TOUT EST DIT

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lundi 21 mars 2011

Va-t-on aller jusqu’au bout ?

L’opération « Aube de l’odyssée » est la plus importante intervention militaire dans le monde arabe depuis l’invasion de l’Irak en 2003. On ne pourra plus dire que la France est le dernier pays à soutenir les révolutionnaires arabes face aux dictateurs. Mais maintenant la coalition mandatée par la résolution 1973 de l’ONU instaurant une zone d’exclusion aérienne et un cessez-le-feu en Libye est condamnée à réussir. Or ce n’est pas gagné, car la résolution ne permet pas à la coalition d’intervenir au sol ou de renverser le régime de Kadhafi. Le président américain, Barak Obama, s’est clairement opposé à une intervention terrestre. Aussi les exemples de l’Afghanistan ou de la Somalie voisine nous rappellent-ils que de puissantes armées occidentales peuvent échouer face à plus faible si elles n’ont pas l’appui de leurs opinions publiques et si elles ne sont pas mandatées pour aller « jusqu’au bout », faute d’unité de vue au sein des Nations unies et d’objectifs militaires partagés. Or l’Europe est comme d’habitude divisée, l’Allemagne joue cavalier seul, tandis que la Chine et la Russie font pression pour ne pas renverser Kadhafi. Dans ce contexte, le dictateur libyen tente de rallier le tiers-monde en dénonçant une « agression croisée et coloniale », et menace de frapper « tout objectif civil ou militaire » en Méditerranée afin d’intimider l’opinion publique européenne. Rappelons qu’en 1986 Tripoli lança un missile contre l’île italienne de Lampedusa. Enfin, la Libye, qui a des armes chimiques, réactive les réseaux terroristes internationaux par lesquels elle perpétra les attentats de Lockerbie (270 morts) en 1988 ou contre l’avion DC10 d’UTA (Niger, 170 morts) en 1989. Enfin, ses troupes (entre 50.000 et 60.000 hommes) professionnelles ou d’élite sont supérieures en nombre et en équipement à celles des insurgés et sont bien préparées à la guérilla urbaine… Certains estiment donc que l’on pourrait interpréter de façon « extensive » la résolution onusienne, qui exclut l’occupation mais non les « incursions » militaires, d’autant que la coalition a déjà détruit des tanks libyens et que des forces spéciales occidentales ou des instructeurs égyptiens sont déjà sur place…

L’honneur de la France

Il n’est jamais trop tard pour sauver l’honneur de la France ; le général de Gaulle en a donné l’exemple en juin 1940, et qui pourrait aujourd’hui refuser à Nicolas Sarkozy la palme de l’honneur pour son attitude courageuse face à Kadhafi, le massacreur de son peuple ?
C’est le président français qui a le premier réclamé le départ du tyran, c’est lui qui avant tout le monde a reconnu l’opposition libyenne en la recevant à l’Elysée, même si certains chipotent sur le rôle de Bernard-Henri Lévy. C’est lui encore qui, avec Alain Juppé, a animé l’entente franco-britannique, fer de lance de l’action à venir. C’est la diplomatie française réhabilitée par le professionnalisme et l’activisme du ministre à l’ONU qui a entraîné des Américains lents à se décider, des Canadiens, des pays arabes, beaucoup de nations européennes, sauf l’Allemagne empêtrée dans les difficultés électorales de Mme Merkel. Bref la France a fait bouger les lignes et on ne peut qu’en être fier.

D’ailleurs un consensus national se dégage après les approbations des socialistes, Fabius, Aubry, Védrine, de Cohn-Bendit et de Villepin et même de Mélenchon dans cette guerre qui n’a d’autre but que de sauver des vies. Cela me rappelle la décision de François Mitterrand d’engager la France il y a vingt ans dans la guerre de libération du Koweït. Pour Nicolas Sarkozy au plus bas, c’est la démonstration que l’énergie, le courage au service de l’intuition politique juste est payant. Ce sera peut-être la première étape de sa reconquête de l’opinion.

Le «lâchage» des alliés fait polémique en Allemagne

Pour justifier son refus d'intervenir militairement, l'Allemagne a notamment avancé le risque de bavures que font courir aux Libyens les frappes aériennes.

L'ambition diplomatique de l'Allemagne restera longtemps marquée par un refus «de convenance». En pointe sur le front des révolutions démocratiques arabes, Berlin s'était placé en première ligne aux côtés des foules tunisiennes, des manifestants de la place Tahrir au Caire et des insurgés réclamant le départ de Mouammar Kadhafi.
En s'abstenant vendredi, lors du vote du Conseil de sécurité de l'ONU, sur l'intervention en Libye, le gouvernement allemand a donné l'impression à ses plus proches alliés de se dérober face à ses responsabilités. Et il s'est attiré les foudres des médias allemands.
Un sondage publié dimanche reflète l'ambiguïté allemande. Quelque 62% des personnes interrogées estiment justifiée l'intervention déclenchée samedi par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis pour empêcher Kadhafi d'attaquer les insurgés. Mais 65% des Allemands approuvent la décision du gouvernement de ne pas participer à l'opération militaire, alors que 29% estiment que les forces allemandes devraient se battre aux côtés de leurs alliés. Samedi, à Paris, lors du sommet international sur la Libye, Angela Merkel a réitéré son opposition à toute participation militaire directe de son pays. Elle a néanmoins indiqué que les forces américaines pouvaient utiliser leurs bases en Allemagne pour leurs opérations. La chancelière a aussi fait savoir que son gouvernement était prêt à demander au Parlement l'autorisation de participer aux opérations des avions radars Awacs en Afghanistan afin de permettre à d'autres membres de l'Otan de redéployer leurs moyens en Libye.

Risques de bavures

Cela ne suffira pas à sortir Berlin de son isolement. «L'Allemagne a voté contre les Américains, les Britanniques et les Français, mais avec la Chine, la Russie, le Brésil et l'Inde -contre ses alliés les plus importants en Occident, au côté des dictateurs, des autocrates et de deux démocraties lointaines», s'afflige le quotidien de centre gauche Süddeutsche Zeitung. Jusqu'au bout, le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a parié sur le rejet de la résolution, faisant preuve d'un certain autisme à l'égard de ses partenaires. Puis il a tenté de justifier la décision allemande en soulignant les risques de bavures que font courir aux Libyens les frappes aériennes et le danger des opérations militaires pour les soldats allemands déjà engagés en Afghanistan.
Le président du Bundestag, Norbert Lammert (CDU), a souligné que Berlin aurait pu «voter oui» à la résolution «par solidarité» sans être ensuite entraîné automatiquement dans une participation militaire. L'élue SPD Heidemarie Wieczorek-Zeul dit avoir «honte» de l'abstention allemande. À l'approche d'élections cruciales dans le Bade-Wurtemberg et face à une opinion dominée par le courant pacifiste, déjà éprouvée par le très impopulaire déploiement de la Bundeswehr en Afghanistan, cette décision «opportune» provoque une fracture qui transcende les partis… Seule l'ultragauche, Die Linke, approuve unanimement le gouvernement. La décision allemande est difficile à expliquer dans un pays où la morale joue un rôle important en politique. Elle fragilise la diplomatie allemande, compromettant ses chances d'obtenir le siège de membre permanent au Conseil de sécurité, tant convoité par Berlin.

Redoutables venins

Une participation faible, surtout en période morose, profite au parti qui mobilise traditionnellement le plus et à celui qui capitalise le mieux sur la grogne. Le taux d’abstention, c’était prévisible, a atteint un nouveau record hier, et dans un tel contexte, bingo, c’est bien entendu le Front national qui rafle la mise, confirmant les signaux délivrés par les récents sondages d’opinion. Surfant habilement sur le malaise social, la formation désormais conduite par Marine Le Pen a le vent en poupe, à quatorze mois de la présidentielle.


La principale composante de la gauche, le PS, réalise globalement un bon score, en tête de ce premier tour des cantonales, mais ses problèmes demeurent entiers, dans la perspective de l’élection suprême. Plusieurs prétendants à l’Élysée, un programme électoral qui reste à établir : les socialistes, flous, flous, flous, n’ont pas de quoi trop se réjouir.


Ou alors seulement parce que la droite va mal, très mal. Son chef de guerre, Nicolas Sarkozy a repris pied sur la scène internationale. Mais sur le terrain intérieur, l’enlisement du président de la République est tel que son camp va douter encore plus de ses chances de l’emporter en 2012. La stratégie ambiguë de ces derniers mois, qui était censée affaiblir l’extrême-droite en abordant des thèmes qui lui sont chers, s’est révélée désastreuse, puisque l’UMP est talonnée par le FN.


Davantage encore que les résultats chiffrés d’hier, c’est cette réalité qui empoisonnera la majorité dans la campagne qui se prépare. Redoutables venins !


L’intervention contre le dictateur libyen, qui datait de la veille, n’a pas pu avoir d’influence sur les votes d’hier. Imperceptible aussi, l’impact, dans ce scrutin, de la catastrophe au Japon. On aurait pu imaginer qu’elle apporterait des voix aux anti-nucléaires, les écologistes par conséquent, mais aucun effet direct ne semble mesurable dans les urnes.


Ce vote, rappelons-le, ne concerne que la moitié des cantons français et se déroule à plus d’un an de la confrontation majeure, une éternité. Tour de chauffe imparfait et lointain. Mais il va incontestablement modifier les trajectoires de tous les candidats. Et promet une campagne présidentielle aussi dure qu’incertaine.

L’ombre d’un doute

A première vue, tout va plutôt bien, non? Les trente premières heures de l’offensive dans le ciel de la Libye ont été sans nuage, ou presque. La zone d’exclusion aérienne prévue comme préalable à toute maîtrise de la situation est en place. L’étau qui refermait ses mâchoires sur les assiégés de Benghazi s’est déjà desserré. 20 des 22 cibles assignées aux premières salves ont été atteintes... Après le succès diplomatique de New York, le «succès» militaire semble déjà en bonne voie. On pourrait presque croire que l’histoire de cette intervention sera aussi simple que le récit d’une supériorité aérienne écrasante. Aussi caricaturale que la tragédie pathétique d’un colonel grotesque réduit à proposer un nouveau cessez-le-feu peu crédible au terme d’une journée où il avait clamé son intention de se battre jusqu’au bout. Pourquoi, alors, ce léger malaise qui jette un voile d’inquiétude sur ce premier bilan si encourageant?

Aïe! Voilà qu’on découvre que les membres de la coalition mandatée par les Nations unies ne poursuivent pas forcément les mêmes buts. La Ligue Arabe, dont Paris et Londres n’ont cessé de souligner l’importance symbolique de l’engagement, ne se reconnaît plus dans les actions qui dépassent de loin, à ses yeux, la simple protection des populations civiles. Et si Alain Juppé a affirmé sans détour que l’opération visait à faire tomber Kadhafi, les Américains, eux, n’ont cessé de répéter que tel n’était pas la finalité affichée de l’accord acté solennellement samedi à l’Élysée. Cette guerre, décisive pour l’équilibre de la Méditerranée, et qui suppose un parfait consensus entre ses partenaires se serait-elle engagée sur des bases bancales, des non-dits volontairement mal interprétés, et une vision à trop court terme des lendemains du pays?

Il est à craindre que seul le plus facile ait été accompli. Les périls d’une intervention décidée tardivement et laborieusement vont maintenant se concrétiser. A l’ouest du pays, autour de Tripoli, Kadhafi dispose d’un soutien populaire beaucoup plus consistant qu’on ne l’avait imaginé. La distribution de milliers de kalachnikovs à des partisans fanatisés est lourde de menaces. Elle est annonciatrice d’un rapport de forces avec les insurgés beaucoup moins déséquilibré que prévu. Cette surenchère porte en germe les risques d’une guerre civile aux conséquences d’autant plus incalculables que «le guide» conservera, quel que soit son sort, un pouvoir de nuisance considérable.

Dans le meilleur des cas -celui d’une victoire rapide- comment les «rebelles» pourront-ils exercer une fragile autorité sur un pays grand comme trois fois la France, un vaste territoire où Aqmi n’attend que de profiter du chaos pour étendre ici son rayon d’action? Le ballet des avions qui excite tant l’Occident ne serait-il qu’une ultime récréation avant les vraies épreuves?

C. Barbier "la France se durcit'




La majorité bousculée par le FN

À quatorze mois de la présidentielle, la victoire de la gauche et la chute de l'UMP aux cantonales constituent une photographie indiscutable de l'opinion. Mais si le FN talonne le parti présidentiel, il est trop tôt pour tenter une projection à partir du premier tour d'un scrutin qui concerne la moitié des électeurs, qui reste par nature en partie local et qui résulte d'une piètre participation, de l'ordre de 45 %, comme aux régionales.

Le taux - historique - d'abstention confirme les prévisions : à défaut de connaître leur conseiller général et ses compétences, les Français savent qu'il n'existera plus, dans trois ans. Ce système suranné n'encourage pas à voter, surtout quand il fait beau, que l'on distingue mal l'étiquette de certains candidats et que l'angoissante actualité relativise l'importance du vote.

On peut, malgré tout, vérifier si les glissements vers les thèmes d'extrême droite, l'audace risquée de Nicolas Sarkozy en Libye ou la catastrophe nucléaire de Fukushima modifient le score du Front national, de la majorité ou des écologistes.

Deux constantes se confirment. Les scrutins intermédiaires défavorisent la majorité en place : l'UMP, en dépit de l'activité de Nicolas Sarkozy sur la scène internationale, en fait les frais. Et l'abstention profite aux petites formations à forte identité : le Front national et le Front de Gauche l'illustrent. Et c'est ce double mouvement qu'il faut retenir des résultats d'hier soir.

Pour la droite, il signifie que le FN, absent des assemblées départementales, va se retrouver dimanche face à l'UMP ou au PS dans plus de deux cents duels - mais seulement cinq dans l'Ouest - malgré le relèvement du seuil d'accession au second tour. L'enracinement du parti de Marine Le Pen va priver la majorité de réserves de voix, et renforcer mécaniquement la gauche, qui préside déjà 58 départements sur 100.

En appelant à refuser à la fois toute alliance avec le FN et tout front républicain avec la gauche, Jean-François Copé risque même d'accentuer l'abstention et la montée de ses rivaux. Il pourrait aussi accroître les dissidences entre l'aile dure et l'aile sociale-chrétienne de son parti. Ce sera le talon d'Achille de la majorité lors de la présidentielle et des législatives qui suivront.

Pour la gauche, le constat est double. D'une part, le PS gagne, mais par défaut. En pourcentage, il conserve son score de 2008. Mais en raison de l'abstention, il arrive en tête avec moins de voix. Même dans la Corrèze de François Hollande, sa victoire ne sera pas un raz-de-marée. On retrouve le phénomène observé par les enquêtes d'opinion : un net rejet de la majorité sans une vraie adhésion au PS.

Mais à la différence de l'UMP, le PS peut compter sur des réserves importantes à travers des alliances avec les écologistes, dont les idées sont validées par l'actualité, et avec le Front de Gauche - en réalité, surtout le Parti communiste - qui réalise un bon score pour ce genre d'élection. Leader incontestable devant deux alliés de poids comparable, le PS est en situation de faire l'union.

Divisions certaines à droite, rassemblement possible à gauche : après sa victoire aux régionales, l'opposition peut rafler plusieurs présidences de départements et, en attendant un candidat et un projet, se donner un élan supplémentaire.
Lire aussi : le blog Politiquement chaud

Original


Drôle de soirée, hier, pour notre Président. Un œil sur les cartes d’état-major détaillant les mouvements de l’aviation française, l’autre sur la carte des cantons se couvrant de petits drapeaux PS et FN. Une oreille pour recueillir les compliments du monde, une autre pour entendre monter la complainte de l’UMP assiégée… Notre Président nous expliquera bien sûr que le succès en Libye, c’est lui, et l’échec aux cantonales, c’est les autres. Mais on doute que les battus de son camp en soient convaincus.


Car, si la déroute est cantonale, la stratégie était nationale. C’est notre Président qui a lancé la course au peuple,


et qui vient d’être distancé au premier tour de piste.


Le peuple a préféré hier l’original à la copie, ou simplement choisi hier de rester chez lui. Mais, tous les militaires vous diront qu’il n’y a rien de plus périlleux qu’un changement de stratégie


en pleine bataille…

La tête ailleurs...

Rarement élections auront été marquées par une telle indifférence. Il est bien légitime d’avoir la tête ailleurs. La préoccupation du moment se trouve plus au Japon et en Libye que dans le fond des urnes. Et certains ne manquent pas de s’interroger sur le crédit à accorder aux résultats d’un scrutin local qui a vu se déplacer moins d’un électeur sur deux ? Il n’empêche. En ce jour de printemps, beaucoup ont l’intention de se servir de ce dernier baromètre électoral pour prendre la température de 2012. Et de vérifier in situ les prédictions des tout récents sondages. “L’effet” Marine Le Pen semble avoir largement joué dans cette élection qui n’est d’ordinaire pas favorable au Front national, parti dépourvu de tout élu jusque-là. Conséquence de cette poussée de l’extrême-droite, le recul sensible de l’UMP qui fait sans doute les frais d’un vote sanction lié aux difficultés économiques et sociales de ces derniers mois et de l’impopularité du Président. L’avertissement, s’il se confirme au second tour, va créer le doute et la confusion au sein du parti de la majorité sur la question du “bon” candidat à la présidentielle. Question qui va également se poser au Parti socialiste mais dans des termes différents. La victoire annoncée du PS, qui conforte son ancrage local sur le territoire en volant de succès en succès dans les scrutins locaux, sera aussi celle de Martine Aubry. Qui ne voudra peut-être pas se faire voler la vedette par un certain DSK ?...

Sombre dimanche pour Nicolas Sarkozy

Enfin un sondage grandeur nature non suspect de trucage ! Tout juste sera-t-on en droit d'objecter que l'échantillon ne rassemblait qu'une moitié de Français, que ceux-ci avaient la tête ailleurs, à Fukushima ou à Tripoli, et qu'à l'évidence ils n'étaient pas motivés pour désigner des représentants du suffrage universel appelés à disparaître dans le tourbillon d'une réforme absconse. Il s'agissait du dernier test avant la mère des batailles et ce tour de chauffe permet de sentir l'humeur du pays. Sans conteste, elle est à la défiance envers l'offre politique puisque l'abstention reste le premier parti. Quels qu'en soient les ressorts, cette désaffection massive souligne le doute et le désenchantement des Français. Elle doit certes inciter à la prudence dans l'analyse, beaucoup ayant considéré ces cantonales comme une non-élection, mais elle sanctionne Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État reçoit un nouvel et sévère avertissement, dans la lignée des régionales, et continue de glisser sur une pente savonneuse. Le score de l'UMP marque un échec de sa stratégie de parti unique, lequel ne semble guère disposer de réserves de voix. Compte tenu de la consigne assez vague donnée hier soir par Jean-François Copé - ni front républicain, ni alliance avec le FN -, il se prépare un entre-deux-tours compliqué. La droite est bel et bien prise en tenaille entre un Front national qui défend ses thèmes identitaires et un PS qui capte le mécontentement social. Le premier réussit une percée historique dans ce type de scrutin qui, faisant la part belle aux notables, ne l'avantage pourtant pas, et tire bénéfice de la popularité de son chef de file. Le second - et au-delà la gauche - profite à plein de la démobilisation de l'électorat. Son bon score pourrait même donner quelques idées à Martine Aubry...