TOUT EST DIT

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dimanche 19 juin 2011

Urgence

L’élection présidentielle de 2012 monopolise déjà toutes les forces vives. Avec ses querelles de personnes et ses phrases assassines. Sans oublier une première charretée de promesses mirifiques au nom de programmes politiques forcément idylliques et accompagnées de «cadeaux» fiscaux ou sociaux «à la grecque» au profit d’électeurs potentiels. Mais en oubliant l’essentiel: le pays se traîne sous les déficits et la dette publique dont la charge représente déjà le troisième poste budgétaire de l’Etat.

Une autre grave omission marque cette pré-campagne: l’Europe. Elle passe à l’arrière-plan en voulant ignorer que la France a volontairement abandonné une part de sa souveraineté, surtout sa souveraineté monétaire, à un ensemble plus vaste, l’UE et la zone euro. Cette réalité reste consciemment ignorée ou seulement regardée avec les œillères de la vision nationale. Pas seulement en France, car les autres capitales de l’UE, également rivées sur leurs intérêts nationaux et électoraux, ne réagissent pas différemment en laissant ronronner la technocratie bruxelloise.

Pourtant, l’heure est grave. Une vaste spéculation a pris l’euro pour cible et, à travers la monnaie unique, toute l’économie européenne. Les agences de notation, juges et parties dans le grand échiquier financier, après avoir dégradé la Grèce au rang d’un pays du Tiers-monde, s’en prennent désormais à l’Italie, troisième puissance de la zone euro. Autant dire que leurs agissements ne s’arrêteront pas là.

Le double but de cette spéculation n’échappe à personne. Ou obtenir, via les produits dérivés des assurances sur les dettes -notamment la dette grecque- le remboursement le plus large possible des engagements dans la crainte d’une faillite. Ou parvenir, par l’intervention constante des Etats toujours prêts à garantir l’euro, au «bétonnage» complet de la monnaie unique pour la transformer en immuable parangon de vertu monétaire, au détriment des politiques économiques et sociales. Pendant ce temps, dollar et yuan évolueraient à leur guise, planche à billets comprise, pour le plus grand bien de leurs économies respectives...

Face à ces attaques qui ne visent plus la seule Grèce, les dirigeants européens et la Banque centrale de Francfort étalent leurs querelles pour finalement s’entendre sur des compromis boiteux. Par exemple, la France et l’Allemagne s’opposent sur la contribution des banques à ce qu’il faut bien appeler une restructuration de la dette grecque. La rencontre Sarkozy-Merkel vendredi à Berlin a accolé l’adjectif «volontaire» à cette contribution qu’exige l’Allemagne et dont la France ne veut pas, par peur qu’elle expose à nouveau le système bancaire. Mais dès hier, un second adjectif a été ajouté à Berlin, parlant désormais de «contribution volontaire et significative», faute de quoi nos voisins rechigneraient à remettre la main au gousset pour un nouveau plan de sauvetage de la Grèce.

L’euro devenu cas d’urgence montre à quel point l’Europe est indissociable de la politique nationale. L’avenir de l’UE mérite de figurer en première place dans la campagne présidentielle. Parce que la France a partie liée avec l’Europe dont elle est un acteur majeur. Parce qu’il s’agit de sa monnaie, donc de son économie. Mais qui va le dire, en dehors du populisme attrape-nigauds? Les querelles de lutrin, les invectives et les propos de comices agricoles sont apparemment plus gratifiants en période électorale...


La situation en Grèce, "une catastrophe pour l’Europe"

L’américain Edmund Phelps, 77 ans, prix Nobel d’économie (2006), estime que la crise grecque est sans équivalent dans l’Histoire. Il interviendra cette semaine au New York Forum qui rassemble 500 patrons et économistes.

Il y a un an, vous jugiez que la situation en Grèce n’était pas catastrophique. Diriez-vous cela aujourd’hui?
Non. Nous pouvons parler d’une catastrophe politique pour l’Europe car la situation est devenue compliquée à l’extrême. La capacité du continent à se gouverner est en jeu. Les questions posées aux gouvernements sont difficiles mais ils ne semblent pas se battre réellement pour y répondre de façon convaincante. Par comparaison, l’Argentine était un cas d’école. Ce pays avait fait défaut sur sa dette et les suites étaient logiques.
Ce n’est pas le cas en Europe...
Tout ceci est vraiment nouveau. Je n’ai pas souvenir d’un problème équivalent dans l’histoire de l’économie. Normalement, les marchés obligataires poussent les taux d’intérêt à la hausse pour endiguer les risques de dérapages d’un Etat. Mais cette fois-ci, la France et l’Allemagne ne tolèrent pas de défaut de paiement de la Grèce.
Ce pays devrait-il se déclarer en faillite?
Je ne sais pas! On peut argumenter dans les deux sens. Je me dis néanmoins que la situation aurait été meilleure aujourd’hui si la Grèce avait déclaré un défaut sur sa dette l’an dernier. Aujourd’hui, cela aurait des répercussions sur le Portugal et l’Irlande. Le problème deviendrait encore plus compliqué à résoudre. Les dirigeants de France et d’Allemagne sont déterminés à éviter ce scénario. Ils prêteront autant d’argent que nécessaire pour solvabiliser les banquiers et les autres créanciers.
La Grèce doit-il quitter la zone euro?
Pour quelle raison? Ce pays est dans l’incapacité d’emprunter sur les marchés et ne parvient pas à se financer par les impôts. Mais peut-être certains leaders européens en rêvent-ils comme d’une punition.
Que va-t-il se passer pour le peuple grec?
Il y a un scénario communément admis selon lequel ils vont connaître des temps difficiles. Les Grecs devront se serrer la ceinture et renoncer à des emplois publics en reconnaissant avoir vécu de façon déraisonnable. L’économiste Nouriel Roubini estime qu’une part de l’Europe a perdu sa compétitivité à cause de politiques salariales irresponsables. Peut-être que les salaires vont devoir baisser. Pour ma part, j’ai regardé les statistiques mais je n’ai pas vu d’inflation salariale très forte. La prévision est un art difficile, qui aurait pu croire que les syndicats allemands auraient été si coopératifs il y a dix ans? Schröder a obtenu des concessions et fait redécoller son pays. Peut-être la Grèce a-t-elle besoin de son Schröder. C’est bien un problème politique

Le premier ministre Papandréou promet un référendum

Georges Papandréou a promis dimanche un référendum sur les « grandes réformes » engagées en Grèce alors qu'il espère faire voter au parlement un plan d'austérité de 28 milliards d'euros d'ici la fin juin.

Alors que la Grèce connaît une vive protestation populaire remettant en cause la gestion du gouvernement grec concernant la dette du pays, le Premier ministre Georges Papandréou a tenté de sauver sa place ce dimanche. Celui qui au soir d'une grande journée de manifestation en Grèce avait lancé qu'il était prêt à démissionner s'il était « le problème », a promis dimanche un référendum sur les « grandes réformes » ou autrement appelées mesures économiques drastiques engagées dans le pays.

Ces mesures consistent en une baisse des revenus et hausse de la fiscalité. Elle sont exigées par l'Union européenne et le Fonds monétaire internationale (FMI) pour débloquer une nouvelle aide à la Grèce d'environ 120 milliards d'euros.

Un plan d'austérité de 28 milliards d'euros à faire voter

Le gouvernement grec en appellera donc au peuple « à l'automne » a assuré Georges Papandréou devant le Parlement dimanche, où il espère faire voter au parlement un plan d'austérité de 28 milliards d'euros d'ici à la fin juin.

Pour apaiser les critiques, Georges Papandréou a remanié son équipe vendredi, en remplaçant notamment Georges Papaconstantinou par Evangelos Venizelos au poste de ministre des Finances. Il doit soumettre ce nouveau cabinet à un vote de confiance du parlement mardi. Dimanche, il a déclaré : « J'ai demandé le renouvellement de la confiance au gouvernement car le pays se trouve à un point crucial ». Il faut trouver « un accord national pour faire face aux déficits et à la dette grecs qui sont un problème national », a-t-il ajouté. Les ministres des Finances de la zone euro, dont Evangelos Venizelos, se réunissent à nouveau dimanche soir à Luxembourg pour tenter de parvenir à un compromis.

L'avertissement de Papandréou

De nouvelles manifestations et des grèves sont prévues à l'occasion du débat parlementaire. Les employés de la compagnie publique d'électricité PPC, promise à une privatisation, ont prévu, par exemple, de cesser le travail pendant 48 heures à partir de minuit, ce qui devrait entraîner des pannes de courant. Le Premier ministre a aussi adressé dimanche un message, ou plutôt un avertissement, à la population en soulignant que l'image de division donnée par la Grèce ne rassurait pas les créanciers internationaux et renforçait donc les risques pesant sur les finances publiques.

Arabie saoudite, royaume misogyne

A l’appel de Manal al-Sharif, une Saoudienne de 32 ans arrêtée le 21 mai pour avoir posté une vidéo sur Youtube où elle conduisait une voiture, des femmes ont décidé de manifester en faveur du droit de conduire en Arabie saoudite, vendredi. Une véritable révolution dans cette monarchie islamiste qui finance les mouvements radicaux dans le monde entier et combat toute conception libérale de l’islam et toute émancipation des femmes. Rappelons que les femmes saoudiennes sont des éternelles « mineures », qu’elles ont toujours un « tuteur légal », qu’elles ne peuvent jamais conduire, même pour aller visiter leurs malades quand elles sont médecins, et qu’elles ne peuvent voyager qu’avec une autorisation du père ou du mari.
Effet boule de neige

Nombre de Saoudiens et de travailleurs étrangers croupissent en prison juste parce qu’ils sont démocrates, athées, ou même convertis au christianisme, et maints blogueurs libéraux ont été arrêtés. Certes, aucune manifestante n’ose demander le départ du roi et les défenseurs de Manal al-Sharif se limitent à réclamer le droit de conduire. Mais les autorités craignent l’effet boule de neige et ont compris que le vent de liberté révolutionnaire passe désormais par les femmes : une pétition d’intellectuels en faveur de Manal al-Sharif diffusée sur Youtube a recueilli des milliers de signatures ; et les Saoudiennes ont même osé réclamer le droit de vote fin avril. Les réseaux sociaux du Net sont donc suivis de très près, la page Facebook de Manal et d’autres féministes ou même de libéraux saoudiens sont bloquées par les services saoudiens (*). Les journalistes qui ont signé la pétition soutenant l’instauration d’une monarchie constitutionnelle ont été suspendus ou arrêtés. Quant aux jeunes manifestants saoudiens désireux d’imiter leurs frères tunisiens ou yéménites, ils sont systématiquement mis en prison, ceci sans que les alliés occidentaux ne s’en offusquent et sans que « l’indignation » des « révolutionnaires progressistes » à la Stéphane Hessel ne soit réveillée. En réaction à l’appel des femmes à manifester, les mâles saoudiens inquiets ont été jusqu’à lancer une « campagne du Iqal » (cordon qui permet d’attacher le couvre-chef des hommes) pour « remettre les femmes au pas », invitant les hommes à corriger les conductrices avec ce cordon…
« Printemps arabe »

La « campagne du Iqal » a rassemblé des milliers de machos saoudiens sur Facebook, ce qui prouve que les réseaux sociaux peuvent être aussi un outil pour les obscurantistes. Les religieux saoudiens « wahhabites » (islam sunnite ultra-rigoriste en vigueur dans le royaume) tentent de leur côté de rallier les mâles en expliquant dans leurs prêches qu’en conduisant les femmes iront voir leurs amants ou reviendront du travail saoules. Il est clair que personne ne peut rester indifférent au sort des femmes et des démocrates saoudiens. Selon moi, le « printemps arabe », que tout le monde salue béatement alors qu’il risque de porter au pouvoir des islamistes dans plusieurs pays, n’aurait pas dû commencer en Tunisie, où les femmes sont le plus libre, mais en Arabie saoudite, parrain de l’islamisme radical mondial.

(*) Notamment le site women2drive

La Grèce n'en finit plus de s'indigner

À Athènes, plus une journée qui passe sans que les rues soient envahies par des manifestants protestant contre les sacrifices imposés par l'austérité.
L'Union européenne et le FMI accepteront-ils d'accorder à la Grèce une rallonge de 60 à 100 milliards d'euros, après les 110 milliards octroyés l'an dernier ? Le nouveau ministre des Finances, Evangelos Vénizelos, parviendra-t-il à concilier l'inconciliable : assainir les finances sans trop de casse sociale ? Quels nouveaux sacrifices implique le projet de loi de finances qui doit être adopté avant la fin du mois ? À peine les Grecs croient-ils pouvoir répondre à une de ces angoissantes interrogations qu'une autre surgit déjà, soufflée par une actualité qui ne cesse de s'accélérer.
Des questions que certains refusent pourtant de se poser, à l'instar de Dimitraki, un de ces "Indignés" qui assurent depuis plusieurs semaines une présence permanente sur Syntagma, la place principale d'Athènes qui fait face au Parlement. "On ne peut pas demander aux gens, sous prétexte de décennies de mauvaise gouvernance, de tout accepter en même temps : les hausses spectaculaires des prix, les baisses de salaire et de retraite, les suppressions d'emplois. On atteint les limites de la dignité humaine", s'insurge l'étudiant en philosophie.
Rues envahies par les cortèges
À chacun son mode d'expression pour dénoncer une austérité sans précédent dans l'histoire de la Grèce. L'occupation pacifique de la place la plus emblématique de la capitale pour les "Indignés", les grèves générales et les manifestations de masse pour les centrales syndicales, très puissantes dans le pays, la violence pour les groupuscules anarchistes qui ont tenté (vainement) une entrée en force dans le Parlement, mercredi dernier.
Plus une journée qui passe sans que les rues d'Athènes soient envahies par des cortèges, mais certains sont plus inattendus et festifs que d'autres. Ce samedi, c'est le théâtre du Soleil qui a rallié Syntagma, bannières au vent et arborant une monumentale statue, allégorie de la Justice, attaquée par des corbeaux. "Nous sommes en tournée dans la région, alors on en profite pour apporter notre soutien aux Grecs", explique un membre de la troupe. Les "Indignés" ont apprécié le geste, même s'ils n'ont pu savourer toute la modernité de certaines formules imprimées sur les banderoles. Qu'elles soient d'Eschyle, de Victor Hugo ou, plus encore, de Benjamin Constant : "Que l'autorité se borne à être juste, nous nous chargerons d'être heureux."

Soutenir Ankara contre Assad

A moins d'une heure de vol de l'UE, depuis quatre mois, un tyran fait la guerre à son peuple. Des centaines de civils sont arrêtés, torturés, violés, exécutés, bombardés par les troupes du président syrien Bachar el Assad. Et cela, dans le silence quasi absolu, si ce n'est l'indifférence, du reste du monde. L'Europe a bien imposé des sanctions — restrictions sur les déplacements des leaders syriens et sur les ventes d'armes et suspension des aides économiques pour l'essentiel — sans qu'elles soient suivies d'aucun effet. Quelques rares dirigeants, tels le britannique David Cameron, ont bien exigé du régime syrien qu'il cesse les violences, mais ils ont omis d'y ajouter des vraies menaces. Quant aux intellectuels, leur appel à l'UE "pour que cesse le massacre en Syrie", il n'a, pour l'heure, pas l'impact de la mobilisation que l'on a vu à l'oeuvre pour la Libye.

Pourtant, les conditions pour une intervention existent en Syrie bien plus qu'au moment où la question se posait pour la Libye : l'enjeu n'est même plus de protéger une population — comme à l'époque celle de la ville rebelle de Benghazi — contre la menace de l'utilisation de la force, ce qui avait suffi a convaincre l'ONU à donner son feu vert aux frappes contre la Libye. Ici, la force est utilisée depuis un moment.

Alors, pourquoi l'UE ne réagit-elle pas plus fermement ? Est-ce le manque d'images capables de susciter les émotions et l'indignation, les carburants de la réaction ? Peut-être. Et ce n'est pas un hasard si le pays qui exige avec le plus de fermeté — et de crédibilité — l'arrêt des violences et des réformes démocratiques est la Turquie. C'est en effet à la frontière turque que se massent les milliers de réfugiés syriens fuyant les combats et qu'ils livrent leurs témoignages. Des témoignages aussi rares que précieux, le régime de Damas ayant fermé tout accès au pays à la presse et aux observateurs indépendants.

Mais il y a aussi la conscience que nous ne disposons simplement pas des moyens de faire pression sur Assad pour qu'il mette un terme à la répression — de quitter le pouvoir, il n'en est même pas question : il n'y a pas de consensus diplomatique (Pékin et Moscou sont opposés à toute intervention), donc pas d'adoption possible de la part du Conseil de sécurité de l'ONU d'une quelconque résolution en ce sens. Et donc pas de scénario libyen en vue. La voie des sanctions économiques — l'UE est le premier partenaire commercial et le premier bailleur de fonds de la Syrie — a montré ses limites. Reste celle de la diplomatie. Si l'UE semble ne pas faire le poids seule, elle devrait soutenir avec davantage de conviction les initiatives d'Ankara, un allié incontournable dans une région où elle a du mal à trouver sa place.

Gian Paolo Accardo est un journaliste italo-néerlandais né à Bruxelles en 1969. Il a travaillé comme rédacteur à Internazionale et à Courrier international et comme correspondant pour l'agence de presse italienne ApCom. Il est rédacteur en chef adjoint de presseurop.eu. Il a un fil sur Twitter.

La France salue les réformes annoncées par le roi du Maroc

Le président français Nicolas Sarkozy a salué samedi 18 juin "les évolutions institutionnelles majeures annoncées" par le roi Mohammed VI au peuple marocain. "Le roi Mohammed VI propose aux Marocains d'adopter démocratiquement, par référendum, des réformes qui constitueront des avancées capitales" pour "les libertés publiques", "les droits individuels" ainsi que "le renforcement de l'Etat de droit ou la prise en compte de la diversité culturelle du Maroc", a fait savoir Nicolas Sarkozy dans un communiqué.
Vendredi soir, Mohammed VI a présenté un projet de réformes constitutionnelles qui renforceront le premier ministre tout en maintenant le statut religieux du monarque et son rôle de chef de l'Etat. "A travers cette démarche résolue et attentive aux aspirations de son peuple, le roi Mohammed VI montre la voie d'une transformation profonde, pacifique et moderne des institutions et de la société marocaines", relève le président de la République. "La France appuie pleinement cette démarche exemplaire", poursuit le communiqué.
UN DISCOURS "HISTORIQUE" POUR ALAIN JUPPÉ
Le ministre des affaires étrangères Alain Juppé a de son côté salué un discours "historique, visionnaire et courageux", au cours d'un point presse avec Guido Westerwelle. Ce dernier, venu participer dimanche à l'inauguration du salon international des vins et spiritueux Vinexpo, s'est félicité du fait que "le Maroc ait choisi la voie des réformes" et que les annonces faites en mars par le roi "soient immédiatement suivies des faits".
Le projet de réforme, très attendu depuis l'annonce de changements importants en mars, prévoit que le chef du gouvernement sera désormais désigné au sein du parti arrivé en tête aux élections et non plus choisi d'autorité par le roi. Le texte, qui sera soumi à référendum le 1er juillet, réffirme toutefois toutes les prérogatives du souverain, qui demeure "chef de l'Etat" et "commandeur des croyants".
Le roi conserve notamment la haute main sur l'armée, la politique étrangère, la nommination des magistrats, conserve la possibilité de dissoudre le Parlement et peut exiger une nouvelle lecture d'un texte. Généralement bien accueilli par la classe politique, ce projet a été rejeté par le mouvement de contestation marocain, qui a appelé à de nouvelles manifestations dimanche.



Le guêpier grec

Il faudra quand même en arriver un jour à parler vrai et à dire quatre vérités sur une crise qui menace l’ensemble des pays européens et qui va planer sur la campagne présidentielle française.

1) La Grèce n’aurait jamais dû entrer dans l’Europe au regard de sa situation réelle de l’époque : les gouvernements grecs successifs ont honteusement triché sur leurs comptes publics, les gouvernements européens, les banques, allemandes, françaises et autres ont été comp lices en faisant semblant de ne pas voir les mensonges : l’erreur majeure est hélas derrière nous.
2) Aujourd’hui que la Grèce est en état de banqueroute avec 350 milliards d’euros de dettes, les plans successifs pour éteindre l’incendie ne sont pas efficaces. Déjà l’Europe et le FMI ont mis en place un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans et on sait que ce prêt ne sera pas remboursé. A elle seule la part de la France représente un tiers de notre impôt sur le revenu ! Combien pour le 2e plan qui se prépare ?

3) Il n’y a en fait que deux solutions possibles dont la première serait d’abandonner la Grèce à son destin en l’excluant de la zone euro. Sachant que l’onde de choc serait considérable et que la porte serait ouverte à une désagrégation rapide de l’Europe actuelle et à la fin de l’euro.

4) La seule alternative à l’exclusion est l’assistanat, les pays européens s’engageant à prêter des sommes considérables à la Grèce pendant de longues années. Une sorte de plan Marshall européen qui impliquerait au minimum une mise de la Grèce sous tutelle renforcée avec un budget contrôlé. Le risque étant d’ouvrir un précédent à d’autres pays en difficulté : un, deux, trois et retour à l’Europe de 1950.