TOUT EST DIT

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jeudi 27 octobre 2011

Le gouvernement grec va devoir nationaliser ses banques

Une des conséquences paradoxales de l'accord conclu dans la nuit de mercredi à jeudi 27 octobre entre les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro est qu'Athènes va devoirnationaliser une partie de ses banques.

Jusqu'ici Bruxelles et le Fonds monétaire international (FMI) ont multiplié jusqu'ici les pressions pour que le gouvernement mette en oeuvre un programme ambitieux de privatisations, qu'il a bien du mal à faire avancer.
"Il est très probable qu'une partie importante des actions des banques passera sous le contrôle de l'Etat", a reconnu le premier ministre grec, Georges Papandréou, jeudi à Bruxelles. Il s'est toutefois voulu rassurant : "Après une restructuration, nous les remettrons sur le marché, comme d'autres pays l'ont fait. C'est une procédure normale et il n'y a aucune raison d'en avoir peur."
Dans son programme de privatisations, le gouvernement grec s'était engagé, en juin, à céder ses participations dans la Banque Postale fin 2011 et dans la Banque agricole en 2012.
Depuis plusieurs jours, les banques grecques ont tiré la sonnette d'alarme. "Ceux qui soutiennent une grande décote des obligations sont soit ceux qui n'ont rien à perdre de l'effondrement de la Grèce (...), soit ceux qui n'ont rien compris à la nature de l'opération", avait expliqué, le 14 octobre, le président de la Banque du Pirée, Michalis Sallas.
L'ancien ministre des finances, Georges Papaconstantinou avait également fait part de son inquiétude : "Une décote importante mettrait en grand danger l'économie du pays, le système bancaire, les caisses de retraites et les liquidités."
Mais Georges Papandréou et son ministre des finances, Evangélos Vénizélos, se sont rangés du côté des partisans d'un "hair cut" bien franc.
"Les banques devront avoir recours au Fonds européen de stabilité financière, qui constitue, quand même un filet de sécurité", explique Nicolas Georgikopoulos, économiste au Centre pour la planification et la recherche stratégique, à Athènes.
"Dans un pays où l'on sait que l'Etat ne fonctionne pas, on lui confie la gestion des banques. C'est absurde", s'étonne Stéphane Manos, député libéral et ancien ministre des finances.
L'autorité bancaire européenne a estimé à 30 milliards d'euros les besoins en recapitalisation des banques grecques. Celles-ci détiennent 44 milliards d'euros d'obligations grecques. Elles souffrent également d'un manque de liquidités et ne peuvent désormais se financer qu'auprès de la Banque centrale européenne (BCE).
Inquiétudes
La récession a eu pour conséquence une chute des dépôts, qui ont fondu de près de 50 milliards d'euros en deux ans. Le groupe américain Black Rock réalise en ce moment un audit des banques grecques, qui suscite des inquiétudes.
Le gouvernement grec vient déjà d'intervenir pour sauver la banque Proton, dont les problèmes viennent davantage des malversations de son principal actionnaire, que de la crise.
Le ministre des finances, Evangélos Vénizélos, s'est, de son côté, voulu rassurant, mercredi 26 octobre, à propos des caisses de retraites, qui détiennent 8 milliards d'euros de dette grecque. Il a expliqué que "le gouvernement prévoit de prendre toute mesure adéquate pour la sécurité sociale (et) pour garantir les caisses de retraite et améliorer leurs fonds."

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