE ET DANS LE MONDE, LEUR SYSTÈME EST TROP RÉPRESSIF. 

L’Espagne déclare l’état d’alerte face à la grève



La crise, quelle crise ?

Alors que depuis plusieurs mois la zone euro est ébranlée par une crise d'une violence telle que son existence même est remise en cause, que chaque jour les économistes squattent les colonnes des plus grands journaux  pour donner leurs analyses, élaborer des scénarios, crier à la fin de l'euro, demander la restructuration des dettes, ou voir dans la crise une formidable occasion pour lancer une union, une vraie cette fois, économique et politique, en France, on ne se sent pas trop concernés par ce problème "européen". Vue de l'hexagone, l'Irlande depuis la crise de la dette, paraît très très loin. 
Sur la crise irlandaise, Nicolas Sarkozy n'a pas pipé mot le 16 novembre lorsqu'il présentait à la télé (presque deux heures de monologue...) sa feuille de route pour la fin de son mandat. Pas un mot non plus de François Fillon, Premier ministre reconduit, dans son discours de politique générale du 24 novembre, remarquait cette semaine Le Monde. Le quotidien constatait que "la crise européenne est le grand tabou du débat politique" : "Ne pas en parler, c'est le leitmotiv des dirigeants politiques dans un pays qui a voté non à 55% à la Constitution européenne en 2005". Un pays où les hommes politiques sont chaque jour toujours plus accaparés par l'horizon 2012, date de la prochaine élection présidentielle.
Il aura donc fallu les propos inquiétants prononcés sur CNBC la semaine dernière par la Cassandre en chef, Nouriel Roubini – des prévisions pessimistes reprises fissa dans les journaux anglo-saxons – quant à la capacité de l'hexagone, vu son déficit budgétaire et ses difficultés à se réformer, à rembourser sa dette, pour qu'on se mette à penser, en France, que le pays, lui aussi, pourrait être à son tour concerné par la crise de la zone euro.
Dimanche, alors que le Journal Du Dimanche faisait sa une sur "Crise financière : la France menacée", l'Elysée, se fendait dans l'après midi même d'un communiqué qui en substance, expliquait que, non, le pays n'était pas sur la liste des prochains pays à se casser la margoulette, que nous n'étions pas "grâce au ciel" dans la même catégorie que la Grèce ou l'Irlande, contrairement à ce que laissaient entendre les oiseaux de mauvais augure.  "Les taux d'intérêt, à la différence de ce qui s'est passé avec l'Irlande, le Portugal et la Grèce, n'ont pas bondi (...) les taux d'intérêt français ont même un peu tendance en valeur absolue à baisser, plutôt qu'à monter". "Je ne crois pas que ce genre de titre sur la base de simples indications de marché corresponde à la réalité" indiquait une source à la présidence de la République .
Et pour mieux se rassurer, Les Echos ont publié le 1er décembre une interview de Deven Sharma, le président de Standard & Poor's, l'une des impitoyables agences de notation, celles qui depuis la crise grecque font la pluie et le beau temps sur les marchés. Parce que depuis plusieurs jours, explique le quotidien, des rumeurs circulent sur les marchés évoquant un prochain placement de la note de la France sous surveillance négative par Standard & Poor's. Mais rassurons-nous, la "France mérite sa note AAA à l'heure actuelle" a déclaré, magnanime, Deven Sharma.
Enfin le 1er décembre, Christine Lagarde, ministre de l'Economie qui présentait à la presse ses priorités pour les prochains 18 mois, affichait un optimisme sans faille quant à la viabilité du modèle économique français capable de recréer des emplois depuis début 2010.
Autant d'affirmations positives pour rassurer les marchés et surtout les électeurs français sur l'extraordinaire capacité de l'hexagone à passer à côté de l'énorme tempête.

ONU : Sarkozy appuie la candidature de l’Inde



La conspiration du mark en pleine surchauffe
 
Les prophètes de la chute le savent déjà : le deutschemark est sur le point de revenir. "Ce n’est qu’une question de quelques semaines“,rapportait récemment la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung qui a suivi les activités de Walter K. Eichelburg. Dans ses séminaires et sur son forum Hartgeld.com, ce Viennois, expert financier autoproclammé, "trouve un public attentif dans la communauté Internet en surchauffe chronique depuis le premier sauvetage d'un Etat en Europe“.
Eichelburg assure que des hauts responsables politiques et financier lui ont confié que "depuis fin 2009, le chef de la Bundesbank [Axel Weber] a distribué à son cercle de fidèles des marks en billets fraichement imprimés.“
Quant à Angela Merkel, en mai 2010 et sous pression du président français, elle aurait été obligée de faire marche arrière et aurait donné l'ordre de récupérer tous les billets déjà distribués pour les stocker en lieu sûr. Eichelburg conseille à ses clients d'investir dans l'or et organise des stages de survie où ses disciples apprennent à fabriquer de la viande fumée et à se débrouiller sans électricité. Le tout payé – toujours – en euro.

Le jour où l'euro est mort

La monnaie unique peut-elle disparaître? Et si c'était le cas, que se passerait-il? Sean O'Grady, rédacteur en chef des pages économiques du Independent, imagine le jour fatal où les Etats membres quittent le navire euro. 

Berlin, 29 septembre 2013. Angela Merkel remporte haut la main les élections fédérales. “La femme qui a sauvé l’Allemagne” triomphe devant ses partisans rassemblés à la porte Brandebourg.
Après quelques mots de remerciement pour sa victoire sans précédent, la chancelière retire de la poche de sa veste un billet de 100 Nouveau mark et l’agite devant la foule en délire. Le cauchemar de l’euro est bel et bien terminé. Il avait en réalité pris fin deux années auparavant.
Les événements du 26 septembre 2011, “le jour où l’euro est mort” n’avaient pas pu commencer de manière moins spectaculaire. Car le coup de grâce n’avait pas été porté à la crédibilité de la monnaie lors d’un autre jour agité ou de quelque important sommet, mais par des juges siégeant au Tribunal constitutionnel fédéral, à Karlsruhe.
Ce jour-là, dans une salle de conférence mal aérée, décorée d’un simple drapeau allemand, trois magistrats d’un certain âge ont décrété qu’il était “inconstitutionnel” de la part du gouvernement allemand de continuer à financer le reste de l’Europe : “La monétisation des instruments de la dette extraterritoriale enfreint la Loi fondamentale de la République fédérale”.  Par ces mots, ils ont sonné le glas de l’euro.

Les plus grosses chutes des Bourses depuis les années 30

La cour constitutionnelle a prononcé son verdict à 11h11. A midi, toutes les banques ou presque de la zone euro fermèrent leurs portes.  Les distributeurs automatiques de billet furent bientôt à sec, les déposants pris de panique tentant de récupérer les économies de toute une vie.
A l’image d’un nouveau propriétaire incapable d‘honorer le échéances de son crédit immobilier, les conseils d’administration des banques remirent purement et simplement les clés de leurs institutions au Trésor national de leurs pays respectifs. Encore une fois, c’était le problème de l’Etat. Sauf que les caisses de l’Etat étaient vides, elles aussi.
Un peu partout sur le continent, les rouages de la formidable machine monétaire internationale se grippèrent. Les problèmes se multiplièrent pour toutes les opérations — mécanisme de paiements pour la compensation des transactions par carte de crédit et de débit, prélèvements automatiques, virements automatiques et chèques – à  mesure que les banques refusaient d’honorer les paiements de leurs clients. Les Bourses de Paris, de Francfort et de Londres, puis du reste du monde, enregistrèrent leurs plus grosses baisses depuis les années 1930.
Une nouvelle crise économique profonde semblait inévitable. Le ventes massives d’euros des semaines précédentes tournèrent à la débandade. La vérité éclata enfin au grand jour, même aux yeux de ceux qui ne connaissaient rien à la finance, à savoir que l’euro ne valait rien, parce que sa valeur était maintenant indéterminée.
On allait sauver quelque chose, lors de la reconversion de l’euro dans les monnaies nationales nouvellement rétablies. Mais pour de nombreux épargnants dans l’Union européenne, ainsi que pour les détenteurs d’obligations de banque ou d’Etat irlandaises, grecques, espagnoles et italiennes, il était impossible de préciser à quelle hauteur. Sauf qu’il leur en resterait moins.

La note de la Grèce inférieure à celle du Malawi

La première fenêtre à céder se trouvait à Madrid, quelques minutes après le saccage du ministère espagnol des Finances. Dans un premier temps, les policiers anti-émeutes et les militaires hésitaient sur l’action à engager, mais quand ils virent les manifestants fourrer des fleurs dans le canon de leurs fusils, ils se rangèrent aux côtés de la foule.
Leurs familles avaient, elles aussi, pâti des mesures d’austérité inefficaces des dernières années. L’Etat espagnol paraissait ébranlé. Le gouvernement de José Luis Zapatero s’engagea à faire “tout ce qu’il faudrait” pour préserver l’unité de l’Espagne, malgré les troubles qui avaient éclaté dans l’ensemble de la Catalogne.
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Gerry Adams, en mission “de solidarité” à Barcelone, était visiblement mal à l’aise lors de la séance photo organisée dans une banque vandalisée, lorsque l’explosion d’une bombe se fit entendre à l’extérieur.
Les Catalans proclamèrent unilatéralement leur indépendance. En fin d’après-midi, les Premiers ministres d’Estonie et du Portugal annoncèrent leur démission. La note de solvabilité de la Grèce plongea en dessous de celle du Malawi. 
Pourtant, les responsables politiques européens n’étaient pas totalement pris au dépourvu. Depuis la première crise de la dette souveraine grecque en mai 2010, ils avaient commencé à “penser l’impensable”.
Après les renflouements successifs de l’Irlande en novembre 2011, du Portugal le mois suivant et de l’Espagne en janvier 2012, le fonds d’aide de l’UE était à court d’argent quand Silvio Berlusconi lança un nouvel appel au secours. Mais la Belgique fut le premier pays à essuyer un refus, au motif qu’elle n’avait pas de gouvernement stable, et qu’elle risquait même de cesser d’exister bientôt. A l’instar des Catalans, les séparatistes flamands saisirent leur chance.

Dans un premier temps, le nouvel euro remplace l'ancien

Maintenant, les dirigeants européens ont mis en place leur “Plan B”, sous la pression de la chancelière Merkel, parce que “l’Allemagne était à bout de patience”. Dans un premier temps, le Nouvel euro a remplacé l’ancien, dont il ne représentait plus que 80 % de la valeur. Toutes les dettes et épargnes seraient ajustées en conséquence, valant désormais beaucoup moins.
Mais les populations des économies les plus faibles n’ont pas fini de souffrir. Car le nouvel euro ne servait qu’à faire la transition vers le rétablissement des anciennes monnaies nationales. De fait, ce n’était rien d’autre qu’une “unité de compte”, un panier de monnaies nationales qui reviendraient prochainement de plein droit, mais qui étaient pour l’instant intégrées dans la nouvelle devise à une valeur fixe — mais dans de nombreux cas, à un taux inférieur qui serait sous peu revu à la baisse.
Lors de l’introduction de ces nouvelles  nationales le 1er janvier 2012, le nouvel euro s’échangeait librement contre le nouveau drachme, le nouvel escudo, le nouveau franc belge, la nouvelle peseta, et ainsi de suite. L’ennui était que les citoyens des pays en cause se sont aperçus que les liasses de billets qu’ils achetaient valaient encore moins que les euros, nouveaux comme anciens. Certains avaient perdu au moins 50 % de leur pouvoir d’achat.
En 2013, la Slovénie, la Slovaquie, Malte et la partie de Chypre non occupée par la Turquie, étaient les seuls territoires où circulait encore le Nouvel euro, devenu une curiosité financière plutôt qu’une monnaie de réserve internationale.
Cependant, en Allemagne, en Finlande, en Autriche, aux Pays-Bas et dans quelques autres pays, l’appauvrissement a cessé. Soudain, les ménages y ont constaté une amélioration de leur sort quand ils dépensaient leurs nouveaux marks, marks finlandais, schillings et florins.

"Les pédophiles imbéciles" ne pourront plus "taper sur Sarko"

Le “franc fort 2” de la France tentait de résister face au nouveau mark, avec des résultats mitigés. Lors de “[ma] dernière conférence de presse” en mai 2012, un président Sarkozy à bout de forces a qualifié les journalistes et les spéculateurs qui attaquaient la devise française de “pédophiles imbéciles”. “Messieurs, vous ne pourrez plus taper sur Sarko”. Il avait été battu par Dominique Strauss-Kahn, l’ancien patron du FMI rentré au pays pour briguer la présidence. DSK avait fait campagne en prenant pour slogan : “Je n’ai jamais cru à l’euro”.
Au Royaume-Uni, on assistait dans un splendide isolement à l’agonie de l’euro. Les Britanniques enfin reconnaissants, remerciaient quelque peu les  politiques qui avaient su préserver la livre sterling. Une frêle Margaret Thatcher fut amenée dans sa chaise roulante au seuil de sa maison de Belgravia [à Londres] pour qu’elle accepte les hommages d’une petite foule d’eurosceptiques.
Peu après le lancement de l’euro en 1999, un cambiste londonien l’avait surnommé “monnaie papier toilette”. Un peu plus d’une décennie après, on a déjà tiré la chasse d’eau.
La nouvelle a à peine fait la une des journaux de Delhi et de Beijing.

Cacophonie au PS sur la Côte d'Ivoire

Le Parti socialiste a une position ambigüe sur la présidentielle en Côte d'Ivoire.

  Le putsch électoral que réalise le président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, est en train de faire une victime collatérale: le Parti socialiste français. Si la France n'a "aucun can­di­dat, ni aucun fa­vo­ri", avait sou­te­nu le se­cré­taire gé­né­ral de l'Ely­sée, Claude Guéant, au terme d'une vi­site en Côte d'Ivoire début octobre, Laurent Gbagbo, dont le parti est membre de l'Internationale socialiste, compte amis et détracteurs rue de Solférino. 
Le président sortant peut compter sur le soutien indéfectible de Jack Lang. Interrogé sur France Inter ce matin -avant la proclamation de sa réélection, le député socialiste a exprimé avec enthousiasme son admiration pour Gbagbo: "A son crédit, il a rétabli la paix et la démocratie. Pour la première fois, une vraie élection pluraliste a eu lieu avec 14 candidats au premier tour", affirme-t-il.  
A propos de la situation actuelle, confuse, l'ancien ministre de la Culture ajoute: "J'ai appelé les proches de Gbagbo et je les ai invité à garder le calme, à assumer pleinement leurs responsabilités et à garder leur crédit pour sortir par le haut de cette situation. Alassane Ouattara devrait faire des gestes d'apaisement. Il faut une véritable concorde nationale." 
Jack Lang est un proche du président de la Côte d'Ivoire. Et l'assume. " Je l'ai soutenu et je ne le regrette pas, avec Jean Christophe Cambadélis et Jean Marie Le Guen." En effet, Jack Lang s'était rendu à titre personnel en Côte d'Ivoire le 17 octobre 2010 pour "une visite amicale", précise-t-il. Il s'était déjà rendu célèbre par des pas de danse avec Laurent Gbagbo lors d'une précédente visite, en mars 2008.  
Cambadélis "reviendra en ami"
Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national chargé des relations internationales, et Jean Marie Le Guen, tous deux strauss-kahniens étaient eux aussi à Abidjan, le 16 octobre, la veille de la visite de Jack Lang. Sur son blog, Cambadélis indique: "Je ne suis pas venu donner des leçons ou des consignes. Mais j'observe que Laurent Gbagbo, qui m'a reçu, a réussi la paix. Nous devons tourner la page et travailler dans ces pays à un partenariat soucieux de leur souveraineté. J'y reviendrais après les élections en ami." 
Autres amis du président ivoirien, le député socialiste Henri Emmanuelli, qui avait pris position pour Laurent Gbagbo sur France 24, et François Loncle, membre du groupe d'amitié avec ce pays à l'Assemblée, ont dénoncé ce vendredi dans un communiqué "une campagne de suspicion et de dénigrement à sens unique dirigé contre les autorités ivoiriennes" menée selon eux par des medias et responsables français. 
Gbagbo "infréquentable" pour Hollande
Plusieurs d'entre eux sont adhérents... du PS. Déjà, en 2004, le président Gbagbo, coupable d'avoir ordonné le bombardement de Bouaké qui avait fait neuf morts parmi les soldats français, était qualifié "d'infréquentable" par François Hollande, alors Premier secrétaire du PS.  
Proche de François Hollande, le député Bruno le Roux assume son soutien explicite à Alassane Ouattara, déclaré vainqueur jeudi après-midi par la Commission électorale indépendante: "Par toutes les expressions, nous devons apporter notre soutien au peuple ivoirien et a la démocratie. Le vote, tout le vote, rien que le vote", déclare-t-il sur son Twitter.  
Même approche chez Pierre Moscovici. Joint par LEXPRESS.fr, le député du Doubs confirme que le PS n'est pas unanime sur la question: "Les bisbilles d'hier au PS restent, il y a une appréciation différente de Laurent Gbagbo, qui compte des amis et des détracteurs au sein du parti. Je suis réservé sur certains de ses agissements tout en reconnaissant qu'il a fait des choses. Mais, auu final peu importe, c'est l'histoire qui jugera." 
En revanche, l'ancien responsable des questions internationales au PS est ferme sur le scrutin actuel: "L'élection a eu lieu, la participation est forte et le résultat est net. Aujourd'hui, Gbabgo a le choix entre le coup d'Etat et l'histoire, il devrait choisir l'histoire en concédant sa défaite. Il doit sortir par le haut." 
Une position qui semble être celle officielle au PS. Dans un communiqué publié jeudi soir, le parti réitérait son appel au calme en Côte d'Ivoire et appelait "chacun, et en particulier le pouvoir en place, à respecter les résultats de l'élection et le travail de la Commission électorale indépendante". Un rappel bien nécessaire. 

Gbagbo investi président de la Côté d'Ivoire

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, l'ONu, Bruxelles comme la France ont pourtant reconnu l'éléction d'Alassane Ouattara.
 Reconduit. Laurent Gbagbo a été investi ce samedi après-midi président de la Côte d'Ivoire après une élection longue et très contestée. Le Conseil constitutionnel a en effet invalidé vendredi les résultats de la commission électorale donnant Alassane Ouattara en tête. Avant de proclamer le président candidat Laurent Gbagbo gagnant.  
Depuis, les instances internationales multiplient les déclarations offrant leur soutien à Ouattara. Le secrétaire général de l'ONU a ainsi "félicité" l'opposant pour sa victoire". Depuis l'Inde, Nicolas Sarkozy n'a pas dit autre chose: "Il y a un président élu en Côte d'Ivoire. L'ensemble de la communauté internationale et les Nations Unies l'ont reconnu. Ce président c'est Alassane Ouattara." Bruxelles, enfin, a fait savoir qu'elle reconnaissait aussi Ouattara comme "président élu". 


Quelques heures avant l'élection, le Premier ministre ivoirien lui-même reconnaissait Ouattara. Guillaume Soro a annoncé qu'il allait lui remettre la démission de son gouvernement. "Nous reconnaissons que M. Alassane Ouattara est le vainqueur de cette élection, a déclaré devant la presse à Abidjan Guillaume Soro. J'ai décidé d'aller lui rendre la démission de mon gouvernement et ma démission en tant que Premier ministre.". Il a jugé "injuste et inacceptable" la décision du Conseil constitutionnel de proclamer Laurent Gbagbo vainqueur en invalidant les résultats de la commission électorale qui donnaient son rival en tête. "Notre position est de soutenir la proclamation faite par la Commission électorale indépendante et la +certification+ (validation, ndlr) faite par les Nations unies", a-t-il conclu. 
Après des violences dans la nuit qui ont fait au moins deux morts, au cours de la matinée des centaines de jeunes en colère sont sortis, dans les quartiers populaires de Koumassi, Treichville (sud), Abobo et Adjamé (nord), pour protester contre la proclamation de la victoire du président sortant. Les manifestants survoltés, certains au visage badigeonné de charbon, érigeaient des barricades et mettaient le feu à des pneus, aux cris d'"ADO président", surnom de leur champion. 

Ne tuez pas l’euro !

Alors que se succèdent renflouements et budgets d’austérité et que rien ne semble devoir tempérer l’agressivité des marchés, nombreux sont ceux qui prédisent que les jours de la monnaie unique sont comptés. Mais un effondrement de l’euro aurait des conséquences sans précédent en termes techniques, économiques et politiques, prévient The Economist. 

Les marchés obligataires ont dédaigné le renflouement de 85 milliards d’euros offerts à l’Irlande le 28 novembre dernier. Les taux d’intérêt ont augmenté non seulement pour l’Irlande, mais aussi pour le Portugal, l’Espagne, l’Italie et même la Belgique. L’euro a repris sa dégringolade.
Pendant que les tentatives de sauvetage bâclées s’enchaînent, les dirigeants de l’Union Européenne ont beau répéter qu’une dissolution de la monnaie unique est impensable et impossible, ils peinent désormais à convaincre. Ce qui poussent beaucoup à se demander si l’euro peut en réchapper.
Ses adversaires l’affirment : les citoyens d’Europe ne peuvent plus vivre sous son joug. A la périphérie de l’Union, certains espèrent se voir épargner les années d’austérité éprouvante qui pourraient être nécessaires afin que salaires et prix deviennent compétitifs.

Quitter le navire pendant qu'il est encore temps ?

Plusieurs pays menés par l’Allemagne sont fatigués de devoir payer pour les autres et redoutent, en tant que pays solvables, de souffrir si la Banque centrale européenne (BCE) choisit l’inflation pour apurer la dette des pays à la traîne. Mais surtout ils craignent que la zone euro soit éternellement condamnée à vivre ce genre de crise. Alors pourquoi ne pas quitter le navire tant qu’il est encore temps ?
L’histoire de la finance est jalonnée d’événements qui, après avoir longtemps paru impensables, ont pris du jour au lendemain un caractère inévitable : la Grande-Bretagne a quitté l’étalon-or en 1931, l’Argentine a désindexé le peso du dollar en janvier 2002. Un effondrement de l’euro aurait toutefois des coûts techniques, économiques et politiques sans précédent.
Un tel scénario pourrait se dérouler de deux manières. Première possibilité : un ou plusieurs membres faibles (Grèce, Irlande, Portugal, peut-être l’Espagne) pourraient quitter la zone euro, vraisemblablement pour dévaluer leurs propres nouvelles monnaies.
Deuxième éventualité : une Allemagne excédée, peut-être rejointe par les Pays-Bas et l’Autriche, pourrait décider d’abandonner l’euro et de rétablir le deutschemark, qui alors s’apprécierait.
Dans un cas comme dans l’autre, les coûts seraient considérables. Pour commencer, il faut prendre en compte les difficultés techniques liées à la réintroduction d’une monnaie nationale, à la reprogrammation des ordinateurs et des distributeurs automatiques, à la fabrication des pièces et des billets (il a fallu trois années de préparation pour l’euro).
Dès qu’on apprendrait qu’un pays en difficulté est sur le point de quitter la zone euro, il se produirait une ruée vers les dépôts, si bien que les banques, déjà à la peine, s’en trouveraient encore plus affaiblies. Il en résulterait un contrôle des capitaux et peut-être un plafonnement des retraits bancaires, ce qui aurait pour effet d’étrangler le commerce. Les pays ayant quitté la zone euro ne bénéficieraient plus des sociétés de finance étrangère, peut-être pendant plusieurs années, ce qui asphyxierait encore davantage leurs économies.

Les exportateurs allemands, grands bénéficiaires de l'euro stable

Le calcul serait peut-être un peu plus judicieux si c’était l’Allemagne qui quittait l’euro. Mais une fois encore, on verrait des paniques bancaires en Europe : les déposants fuiraient les pays affaiblis, entraînant un rétablissement du contrôle des capitaux.
Même si les banques allemandes gagnaient des dépôts, leurs importants actifs libellés en euros perdraient de leur valeur. Car enfin, ne l’oublions pas, l’Allemagne est le plus grand créancier de la zone euro. Enfin, les exportateurs allemands, après avoir été les grands bénéficiaires d’une monnaie unique plus stable, pousseraient les hauts cris en se retrouvant une fois de plus avec un deutschemark en forte hausse.
S’il peut paraître douteux, sur le plan économique, de démanteler l’euro, en termes politiques, cela pourrait déclencher une réaction en chaîne qui menacerait le tissu même du marché unique, voire de l’UE.
L’Union et l’euro ont été les points d’ancrage de l’Allemagne de l’après-guerre. Si elle abandonnait la devise, à un coût énorme, et laissait le reste de la zone euro se débrouiller, cela remettrait sérieusement en question son engagement vis-à-vis de l’UE.
Si c’était un pays plus faible qui quittait l’euro, il deviendrait un paria qui exporterait ses maux chez ses voisins. Une fois le contrôle des mouvements de capitaux en place, les marchés financiers européens se retrouveraient en lambeaux et il serait difficile de protéger le commerce transfrontalier européen.
L’effondrement du marché unique, qui a tant fait pour souder le continent, deviendrait alors une menace pour l’UE. Les Etats qui en sont membres peuvent certes regretter d’avoir rejoint l’euro, mais il serait absurde de s’en détacher. Toutefois, ce n’est pas parce qu’il devrait survivre qu’il y parviendra effectivement. Et à moins que les dirigeants européens n’aillent plus loin et plus vite, il ne s’en tirera peut-être pas.

Un démantèlement serait trop coûteux

Les dirigeants européens ont réagi mollement aux pressions des marchés. La Grèce et ensuite l’Irlande ont dû leur forcer la main pour obtenir un plan de sauvetage. Et c’est seulement tardivement qu’ils ont reconnu que certains pays n’avaient pas simplement besoin d’un dépannage, mais seraient sans doute incapables de rembourser leurs dettes. Et ce retard va maintenant se répercuter sur les porteurs d’obligations d’Etat.
Si l’euro doit survivre, les pays solvables devront apporter une aide plus importante aux pays en difficulté. Cette aide pourra se faire directement ou par l’intermédiaire de la BCE qui pourrait fournir des liquidités aux banques ou acheter des obligations d’Etat avant qu’elles ne chutent trop bas. La BCE a indiqué son intention de poursuivre son rachat d’obligations publiques.
L’Allemagne désapprouve fortement l’idée d’aider les pays endettés – d’où ses tergiversations et sa détermination à pénaliser les porteurs d’obligations d’Etat. Si sa réticence à financer les mauvais élèves est compréhensible ; l’alternative est bien pire.
Le démantèlement de la zone euro n’est pas impensable, seulement très coûteux. Mais parce qu’ils refusent d’envisager cette éventualité, les dirigeants européens ne prennent pas les décisions qui s’imposent pour éviter le pire.

How to resign from the club

The barriers to leaving are high but could still be crawled over by a country determined to leave 

MEMBERSHIP of the euro is meant to be for keeps. Europe’s currency union is supposed to be immune from the sort of speculative attack that cracked the exchange-rate mechanism, the system of currency pegs that preceded it, in 1992-93. A lesson from that time is that when the foreign-exchange markets are far keener on one currency than another, even the stoutest official defence of a peg between the two can be broken. Inside the euro zone, no one can be forced to devalue because no one has a currency to mark down.

The strains in euro-zone bond markets this year show that there are other ways for markets to drive a wedge between the strong and the weak. Concerted selling of their government bonds has forced Greece and now Ireland to seek emergency loans from other European Union countries and the IMF. Portugal may soon join them in intensive care. Spain is in the markets’ sights and the trouble is spreading to Italy, home of the world’s third-largest market for public debt.

The convergence of government-bond yields that was spurred by the euro’s launch has thus been sharply reversed. The idea that the euro itself might also be reversible and that one or more countries might revert to national currencies is no longer unthinkable. This would be costly and cause huge financial shocks for both leavers and those left behind. But the bar to exit, though high, would be surmountable.

The idea of breaking up the currency zone raises at least three questions. First, why would a country choose to leave? Second, how would a country manage the switch to a new currency? Third—and perhaps most important—would leavers be better off outside the euro than inside it?
The main reason why a country might choose to leave the euro is to regain the monetary independence it sacrificed on joining and to set monetary policy to suit its own economic conditions. This could apply to the strong as well as the weak. Germans may long to have the Bundesbank in charge again. It would surely not take risks with long-term inflation, by keeping liquidity lines open to weak foreign banks, or with its political independence, by buying government bonds. And given the strength of the German economy, it might raise interest rates soon.
As it is, the European Central Bank (ECB), though based in Germany and modelled on the pre-euro Bundesbank, has had to react to the economic and financial weaknesses of the rest of the euro zone in ways that Germans do not like. Add to this taxpayers’ disgust at having to stand behind the public debts of less thrifty countries, and the idea of abandoning the euro looks enticing to some Germans. That appeal might extend to countries, such as Austria and Netherlands, with strong economic ties to Germany. They might prefer to join a new D-mark block than to stay with the euro, were Germany to leave.

Weak economies might also hanker for a monetary policy tailored to their own needs. The euro may have abolished market-based nominal exchange rates but it has led to marked divergences in real exchange rates (see chart). Consumer prices in peripheral countries have risen at a faster rate than in Germany since the start of the euro in 1999. So have wages, making it hard for firms in those countries to compete with Germany in foreign markets and with low-cost imports from Asia in their home markets. Leaving the euro would allow Italy, Spain and the rest to devalue and bring their wage costs into line with workers’ productivity.
How could this be done? Introducing a new currency would be difficult but not impossible. A government could simply pass a law saying that the wages of public workers, welfare cheques and government debts would henceforth be paid in a new currency, converted at an official fixed rate. Such legislation would also require all other financial dealings—private-sector pay, mortgages, stock prices, bank loans and so on—to be switched to the new currency.
The changeover would have to be swift and complete to limit financial chaos. Bank deposits would have to be converted at the same time, and the same rate, as overdrafts and mortgages to keep the value of banks’ debts in line with their assets. When Argentina broke its peg with the dollar in 2001, it decreed that bank deposits should be switched at a more favourable exchange rate than loans, in an effort to appease savers. This imposed losses on an already crippled banking system, and led to a sharp contraction in domestic credit.
The central bank would have to distribute new notes and coins fast. It would also have to set interest rates, and would need a lodestar, probably an inflation target, to guide it. Whatever the official exchange rate at a changeover, the new currency would quickly find a market level against the euro and other currencies. A new D-mark would be expected to rise against the now-abandoned euro; a new drachma or punt would trade at a big discount to its official changeover rate—a devaluation, in effect.
The switch to the euro was smooth, but it was planned for years in great detail and in co-operation among countries. The reverse operation would be far messier. The mere prospect of euro break-up could cause bank runs in weak economies as depositors scrambled to move savings abroad to avoid forced conversion. If Germany were the leaver, it would face an inward flood.
To prevent such a drain, a weak country thinking of leaving the euro would have to impose caps on bank withdrawals, other forms of capital controls, and perhaps even restrictions on foreign travel. That might not work in a region as integrated as Europe—and if it did it would depress the economy by limiting the circulation of cash for commerce. It would also cut the country off from foreign credit, because foreign firms and banks would fear that their money would be trapped. Trade would suffer badly, at least for a while.
A departing country would also have to prepare for legal challenges. A change in the currency in both weak and strong countries would impose devastating losses on businesses and depositors at home and abroad. Savers who could not get their money out of banks before its forced conversion would not be happy to be paid in a devalued currency. Many would sue, as happened in Argentina. The legal uncertainty would further hamper the banks, which would be loth to extend credit for fear they might yet be forced to make depositors whole.
Foreign banks and pension funds holding weak economies’ euro-denominated government bonds would suffer an effective default. They might sue, too. A sovereign might expect to win its legal battles if it drafted its conversion laws well and if it could assert the primacy of its law over European law. But the European dimension would at the very least mean that costly legal battles would drag on.
All the while a government seeking to replace the euro with a devalued currency could scarcely rely on bond sales to finance its operations. But such a country would have long been cut off from capital markets anyway. The prospect of monetary independence would give it new options. In the run-up to passing a conversion law, the government could pay some of its bills, including wages, by issuing small-denomination IOUs, which could be traded for goods and services. These would form a proto-currency that would trade at a discount to the remaining euros in circulation—a shadow price of the devaluation to come. Since the money supply would be shrinking fast, as euro deposits fled the country, this sort of paper would be accepted readily. Scrip issued by the province of Buenos Aires circulated freely months before Argentina’s dollar peg broke.
Germany would be in a happier position. Should it opt to leave, it would have an incentive not to convert its stock of euro-denominated debts to claims in a new, stronger currency. It could instead choose to repay those depreciating debts over time. Rather than invite legal disputes, however, it might instead go for a comprehensive conversion and keep balance-sheets straight. Germany would in any case be able to issue cheap debt in the run-up to conversion. A rush out of euros into German assets in anticipation of revaluation would drive up the prices of Bunds—conceivably to a point where the interest rates on them were negative.
Even so, Germany would face costs it could not control. A new D-mark would surely rise steeply, harming the country’s exporters. Exit from the euro area would deplete its customers in the rest of the zone of the cash and credit needed to buy German goods. As a big creditor, it holds lots of assets elsewhere in the zone. The value of these would plummet in new D-marks, and a contraction in credit in the rump of the euro zone would mean that the value of assets, including businesses that might otherwise have survived, would be destroyed. Germany would no longer be able to influence the euro area’s monetary policy. It could not prevent the ECB from stoking inflation, which would undermine the real value of German loans made to euro-zone banks, businesses and governments.
A determined country could leave the euro and establish its own currency again: nothing is truly irreversible for a sovereign nation. But even the most wilful and powerful state could not fully control the banking chaos and social unrest that a forced currency conversion would unleash. It would be a curious decision for Germany to seek to abandon the euro in search of greater monetary and fiscal stability. It would first have to endure a long period of financial disarray.

Is it worth it?

Countries at the euro zone’s periphery that face years of austerity and high unemployment inside the euro may find it harder to believe that things could be much worse if they left. A devaluation would spare them the grinding wage deflation needed to price the unemployed back into work (though it would not address the economic weaknesses that lie behind poor competitiveness). The spectre of bank runs, high funding costs, default and social unrest might not seem so scary in today’s conditions: some countries are already vulnerable to these. Efforts to ameliorate these problems have so far proved inadequate (see article).
Therein lies the danger for the euro. The cost of breaking up the single currency would be enormous. In the ensuing chaos and recrimination, the survival of the EU and its single market would be in jeopardy. But by believing that a break-up cannot happen, the euro zone’s authorities will always tend to stop short of the radical measures needed to hold the project together. Given the likely and devastating chaos, it would be a mistake for a country to choose to leave. But mistakes occur in times of stress. That is why some are beginning to contemplate the unthinkable.

L'intelligence collective à petite échelle

Qu'entend-on généralement par “intelligence collective” ? Pour le monde du web, la messe est dite : c'est le produit émergent de l'interaction entre plusieurs milliers, voire millions d'individus, certains ne partageant avec les autres qu'une quantité minimale de leur réflexion (c'est la théorie du surplus cognitif chère à Clay Shirky, comme il l'a développe dans son livre éponyme ou chez TED). Et bien entendu, c'est le web lui-même qui est le média de choix de cette intelligence collective.

Cette définition repose sur certains postulats, pas toujours explicites :
  • Plus on est de fous, plus on rit. Autrement dit, l'intelligence collective n'apparait qu'avec un très grand nombre d'interactions entre des multitudes d'agents. Le modèle, c'est la ruche, ou la fourmilière.
  • Cette intelligence est désincarnée : elle s'exprime via une bande passante extrêmement faible, sous la forme de texte, parfois même d'un simple vote, entre personnes qui ne se voient pas, et souvent ne se connaissent même pas.
Pourtant, il existe une autre approche de l'intelligence collective, bien plus ancienne que le net ou le web : la “fusion” entre quelques esprits, le plus souvent seulement deux, pouvant aboutir à une explosion inattendue de créativité.
Ces derniers temps, une multitude de blogs et d'articles ont traité de cette “petite” (par la taille) intelligence collective : une série d'articles dans Slate, s'intéresse de près au couple créatif en art ; la revue du MIT, plus prosaïque, s'est penchée sur le succès de l'intelligence collective “en petits groupes”. Enfin, deux recherches en neurosciences, dont une française, contribuent à nous faire comprendre comment une interaction entre partenaires se manifeste au niveau des structures cérébrales…
LA DYNAMIQUE D'UN COUPLE CRÉATIF
Dans une série d'articles pour Slate sur la créativité en couple, l'écrivain Joshua Wolf Shenk s'essaie à comprendre la multitude de couples “créatifs” qui se sont succédé dans l'histoire des sciences et des arts : Watson et Crick, Engels et Marx, etc. et bien sûr Lennon et McCartney auxquels il consacre la plus grande part de sa série d'articles.
Il montre dans ces papiers à quel point il est difficile de faire la part entre l'apport de l'un ou de l'autre au sein d'une de ces paires, voire de déterminer lequel des deux membres est le plus influent. Ainsi, alors que la légende des Beatles fait souvent de John l'élément avant-gardiste de la paire, Paul étant avant tout l'artisan de mélodies délicates comme Yesterday, on découvre que c'est McCartney qui s'est plongé le premier dans les expériences d'avant-garde, avec les bandes magnétiques notamment, et à recevoir l'influence de musiciens contemporains comme Stockhausen. Et pourtant, c'est bien Lennon qui voudra intégrer le très étrange Revolution number 9 à leur album Blanc.
La nature du leadership au sein de ces couples est également difficile à déterminer. Pour Mick Jagger, le secret de sa collaboration relativement aisée avec Keith Richard tient en quelques mots : il faut qu'il y ait un leader (sous-entendu : lui). Pourtant note Shenk, c'est sous l'impulsion de Keith Richard, et selon ses choix musicaux essentiellement, que fut enregistré Exile on Main Street, considéré par de nombreux critiques comme le chef-d'oeuvre du groupe.
Entre Lennon et McCartney, la situation est encore plus ambiguë. Il semblerait, nous explique Shenk, que Lennon se soit toujours considéré comme le leader du groupe, mais un leader, qui de sa propre volonté, se limiterait pour laisser du pouvoir à son alter ego.
Finalement, peut-être Shenk met-il le doigt sur la nature de leur collaboration en supposant que McCartney représentait avant tout pour Lennon “une perte de contrôle”. Lorsqu'on les interrogea (après leur séparation, et donc leur brouille) sur la nature de leur travail en commun, il est intéressant de noter que les deux membres de la paire avaient du mal à décrire leur processus de travail. Et Shenk de citer un merveilleux contresens de John Lennon, lequel affirma simultanément dans une interview que les deux associés avaient toujours écrit séparément, avant de continuer en parlant de leur écriture commune.
“L'affirmation de John apparait comme un non-sens”, explique Shenk. “Nous écrivions séparément, mais nous écrivions ensemble. Impossible de prendre cela au sens littéral. Sauf si cela exprime assez bien la nature de leur collaboration”.
Mais la confrontation entre deux génies à l'ego démesuré ne constitue que la face visible de l'intelligence en couple. Le plus souvent, explique Shenk, les collaborations se composent d'un acteur public et d'un autre, plus discret : éditeur pour un écrivain, producteur pour un musicien, etc. Le rôle de ce dernier est souvent ignoré. Pourtant si l'on se penchait un peu plus sur l'histoire des grandes oeuvres, le rôle des collaborations apparaitrait bien plus important qu'on ne l'imagine.
Shenk rappelle ainsi que le psychanalyste et théoricien Erik Erikson a reconnu être incapable de distinguer dans son travail sa propre contribution de celle de sa femme Joan. “Il est l'un des plus célèbres sociologues de l'histoire. Elle n'a même pas son entrée dans la Wikipedia”, conclut Shenk.
Parfois, le “partenaire” est même condamné par l'histoire, et voué aux gémonies. Ainsi Malcolm Cowley qui travailla dur à mettre en forme et publier l'oeuvre de Jack Kerouac Sur la route, avant que ce dernier et ses amis ne le dépeignent comme le “traitre” qui avait osé défigurer l'oeuvre en brisant la continuité du “tapuscrit” original (qui, rappelons-le, avait été frénétiquement tapé à la machine sur un unique rouleau de papier, ce qui avait inspiré à Truman Capote la fameuse formule “ce n'est pas de l'écriture, c'est de la frappe”).
L'INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE, CLÉ DU SUCCÈS DES GROUPES ?
Mais l'intelligence de groupe n'est pas réservée aux génies créateurs. Toute équipe doit un jour se demander si la pensée collective qu'elle produit est de qualité supérieure ou inférieure à la somme des individus qui la composent.
Une équipe de chercheurs de diverses universités menée par Thomas Malone du Centre pour l'intelligence collective du MIT a étudié les conditions d'apparition d'une intelligence collective en petit groupe, nous explique la revue du MIT. Ils ont pour cela effectué deux études impliquant 699 sujets, réunissant des petits groupes de deux à cinq personnes et leur demandant de s'attaquer à une batterie de tests, puzzles et autres jeux.
Ils ont effectivement découvert que la réflexion collective pouvait, dans certains cas, se montrer supérieure à celle des individus. Mais cela n'est pas automatique ; les performances des groupes peuvent connaître jusqu'à 30 à 40 % de variations.
Pour réussir une intelligence collective, il faut prendre en compte plusieurs facteurs. Première surprise, la “bonne ambiance” importe peu. La motivation des participants n'est pas non plus fondamentale, ni le niveau intellectuel des individus impliqué. Les trois facteurs qui auraient effectivement joué sont d'abord la “sensibilité sociale” des participants, sensibilité sociale qui a été calculée en soumettant chaque sujet au test de “lecture de l'esprit dans les yeux”. Autrement dit, la facilité qu'à un sujet à déduire l'état émotionnel d'autrui en observant son regard (vous pouvez faire le test ici).
Autre paramètre important : dans les groupes les plus efficaces, les participants tendaient à se partager plus ou moins équitablement le temps de paroles. On n'y trouvait pas une monopolisation de la parole par une minorité des membres. Enfin, troisième facteur, et non le moindre : le succès d'un groupe était corrélé au nombre de femmes y participant.
C'est donc bel et bien l'intelligence émotionnelle de ses membres qui apparait comme l'ingrédient fondamental au succès d'un groupe. Cette recherche nous montre à quel point la nature de la collaboration est avant tout physique, incarnée dans le corps.
L'INTELLIGENCE COLLECTIVE EST FONCTION DU CORPS
Comment cette intelligence collective s'exprime-t-elle au plus bas niveau, celui du cerveau ? Deux récentes recherches nous apportent, sinon une véritable réponse, du moins une succession de faits troublants.
L'une portait sur la conversation entre deux personnes et utilisait la résonance magnétique fonctionnelle. L'autre, menée par une équipe de jeunes chercheurs français, s'est intéressée à la communication non verbale et a recouru à l'électro-encéphalographie (EEG) comme procédure de test. Deux recherches à la fois très proches par le sujet abordé, mais très différentes tant par la procédure expérimentale que par les outils de mesure, donc.
Dans la première recherche, une des participantes de l'équipe a placé sa tête dans un appareil d'IRM tout en racontant devant un magnétophone une histoire remontant à ses années de lycée. Pendant ce temps, la machine enregistrait ses états cérébraux.
On a ensuite soumis 11 volontaires à l'IRM, en leur faisant écouter l'enregistrement de l'histoire. Il s'est avéré que dans un grand nombre de cas, le sujet “allumait” les mêmes zones cérébrales, au même moment, que celles activées par la conteuse lorsqu'elle avait déroulé son récit. Souvent, il existait un délai de deux ou trois secondes, mais dans certains cas la zone s'éveillait chez le volontaire juste avant le moment où elle s'était activée chez la conteuse ; cet effet étonnant serait dû, selon les chercheurs, à l'anticipation du récit par l'auditeur.
Dernier test, on a demandé aux sujets de raconter l'histoire qu'ils avaient entendue. Les passages dont ils se souvenaient le mieux étaient en fait ceux au cours desquels les zones cérébrales avaient été le mieux “synchronisées”.
Le groupe français a utilisé quant à lui des couples de participants qui échangeaient des gestes de la main sans signification particulière, chacun étant libre d'imiter l'autre ou non. Dans le même temps, on examinait leurs ondes cérébrales. Il s'est avéré qu'une synchronisation entre certaines parties des deux cerveaux émergeait lors de cette communication gestuelle, spécialement certaines qui jouent un rôle important dans les relations sociales. Par rapport à l'expérience américaine, l'usage de l'EEG permet non seulement une précision à la milliseconde (l'IRM est beaucoup plus lent) mais autorise surtout l'enregistrement de l'interaction en temps réel, les cerveaux des deux partenaires étant mesurés simultanément, au contraire de expérimentation avec l'IRM, où les sujets se trouvaient isolés et testés chacun à leur tour.
On savait déjà à quel point l'intelligence individuelle était fonction du corps et ne pouvait être séparée de celui-ci. Tout récemment encore, une étude aurait montré que la compréhension des émotions lors de la lecture de certains textes pouvait se trouver ralentie lorsque des injections de Botox avaient été effectuées sur les parties du visage censées exprimer cette émotion (la bouche pour les émotions positives, le front pour les négatives).
L'intelligence collective, de même, devrait beaucoup au corps. Elle ne saurait se réduire à une pure communion platonicienne des esprits…

Côte d'Ivoire : Sarkozy appelle au respect de l'élection d'Ouattara

Le président français Nicolas Sarkozy a appelé samedi 4 décembre au respect de "l'élection incontestable" de l'ancien premier ministre Alassane Ouattara à la présidentielle en Côte d'Ivoire, lors d'une déclaration au premier jour de sa visite en Inde. 
"Je lance un appel à tous les dirigeants et responsables civils et militaires (ivoiriens) pour qu'ils respectent la volonté du peuple et s'abstiennent de toute initiative de nature à provoquer la violence", a déclaré le président, en évoquant "les résultats qui marquent une nette et incontestable victoire pour Alassane Ouattara". "Je me suis entretenu cette nuit longuement au téléphone avec le secrétaire général des Nations unies, avec le président Gbagbo et avec le président élu Alassane Ouattara. J'aurai aujourd'hui un autre entretien avec le président Gbagbo", a-t-il ajouté.

"Un président est élu en Côte d'Ivoire. L'ensemble de la communauté internationale et les Nations unies l'ont reconnu. Ce président est Monsieur Alassane Ouattara", a-t-il déclaré à la presse.
TIRS NOURRIS
Des échanges de tirs nourris ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi au sud et au nord d'Abidjan, selon des habitants. Comme ils l'avaient fait la veille après la proclamation de la victoire de Laurent Gbagbo, des centaines de jeunes en colère sont sortis au petit matin, dans le quartier populaire de Koumassi (sud), pour ériger des barricades et mettre le feu à des pneus ou des bouts de bois, dans une ambiance électrique.
Selon une source militaire, des barricades avaient également été érigées dans la matinée par des manifestants sur le boulevard Giscard d'Estaing, principale artère d'Abidjan reliant l'aéroport au centre administratif et des affaires du quartier du Plateau. Ces barricades ont été rapidement levées.

Côte d'Ivoire: Le monde vote Ouattara

Vendredi soir, Alassane Ouattara s’est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle ivoirienne. Il a le soutien de la France - pour la première fois -, de l’Union européenne et de l’ONU. Pas de quoi, toutefois, faire fléchir le sortant, Laurent Gbagbo, reconduit un peu plus tôt dans ses fonctions par le Conseil constitutionnel de son pays. 

Le feuilleton de l’élection présidentielle ivoirienne est loin d’être terminé. Alassane Ouattara s’est proclamé vendredi soir vainqueur, avec le soutien des ex-rebelles des Forces libres. Jeudi, il a bien été reconnu comme tel par la Commission électorale indépendante (CEI), avec un score confortable de 54,1% des voix. Mais c'était avant que le Conseil constitutionnel, à la botte de Laurent Gbagbo, n'en décide autrement. Dans la journée, les "Sages" ivoiriens ont en effet donné la victoire au président sortant, avec 51% des suffrages en sa faveur.
Un succès électoral loin de faire l'unanimité, donc, à l'intérieur, mais également à l'extérieur des frontières, toujours fermées, du pays. Vendredi soir, Alassane Ouattara a ainsi reçu le soutien appuyé du secrétaire général de l’ONU, qui le “félicite (...) pour son élection et invite le président-élu à œuvrer à une paix durable, à la stabilité et à la réconciliation en Côte d'Ivoire”. L’Union européenne, et sa haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, lui a emboîté le pas. Enfin, et en attendant peut-être un message de Washington, c'était au tour de Nicolas Sarkozy, en toute fin de soirée, de féliciter, dans un communiqué transmis par l'Élysée, "le président élu" Alassane Ouattara. Pour la première fois depuis le début du scrutin, Paris a donc choisi son camp.

Le représentant de l'ONU expulsé?

Pas de quoi, pour autant, faire fléchir le camp Gbagbo. Alors que les rumeurs d'investiture dès samedi courent dans le pays, Alcide Djédja, conseiller présidentiel et représentant de la Côte d'Ivoire aux Nations unies, a menacé d'expulsion le représentant de l'ONU dans le pays. "C'est la dernière fois que M. (Y.J.) Choi se comporte de cette manière. Nous le surveillons. La prochaine fois nous lui demanderons de partir immédiatement", a déclaré le diplomate. "La Côte d'Ivoire est souveraine (...) Nous n'accepterons jamais qu'un fonctionnaire se comporte ainsi dans un pays souverain", a-t-il ajouté au cours d'une allocution à la télévision publique.
Face à cette escalade - verbale pour l'heure - l’Union africaine (UA) s’est déclarée très préoccupée par la situation ivoirienne. L’organisation régionale a demandé aux deux camps de respecter la volonté du peuple et le résultat de l’élection présidentielle. “Tout autre attitude risque de plonger la Côte d’Ivoire dans une crise aux conséquences incalculables pour le pays, ainsi que pour la région et l’ensemble du continent”, indique l’UA dans un communiqué. De son côté, Ban Ki-moon a par ailleurs invité “le président Laurent Gbagbo à faire sa part pour le bien du pays et à coopérer à une transition politique en douceur dans le pays". Rien n'indique qu'il sera entendu.

M et johnny live a l'arena montpellier

Johnny Hallyday a été l'invité surprise, vendredi soir à Montpellier, du concert de Matthieu Chedid alias M, marquant le retour sur scène, pour la première fois en public, de l'idole depuis l'arrêt de sa tournée «Tour 66» à la suite de ses ennuis de santé. 

Le site officiel du chanteur précise que Johnny Hallyday est monté sur scène à la fin du tour de chant de M actuellement en tournée. Ils ont interprété en duo la chanson «Tanagra», titre de M.
«Très impatient et heureux de retrouver son public»
En juin dernier, devant 200 intimes, Johnny avait chanté quelques uns de ses tubes lors de son 67e anniversaire organisé à Paris. Dès la fin septembre, on pouvait l'entendre sur un CD de Patrick Fiori, le temps d'un duo.

Le chanteur est «très impatient et heureux de retrouver son public», avait assuré dimanche dernier son épouse Laeticia, sur TF1. Son retour sur scène était attendu mi-décembre pour les concerts de M à Paris-Bercy.
Johnny Hallyday vient de terminer aux Etats-Unis l'enregistrement d'un album inédit composé de onze titres, auquel a participé Matthieu Chedid. Après un premier extrait courant janvier, l'album devrait être dans les bacs en mars.
Une tournée en 2012
Le rockeur prévoit de repartir en tournée en 2012. Il a, à cet effet, changé de producteur, quittant Jean-Claude Camus pour Gilbert Coullier.
Avant de passer en famille les fêtes de fin d'année à Gstaad (Suisse) où il possède un chalet, Johnny Hallyday doit entamer aussi les répétitions de la pièce «Le Paradis sur Terre» de Tennessee Williams dont il sera l'interprète principal à l'affiche du théâtre Edouard VII. La première représentation aura lieu le 6 septembre 2011 dans une mise en scène de Bernard Murat, selon le service de presse du théâtre et du metteur en scène.

Miss


La bataille des valeurs est un combat éternellement recommencé. Madame de Fontenay le mène vaillamment, chapeau sur la tête et Croix de Lorraine au revers, défendant ses Miss contre les Miss d¹Endemol. La querelle a éclaté, on le sait, à propos des tenues des jeunes filles : maillot une pièce côté Fontenay, bikini sexy côté Endemol. Rien d¹étonnant pour Endemol qui a su, avec « l’Ile de la tentation » ou « Secret Story », faire du proxénétisme télévisé une forme d’art très rentable. Et en prime très éthique, depuis que sa patronne Madame Calmels l¹a doté d’une charte. Le porno éthique, c’est tout de même plus moderne que les valeurs une pièce de Madame de Fontenay, non ? D’autant qu’Endemol s’est payé les services d’Alain Delon ­ vous vous souvenez, l’homme qui, dans « La Piscine », séduit une Romy Schneider belle à tomber, en monokini.

Côte d'Ivoire: Gbagbo, au mépris du peuple

Inquiétant renversement de situation en Côte d'Ivoire. Donné battu de huit points par la Commission électorale indépendante (CEI) face à son rival Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo a, vendredi, été finalement déclaré vainqueur de l'élection présidentielle ivoirienne par le Conseil constitutionnel du pays, une institution à sa solde. Cette décision pourrait raviver les tensions à travers un pays longtemps meurtri par la guerre civile. 

Le climat politique pourrait sensiblement se tendre en Côte d'Ivoire dans les heures qui viennent. Infligeant un camouflet à la Commission électorale indépendante (CEI), qui proclamait la victoire d'Alassane Ouattara, le Conseil constitutionnel du pays a, vendredi, désigné Laurent Gbagbo grand gagnant de l'élection présidentielle ivoirienne. Le président sortant a, selon ces nouveaux décomptes, remporté 51% des suffrages, contre 49% pour son challenger. Des chiffres qui tranchent singulièrement avec ceux publiés la veille par la CEI: Alassane Ouattara était alors crédité de 54% des votes, contre 46% pour le chef de l'Etat sortant.
Institution à la botte du pouvoir en place - son président, Paul Yao N'Dré, a été nommé par Laurent Gbagbo - le Conseil constitutionnel pourrait, par sa décision, ouvrir une nouvelle période de troubles à travers un pays longtemps déchiré par la guerre civile. Avant cette annonce, Alassane Ouattara, sûr de son fait, avait fait savoir par ses conseillers qu'il n'accepterait pas une remise en cause des résultats proclamés par la CEI, tandis que son adversaire contestait, lui, le verdict des urnes dans quatre régions du nord du pays, fidèles à Ouattara.

Silence radio

Toujours sous couvre-feu, le pays vit lui avec anxiété ces informations contradictoires. Tout au long de la journée de vendredi, Abidjian, la capitale économique de Côte d'ivoire, a tourné au ralenti. Les activités portuaires ont notamment subi le contrecoup de cette situation, non sans incidence sur les cours du cacao - dont la Côte d'Ivoire est le premier exportateur mondial - nettement orientés à la hausse ce vendredi. La veille, sans justification, l'armée avait fait procéder à la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Quant aux médias étrangers, ils sont eux passés sous les fourches caudines de l'organisme de régulation étatique. Les diffusions des chaînes de télévision Canal+ Horizon, France 24, TV5 Monde et des radios RFI et BBC FM ont ainsi été suspendues.
A l'étranger, la situation ivoirienne ne manque pas de soulever l'inquiétude. En première ligne, la France - accusée par la presse pro-Gbagbo d'avoir tenté de fomenter un "coup d'Etat" contre le président ivoirien - a appelé les deux parties à "respecter le jugement du peuple ivoirien". Même son de cloche du côté de l'ONU ou des Etats-Unis. Enfin, dans l'attente de nouvelles réactions, la Cour pénale internationale (CPI) a elle fait savoir qu'elle resterait particulièrement vigilante face aux actes de violence. Plusieurs morts par balles ont déjà été recensés dans le pays depuis le second tour de scrutin. 

IL FAUT EN FINIR AVEC CE SIMULACRE DE DÉMOCRATIE QUI NE SIED PAS AUX PEUPLES AFRICAINS.