TOUT EST DIT

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samedi 20 août 2011

CARTE POSTALE DE GRÈCE, DEMAIN SOIR ON RENTRE.



Règle d'or : Fillon appelle le PS à "faire preuve de responsabilité"

Le Premier ministre demande l'unité nationale face à la crise de la dette. Les socialistes lui opposent une fin de non-recevoir.

François Fillon a mis vendredi la pression sur le Parti socialiste en lui demandant de faire preuve du "sens de l'intérêt national" face à la crise de la dette et d'adopter la "règle d'or" de retour à l'équilibre budgétaire. Le PS a répondu par une fin de non-recevoir dès vendredi soir par la voix de son premier secrétaire par intérim Harlem Désir : "François Fillon appelle à l'union nationale pour payer les factures de sa gabegie fiscale."
Dans une tribune parue dans Le Figaro samedi, à quatre jours du conseil des ministres et de l'annonce de nouvelles mesures d'économie budgétaire, le Premier ministre souligne qu'un retour du déficit à 3 % du PIB en 2013 est un objectif "intangible". "Devant l'ampleur de tous ces défis, j'en appelle à l'unité et au sens des responsabilités de toutes les formations politiques", écrit François Fillon, qui s'adresse surtout au PS, principale force d'opposition, à neuf mois de l'élection présidentielle. "Personne ne demande aux dirigeants socialistes français de renoncer à leurs convictions ni même à leurs ambitions légitimes. Reconnaître les efforts de la France et de l'Allemagne pour sortir de la crise, s'engager sur une règle d'or de bon sens, ce serait faire preuve de responsabilité et d'un sens de l'intérêt national qui serait à leur honneur", ajoute-t-il. "Un message d'unité nationale est encore la meilleure des réponses aux doutes des marchés et aux craintes des investisseurs", insiste François Fillon, qui doit recevoir les responsables politiques à partir du 5 septembre pour évoquer la fameuse "règle d'or" et la crise de la dette.
Tribune "politicienne" (Harlem Désir)
"François Fillon est le chef d'un gouvernement et d'une majorité qui ont mis la France en faillite", a répondu dans un communiqué Harlem Désir, accusant le Premier ministre d'avoir "fait l'union des plus riches pour se partager les cadeaux fiscaux". Les socialistes ont refusé unanimement de voter la "règle d'or" - consistant à inscrire dans la Constitution le principe de l'équilibre budgétaire - lors de son examen à l'Assemblée et au Sénat au printemps. Ils estiment que ce projet de réforme constitutionnelle est une opération politique du chef de l'État. Le gouvernement a besoin des voix des parlementaires de l'opposition pour une adoption définitive à la majorité des trois cinquièmes lors d'une éventuelle réunion du Parlement en Congrès à Versailles. Et le chef de l'État doit décider à la rentrée s'il convoquera ou non ce Congrès.
"Contrainte par ses primaires, l'opposition semble par avance répondre non, quelle que soit la question", estime François Fillon, qui déplore que "le Parti socialiste semble attaché à la multiplication des emplois publics et des contrats aidés [...]". Le Premier ministre rappelle que "le retour à un déficit de 3 % en 2013" est un objectif "intangible" Le déficit a été de 7,1 % en 2010 (5,7 % prévu en 2011). "Personne n'a le droit de mentir aux Français sur les efforts que nous devons consentir. Personne ne pourra revenir sur ces mesures qui garantissent notre souveraineté financière et sociale", ajoute le Premier ministre. Réponse d'Harlem Désir : "Au plus fort de la crise, les Français n'attendent pas du Premier ministre de publier des tribunes politiciennes, mais lui demandent un budget efficace et juste."

 

Royal demande le "blocage des prix des fournitures scolaires"

Pour la candidate à la primaire PS, les fournitures peuvent être vues comme des produits de première nécessité.  

Ségolène Royal, candidate à la primaire socialiste, a demandé le "blocage des prix des fournitures scolaires", des produits "de première nécessité, en période de rentrée", jeudi dans un communiqué. "Je propose, comme je l'ai fait pour contrer la hausse du prix de l'énergie au mois d'avril, le blocage des prix de 50 produits de première nécessité, parmi lesquels pourraient figurer les fournitures scolaires, qui sont, en période de rentrée, de première nécessité", affirme la présidente de la région Poitou-Charentes.
"Les associations familiales dénoncent à juste titre une augmentation du coût de la rentrée scolaire. Cette hausse est particulièrement forte cette année, de l'ordre de 7 %, alors qu'elle avait été contenue lors des années précédentes car les prix d'un certain nombre de produits étaient fixes", rappelle-t-elle. "L'ordre social juste que je souhaite mettre en place comprendra un pacte pour un pouvoir d'achat équitable, qui donnera plus de pouvoir aux associations de consommateurs, moralisera les pratiques bancaires de crédits aux ménages et fera la clarté sur le niveau des prix", ajoute Ségolène Royal.
QU'ELLE PROPOSE ÇA AUX LIBRAIRES DE SA RÉGION, ILS VONT L'ENVOYER SE FAIRE FOUTRE !
QUELLE CONNE !

Comment le PS aurait sauvé l'Europe

Ironique, partiale et souvent injuste, cette chronique du directeur délégué de la rédaction du "Point" est à consommer avec modération...
Quel dommage que les socialistes ne soient pas au pouvoir ! L'euro serait sauvé et l'Europe avec. La crise elle-même n'aurait qu'à bien se tenir. Car le PS sait exactement ce qu'il faut faire. Et ce qu'il faut faire, c'est tout simple : évidemment changer le régime fiscal, évidemment réduire les déficits, sans oublier de favoriser la croissance, mais c'est avant tout créer des euro-obligations.
Or, voilà précisément ce que cet "incapable" de Nicolas Sarkozy n'a pas réussi. Pas un candidat à la primaire socialiste et pas un collaborateur de l'un ou l'autre de ces candidats n'a eu de mots assez durs pour vilipender ce président qui a abdiqué, qui a reculé, qui a renoncé : l'Allemagne d'Angela Merkel ne veut pas de ces euro-obligations et Nicolas Sarkozy est donc évidemment coupable de ne l'avoir pas fait changer d'avis.
C'est là qu'est notre grand regret : n'avoir pas vu Martine Aubry, ou François Hollande, ou Ségolène Royal, en pleine crise boursière, déployer tous leurs charmes pour imposer ces fameuses euro-obligations salvatrices et ne faire qu'une bouchée de l'intransigeante Angela Merkel. Car il n'est pas permis de douter, ils auraient réussi. C'est Pierre Moscovici qui le dit tout tranquillement : "Les socialistes sont capables de convaincre Mme Merkel là où Sarkozy a baissé pavillon" (Marianne du 20 août). C'est trop bête, voir ce malheureux Sarkozy se colleter laborieusement avec une Allemagne qui se permet d'avoir des idées bien à elle, alors qu'il serait si facile au PS de la mettre dans sa poche. Quelle occasion manquée : on aurait vu une France séductrice, charismatique, messianique, faire oublier ses montagnes de dettes et s'imposer sans coup férir en leader d'une Europe à elle toute dévouée. Une France membre d'une Union à 27 membres et d'une zone euro à 17 pays, être néanmoins seul maître à bord. On achète tout de suite...

Il y a 20 ans, l’URSS basculait
Tribune de Genève, 19 août 2011
"19 août 1991: le jour qui a fait basculer l'URSS", titre en une La Tribune de Genève, qui rappelle qu'il y a 20 ans, le leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev était victime d'un "des coups d'Etat les plus mal préparés de l'histoire. C'est paradoxalement aussi celui qui a peut-être eu le plus d'influence pour l'Histoire mondiale".
En effet, "Quelques mois plus tard, Gorbatchev démissionnait", rappelle le quotidien suisse dans son éditorial, pour qui "Le parallèle entre le printemps arabe et la fin du communisme est tentant. (…) Chaque fois en effet on a bien assisté au surgissement des aspirations à la liberté dans des systèmes politiques sclérosés. (…) La fin de l'ère soviétique ou les révolutions arabes donnent le sentiment que c'est l'Histoire qui s'est remise en marche après une longue période de glaciation."
Et le quotidien suisse de conclure sur le décalage entre l'image que les russes avaient du dernier leader soviétique et "notre regard : ils ne voient pas en Gorbatchev le héros de la liberté que nos célébrons. Nous ne voyons pas dans les Frères Musulmans de vrais libérateurs. Alors qu'ils mobilisent au Caire. Une leçon à retenir de l'Histoire?"

On s'enfonce dans la déprime !

« J'ai la bourse de Tokyo qui s'dilate, celle de Paris qu'est pas droite, l'inflation bien trop haute... » Il est tentant de paraphraser la chanson de Gaston Ouvrard mais il faut avouer, à observer de loin, voire de très loin, ce qui se trame sur la planète financière, que l'exercice n'est pas si baroque. Où que l'on regarde - sur les marchés, saisis de panique ; dans l'économie réelle, dépressive -, souffle le vent de la sinistrose. Un vendredi gris succède à un jeudi noir. Après les places financières européennes, ce sont les bourses asiatiques qui hier se sont effondrées. Signe que l'heure est grave, les banques sont dans le collimateur et la peur de la récession s'empare des États-Unis, où Obama lui-même ne parviendrait plus à convaincre de sa crédibilité. La crise de la dette, en Europe, ne s'arrange pas. Elle laisse présager un ralentissement économique. De quelle intensité, nul ne le sait. On sait juste qu'il sera plus fort et plus durable que redouté. On sait aussi que la crise de l'euro produit de la rigueur budgétaire, qui elle-même fait peser la menace d'une crise sociale. Puisqu'il faudra bien renflouer les caisses, les peuples n'accepteront pas indéfiniment de se serrer la ceinture, surtout si les sacrifices ne sont pas équitablement répartis. Bref, l'impression gagne qu'une époque est révolue ; un système, usé. Les États ne parviennent plus à endiguer les défaillances des économies, les marchés ne croient plus à la parole politique. Voyez le couple franco-allemand, il n'a pas apaisé l'anxiété des marchés. Entre déficits et dévissages, seule lueur : l'or gravit des sommets. Un peu court comme valeur-refuge pour fonder des espoirs et se remonter le moral…

De l’or à 3 %

La tempête boursière n’est pas seulement sévère pour les acteurs économiques, elle est aussi dévastatrice pour la crédibilité des dirigeants politiques. Si en France on fait davantage confiance à Angela Merkel qu’à Nicolas Sarkozy pour trouver des solutions à la crise financière, la chancelière allemande ne bénéficie même pas de ce crédit dans son propre pays...

Au-delà des jeux et des rapports de forces politiques de chaque côté du Rhin, ces deux sondages, faits en parallèle cette semaine, en disent long sur le désarroi général des opinions publiques européennes devant l’impuissance de leurs dirigeants à endiguer la crise financière. Les démocraties sont bel et bien mises à l’épreuve par la folie des marchés. Désorientées par l’imprévisibilité des réactions des «investisseurs», interloquées par l’effondrement des cours de leurs banques, étonnées par l’effet zéro voire négatif des déclarations solennelles du couple franco-allemand, nos sociétés ne savent plus quoi croire, ni qui croire.

Angela Merkel avait raison de redouter les annonces de l’Élysée, présentées comme «historiques» alors qu’elles n’étaient qu’intéressantes. Trop vagues, trop floues, trop lointaines, elles n’ont fait, en revanche, que mettre en évidence l’absence de remèdes à court terme. Les incertitudes sur la santé de l’économie américaine ont fait le reste. Au final, un cocktail hebdomadaire qui a dopé les peurs et dont les ingrédients ont déprimé... les robots informatiques qui assurent désormais automatiquement plus de la moitié des transactions.

Dans le même temps, l’autre antidote à la crise - la réduction des déficits - a montré ses limites. Avec une croissance à 0 % en France au deuxième trimestre 2011 (et à 0,1 % en Allemagne), l’objectif d’une progression de 2,25 % en 2012 est d’ores et déjà hypothéqué - sinon plombé - et avec lui tous les calculs budgétaires. Dès lors, que pèse la parole d’un François Fillon quand il affirme bravement qu’un retour à un déficit de 3 % du PIB «en 2013» est «intangible» ? Redescendre à 4,6 % en 2012 serait déjà un exploit quasiment impossible à réaliser avec une croissance qui, selon de nombreux experts, pourrait ne pas dépasser 1,5 %.

Ce n’est pas faire preuve de mauvais esprit, ni de pessimisme que de l’affirmer: ce genre de déclaration n’a aucune chance de faire retomber la fébrilité ambiante. Un simple constat mathématique. Les marchés, qu’on le veuille ou non, ne se contenteront plus du verbe. L’or d’une sérénité retrouvée n’est plus dans la promesse politique mais dans le métal, solide et froid. Un mauvais signe.

En pleine année présidentielle, et au gré de leurs prochaines universités d’été, les partis, eux, donnent le sentiment aux électeurs de passer des compromis avec la réalité, remettant sans cesse à plus tard le langage de vérité qu’ils louent. Comme s’ils avaient le temps. Comme pour les régimes, c’est toujours demain qu’on commence.

Chine-USA : la diplomatie du tacle

C’est le genre d’incident fâcheux, à vous malmener une amitié de façade entre deux peuples. Jeudi, le match de basket entre les Américains de Georgetown et les Chinois des Bayi Rockets n’était pourtant qu’amical. La partie a été interrompue par une bagarre générale. L’ambassade des USA à Pékin a dû développer des trésors de diplomatie, au moment où le vice-président Joe Biden célébrait avec son homologue chinois la “coopération” entre les deux nations.

Gare à ne jamais sous-estimer la portée symbolique d’une rencontre sportive et ses conséquences dans la marche du monde. En 1972, la visite d’une équipe de ping-pong américaine en Chine communiste avait provoqué la rencontre Nixon-Mao, tournant dans les relations entre deux puissances qui devaient devenir, 40 ans plus tard, interdépendantes. Depuis, la Chine a dépassé l’Amérique dans le culte du veau d’or capitaliste. Pékin l’inonde de ses exportations et tient Washington sous perfusion en sa qualité de première créancière du monde, menaçant sa suprématie économique. Elle lui donne même des leçons. Cet été, l’agence Chine Nouvelle, sa voix officielle, s’est permis de tancer les USA sur leur politique budgétaire. Les experts chinois furent les premiers à dégrader la note de la dette américaine. C’est comme si la tension observée sur le parquet traduisait la fébrilité US à laquelle l’Empire du Milieu oppose morgue et assurance.

La maîtrise du jeu mondial aurait-elle déjà filé vers l’Extrême-Orient ?

Grèce: cinq pays demandent une garantie en échange de leur participation au plan de sauvetage

L'accord du 21 juillet des pays de la zone euro sur un nouveau plan de sauvetage financier de 109 milliards d'euros en faveur d'Athènes n'est pas mis en doute, a insisté vendredi le ministre grec des Finances en dépit des demandes de cinq Etats membres d'obtenir des garanties en échange de leur contribution aux prêts consentis.
Evangelos Venizelos a également déclaré que la chute du PIB pourrait être plus sévère que prévu cette année en Grèce. D'après lui, l'économie pourrait se contracter de plus de 4,5% alors que les prévisions initiales misaient sur une baisse de 3,8%. "La vérité, c'est que les circonstances, tant nationales qu'internationales, exacerbent la récession", a-t-il souligné.
Le ministre grec a tenu ces propos alors que les Pays-Bas, la Slovénie, l'Autriche et la Slovaquie ont annoncé jeudi qu'ils souhaitaient une garantie (sous la forme d'actifs déposés par le pays emprunteur). Et ce, à l'instar de la Finlande qui est parvenue à un accord cette semaine avec le gouvernement grec pour recevoir des actifs à titre de gage, en contrepartie de son aide.
Ces demandes témoignent des divisions en Europe sur les moyens de faire face à la crise de la dette qui a déjà contraint la Grèce, l'Irlande et le Portugal à demander une assistance financière, et a menacé l'Espagne et l'Italie.
Bien que le montant des actifs demandé par les cinq pays ne soit probablement pas suffisamment important pour faire couler l'accord, il pourrait faire grimper le montant total du plan de sauvetage, qui figure dans l'accord du 21 juillet des dirigeants des 17 pays membres de la zone euro.
L'accord du 21 juillet "n'est pas mis en doute, parce qu'il est d'une importance capitale pour la zone euro", a déclaré le ministre grec des Finances à la radio Skai, observant que le compromis ne concernait pas seulement son pays.
La Commission européenne a émis des objections à l'idée que des pays demandent une garantie en échange de leur participation au plan de sauvetage.
Le montant exact de la contribution de chaque pays dans le cadre du plan de 109 milliards de dollars n'est pas encore connu, car le Fonds monétaire international n'a pas fourni de précisions sur son aide, et la Grèce est toujours en négociations sur les termes du remboursement de la dette avec les banques et d'autres créanciers privés.
Une contribution moindre du secteur privé ou d'autres demandes de garantie pourraient conduire la zone euro et le FMI à mettre davantage que 109 milliards d'euros.
M. Venizelos a observé que l'accord avec la Finlande dépendait de l'approbation des autres pays membres de la zone euro.
Si des discussions sur le sujet et sur les demandes d'autres Etats ont commencé entre des représentants des ministères des Finances à Bruxelles, aucune conclusion n'était attendue cette semaine.
Les Etats membres de la zone euro doivent approuver les détails du financement du nouveau programme de renflouement -en contrepartie de mesures d'austérité-, qui fait suite à un premier plan de sauvetage de 110 milliards d'euros accordé à Athènes en mai 2010. Ces prêts ont évité à la Grèce de se retrouver en défaut de paiement.
 Une garantie de la Grèce pour le prêt international telle que l'a obtenue la Finlande "aggravera" les problèmes financiers de ce pays, a estimé vendredi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Docteur George et Mister Soros

On disait autrefois que les anciennes courtisanes faisaient sur le tard d’excellentes enseignantes pour le catéchisme et que les anciens bandits, comme le forçat Vidocq, faisaient de grands patrons de la police. Quand on lit dans Le Monde l’interview de George Soros, on se dit que les anciens requins de la spéculation internationale font aujourd’hui de très bons donneurs de leçons de sagesse pour nos dirigeants.

George Soros, le roi des spéculateurs des années 1990, a réussi ni plus ni moins qu’à faire sortir la livre sterling anglaise du système monétaire européen en dépensant pour l’attaquer la bagatelle de 10 milliards de dollars, ce qui lui permit d’empocher 1 milliard de bénéfices et de devenir le gourou des marchés et la terreur des dirigeants politiques. Quand cet homme dit aujourd’hui que l’euro et l’Europe sont en danger, il faut le croire. Quand il explique que les marchés financiers pourraient gagner la bataille contre l’euro aussi longtemps que la zone euro n’a pas d’autorité budgétaire et fiscale, il parle d’or.
Et quand il pronostique que l’Europe pourrait survivre à la sortie de pays modestes comme la Grèce ou le Portugal mais qu’elle éclaterait si c’était le cas de l’Italie ou de l’Espagne, il a sans aucun doute raison. Cela devrait inciter les dirigeants européens à aller bien au-delà de ce qu’ils ont déjà fait dans le sens de l’intégration budgétaire et fiscale sous peine de subir une catastrophe. Enfin M. Soros a raison de dire que si les super-riches ne font rien pour participer à l’effort national, ils se mettront le public à dos dans les prochaines années. Si ce n’est déjà fait !

La fin d'un monde est proche et le monde l'ignore encore

Englué dans diverses crises, le monde tel que nous l'avons pensé au XXe siècle se meurt. Assistons-nous aujourd'hui à la fin d'un système ? Et de quoi sera fait demain ?

Le soulagement avec lequel, tous les ans, puis tous les mois, puis presque toutes les semaines, l’on apprend que le système est sauvé, prouve on ne peut mieux qu’il touche à sa fin. Il ne s’agit pas seulement de l’euro ou de la dette. Plusieurs ombres, venues du fond de notre histoire, planent aujourd’hui sur la France.
L’ombre de la banqueroute, figure familière de la monarchie déclinante. L’État, boulimique, impuissant, ne doit sa survie qu’à d’éphémères combinaisons financières. Il n’a plus les moyens d’assurer la Providence. Alors il est devenu Fatalité, courant d’interdictions en réglementations après l’ombre de son autorité perdue.
L’ombre des grandes Jacqueries, à l’heure où les chômeurs se lassent de mendier un emploi ; où la foule des précaires erre d’un expédient à l’autre ; où les classes moyennes peinent à se loger et s’échinent dans les transports ; où la petite bourgeoisie rechigne devant un impôt écrasant et s’interdit de rêver à un sort meilleur.
L’ombre des guerres de religion, quand une foi nouvelle, invincible, s’empare des âmes et renverse les croyances établies.
L’ombre des Rouges, aux rangs grossis par les travailleurs déclassés, les étudiants désœuvrés, les générations sacrifiées.
L’ombre du « parti de l’étranger », représenté par une élite mondialisée, anglophone, exilée à Londres ou à Hong Kong, qui ne revient que pour épancher son mépris du pays.
L’ombre des Fascistes, assoiffés d’en découdre avec un gouvernement amolli, des parlementaires cumulards, une presse aux ordres.
L’ombre des barricades. Le peuple des villes a été chassé à leurs périphéries, mais il garde sa fougue, sa cruauté, son goût du sang et son rêve de justice. La Commune est devenue Cité.
L’ombre des hordes barbares, l’Extrême-Orient s’invitant soudain à nos frontières, et menaçant de tout emporter sur son passage.
L’ombre des piques, aiguisées par les bloggeurs, et destinées à une poignée de profiteurs, de flagorneurs, de discoureurs que l’on envie et que l’on hait.
Ces ombres arrivent dispersées. Elles ne sont qu’une superposition désordonnée de souvenirs, de frustrations, d’aspirations. Elles pourraient soudain s’amalgamer en un formidable nuage noir. Un orage.
Croyez-vous la France endormie derrière ses caddies, abrutie de télé, droguée aux allocations, amadouée par les 35 heures, assagie par la langue de bois ? La France ne dort que d’un œil. Quatre décennies seulement nous séparent de son dernier réveil. C’est un rythme dont notre histoire est familière. Écoutez bruire les « indignés », les « révoltés », les « émeutiers ». Ils sont prêts. Ils ont mille bonnes raisons. Il ne leur manque qu’une bonne idée.  
L’ancien monde, exsangue et ricanant, se languit, se traîne et survit sans gaieté. « Tu vas guérir », lui disent les charlatans, et il les croit. « Encore un peu de morphine », implore-t-il – encore un peu de dette, encore un peu de débats médiatiques, encore un peu de sommets internationaux. A son chevet, toute l’élite se presse, jurant, la main sur le cœur, de servir une République qui ne profite plus qu’à elle-même.
Puis-je souhaiter la fin du système, moi, son enfant gâté ? Égoïstement, non. Politiquement, oui. Moralement, peut-être. De toute façon, la question n’est pas là. 
Les temps sont lourds.

Il faut bien continuer de vivre avec le dollar…

Les Etats-Unis sont embourbés dans une crise économique, politique et budgétaire. Cependant, la prépondérance du dollar dans les échanges internationaux devrait garantir la santé relative de leur monnaie.

La dégradation de la note des Etats-Unis par l’agence Standard and Poor’s a contribué à exacerber la paranoïa des marchés, comme si l’un des piliers du capitalisme était en train de s’effondrer. Une agence chinoise avait pourtant pris une telle décision depuis plusieurs mois, mais personne n’y avait prêté attention. Au demeurant, depuis deux ans, les abaissements de notes se succèdent en cascade dans la panoplie des Etats jugés de moins en moins responsables dans la politique de gestion de leurs finances publiques. Car le monde vit sur un océan de dettes, qui ne cesse de s’agrandir. Mais le cas de l’Amérique, première puissance économique du monde, représentait un tabou qui vient d’être brisé et dont les conséquences psychologiques peuvent être immenses et même compromettre la réélection de Barick Obama. Car elle ratifie aux yeux de l’opinion internationale la chute de la puissance américaine, l’avènement du déclin de l’oncle Sam face aux nouveaux géants émergents.

Le dollar se replie, mais pas face à tour le monde

Cela ne signifie pas pour autant la fin du dollar. Malgré le relèvement du plafond de la dette américaine, les Etats-Unis continuent d’emprunter à des niveaux satisfaisants qui n’ont rien à voir avec ceux de certains pays européens. Car la croissance est toujours à l’œuvre outre atlantique, même si son rythme se ralentit et l’accroissement de richesses qu’elle procure est supérieur à la charge d’intérêts de la dette publique. De plus, paradoxalement, les investisseurs étrangers ne peuvent se passer de la dette américaine, en raison du poids majoritaire du dollar dans l’ensemble des devises. Elle reste attractive en raison de l’absence d’actifs de substitution jugés aussi sûrs et disponibles dans les mêmes proportions. Le dollar reste donc aux yeux de Washington un excellent atout et la Reserve fédérale souhaite continuer à lui voir jouer un rôle actif en refusant tout relèvement des taux d’intérêt pendant au moins deux ans afin de  favoriser la baisse du billet vert pour donner un coup de fouet à la relance des exportations, qui devraient être le meilleur vecteur de l’expansion. Mais le repli du dollar ne se fera pas vis-à-vis de toutes les monnaies. La crise actuelle de l’Europe, les conflits d’intérêts entre les Etats membres, les tensions sur les marchés obligataires de pays tels que l’Italie, l’Espagne et le Portugal empêchent la monnaie commune de monter fortement et tirent même l’euro vers le bas. En revanche, l’ajustement monétaire souhaité par Washington se fera vis-à-vis des devises asiatiques et des monnaies européennes qui ne font pas partie de la zone euro. Cela inquiète le gouvernement helvétique qui cherche à freiner l’emballement de sa monnaie et vient d’apporter un soutien inattendu à l’euro, en étudiant la possibilité d’arrimer le franc suisse à la devise européenne pour éviter une hausse qui pénalise ses exportations. Seul motif d’espoir pour l’instant : les taux d’intérêt vont rester bas, ce qui permettra à la croissance de résister dans le maelstrom ambiant.

Afghanistan : l’irresponsabilité de Martine Aubry


Au lendemain de la mort d'un 74ème soldat français en Afghanistan, Martine Aubry a affirmé qu'il fallait un changement de stratégie et un retrait plus rapide des troupes. Un discours démagogique ?

"Il faut un retrait militaire rapide d’Afghanistan" a déclaré Madame Aubry à l’occasion de la mort, ce dimanche, du 74ème soldat français sur ce théâtre d’opérations où nos forces sont engagées depuis dix ans, utilisant une émotion légitime pour formuler une proposition démagogique et contraire à la sécurité des Français.
Faut-il lui rappeler que François Mitterrand auquel tous les candidats socialistes font référence, avait eu une attitude autrement plus responsable après la tragédie du Drakkar au Liban où 58 parachutistes avaient trouvé la mort le 23 octobre 1983 ? Dans une déclaration à son retour du Liban, où il s’était rendu au lendemain du drame, François Mitterrand réaffirmait notre engagement en ces termes: "A tous, je dis qu'un pays est grand par sa force d'âme, sa résolution comme par les amitiés et le respect qui les méritent. La France reste et restera fidèle à son histoire et à ses engagements".
Je voudrais une fois de plus rappeler certaines évidences que les candidats à la présidence de la République ne doivent pas oublier et dont Nicolas Sarkozy a compris toute l’importance durant son premier mandat.
Combattre Al-Qaïda en Afghanistan oblige cette organisation à concentrer ses efforts sur le théâtre AfPak (Afghanistan et Pakistan) au lieu de disposer de tous ses moyens pour nous attaquer sur notre sol. Si par un retrait rapide de nos troupes nous laissons l’Afghanistan redevenir un sanctuaire d’Al-Qaïda nous lui fournissons une base pour entrainer et fanatiser ses combattants. Cela équivaut à accepter à nouveau des morts et des blessés civils en France.
Par ailleurs, l’emploi des forces armées sur des théâtres d’opérations extérieurs reste au XXIe siècle un outil d’autant plus indispensable pour la politique étrangère et pour la sécurité d’un État que les menaces auxquelles nous avons à faire face sont diffuses et dépassent nos frontières.

Rester en Afghanistan : une nécessité pour l'armée française

En outre, une armée qui n’est pas engagée dans des opérations se fonctionnarise et perd de sa valeur opérationnelle. Les chefs qui accèdent aux plus hauts postes sont choisis pour leurs qualités de gestionnaires et non plus sur leur aptitude à commander au combat. En effet, la capacité opérationnelle des forces armées est le résultat de multiples retours d’expérience à tous les niveaux qui ne s’acquièrent qu’en opération. Je suis toutefois conscient que mes propos peuvent choquer les familles des morts et des blessés.
Mais une armée, pour remplir pleinement les missions que lui confient la nation, doit être engagée dans des combats, ce qui entraine nécessairement des morts et des blessés.  Ces engagements sont indispensables pour  forger jour après jour la force morale des soldats et adapter les modes d’action et les équipements à la réalité du champ de bataille. Refuser cette évidence c’est dépenser beaucoup d’argent pour la Défense sans être assuré de l’efficacité de cet investissement.
Enfin, je ne peux passer sous silence le tribut que payent chaque année les jeunes français qui consomment de la drogue provenant d’Afghanistan, conséquence de l’absence dans ce pays d’un gouvernement responsable et non corrompu, et d’un développement économique qui éradique la pauvreté. Ceux qui prônent un retrait rapide d’Afghanistan font, sans le dire, subir à nos compatriotes la pérennisation des conséquences de la drogue qui y est produite et qui engendre près de 300 morts par an en France.
Comme je l’ai écrit dans un précédent article, le désengagement d’Afghanistan est une manœuvre complexe et délicate qui demande du temps et qui ne doit pas être soumise à une quelconque démagogie électoraliste, en France comme aux Etats-Unis.

La déroute des marchés emportés par la psychose de la peur

La dette terrifie les marchés mais aussi et surtout les citoyens qui prennent conscience que les États peuvent faire faillite. 

C’est le retour de la grande peur en Occident. En quelques semaines, le climat a changé avec la prise de conscience d’un nouveau danger prêt à s’abattre sur les citoyens, avec un mot du langage courant qui a pris soudain une allure maléfique à la une des journaux, la dette. On n’y attachait pas trop d’importance avant la crise, on  s’était habitué à vivre avec elle depuis des décennies, bien qu’elle augmentât régulièrement. Mais on ne se préoccupait pas de son financement, car l’État était là, garant en dernier ressort.
Et puis la crise de 2008 a changé brusquement le cours de l’histoire. Pour faire face à la paralysie du crédit, à la suite de la faillite de la banque Lehman Brothers, les gouvernements ont recouru massivement à la planche à billets, pour aider les banques et les entreprises à franchir la mauvaise passe.  
La hausse brutale de l’endettement a eu une conséquence imprévue, mais redoutable : elle a fait disparaître un vieux tabou selon lequel les États ne pouvaient faire faillite. Le rempart absolu derrière lequel pouvait se reposer l’opinion publique s’est effondré, amenant pour la première fois les citoyens à prendre conscience qu’ils pouvaient être appelés à venir en aide à une puissance publique incapable de faire face aux difficultés de l’heure.
Le débat lamentable que vient de connaître l’Amérique sur le relèvement du plafond de la dette n’a fait qu’aviver les inquiétudes au sein de la population des Etats-Unis. Quant à l’Europe, elle évolue sans direction précise, paralysée par les égoïsmes nationaux et l’évolution divergente de ses membres. Pas étonnant dans ces conditions que le moral du public soit en berne, d’autant que les gouvernements annoncent des mesures d’austérité qui ne peuvent qu’inciter au repli sur soi. C’est la stratégie de la peur qui l’emporte aujourd’hui. Le monde est seulement engagé dans un ralentissement des perspectives de croissance, mais l’on agit déjà comme s’il était entré en récession. Alors on jette par dessus bord tout ce qui est négociable, en particulier les actions, pour se précipiter sur les actifs considérés comme les plus solides : l’or au premier chef, les devises telles que le franc suisse et le yen, les terres agricoles. Mais, en même temps, les banques répugnent de plus en plus à se prêter entre elles par crainte du retour de la situation de 2008, obligeant les banques centrales à intervenir et à supporter seules le fardeau, face à la carence des politiques.
Et pourtant la croissance est toujours là : elle devrait atteindre au moins 3% dans le monde l’an prochain. Les fusions acquisitions ne connaissent pas de trêve, signe que pour les plus audacieux l’effondrement des cours de Bourse offre des opportunités car ils gardent confiance dans l’avenir, d’autant que  les pays asiatiques devraient jouent un rôle d’amortisseur. L’Occident a besoin avant tout d’un gourou pour remplacer les lunettes noires de la déprime  par des roses, tant la psychologie gouverne la crise présente.

Le Tea Party n'est-il vraiment qu'un mouvement d'idiots ?

Souvent caricaturé en France, le Tea Party est une nouvelle force politique aux États-Unis qui devrait jouer un rôle considérable dans la campagne présidentielle américaine de 2012. Ses positions conservatrices pourraient finalement être plus bénéfiques pour Obama que pour les Républicains dont ce mouvement populaire est pourtant proche..

Atlantico : Qu’est-ce que représente le Tea Party ?

Michael Wolf : Le Tea Party est un mouvement républicain qui n’est pas dirigé par les leaders du parti républicain. Cependant 77% des Tea Partiers se sentent républicains et les républicains s’identifient eux-mêmes à 70% avec le Tea Party.
Mais le Tea Party est plus impliqué et plus conservateur que le Parti républicain. Il suit le modèle classique de politique américaine qui veut que le parti ayant perdu les élections présidentielles soit très remuant, et remporte des sièges au Congrès. Ce n’est donc pas une surprise si ce mouvement eut du succès avec les républicains aux élections législatives de l’année dernière.  
Le nom, Tea Party, est une façon de renommer le parti républicain. George W. Bush était extrêmement impopulaire à la fin de son mandat, beaucoup de républicains étaient frustrés par l’administration républicaine, et ils perdirent largement les élections. Il s'agit donc d'une nouvelle marque pour les principes républicains.

Comment pourrait-on situer le Tea Party dans l'échiquier politique européen ?

Il se situe à la droite des conservateurs européens. Mais le Parti démocrate est également proche des conservateurs européens. Ils peuvent donc être comparés et situés au sein du centre droit européen. Le Tea Party n'est ni fasciste, ni d'extrême droite, il évolue simplement à la droite de la ligne majoritaire des conservateurs.

Comment est né ce mouvement ?

Sa naissance est souvent attribuée en partie à un commentateur télévisuel, Rick Santelli qui travaille pour CNBC, le réseau câblé le plus puissant financièrement aux États unis. Il était en colère contre la régulation économique et les réformes envers Wall Street, et il a dit à la télé qu’il voulait créer un nouveau tea party.
Il s'agit là d'une référence historique au Boston tea party durant laquelle des rebelles qui protestaient contre les taxes imposées par la couronne anglaise sur les biens importés aux États-unis, principalement du thé. Ils prirent ainsi d’assaut un bateau anglais et jetèrent le thé par-dessus bord. C’est un épisode symbolique très fort de l’histoire des États-unis, dont l’idée est la révolte contre trop de gouvernement.  
Le Tea Party est un mélange de républicains conservateurs classiques, et d’autres plus libertariens, dont leur nombre augmente ces dernières années. On peut le constater avec le succès de Ron Paul, candidat républicain aux primaires en 2008 et 2012, très populaire, qui veut réduire l’implication du gouvernement, réduire la régulation, et sortir des guerres. La période 2008-2010 était difficile pour eux. Les républicains n’avaient plus aucun contrôle sur Washington, ni sur la présidence, ni sur le Congrès. La seule réaction fut une réaction populaire et virulente. Mais il ne faut pas s’y tromper. L’un des leaders du Tea Party (Dick Armey : NDLR) était pendant longtemps le porte-parole de la majorité à la chambre des représentants, qui est le deuxième plus haut poste législatif. Les racines du tea party se trouvent donc dans le parti républicain. Les mécènes du parti républicain ont aussi financé de nombreuses activités du tea party.

Quel impact peut avoir le Tea Party dans l'élection présidentielle américaine de novembre 2012 ?

Durant les primaires, ils vont avoir un effet sur le Parti républicain, et par conséquent sur la course à la présidentielle. Comme nous l’avons vu l’année dernière - année d’élections législatives - la véritable énergie de ce mouvement est de faire émerger un candidat républicain qui sera plus conservateur que l’électeur américain moyen.  
Mais nous avons vu des exemples intéressant dans les États du Delaware ou du Colorado : des candidats, trop conservateurs car soutenus par le Tea Party, ont finalement perdu de justesse car ils ont perdu un certain nombre de votes due à leur éloignement idéologique du citoyen moyen.
Les Tea Partiers sont très actifs et vont participer aux nominations (primaires ou caucuses), ils vont être mobilisés pour voter pour des candidats. Ça pourra se terminer par un choix d’un candidat républicain plus conservateur que l’Amérique. Donc, pour gagner la nomination, le candidat devra plaire aux Tea Partiers. Mais il devra les décevoir pour gagner l’élection présidentielle. Obama n’a pas à concourir avec la base du parti. Il peut déjà draguer le centre et tenter d’attirer les républicains modérés.

Mais n’y aura-t-il pas un candidat dissident pour le Tea Party ?

Quelques personnes ont envisagé cela, avec des candidats comme Michele Bachmann ou Rick Perry. Mais ils veulent surtout que la marque Tea Party leur soit attribuée. D’autres candidats républicains ne veulent pas être mêlés au Tea Party, tel Mitt Romney car il avait fait passer une réforme de santé similaire à celle de Barack Obama, dans son État du Massachussetts, quand il en était le gouverneur.  
Reste que si le Tea Party n’existait pas, ces gens seraient tout de même dans la course, ils viseraient toujours les mêmes électeurs, mais ils seraient simplement appelés « conservateurs sociaux ». Tea Party est un nom de substitution auquel il est facile de s’identifier. Ce n’est pas en opposition du Parti républicain.

Le Tea Party n’est-il pas un mouvement "anti-partis" ?

Le Tea party n’est pas autant anti parti que l’on le suggère. Le Tea Party était si vindicatif envers les politiciens menteurs qu’on les a caricaturés en tant que mouvement anti parti. Ils étaient également critiques envers le Parti républicain car celui-ci avait dépensé trop d’argent quand il était aux commandes du congrès et de la présidence. Mais en fait, la plupart de ceux qui se revendiquent du Tea Party étaient déjà au Congrès à l’époque, et le sont encore aujourd’hui.
Il est simplement utile d’être anti-partis aux Etats-Unis. Les Américains n’aiment pas les partis politiques même s'ils s’identifient à eux. Les partis aident à faire sens et à simplifier les enjeux dans un système politique complexe qui mêle des élections au niveau local, étatique et fédéral. Malgré tout, les Américains les détestent.
James Madison voulait protéger l’Amérique des partis grâce à la constitution, et George Washington voulait que les usa restent éloignés de la création de partis politiques. Le Tea Party fournit un masque anti-partis, quand en fait il réalise la mobilisation des partisans du Parti républicain. Donc il reste dans le cadre d’un parti politique. Ce qu’il peut faire, c’est déranger la façon dont les partis négocient habituellement au congrès.
Historiquement, les leaders des deux partis trouvent toujours une façon pour chacun de sortir gagnant. Mais le Tea Party réduit les possibilités de négociations entre les deux partis. Il a donc un effet dans les interactions entre républicains et démocrates au congrès, surtout à la chambre des représentants.

Pourrait-on aller jusqu'à qualifier les "Tea Partiers" de stupides ?

Ils ne le sont pas. Ils sont les plus actifs du Parti républicain. La plupart d’entre eux appartiennent à la classe moyenne supérieure et la classe supérieure du parti. Le simplisme politique fut utilisé pour apparaître comme l’homme ordinaire, qui proteste contre Obama, chose très utile en politique aux Etats-Unis. Mais cela ne dit pas qui ils sont. Ils jouent un rôle.

Croissance : rien ne va plus en Europe et aux Etats-Unis

Les mauvaises nouvelles s'accumulent : en Grèce, la récession sera plus forte que prévue, en France plusieurs banques ont revu leurs prévisions à la baisse, et la banque d'affaires JPMorgan Chase a fait de même pour les Etats-Unis.

Les jeux sont-il faits pour la croissance en Europe et aux Etats-Unis? A en croire la série d'estimations de croissance publiées ce vendredi, la situation est pire que prévue.
Symbole d'une Europe en pleine crise de la dette, la récession s'annonce plus sévère en Grèce. Son PIB pourrait afficher un recul supérieur à 4,5% en 2011, au lieu de 3,8% prévu jusqu'ici a indiqué le ministre grec des finances Evangelos Vénizélos.
L'ensemble de la zone euro est touchée par le ralentissement économique. Le produit intérieur brut européen n'a ainsi progressé que de 0.2% par rapport au premier trimestre 2011selon Eurostat. Alors que les économistes tablaient sur une hausse de la production entre 0,3% et 0,5% en Allemagne aux deuxième trimestre, l'agence de statistique européenne, annonce une croissance à 0,1% seulement pour la première économie européenne.
Pour plusieurs banques, 2012 s'annonce mal pour la croissance en France...

En France, selon des estimations indépendantes de six banques, la croissance du PIB risque d'être inférieure à 1,4% du PIB en 2012. C'est bien moins que les prévisions de Bercy qui table encore officiellement sur une croissance à 2,25% l'année prochaine. Les économistes de Royal Bank of Scotland, BNP Paribas, JP Morgan, Morgan Stanley, Goldman Sachs et Deutsche Bank donnaient ce vendredi une prévision moyenne de 1,37% de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour l'an prochain.
 "Un certain nombre de facteurs entrent en jeu: le ralentissement de la croissance mondiale, la rigueur budgétaire accrue et les tensions financières dans l'union monétaire, donc on a du mal à voir d'où pourraient venir des signaux positifs", a expliqué à Reuters Jacques Cailloux, chef économiste Europe de Royal Bank of Scotland.
La stagnation du PIB au deuxième trimestre serait en revanche plus ponctuelle, avec, par exemple, le contrecoup de la fin de la prime à la casse automobile. Mais la contraction marquée (-0,7%) de la consommation des ménages, moteur traditionnel de l'économie, fait craindre pour 2011 une performance annuelle inférieure à la prévision officielle de 2 %.
... JP Morgan Chase fait le même constat aux Etats-Unis
De l'autre côté de l'Atlantique, JPMorgan Chase a abaissé sa prévision de croissance des Etats-Unis, pour la fin 2011 et le début de 2012, selon une note publiée ce vendredi. La banque d'affaires américaine avertit que les risques de récession restent "élevés".
Les analystes de la banque estiment que le produit intérieur brut américain progressera de 1% au quatrième trimestre, contre une prévision précédente de 2,5%. Pour le premier trimestre 2012, ils attendent une hausse de 0,5%, contre 1,5% auparavant. Pour expliquer ce recul, ils évoquent un marché immobilier en difficulté ainsi que la baisse de revenu pour les ménages américains dont le pessimisme de fait que s'accentuer.