TOUT EST DIT

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vendredi 23 décembre 2011

La femme mystère dans l'ombre de Kim Jong-un

Une jeune femme photographiée auprès du nouveau leader nord-coréen fait jaser espions et experts: est-elle son épouse cachée ou sa petite sœur?
Sa silhouette est si fine qu'elle flotte dans son costume traditionnel, légèrement décolleté. Visage ovale délicat, peau de porcelaine, la jeune femme, semble légère comme un plume derrière le pataud Kim Jong-un. Coincée entre l'héritier joufflu du trône de Corée du Nord et les généraux septuagénaires raides comme des piquets, elle capte tous les regards.
Le cliché capturé sur les images de la télévision nord-coréenne, filmées lors de la visite du nouveau dictateur auprès la dépouille de son père au mausolée Kum Su-san, ont déclenché les passions. Cette femme si jeune à l'allure élégante serait elle la nouvelle «First Lady» de Corée du Nord?
La question a été lancée par les quotidiens sud-coréens et même le Times de Londres, à la recherche d'informations sur le dictateur le plus mystérieux du monde.

Les supputations vont bon train puisqu'une rumeur insistante à Pyongyang affirme que le jeune Kim Jong-un, âgé de moins de trente ans, serait marié et aurait même un enfant. «Il est probable qu'il a une épouse, même si rien d'officiel n'a filtré», affirme Cheong Seong Chang, du Sejong Institute à Séoul. «Son père Kim Jong-il a eu des relations agitées avec les femmes, ce dont il a beaucoup souffert. Il voulait sans doute que son héritier ait une vie plus stable», ajoute ce grand spécialiste des arcannes du régime.

Des amours sous le boisseau

Dans la culture coréenne traditionnelle un homme encore célibataire à la trentaine est mal vu. D'ailleurs, le frère aîné du nouveau dirigeant, Kim Jong-chol, a été aperçu au bras d'une compagne lors d'un concert d'Eric Clapton à Singapour, il y a quelques mois.
L'heureuse élue serait une diplômée de la prestigieuse université Kim Il-sung et aurait deux ans de moins que le «grand successeur», affirme le Daily NK, un site spécialisé travaillant avec des sources clandestines en Corée du Nord. La jeune femme, dont le nom reste un mystère, serait originaire du port de Chongjin, sur la côte nord-est de la péninsule. «C'est une rumeur transmise par une source clandestine sur place, mais impossible à vérifier», a déclaré Park Jinkeol, du Daily NK, interrogé par Le Figaro.
Néanmoins, la jolie créature qui accompagne Kim Jong-un au Mausolée ne serait pas forcément cette mystérieuse conquête. Les experts et espions de Séoul penchent pour une autre hypothèse moins romantique: la jeune femme serait la petite sœur du nouveau leader, Yeo-Jong, née à la fin des années 1980. «Il est plus probable que ce soit elle, vu son âge», estime le professeur Cheong. La petite dernière de Kim Jong-il occupe un poste au Département organisation du Parti des travailleurs, selon les services secrets du Sud, mais aucun cliché d'elle n'a jamais été saisi jusqu'ici.
Cette hypothèse est en droite ligne avec la tradition de la dynastie des Kim, qui ont toujours mis sous le boisseau leurs amours, qui collaient souvent mal avec la légende dorée tressé par la propagande. Ainsi, la population ne sait rien de l'identité de la mère de Kim Jong-un, pourtant bombardé «grand successeur» depuis lundi. Et pour cause: Ko Young-hee, le grand amour du dictateur défunt, était une danseuse d'origine japonaise, un double péché pour un régime qui exaltait la pureté des masses et avait construit sa légitimité sur la lutte contre la colonisation nipponne. «Si Kim Jong-un présentait sa femme, le régime serait obligé de dire quelque chose au sujet de sa mère», estime Park Jinkeol.
Néanmoins, le professeur Cheong estime que le nouveau maître du «royaume ermite» pourrait, une fois son pouvoir bien établi, dévoiler son épouse au public. Et lever enfin le mystère de l'élégante créature du mausolée de Kum susan.

Nicolas Sarkozy juge que les HLM sont indûment occupés

En cette veille de Noël, Nicolas Sarkozy est d'humeur compatissante. "Je ne prétends pas qu'on a tout bien fait, je vois vos difficultés", a-t-il reconnu, l'air peiné, devant des responsables des Restos du cœur qu'il venait rencontrer, jeudi 22 décembre, dans un entrepôt de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Face à la pauvreté, le chef de l'Etat a expliqué que "le logement est absolument la clé". "Il faut refonder notre politique du logement, ça ne va pas!" Selon lui, "le côté assez désespérant c'est que la production de logements sociaux est de 130 000 par an, soit trois fois plus qu'il y a dix ans et, malgré tout, ce n'est pas suffisant".
Pour le président, il y a "deux problèmes". D'abord, "il se trouve dans ces logements des gens qui ne devraient pas y être". Ensuite, "le turnover dans les logements sociaux ne fonctionne pas". "On ne peut pas passer toute sa vie dans un logement qu'on a obtenu à l'âge de 30 ans", a-t-il expliqué.
"A cela s'ajoute le problème de l'immigration", a-t-il glissé sans en dire plus.
Qui sont ces indésirables ? Des trop riches ou des trop pauvres ? Le parc social n'est pas un repaire de nantis. Selon l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui regroupe les 773 organismes HLM, seuls 11 % des ménages logés dans le parc social dépasseraient les plafonds. Au regard des 4,3 millions de ménages vivant en HLM, 440 000 seraient hors des barèmes d'attribution.
"EMBOLIE" DU SYSTÈME
Sur le plan national et toujours selon les chiffres de l'USH, 5 % des locataires dépasseraient le plafond de 20% et seulement 0,3% serait au-delà de 100 %. Le logement social n'est pas non plus un eldorado pour les chômeurs et les bénéficiaires de minima sociaux.
La majorité des 4,2 millions de HLM sont occupés par des salariés d'entreprises privées ou publiques ou par des fonctionnaires d'Etat. Toujours selon l'USH, 58 % des chefs de famille des occupants du parc HLM sont en activité, 17 % au chômage ou bénéficient d'allocations et 25 % sont retraités ou préretraités.
En revanche, on assiste à une paupérisation du parc, conséquence de l'envolée des prix immobiliers. M. Sarkozy a par ailleurs dénoncé "une embolie totale" du système. Car 1,2 million de demandeurs de logements sociaux sont effectivement en attente d'un logement. Cette tension est là encore le fruit de la cherté des loyers qui poussent de plus en plus de Français à demander un logement social, théoriquement accessible à 64% de la population.
C'est aussi une conséquence d'une législation qui a peu évolué. Le principe du maintien du locataire dans son logement social "à vie" est défendu par le monde HLM, au nom, notamment, de la mixité sociale. Néanmoins, depuis mars2009, tous les locataires dont les ressources dépassent de plus de 20% les plafonds sont assujettis à un surloyer – le "supplément de loyer de solidarité" – excepté dans les zones sensibles.
Par ailleurs, les locataires dépassant de plus de deux fois les plafonds de ressources dans les zones tendues devront quitter le parc social après une période intermédiaire de trois ans, soit à partir de 2012.
Catherine Rollot et Vanessa Schneider

Villepin : "Tous les hommes politiques ne sont pas égaux"

Depuis que, le 11 décembre, Dominique de Villepin a fait l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle, il est remonté sur son cheval. L'ancien premier ministre, qui avait mis sa campagne entre parenthèses depuis l'été, s'est remis à faire des déplacements. L'équipage est modeste, les horizons restreints, les moyens limités. Les effectifs de République solidaire, le mouvement qu'il a fondé en juin 2010 avant de s'en "libérer" un an plus tard, ne cessent de s'effilocher. Pourtant, lui fait mine d'y croire.

Jeudi 22 décembre, il effectuait une visite matinale au marché de Rungis. 6 heures : au milieu des crocs de boucher, des têtes de veau et des volailles chaponnées, M. de Villepin arpente les allées du secteur des produits carnés. Les grossistes sont habitués à ces expéditions politiques préélectorales. L'accueil est chaleureux. L'ancien premier ministre goûte ce genre d'exercice, chiraquien en diable. "Ici, il y a des gens dont la poignée de main ne ment pas, des gens qui aiment leur métier, insiste-t-il. C'est la France qui mérite d'être reconnue et récompensée, la France de l'excellence et du travail."

A 7 heures, il s'attable au Saint-Hubert en compagnie des présidents des syndicats professionnels. Il tape sans rechigner dans les assiettes de charcuterie et de fromage, avale goulûment un verre de bordeaux. Il se ressert, s'échauffe, s'enflamme, plaide avec véhémence pour le "courage". "Nous entrons dans une période de communication et d'image alors que nous avons besoin de décisions, déplore-t-il. A un moment, il faut du courage et savoir se placer sur le terrain de l'intérêt général. Il ne suffit pas d'avoir l'air courageux, il faut être courageux."

Il juge "grave qu'on ait consacré autant d'énergie en vain pour conserver ce triple A que nous sommes en train de perdre". "Il nous faut de la rigueur, mais pas une rigueur qui nous épuise, qui nous laisse exsangues. On a besoin d'hommes et de femmes qui disent la vérité aux Français." On a compris que l'actuel président de la République ne se range pas dans cette catégorie. "La politique, aujourd'hui, est dans la pensée magique, c'est du zozotement, poursuit-il. La question est : qui est capable de faire ?"

La réponse est contenue dans la question : qui d'autre que lui ? "Tous les hommes politiques ne sont pas égaux. Il y en a qui ont fait des choses (lui) ; il y en a qui n'ont rien fait (Bayrou) ; il y en a qui ont échoué (Sarkozy). Moi j'ai agi, j'ai diminué la dette, j'ai fait baisser le chômage. Face à la crise des banlieues, contre Nicolas Sarkozy, j'ai pris mes responsabilités, j'ai décrété l'état d'urgence."

Etat d'urgence

L'état d'urgence, son nouveau sésame. "La situation l'exige. Si cette campagne électorale ne sert pas à changer la donne, elle ne servira à rien, estime M. de Villepin. Soit on revient en arrière, soit c'est la fuite en avant en continuant ce qui ne marche pas. Ce sera totalement stérile. Le système est pervers. Je connais le pouvoir de l'intérieur. Je sais l'impuissance du politique, je sais que Nicolas Sarkozy n'a rien dans les mains. La machine politique est une machine d'illusions."

Il tape, mouline, reprend une rasade, engouffre une tranche de fromage, tonne contre ce "système d'irresponsabilité". François Fillon, qu'il avait qualifié de "premier ministre transparent", en prend pour son grade. "En 2007, il disait être à la tête d'un Etat en faillite. Qu'a-t-il fait ? Il a augmenté la dette de 700 milliards. L'irresponsabilité ne peut pas rester dans l'impunité. Ils ont menti aux Français et, ça, ça va se payer, promet-il. Croyez-moi, aujourd'hui, je suis peut-être seul. Dans deux mois, cela ne sera plus le cas."

A quelques jours de Noël, il semble habité par sa destinée, convaincu que son étoile brille toujours au firmament, qu'il est le sauveur qu'attend la patrie en souffrance. Il se lève d'un coup, salue, embrasse, lève les bras, conquérant, inébranlable, galvanisant la petite troupe qui l'accompagne. "On reviendra, promet-il à ses hôtes du jour. C'était roboratif et ça met en jambes."

VILLEPIN, VILAIN, VILLEPIN VIL PAIN, VILLEPIN VILIPENDEUR DE PACOTILLE

Faut-il vraiment réguler les agences de notation ?

Toute l'ambiguïté des agences de notation tient à ce qu'elles tirent leur fonds de commerce de deux rôles irréconciliables, dont chacun pris séparément s'inscrit pourtant dans le jeu démocratique, mais dont la juxtaposition est source de tous les maux et de toutes les incompréhensions.

D'une part, les agences de notation s'inscrivent dans la tradition revendiquée de la liberté d'expression, consubstantielle à la démocratie. Les agences ne présentent les notes qu'elles attribuent que comme de simples opinions. En revanche, difficile de fidéliser le lecteur quand le contenu est indigeste et le style inepte. Comment alors expliquer la manne fabuleuse raflée par les agences au cours des dix dernières années à l'aune du faible intérêt de leurs analyses et de l'impéritie de leurs prévisions ?
L'explication est simple, elle tient au second rôle des agences, beaucoup moins concurrencé : celui de régulateur privé de fait, prélevant une rente lucrative sur la majeure partie des opérations d'appel aux marchés de la dette, au nom d'une délégation tacite de service octroyée par les régulateurs publics. En Europe comme aux Etats-Unis, les réglementations prudentielles, souvent inscrites dans les textes, rendent contraignant ou simplement rentable pour un grand nombre d'institutions financières de recourir aux notations des agences. En somme, les instances de régulation ont confié le boulot aux agences et l'ensemble des acteurs financiers s'est contenté de faire le service minimum, malgré la supériorité écrasante des moyens à leur disposition face aux quelques centaines d'analystes dont disposent les plus grandes agences.
Aujourd'hui, les agences ont beau jeu de décliner une responsabilité qu'elles n'ont ni officiellement réclamé ni explicitement accepté. Semblables à ces milliardaires américains qui réclament qu'on les impose davantage, les agences se disent d'ailleurs officiellement favorables à ce que le régulateur fasse retirer la référence à leurs notes de l'ensemble des textes réglementaires. Mais, dans le même temps, la Banque centrale européenne, de grandes institutions européennes et la dernière mouture de la proposition de réforme du risque bancaire continuent de rendre incitative la référence aux notes, en y liant le coût du capital des banques. Pourquoi cette schizophrénie ?
La cacophonie des régulateurs chargés d'assainir le système financier européen et de purger les agences s'explique en partie par leur incapacité à saisir la nature hybride des agences et à prendre un parti. Au fond, le seul argument qui devrait asseoir ou ruiner la fortune des agences, nourrir leur pouvoir et son éventuelle mise en cause, devrait être la qualité de leur opinion et celle de leurs analyses.
Si les notes étaient utilisées pour ce qu'elles devraient être, alors on pourrait enfin remarquer que, dans la crise souveraine qui sévit depuis deux ans en Europe, les agences n'ont jamais fourni la moindre opinion originale par rapport aux autres sources d'information, notamment les marchés financiers. A chaque fois, la défiance des investisseurs, qui notent avec leur argent comme on vote avec ses pieds, aura précédé la dégradation des agences, suivies de peu par la mise en place d'un ultime plan de sauvetage par les pouvoirs publics.
La réglementation des agences, ou plutôt leur dé-prescription par nos régulateurs, doit permettre qu'enfin elles bénéficient ni plus ni moins de la liberté de la presse. Alors, sans que nos régulateurs aient besoin de s'en mêler, leurs clients pourraient choisir s'ils préfèrent le New York Times ou Le Monde. C'est cela qu'il faut créer : un environnement propice à l'expression de points de vue contradictoires. Si l'information est un bien public, la dissension aussi. Dès lors que le terrain de jeu, ou celui de l'affrontement, aura été ramené à ses frontières légitimes, celles du débat d'opinion. Les agences mastodontes s'affronteront sur certains marchés aux agences microscopiques à l'expertise pointue et, partout, aux autres convoyeurs d'analyses et d'information : la presse générale et spécialisée, la recherche industrielle et universitaire.
Mais dans la crise profonde du système financier, c'est le fonctionnement de l'ensemble des acteurs du marché qui pose question. Il faut imposer aux banques une obligation de moyens dans la gestion de leur risque. Qu'elles utilisent le contenu de l'analyse des agences s'il est pertinent, mais aussi celui de leurs concurrents plutôt que les notes de l'une des agences, choisie au hasard ou, pis, à proportion de l'innocuité de ses avis.
Les réformes réglementaires en cours n'en finissent pas de ne pas choisir entre les deux voies antithétiques qui consistent soit à débrider la concurrence en levant les barrières à l'entrée, soit à renforcer le processus de validation des notations qui amplifie du même coup leur statut réglementaire. Il est éventuellement possible de défendre chacune des deux voies - faire des agences de simples pourvoyeurs d'opinion ou en faire des agents contractuels des autorités de supervision des marchés financiers -, mais pas de poursuivre les deux à la fois.
A cet égard, la lecture convenue du conflit d'intérêts des agences du fait de leur mode de rémunération est trompeuse et superficielle. Les grandes universités américaines, ruineuses et opulentes, utilisent d'ailleurs une grille de notation alphabétique très semblable à celle des agences. Payer pour être noté, ce n'est pas forcément biaiser la note. D'ailleurs, les Etats paient rarement pour leurs propres notes, souvent fournies "gratuitement" par les agences de notation. Comment dès lors reprocher leur partialité aux agences ?
Tout modèle suscite ses conflits d'intérêts. Comment imaginer qu'une agence de notation publique serait crédible lorsqu'elle livrerait son analyse d'un pays qui fait l'objet d'un plan de sauvetage ? Qui a oublié le fiasco des stress tests publiés au début de l'été et censés rassurer les marchés en prévoyant le pire, mais sans oser envisager le moins improbable, le scénario de défaut d'un Etat membre, la Grèce par exemple, parce que cela n'aurait pas convenu, en pleine négociation d'un plan de restructuration "volontaire" de sa dette ?
Et qui prête quelque crédit à l'agence de notation chinoise, dont les analyses innovantes peuvent convaincre lorsqu'elles concernent les Etats-Unis ou la France, mais prêtent à sourire lorsqu'elles touchent à la Chine (seule titulaire de la meilleure note mondiale) ?
Oui, tout le monde a ses conflits d'intérêts. Mais tous n'ont pas les mêmes. Au risque de paraître me contredire, je ne trouve pas l'idée d'une agence de notation publique absurde. Nos régulateurs doivent viser à créer les conditions d'une concurrence aussi dure mais aussi saine que possible sur le marché de l'opinion, en ne validant aucune des opinions mais en redonnant toute leur responsabilité à ceux qui utilisent ces opinions.
La Commission européenne a reporté sine die, le 15 novembre, le vote d'une proposition de Michel Barnier, commissaire européen au marché intérieur, visant à suspendre la notation souveraine des pays ayant requis une aide internationale ou dont la notation accentue l'instabilité des marchés.
 JE PENSE, A MON AVIS, QU'IL FAUT LES DÉGRADER A LEUR JUSTE VALEUR SPÉCULATIVE. 
ELLES NE VALENT RIEN !!!

« Acheter grec » pour sortir de la crise?

Des concerts au prix des produits de première nécessité, l'anthropologue et blogueur Panagiotis Grigoriou nous fait vivre, au rythme de ses billets descriptifs, le quotidien d'une Grèce en crise.

Notre petit monde est meublé de bric et de broc. Quotidien défilant, réel en filature. Années de lumière l'avant-crise derrière nous, moments mouvants et menus existentiels devenus trop déroulants. Le futur nous hante. Lundi, sous une pluie battante j'ai poussé par curiosité la porte d'un établissement de type « votre retraite after-sales ». Un ancien commerce ou peut-être bien une épicerie qui a fait faillite dans les quartiers ouest de la ville. Après transformation, on y vend du futur.com et encore. Trois bureaux installés, deux employés et le patron. Et les clients qui ne manquent pas. Grande cohue et triple queue. Le patron, monsieur Meletis, est un ancien directeur à la division retraite de la Sécurité Sociale, à la retraite lui aussi. Les clients sont ceux qui ont cotisé et qui espèrent comprendre quelque chose, lorsque la législation change tous les deux mois depuis que le maudit gouvernement Pasok (P.S.) a eu la … clairvoyance politique, de nous déposer ainsi dans le centrifugeur de la Troïka dès mai 2010.

Le peuple a compris et du coup, il recherche en vain le bon toboggan d'évacuation. Pauvres futurs retraites, vraiment. Âgés entre cinquante et soixante ans, les visages creusés et les corps en courbe, ils veulent obtenir enfin le renseignement efficace pour ainsi atteindre le paradis… de l'austérité juste, c'est à dire quelques centaines d'euros de retraite, supposons pour bientôt. Apparemment les bureaux de la sécurité sociale et la division retraite, n'y arrivent plus à remplir ce rôle, donc vive monsieur Meletis. Les paléo-actifs, recherchent en effet une voie anticipée vers la retraite. Après tout, la toute dernière législation pousse vers la sortie. Délestage pour les vieux et stages pour les jeunes. Non, ils ne sont pas les cigales du sud ces anciens, souvent ouvriers et ouvrières ayant travaillé beaucoup plus, contrairement à ce que laisse entendre le décompte des cotisations de leurs anciens patrons, toujours incomplet. Mais on y arrive parfois. Tel, cet ancien ouvrier dans la réparation automobile, actuellement au chômage, lorsqu'il apprend que désormais il figure parmi les ayants-droit. Après tout, lorsque les salaires avoisinent les six cent euros (par mois) à quoi bon se battre ? Il ressort visiblement si heureux. Le bureau de monsieur Meletis va pouvoir finaliser son dossier. « Cela vous coûtera entre 80 et 200 euros, nous ne pouvons pas être plus précis en ce moment, tout dépend du temps qu'il nous faudra... sous réserve toujours, car les nouveaux décrets tombent comme la pluie ce soir...».
Une dame en revanche, découvre que ses anciens employeurs n'avaient peut être pas rempli toutes leurs obligations, « combien d'années à revérifier auprès des caisses, combien d'années perdues sinon, pouvez vous me le dire? ». « Ah Madame, il faut s'adresser aux bureaux de votre ancienne caisse des imprimeurs pour vérifier ces cotisations datant d'avant 1992, date à laquelle cette caisse a été absorbée par le régime général. Ah, attendez, il y a aussi autre chose, vos cotisations durant la décennie 1993-2003, travaillée en Belgique ne seront pas prises en considération dans le calcul du montant de votre retraite, seulement votre capital-temps est reconnu et compté. Donc vous pouvez certes prendre votre retraite suivant la nouvelle … énième reforme de notre système, dans six ans, amputée de 40% et, sur le montant restant, on vous enlèvera le ratio de vos cotisations belges car pour ces dernières, pour les percevoir, il faut attendre l'age de la retraite suivant le règlement belge. Pour faire court, je pense que vous pouvez espérer à 400 euros de retraite au mieux, après 38 ans de travail puisque vous élevez seule un enfant, encore mineur avant le 31 décembre 2011 ». La dame a compris. Retraite en moules frites …. elle a aussitôt regretté publiquement, son passage prolongée par le boulevard de Berlaimont. Trop tard.
 
Ces gens ne sont pas paresseux mais fatigués. Tous. Chômeurs parfois, ils savent que le monde du travail a retourné sa veste aussi vite que la social-démocratie. Si seulement, ils pouvaient s'en aller tranquillement. Mais à deux doigts de la guerre des étoiles de l'U.E., pour s'en sortir, vaut mieux attendre un nouveau Jedi et encore.

« Acheter grec » pour sortir de la crise?
Mardi matin, je suis tombé sur une autre grande foule au centre d'Athènes. Tous pratiquement jeunes, faisant la queue pour une fois sans broncher. Non pas pour les tickets de rationnement, mais pour les places au concert des Red Hot Chili Peppers, au stade olympique, le 4 septembre 2012. Voilà que fort heureusement, on peut quelque part se laisser encore programmer par le calendrier de l'Avent festif de son choix. Ayant discuté avec certains fans du groupe californien, j'ai réalisé que comme nous vivons souvent au petit mois, à la petite semaine même, ces évènements «lointains» nous aident à structurer notre temps. « On ne sait pas si finalement en 2012 Papadémos et sa bande des 40 voleurs vont-ils proclamer les élections, on s'en fiche peut-être. Mais les Red Hot Chili Peppers seront là le 4 septembre, c'est sûr et certain, ouaou ...»

« Acheter grec » pour sortir de la crise?
Cinq cent mètres plus loin, devant le porche d'une banque grecque appartenant au Crédit Agricole, certains retraités, peu nombreux, crient des slogans derrière une malheureuse banderole: « En bas les mains de nos caisses de retraites ». « C'est la ploutocratie qui doit payer la crise, pas les travailleurs ». Les passants, restent pourtant quasi indifférents face à ces vieux militants du parti communiste. La foule se dirige plutôt vers le grand marché tout proche, les halles d'Athènes. Là au moins, la tonalité est enfin festive. Les marchants vantent la qualité des viandes, des dindes et des poissons. C'est pratiquement le marché le mieux fourni et surtout le moins cher de la ville. Les marchands ont annoncé dans les médias qu'il garderont les prix les plus bas possibles, invitant les athéniens à s'y rendre massivement. La qualité en plus, elle y est. Le maître mot cette année est: « acheter grec ». Nos dindons ainsi, bien avant la farce et les navires des armateurs, battent déjà pavillon grec. Les journalistes de la télévision grecque sont déjà sur place pour confirmer les déclarations et les stéréotypes. Tout le monde finalement en ressort satisfait. C'est exactement cela qui compte. En plus, c'est justement par les échanges dans l'éphémère sociabilité du marché, que nous nous déchargeons. Ces brèves politiques sont bien piquantes, voire salaces. Étiquetage des poissons agrémentés de noms d'oiseaux envers les responsables du monde politique, entre viande et volaille. Souvent les phrases ne se terminent pas, elle restent ouvertes. Tout comme, l'avenir finalement, tel que nous le souhaitons en tout cas.

« Acheter grec » pour sortir de la crise?
Le moment festif tout comme la dérision, sont nécessaires à toute société, sinon, comment se donner un équilibre, sur un tel strapontin, entre le passé et l'avenir. C'était bien flagrant, ce 20 décembre 2011 dans Athènes, même sous la bancocratie, cela a un sens. En tout cas, ce n'était pas la gloire de la banderole du P.C., pas aujourd'hui en tous cas. Dans l'après-midi, le P.C. a organisé des marches de solidarité et de lutte contre le chômage, mais il n'y avait pas grande foule. La ploutocratie ne paiera pas la crise, pas avant Noël, donc passons. Et passons si possible à autre chose

« Acheter grec » pour sortir de la crise?
Ceux qui le peuvent encore, préparent une escapade. Souvent entre famille ou invités chez leurs amis. Sortir de la ville c'est aussi renouer avec l'air et les horizons. On sait déjà qu'en dehors des grandes villes du pays la catastrophe semble relativisée. Durant une heure de grande écoute hier soir (mardi), l'épouse argentine de Stéphanos, demeurant à Marathon, nous le rappelait encore, sur les ondes de radio 9. « Durant la crise et la faillite en Argentine, c'était moins grave dans nos campagnes, entre la poule du voisin et les tomates du jardin...». Le journal radiophonique de 20 heures, fut décalé de dix minutes pour ne pas interrompre cette rare invitée, venue des antipodes, pourtant du même monde. Après avoir vécu la crise de 2001 en Argentine, elle s'est installée en Grèce durant les J.O. de 2004, année faste pour nous et aussi pour les juteux contrats à l'occasion des grands travaux, Siemens, Sofitel, Bouygues, par exemple. Cette femme épousera donc aussi la faillite grecque. Quand on aime … Le standard de la radio a explosé d'appels. Nous lui étions si reconnaissants pour son témoignage. Buenos Aires – Marathon, tranches de vie.

« Acheter grec » pour sortir de la crise?
Il est vrai que nous entrons en ce moment Grèce dans une forme d'aporie. Pour le plus grand nombre, cette aporie est synonyme de désespoir, pour d'autres, pas nécessairement. Mais il y a chez nous, une grande peur collective qui fait désormais tache d'huile. Ce qui est en jeu, à part notre situation économique, c'est l'explication du monde. Cette dernière, telle qu'elle nous a été léguée, déjà insuffisante, elle nous paraît tout autant chaotique et surtout barbare. Du coup, notre mémoire collective se trouve également brouillée. L'ancien monde demeurera durablement mourant sous le Parthénon et bien au-delà. Cet univers était de droite, tout comme notre imaginaire, nos stéréotypes comportementaux, nos petites et grandes manières consommatrices, à présent vidées de sens et vidées tout court.
Sur cette aporie collective j'ai le sentiment que la gauche (institutionnalisée ou pas) n'apporte pas d'exégèse porteuse de concret. En tout cas pas encore. Le temporel historique à l'échelle d'une vie c'est tout simplement, ici et maintenant. D'où sans doute notre grande peur, ce décalage entre nous, et l'eschatologie de la gauche, puisant dans un arsenal idéologique du temps des pantoufles. En Grèce, certains militants et sympathisants sincères de la gauche et de l'extrême gauche, faisaient et refaisaient allègrement le monde, pendant que leurs salaires ou leurs retraites tombaient tous les mois des années durant. Pourquoi pas. Sans évoquer évidement, les promesses électorales et autres inepties de la social-démocratie ou de la droite, extrême droite comprise. «Nous apporterons une gestion plus juste et nous réduirons les excès de l'État». Jamais celles des banques ou des institutions eurolandaises, foncièrement antidémocratiques de surcroit, et pour l'instant germanisées (sans que le peuple allemand puisse voir les «bons» fruits non plus dans cette situation car il subit également une variante certes, plus sournoise du néo-capitalisme). La métadémocratie du banquier en Grèce en tout cas, a broyé les repères. Y compris celles du temps des pantoufles à gauche car cette dernière, n'a plus le luxe de refaire le monde à crédit temps illimité, comme avant. Les solutions doivent s'imaginer en synchronie avec les faits car les salaires ne sont plus versés et les solutions individuelles ne sont pas mirobolantes pour autant. Donc, une fois n'est pas coutume il faudrait réinventer réellement, peut-être tout.
A présent donc le futur nous hante comme jamais. Futur proche, très proche même. Entre temps, les bazars et autres initiatives de marché parallèle citoyen ou pas, se multiplient dans nos villes. Je viens de recevoir une invitation de la part de mes anciens confères au CNRS grec, section histoire et anthropologie. Du 19 au 22 décembre, ses éditions sont … en grand bazar, tous les livres scientifiques à 50%. Braderie ou exégèse ?

« Acheter grec » pour sortir de la crise?
Retrouvez Panagiotis Grigoriou sur son blog.

Les Russes en overdose de Poutine

Colère. L'homme fort de Russie perd sa popularité à force de manipulations pour rester au pouvoir.
"Les médias occidentaux nous avaient prédit des émeutes comme en Grèce !" Encapuchonnée dans sa fourrure, la sémillante journaliste de Russia Today, la télévision anglophone du pouvoir, intervient en direct à deux pas du pont enjambant la Moskova, près de la place du Marécage."Vous voyez qu'ils exagèrent... Ici, tout est calme !" souffle-t-elle dans l'air glacé.
Pas faux. Nulle matraque, nul canon à eau et pas un seul manifestant interpellé et traîné jusqu'au bus de la police à grand renfort de coups de pied dans l'estomac. Juste un hélicoptère qui tournoie dans le ciel neigeux de Moscou. Et des fleurs blanches offertes par les femmes aux policiers rassemblés en rangs serrés. Le tout aux cris de "Poutine dehors !".
Et pourtant, en ce 10 décembre, le régime se fissure. Jamais depuis la chute de l'Union soviétique autant de Russes ne sont descendus dans la rue. Entre 60 000 et 80 000 à Moscou, des milliers à Saint-Péters-bourg, Iekaterinbourg, Novossibirsk, Vladivostok et dans plus de cinquante villes. Au coeur de la colère : les élections législatives. Truquées sans vergogne. Au point que Russie unie, le parti au pouvoir, arrivé en tête avec 49,3 % des voix et une majorité absolue à la Douma, aurait gonflé son score d'un tiers. A Moscou, c'est plus indécent encore. Les estimations le créditent de moins de 25 % des voix... contre officiellement 46,5 %. Une "manip" opérée dans une pagaille noire. Et abondamment filmée par les internautes. Les vidéos montrent des mains jetant à la va-vite des liasses de bulletins dans les urnes. Du coup, à la télévision, les bureaux de vote annoncent parfois des résultats sur 130 % de votants... faute d'avoir oublié d'amputer les chiffres des autres partis."J'ai passé une journée à visionner sur Internet tous les cas de fraudes et ça m'a révoltée", raconte Anna, 26 ans, designer, venue participer à sa première manif."Je n'étais pas sorti depuis les grands rassemblements des années 90, mais là je n'avais pas le choix, ils ont volé ma voix", renchérit Nikolaï, un retraité de 70 ans.
Face à la mobilisation, le pouvoir apparaît sonné. Pour la première fois, les chaînes nationales relatent l'événement."Ils veulent l'organisation de nouvelles élections", commente sobrement un couple de présentateurs de NTV. Le Premier ministre, Vladimir Poutine, ressort, lui, sa rhétorique antioccidentale. Et fustige les Etats-Unis, accusés de financer l'opposition. Mais personne n'est dupe. Quant au président, Dmitri Medvedev, il promet une enquête sur les fraudes. Sans convaincre. En moins de deux heures, 3 500 internautes l'éreintent sur son blog."Dégage, honte à toi", dit l'un d'eux."Les deux têtes de l'exécutif vivent dans un monde virtuel et ne saisissent pas l'ampleur du problème ", souligne le politologue Stanislav Belkovski.
Le problème ? Il s'est révélé le 24 septembre. Ce jour-là, devant 10 000 délégués de Russie unie, Poutine annonce sa candidature à l'élection présidentielle du 4 mars 2012. Un record de longévité pour celui qui vient d'enchaîner deux mandats présidentiels puis un troisième au poste de Premier ministre. Mais l'homme fort du pays réserve une autre surprise. Medvedev, l'actuel président, deviendra son Premier ministre. Un roque, comme aux échecs !"Une grande partie de la population l'a vécu comme une insulte", explique l'écrivain Georges Sokoloff, spécialiste de la Russie.
Seulement, le tandem ne voit rien. Ou feint de ne rien voir. Pourtant, depuis huit mois, un centre de réflexion sonne l'alarme. Pas n'importe lequel. Le Centre de recherches stratégiques, réputé pro-Kremlin et à l'origine des premières réformes de Poutine. Son pronostic ?"Une crise de légitimité" si rien ne bouge. Pour une raison simple : la classe moyenne broie du noir. Et se cherche de nouveaux leaders. Car la "génération Ikea", friande de smartphones et de restaurants de sushis, ne cesse de croître. A Moscou, elle représente désormais 40 % de la population et jusqu'à 30 % dans les autres grandes villes."C'est elle qui mène la fronde pour davantage de liberté", poursuit Georges Sokoloff. Ses armes : Facebook et Vkontakte, son équivalent russe. A longueur de clics, elle dénonce les hauts fonctionnaires lancés dans les rues de Moscou à 120 kilomètres/heure à bord de grosses berlines, gyrophare allumé et provoquant des embouteillages monstres. Elle peste contre la démolition systématique des trottoirs de la capitale, aussitôt refaits avec des petites briques dont un fabricant semble lié à la femme du maire. Elle s'indigne de la construction d'un palais somptueux sur les bords de la mer Noire, estimé à 1 milliard de dollars et dont le propriétaire ne serait autre que Poutine...
Héros blogueur. Un homme incarne son ras-le-bol : Alexeï Navalny, un blogueur de 35 ans, les yeux bleus et les cheveux courts, devenu le pourfendeur des mauvaises pratiques. Son coup d'éclat ? La mise en ligne de documents prouvant le détournement de 4 milliards de dollars par Transneft, la compagnie nationale d'oléoducs. Depuis, le héros de la lutte anticorruption accueille 150 000 visiteurs quotidiens sur son site (Rospil). Mais ce n'est pas tout. Un appel aux bonnes volontés lui a permis de collecter 250 000 dollars destinés à poursuivre ses investigations. Trop beau pour durer. Arrêté au premier jour des manifestations, il vient d'écoper de quinze jours de prison."Je ne participerai pas à la présidentielle parce qu'il ne s'agit pas d'élection", prévient-il. Il n'empêche, l'opposition voit déjà en lui son sauveur. La déroute du clan au pouvoir ouvre, il est vrai, le bal des ambitions. Sergueï Mironov, 58 ans, à la tête du parti Russie juste, longtemps allié de Poutine, promet d'entrer dans la course à la présidence, cette fois,"pour gagner et non plus participer". L'ancien président du Conseil de la fédération a même désigné son futur Premier ministre. Le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, 46 ans, troisième fortune de Russie, lui aussi, se lance. Convaincu que le système "ne tiendra pas cinq ans". Enfin, Alexeï Koudrine, 51 ans, l'ancien ministre des Finances, un ami de vingt ans de Poutine évincé il y a deux mois, se dit prêt à créer un parti libéral."Poutine et moi ne partageons pas les mêmes idées", ose-t-il.
"Nouveau Poutine". Reste deux questions : d'abord, Medvedev, l'hôte du Kremlin, longtemps considéré comme le chef de file des "modernes". Profitera-t-il de la débâcle pour jouer sa propre carte ? Peu probable. En validant le tour de passe-passe de la prochaine présidentielle, il a ruiné une partie de sa crédibilité. Ensuite, Poutine. Peut-il s'en remettre ? Pour l'instant, les indicateurs sont au rouge. En un an, sa cote de popularité a chuté de 70 % à 54 %. Un institut de sondages proche du pouvoir refuse même de publier les derniers résultats. Le 21 novembre, l'intéressé l'a vécu en direct. Ce jour-là, au stade Olympiskii, il monte sur un ring de boxe féliciter le vainqueur russe parvenu à mettre à terre un lutteur américain. Et 20 000 spectateurs se mettent à le siffler. La mâchoire crispée, Poutine poursuit son discours."Ils étaient impatients d'aller aux toilettes", justifie l'entourage du Premier ministre. Côté finances aussi l'étau se resserre. La croissance est passée de 8 % à 4 % ces dernières années. L'heure n'est plus à l'augmentation des pensions de retraite."Vous aurez un Poutine nouvelle version", promet pourtant son porte-parole. Possible. Mais c'est mal parti. A la question de savoir si Russie unie trempe dans des affaires de corruption, l'ancien officier du KGB a répondu en trois mots : "C'est un cliché."

Internet mène la fronde


La Russie compte 51 millions d'internautes (sur 142 millions d'habitants). Une communauté puissante qui effraie le pouvoir." Obligeons-les à renoncer à leurs pseudonymes ", a même suggéré Alexeï Mochkov, responsable de la cybersécurité au ministère de l'Intérieur. Les vidéos clandestines attirent souvent un nombre de spectateurs supérieur à celui des journaux télévisés. Le slogan " Russie unie, parti des escrocs et des voleurs ", inventé par le célèbre blogueur Alexeï Navalny, a généré plus de 8 millions de clics sur Google.

Bêtises, mensonges et solutions

1 "L'austérité va nous tuer"
La Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Irlande et maintenant la France. Le temps de la rigueur est arrivé. Le sommet européen des 8 et 9 décembre l'a même consacré. Plus question de s'éloigner des critères de Maastricht (pas plus de 3 % du PIB de déficit budgétaire et de 60 % du PIB de dette publique), règle d'or que l'on recommande d'in-scrire dans les Constitutions. Les récalcitrants seront sanctionnés.
Question : à trop serrer la vis, ne va-t-on pas plonger l'Europe en récession ? Ce qui n'arrangerait rien, bien au contraire. Le ralentissement de l'activité limite en effet les rentrées fiscales. Le projet de nouveau traité entre les vingt-six parle de sanctionner les récalcitrants.
Pour Jean-Paul Fitoussi, directeur de recherche à l'OFCE, la récession est inévitable. Il ajoute même qu'elle sera "implacable et durable" : le PIB de la zone euro, selon lui, devrait osciller entre + 1 et - 1 % durant dix ans. Quand on voit dans quel état se trouve la Grèce, condamnée à l'austérité après tout de même cinq années de récession, on se demande si l'Europe ne va pas au suicide.
"La priorité, aujourd'hui, ce n'est pas de relancer la croissance, mais de rétablir la confiance. Revenir aux équilibres, explique ce haut fonctionnaire international,est indispensable. Si l'on dévie de la trajectoire, la spéculation et les marchés seront impitoyables." Sans la confiance, explique notre interlocuteur, le désordre continuera de régner sur les marchés financiers. C'est tout le sens de l'avertissement récent de Standard - Poor's sur une grappe de pays et de banques de la zone euro.
Si les pays menacés ne prennent pas de mesures pour assainir leurs finances publiques, ils s'exposent à de sérieuses secousses. Mais une récession n'arrangera rien, et même l'Allemagne pourrait être touchée.
Croissance ou confiance ? Le dilemme, en plus d'être dangereux, semble indépassable. Il y aurait bien une solution. Les pays européens du noyau dur, c'est-à-dire ceux qui maîtrisent plutôt bien leurs finances publiques et possèdent un excédent extérieur, devraient prendre des mesures de relance. Sur le papier, c'est beau. Mais les pays dans ce cas (Pays-Bas, Autriche, Luxembourg...) sont peu nombreux et ne pèsent pas grand- chose s'ils ne sont pas rejoints par l'Allemagne (un quart du PIB de la zone euro). Or l'Allemagne n'entend pas prendre de risques. Si son déficit budgétaire se résorbe (1 % du PIB cette année), le niveau de sa dette (82 % du PIB) l'incite à la prudence.
Dans ces conditions, si la France était tentée de faire seule de la relance, elle le paierait très cher
2 "il faut nationaliser les banques"
Depuis le début de l'automne et les déclarations fracassantes de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, l'idée progresse que les banques françaises sont fragilisées par leur stock élevé de dette souveraine et doivent être recapitalisées. Car, même si elles sont toutes bénéficiaires, elles doivent être consolidées. L'Autorité bancaire européenne a récemment estimé à 7,3 milliards d'euros leur besoin d'argent frais, sur les 114 milliards nécessaires pour l'ensemble des banques de la zone euro. Jusqu'ici, les intéressées ont assuré pouvoir s'en sortir sans avoir à tendre la sébile à l'Etat. Mais, au vu du massacre dont elles sont depuis victimes en Bourse - qui risque de décourager leurs actionnaires de remettre au pot -, la nationalisation pourrait être un recours possible."Le cours des banques étant actuellement très bas[20 euros seulement pour la Société générale, qui cotait le double début juillet) ],l'Etat pourrait faire une jolie plus-value s'il entrait aujourd'hui au capital des grands établissements tricolores pour en ressortir dans deux ans", admet un dirigeant de banque. A condition d'avoir les moyens d'intervenir... Or, même sous-évaluée, BNP Paribas vaut encore 40 milliards d'euros, ce qui signifie que presque 20 milliards seraient nécessaires pour en prendre le contrôle. L'Etat ne disposant d'aucune marge de manoeuvre budgétaire, il faudrait que le Trésor emprunte pour investir dans les banques, ce qui reviendrait à dégrader son fameux ratio dette/PIB, scruté au jour le jour par les agences de notation. Absurde, quand on sait que les banques françaises en elles-mêmes ne sont pas en mauvaise santé, mais que c'est la dette souveraine qu'elles détiennent dans leurs comptes qui inquiète les investisseurs...
"On est dans une crise de confiance qui, au départ, touche les Etats, non les banques. Si ceux-ci s'endettent pour voler au secours de leurs banques, comme ils l'ont fait en 2008, les marchés vont s'affoler encore un peu plus", poursuit ce spécialiste du secteur. Autre limite : si l'on regarde en arrière, les expériences de l'Etat banquier sont loin d'être convaincantes. On se souvient du Crédit lyonnais, banque publique dont la folie des grandeurs et les copinages en tout genre ont coûté cher au contribuable. Plus récemment, la nationalisation d'une Northern Rock au bord de l'implosion par le gouvernement britannique en 2008 s'est traduite, après sa revente au secteur privé, par une moins-value pour l'Etat de quelque 400 millions de livres. Une trajectoire funeste qui semble également menacer l'Etat actionnaire de Dexia et qui devrait donc inciter à la plus grande prudence !
3 "C'est la faute aux spéculateurs"
Ils avancent masqués, sautent d'un paradis fiscal à l'autre, dissimulent leurs positions hors des bilans... La finance de l'ombre, celle des spéculateurs, des hedge funds, des traders plus ou moins couverts par leur hiérarchie, est toujours en action, en dépit des grandes déclarations du G20. Sorte de voltigeurs, ils détectent les premiers les failles et les anomalies. Ils repèrent les poches de grisou comme les canaris dans les mines de charbon. Ainsi ont-ils spéculé sur le fait que les taux d'intérêt des obligations des pays de la périphérie de la zone euro (Grèce, Espagne, Portugal...) allaient augmenter, et ils ont eu raison. Mais, ensuite, les mouvements affectant les grosses masses de capitaux sont le fait des banques, des assurances et autres investisseurs de long terme qui gèrent l'épargne des entreprises et de tout un chacun. Ainsi, ce qui a provoqué la flambée des taux italiens cet été, davantage que la spéculation, c'est le fait que les banques de la péninsule ne voulaient plus prendre en pension des bons du Trésor italien. D'ailleurs, jusqu'ici, l'année 2011 n'a guère profité aux hedge funds et autres Goldman Sachs. Même le "grand" Henry Paulson, l'homme qui avait anticipé la crise des subprimes, est mal en point. Preuve que les spéculateurs ne gagnent pas toujours, ou du moins que tous ne gagnent pas en même temps. L'Europe peut d'ailleurs difficilement accuser les spéculateurs de ses tourments, car elle s'est mise toute seule dans un piège en laissant trop de zones grises dans son Union monétaire P. B.
4 "Débarrassons-nous des agences de notation"
Moody's, Fitch, Standard - Poor's. Les trois agences de notation ne font pas de cadeau : S - P n'a pas hésité à mettre "sous surveillance négative" l'ensemble de la zone euro, au risque d'aggraver la crise, le jour même où le couple franco-allemand dévoilait à Paris son projet commun de réforme des traités pour renforcer la discipline budgétaire ! Les agences se soucient exclusivement de donner une appréciation sur la capacité d'un Etat, d'une entreprise, d'une banque à rembourser ses emprunts. Un jugement critique et les taux d'intérêt ont toutes les chances d'augmenter.
L'attitude des agences n'est pas très bien comprise. Déjà, parce qu'elles ne portent pas toujours les mêmes appréciations. Ensuite, parce que leur avis n'est pas scientifique. Comme on l'a vu dans le cas de Berlusconi, les agences portent aussi des appréciations politiques, dont l'objectivité est par nature indémontrable."La notation est essentiellement fondée sur l'opinion des analystes et dépend donc du jugement d'hommes et de femmes", témoigne Norbert Gaillard, auteur sur le sujet d'un "Que sais-je ?". Historiquement, elles ont à leur actif d'épouvantables ratés. Rien vu sur Enron ou Tyco, rien vu non plus sur l'Argentine ou l'Islande. Rien vu, surtout, sur les subprimes.
Alors, pourquoi ne pas se débarrasser des agences ? C'est que le monde de la finance a horreur du vide. Si plus personne, même de manière imparfaite, ne note les crédits, ce sera la bouteille à l'encre, l'anarchie. La porte ouverte à toutes les escroqueries, rumeurs, magouilles. Les notes des agences, toujours approximatives et parfois erronées, constituent des repères indispensables. Tellement indispensables qu'elles déterminent la composition du portefeuille des fonds d'investissement, des assurances, mais aussi des banques. Ceux qui sont mécontents des "Big Three" ont tout loisir de s'appuyer sur Dagong, l'agence chinoise, qui, au passage, a depuis longtemps déjà dégradé la France. L'idée s'est fait jour de lancer des agences publiques. Pourquoi pas ? Mais leur jugement sur les dettes des collectivités publiques serait alors suspect. Reste une voie peu explorée. Soumettre les agences à des contrôles et ne pas hésiter à les sanctionner lourdement en cas de défaillances avérées. Bruxelles travaille sur le sujet mais semble bien hésitant Marc Vignaud
5 "mon argent n'est plus à l'abri"
Que se passerait-il si, par malheur, la zone euro venait à imploser ? Les autorités se veulent rassurantes. Elles font valoir, immanquablement, que l'Etat garantit les dépôts bancaires à hauteur de 100 000 euros par personne et par établissement. Petit conseil, donc : si vous avez davantage que cette somme dans une seule banque, mieux vaut mettre ses oeufs dans d'autres paniers. Le raisonnement a de quoi rassurer. Mais il fait abstraction d'une chose : la crise de l'euro met en évidence une crise des Etats, dont certains sont en faillite. Comment, donc, pourraient-ils alors se porter garants ? La fuite vers les placements or démontre bien que les particuliers ne sont plus tout à fait sereins. D'autant que, en même temps que les Etats, les banques de la zone euro, récemment dégradées en grappe, sont elles aussi suspectées. Si la crise est extrême, personne ne pourra plus rien garantir. Heureusement, on n'en est pas là, et le pire n'est pas toujours sûr. Mais quel Irlandais ou quel Islandais s'attendait que le ciel lui tombe sur la tête ?
Concernant l'assurance-vie, en cas de menace, l'autorité de tutelle peut actionner le fonds de garantie qui couvre les avoirs à hauteur de 70 000 euros par assuré et par compagnie, quel que soit le nombre de contrats souscrits.
Les contrats en euros posent un problème spécifique. A priori, ce sont les plus sûrs. Les assureurs garantissent en effet le capital investi. Problème : ces contrats regorgent d'obligations d'Etat qui, jusqu'à peu, étaient considérées comme des placements en béton. Mais maintenant ? Les assureurs auront-ils assez de surface pour faire face à une défaillance de pays comme l'Italie ou l'Espagne ? Tous se veulent apaisants, car, depuis le début de la crise, ils ont eu le temps de recomposer leur portefeuille."Espérons qu'ils disent vrai", confie un gestionnaire de fonds M. V.
6 "Il faut revenir au franc"
Demain, on ne rasera pas gratis. Faire croire que revenir au franc, c'est ouvrir les portes du paradis est illusoire. Certes, la France a toutes les peines du monde à tenir son rang dans l'euro à cause de son manque de compétitivité (déficit commercial prévu cette année : 75 milliards d'euros) et du mauvais état de ses finances publiques. Mais un passage au franc ne lui redonnerait pas instantanément la santé. L'opération ne s'apparente pas à une banale dévaluation. L'euro est une monnaie qui, quoique partagée, est étrangère à chacun de ses membres. La Banque de France, qui joue aujourd'hui le rôle de supplétif, devrait instantanément retrouver ses anciens attributs. Elle devrait en plus être en mesure de faire tourner ses rotatives pour imprimer des billets en francs. Hypothèse pas aussi incongrue que cela, car, selon le Wall Street Journal, la Banque d'Irlande serait en train de recenser les moyens dont elle pourrait disposer pour imprimer des livres...
Outre les difficultés pratiques, un passage au franc doit s'entourer du plus grand secret. Sauf à voir s'accélérer les fuites de capitaux, que l'on constate d'ailleurs aujourd'hui en Grèce. Le jour "J", tout doit être réglé comme du papier à musique. De manière préventive et transitoire, il serait avisé de rétablir un contrôle des changes. Même avec toutes les précautions, le franc nouveau serait dévalué (10 % ? 20 % ? 30 % ? plus ?). Sauf si, bousculé par la tourmente financière, l'euro lui-même avait décroché, ce qu'on ne peut exclure. Si ce n'est pas le cas, la dévaluation va mécaniquement gonfler la dette publique française, qui dépasserait 100 % du PIB, seuil à partir duquel on entre dans la zone infernale, celle dont on a du mal à sortir. Il y aurait bien un moyen de lever l'obstacle : prononcer un défaut. Sacré traumatisme, car la France n'a pas connu ça... depuis 1812. Et, donc, solution impraticable. Dans ce cas, le triple A de la France, déjà chancelant aujourd'hui, ne serait plus qu'un souvenir et les taux d'intérêt commenceraient à monter.
Pour conjurer ce risque, une seule solution : serrer les boulons. A court terme, en effet, la dévaluation renchérit mécaniquement les importations et ne dope les exportations que plus tard, ce qui, dans l'instant, accroît le déficit commercial. L'inflation risque aussi de se rallumer. Pour rétablir la situation, il faut freiner la dépense publique pour freiner la consommation. Ce qui promet une austérité plus sévère que celle à laquelle la France est condamnée aujourd'hui. Pas facile dans un pays qui compte déjà 9 % de chômeurs. En cas de retour au franc, tout se jouerait dans les premiers mois. Un retour à la normale prendrait du temps. Surtout si l'on travaille sur un scénario que les Roubini et autres Stiglitz n'excluent pas : une explosion de la zone euro. Alors, là, il faudra attacher les ceintures P. B.
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Patrick Bonazza, Mélanie Delattre, Marc Vignaud

114,7 milliards d'euros


C'est le montant des capitaux qu'une trentaine de banques européennes devront trouver d'ici au 30 juin 2012 pour consolider leurs bilans, selon l'Autorité bancaire européenne. Pays les plus concernés : Grèce (30 milliards), Espagne (26,2), Italie (15,4) et Allemagne (13,1).

L'ombre de Walter Eucken


" La protection de la monnaie constitue une condition primordiale pour le maintien de l'économie de marché et pour la liberté de la société et de l'Etat. " Angela Merkel, l'actuelle chancelière allemande, pourrait reprendre mot pour mot cette réflexion de son prestigieux prédécesseur, Konrad Adenauer. Réflexion qui s'inspire en droite ligne d'une école largement méconnue en France, apparue dans les années 50, sur les ruines de l'Allemagne nazie. L'ordolibéralisme, c'est le nom de ce courant de pensée, avait son grand maître, Walter Eucken (1891-1950), le fondateur de l'école de Fribourg, fils de Rudolph Eucken, Prix Nobel de littérature. Angela Merkel lui est restée fidèle. Dans un discours prononcé en février à Fribourg, justement, elle regrettait qu'" il n'y ait pas d'Eucken dans tous les pays ".
Au coeur de l'ordolibéralisme, qui donnera naissance à l'" économie sociale de marché " chère à Ludwig Erhard, il y a l'idée que l'Etat, associé aux partenaires sociaux, fait respecter sans faiblir un ensemble de règles économiques et sociales inspirées du libéralisme. Rien à voir avec le laisser-faire à la Frédéric Bastiat ou à la Adam Smith. Selon Walter Eucken, pour échapper à l'arbitraire public ou privé, l'économie doit être gouvernée par la loi. C'est cette loi qui, en interdisant toute interférence politique dans la gestion de la monnaie, a fait la réussite du Deustche Mark et le succès de la lutte contre l'inflation, ce mal absolu qui avait précipité l'Allemagne dans le chaos avant guerre. C'est la même loi qu'Angela Merkel essaie d'appliquer à l'Europe, comme si celle-ci était tout entière convertie à l'ordolibéralisme. D'où les malentendus. Ainsi, Merkel s'attache avec force à faire respecter les règles (comme l'indépendance de la BCE) ou à les renforcer (c'est le sens du nouveau traité et sa règle d'or). Et Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, est tout à fait dans la ligne quand il prétend que les eurobonds sont comme de l'" eau de mer incapable d'étancher la soif "

Les " nonistes " en politique


Marine Le Pen
Présidente du FN
" Le Royaume-Uni et l'ensemble des pays européens qui ont fait le choix de conserver leur monnaie nationale profitent aujourd'hui de ce choix judicieux, le choix de la raison. "
Les " nonistes " en politique,Les " nonistes " chez les intellectuels
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la République
" L'euro, c'est comme le Mediator.(...)Il était censé consacrer l'Union. La monnaie unique n'a fait qu'exacerber les différences, les nationalismes. "
Les " nonistes " en politique,Les " nonistes " chez les intellectuels
Jean-Pierre Chevènement
Président du Mouvement républicain et citoyen
" Le citoyen n'est pas forcément capable de mesurer l'erreur qui a été commise. Mais(...)il comprend que cette affaire(...)n'est pas très catholique. "
Les " nonistes " en politique,Les " nonistes " chez les intellectuels
Christine Boutin
Présidente du Parti chrétien-démocrate
" L'euro reste la monnaie forte pour les échanges internationaux et on crée (...) une monnaie nationale (...), l'eurofranc, [pour] (...) augmenter le pouvoir d'achat. "

Les " nonistes " chez les intellectuels


Jacques Sapir
Professeur à l'EHESS
" L'euro (...) est condamné. Les moyens évoqués pour stabiliser puis résorber les déséquilibres (...)sont aujourd'hui soit insuffisants, soit politiquement impossibles. "
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Emmanuel Todd
Démographe, historien
" Les classes dirigeantes européennes, complètement affolées, n'arrivent plus à gérer l'autodestruction de l'usine à gaz qu'elles ont construite et qu'elles appellent l'euro. "
Les " nonistes " en politique,Les " nonistes " chez les intellectuels
Jean-Jacques Rosa
Professeur à Sciences po
" Il y a une impossibilité de l'euro. On ne peut pas avoir la même monnaie (...) pour des économies qui évoluent de façon divergente et où les coûts ne sont pas semblables. "
Les " nonistes " en politique,Les " nonistes " chez les intellectuels
Alain Cotta
Professeur à HEC
" Cette monnaie est (...) condamnée (...).Pour la France, le bilan n'est pas mauvais, il est exécrable.(...)Nous allons vers des ajustements beaucoup plus impressionnants que ce à quoi on nous prépare. "