TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 2 janvier 2012

Le PS dénonce l'éditorial de Dassault

Le PS a dénoncé un éditorial de l'avionneur Serge Dassault, président du Figaro, qui, dans le journal aujourd'hui, "défend sur quatre colonnes à la une" du quotidien "la politique de Nicolas Sarkozy".

Faouzi Lamdaoui, secrétaire national à l'égalité, à la diversité et à la promotion sociale, estime que Serge Dassault qui "cumule les casquettes de député-maire UMP, de patron de presse et de marchand d'armes, défend sur quatre colonnes à la une du Figaro la politique de Nicolas Sarkozy".

Pour le PS, ce "nouvel épisode" après "les voyages répétés de Nicolas Sarkozy à bord du jet de Vincent Bolloré, autre milliardaire patron de presse, illustre la collusion malsaine des grands groupes de médias avec le pouvoir Sarkozy".

"Les amis milliardaires patrons de presse de Nicolas Sarkozy ont transformé leurs médias en nouvelles pravdas du pouvoir", juge M. Lamdaoui.

Serge Dassault adresse ses voeux aux lecteurs à la Une du Figaro et "à la France qui a choisi un président dynamique et courageux". "Nos encouragements et notre appui l'accompagnent pour réformer un pays dont les habitudes ont besoin d'être changées", écrit-il, soulignant que Nicolas Sarkozy "a déjà fait beaucoup en quelques mois".

CE N'EST QUE JUSTICE, LA POLITIQUE DE SARKOZY EST LA SEULE QUI SOIT RÉALISABLE.
LES SOCIALISTES MENTENT, RÊVENT, OU MENTENT ENCORE.

Fiction : de l'euro au mundo, chronique d'un (impossible ?) collapse

La sortie de l'euro de la Grèce entraîne la fin de l'expérience de la monnaie unique. Chaque pays revient aux parités de 1999. Mais le dollar ne résiste pas à l'onde de choc. Un nouvel étalon monétaire s'impose.

L'éclatement de la zone euro ? Personne n'y croit, tout le monde y pense. Tant les « anti » que les « pro » euro se demandent quel impact pourrait avoir un tel big bang aujourd'hui. Bien sûr, le collapse ne peut venir que du berceau de la démocratie.
Le défaut total de la Grèce, que tout le monde prédit depuis un an, aura donc bien lieu courant mars prochain, avec son corollaire, la sortie du pays de la zone euro. Ce n'est pas la fin du monde mais les conséquences seront, une fois de plus, aussi inattendues que précipitées.
En Grèce, le troc, déjà largement pratiqué, sera généralisé, la « nouvelle » drachme dévaluée de 70 % par rapport à l'euro, et la dette privée et publique, devenue insupportable, sera tout simplement annulée. De toute façon, le pays n'a plus accès aux marchés financiers, bénéficiera de l'aide du FMI, de la Banque mondiale et de la Berd pour faire tourner les infrastructures et l'État sera contraint de lancer un programme drastique de réductions des dépenses, avec suppression de l'armée et privatisation de l'Acropole.
Réaction en chaîne
L'épreuve sera terrible pour les jeunes, les retraités, les malades et les fonctionnaires. L'émigration massive et la solidarité devraient cependant amortir le choc social. Bien évidemment, la défaillance d'un État va provoquer la défaillance du pays le plus faible suivant.
C'est ce que les économistes appellent « la contagion ». Pressés par leurs opinions publiques, les pays du « Club Med » déclarent, chacun leur tour, leur incapacité à rembourser leur dette, le retour au protectionnisme et au contrôle des changes, et font appel à l'épargne forcée de leurs habitants. Dans le plus grand secret, durant le week-end pascal, la France et l'Allemagne décident de mettre un terme à l'expérience de la monnaie unique et préparent un retour aux monnaies nationales sur la base des parités de 1999.
À court terme, chacun y trouve son compte (sauf l'Allemagne) : les dévaluations compétitives dopent la croissance, l'inflation repart, les bilans bancaires s'améliorent. Certes, tous les États se préparent à de sévères cures d'austérité pour faire face à l'explosion du coût du service de la dette.
Mais chacun sait qu'une partie des dettes ne sera jamais remboursée. Les grands perdants sont les retraités et les rentiers, ceux-là mêmes qui avaient largement voté en faveur de la sortie de l'euro. Le « credit crunch » menace, les taux d'intérêt explosent. Cela tombe bien, il faut de toute façon changer nos modes de vie, consommer moins, apprendre la frugalité et suivre le nouvel indicateur PIB « bonheur ».
Problème, la contagion ne s'arrête pas aux frontières européennes. Déjà le dollar et la livre subissent les assauts des marchés. Le système financier international, vrillé par le jeu des contreparties et des produits dérivés, vacille. La volatilité des primes et des monnaies devient incontrôlable. Chacun tente de rapatrier ses capitaux.
La Chine et les États-Unis sont d'accord sur un point : il est grand temps de convoquer un nouveau Bretton Woods. Le discrédit sur le dollar, dernière devise de réserve, est tel que la fondation d'un nouvel étalon monétaire devient impérieuse. C'est chose faite durant l'été. Le nouvel étalon ne sera adossé à aucune monnaie. La parité avec l'or est partiellement réintroduite mais le coeur du dispositif repose sur une chambre de compensation internationale des dettes. Adieu l'euro, vive le mundo !

Suspense garanti…

Chez nos voisins, où le citoyen choisit ses dirigeants par le biais d’élections législatives, le nom du chef de gouvernement et la majorité sont annoncés quatre à six mois à l’avance sauf événement dramatique de dernière minute. Chez nous, avec cette exception française en Europe nommée présidentielle, la campagne sert à démentir les augures, déjouer les parieurs, défaire un favori, démolir un outsider, débusquer un inconnu. La fameuse rencontre entre le peuple et le candidat… À chaque édition, le scénario s’est révélé différent et en dehors de la première en 1965, au 2 janvier, l’affaire était loin d’être emballée pour le futur vainqueur.

Où en sont-ils cette année ? La personnalité du Président Sarkozy, sans doute davantage que son bilan, suscite du rejet chez beaucoup de Français. Mais celle de son principal adversaire, François Hollande ne soulève ni enthousiasme ni adhésion forte y compris dans son camp. François Bayrou reste étiqueté à droite pour la majorité des électeurs de gauche, ce qui, à ce jour, limite son potentiel. Marine Le Pen n’est pas perçue crédible sur les questions économiques. Or, la seule indication fiable à ce jour, c’est que la crise sera le mot, le thème, l’enjeu de la campagne. Tous les candidats doivent encore faire leurs preuves… à l’épreuve de cette situation et de la campagne. On a vraiment la chance de voter en France : le suspense est garanti.

La zone euro cherche à lever les ambiguïtés ayant présidé à sa création

Bruxelles Bureau européen - Voilà donc dix ans que l'euro a remplacé les devises nationales dans les porte-monnaie des citoyens européens. Cet anniversaire coïncide avec une crise sans précédent de l'Union monétaire. Une tempête qui n'a pas cessé de gonfler depuis le naufrage, en 2010, de la Grèce, admise dans la zone euro après avoir trafiqué ses comptes. Et qui s'est amplifiée avec le surendettement des Etats, fragilisés par la crise financière, mais aussi avec l'incapacité collective à endiguer l'onde de choc.

Gouvernance embryonnaire, manque de leadership, dissensions entre capitales, batailles institutionnelles... l'Union monétaire a perdu une bonne partie de sa crédibilité en étalant ses faiblesses. Au point que les plus pessimistes doutent des chances de survie de la monnaie unique.


Les dix-sept pays membres ont certes entrepris, cahin-caha, de rebâtir leur maison commune. Mais ce chantier revient souvent à lever les ambiguïtés qui ont présidé à la conception de l'euro, sous l'égide de François Mitterrand et d'Helmut Kohl.
Le renflouement des Etats en difficulté C'est l'un des principaux acquis de la crise. Désormais, il est possible de renflouer un Etat en détresse financière, alors que les traités interdisaient cette perspective. Cette rupture a d'ailleurs suscité, et suscite toujours de fortes tensions politiques dans les pays du nord de la zone euro, les plus vertueux (Allemagne, Pays-Bas, Finlande), sur fond de montée des forces eurosceptiques.
La Grèce, puis l'Irlande et finalement le Portugal ont ainsi pu être placés sous assistance financière, avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI), en échange de la mise en oeuvre de plans d'assainissement drastiques.
Cependant, la force de frappe des fonds de secours mis en place dans l'urgence risque de ne pas suffire pour stabiliser des pays comme l'Italie ou l'Espagne en cas de nécessité en 2012.
Or, les capitales se déchirent sur la meilleure façon de rehausser les "pare-feu". Et elles ne se sont toujours pas accordées sur la possibilité de procéder à une mutualisation des dettes.
Le renforcement de la discipline budgétaire Il s'est imposé comme une contrepartie aux efforts inédits de solidarité acceptés par les pays les plus solides. La chancelière allemande, Angela Merkel, a par exemple posé comme condition d'avoir les moyens de peser sur les choix budgétaires avant de voler au secours de la Grèce.
Dans la foulée du premier plan d'aide, en 2010, le Pacte de stabilité et de croissance a été durci. En décembre 2011, les dix-sept Etats de la zone euro - et neuf pays qui n'y sont pas encore - ont, surtout, mis sur les rails un nouveau traité censé muscler leur pacte budgétaire. Seul le Royaume-Uni a refusé de s'engager dans cette voie.
L'accent mis sur les politiques de rigueur risque néanmoins d'affaiblir encore un peu plus les économies les plus fragiles de la zone euro, au point d'amplifier les divergences économiques au sein de l'Union monétaire. Or, sans investissements ni créations d'emplois, rien ne sera réglé à terme.
Le rôle la Banque centrale européenne La BCE - son action est cruciale dans la gestion de la crise et la stabilisation du secteur bancaire - a fait preuve d'un certain pragmatisme pour pallier l'inertie des politiques, au risque, selon les plus orthodoxes, d'outrepasser son mandat.
Mais l'extension de la crise a aussi incité certains pays, dont la France, à accroître leurs pressions pour transformer la BCE en prêteur en dernier ressort des Etats, sur le modèle de la Fed, son homologue américaine.
L'Allemagne s'oppose à une telle approche, brandissant les traités qui interdisent de renflouer un Etat en faisant marcher la planche à billets. Le sujet est donc prudemment ignoré dans les discussions sur le futur traité à vingt-six.
La mise en place d'un gouvernement économique L'Allemagne, qui refusait depuis le lancement de l'Union monétaire de renforcer son volet politique dans le but de "protéger" la BCE, s'est finalement rangée au souhait exprimé de longue date par la France. Les avis divergent cependant sur le pilotage de ce gouvernement économique, et sur les modalités de son contrôle démocratique.
Nicolas Sarkozy veut placer l'ensemble sous l'autorité des sommets de la zone euro ; des pays, comme l'Italie, la Belgique, ou la Pologne, souhaitent renforcer le rôle des institutions bruxelloises.
Jean-Claude Trichet, l'ex-président de la BCE, avait proposé la création d'une fonction de ministre des finances européen, chargé de superviser les politiques budgétaires et économiques des Etats.
Toutes ces pistes nécessiteraient des transferts plus importants de souveraineté. Un choix politique ultrasensible, en particulier en France, au moment où les opinions publiques voient la construction européenne, et l'euro, d'un oeil critique.

Zap Gauche Anti sarko






UNE GAUCHE DÉNUÉE DE SOLUTIONS.
AVIDE DE POUVOIR, MAIS POUR EN FAIRE QUOI ?

L'EDITO DE MERDE DU JOUR EST ENCORE DANS "LE MONDE"

Les meilleurs vœux (pieux) du président

Grave, courageux et solide "dans la tempête" : telle est l'image de lui-même que Nicolas Sarkozy entend donner aux Français. Engagée depuis des mois, cette bataille de la crédibilité présidentielle a franchi un nouveau palier le 31 décembre 2011, avec la présentation de ses vœux aux Français.

Rien n'a été négligé pour dramatiser la situation : économie mondiale "au bord de l'effondrement" depuis trois ans, "crise inouïe, la plus grave sans doute depuis la seconde guerre mondiale", "circonstances exceptionnelles", "destin de la France" qui "peut une fois encore basculer"... Difficile de faire plus churchillien et gaullien à la fois ! Pour mieux convaincre les Français de reconduire ce président qui fait face, plutôt que de confier le sort du pays à des candidats dont aucun ne serait, à ses yeux, à la hauteur des défis du temps présent.

Tout cela aurait une certaine allure si ne flottait, sur ce discours, un insistant parfum de rodomontade. Ainsi du rôle des marchés financiers et des agences de notation.

Depuis deux ans, le président de la République ne cesse de marteler la nécessité de diminuer nos dépenses publiques et de réduire notre dette pour garder la confiance de ceux - les marchés en premier lieu - qui prêtent à la France l'argent dont elle a besoin pour boucler ses budgets. Récemment encore, dans ces colonnes, il récusait tout "laxisme". Depuis deux ans, il justifie des réformes aussi emblématiques que celle des retraites par cette ardente obligation. Depuis deux ans, il fait de la note AAA de la France un "trésor national" à préserver à tout prix.

Et le voilà qui, d'une phrase, paraphrasant de Gaulle ("La politique de la France ne se fait pas à la corbeille"), assure que "ce ne sont ni les marchés ni les agences qui feront la politique de la France". Qui peut le croire, quand tout démontre le contraire ?

De même pour le chômage, qui doit, a assuré Nicolas Sarkozy, faire "l'objet de toute notre attention" et sur lequel "nous devons changer notre regard", afin que la formation des chômeurs "devienne la priorité absolue, afin que chacun puisse se reconstruire un avenir". Très bien, et il y a urgence. Mais que n'a-t-il engagé cet effort voilà trois ans, quand la crise a commencé ? Les Français peuvent se poser la question.

Quant aux "dérèglements de la finance" et aux "dégâts qu'elle a provoqués", on passe véritablement des voeux de bonne année au voeu pieux : "La taxe sur les transactions financières doit être mise en oeuvre." Mais par quel miracle ? L'instauration de cette taxe était l'un des objectifs de la présidence du G8 et du G20 que M. Sarkozy a assurée en 2011. Il n'a pas été atteint. On voit mal comment il le serait, cette année, alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne y restent farouchement opposés.

Le chef de l'Etat ne cesse d'affirmer sa volonté de dire la vérité aux Français. Pour convaincre, il conviendrait qu'il y conforme ses actes. De même, avant de donner aux autres des leçons de sérieux, il serait avisé de ne pas les oublier pour lui-même.

La crise est aussi une crise éthique

L'euro est en crise, dit-on. Non, c'est nous-mêmes qui sommes en crise. Pourquoi ? Parce que les réalités nous apprennent que nous n'avons pas été loyaux, réguliers avec nos propres décisions, Nous avions choisi I'euro voici dix ans, mais en assortissant ce choix d'un certain nombre de contraintes dont la plupart des États de la zone euro se sont affranchis. Nous avons contracté des dettes à rembourser demain pour obtenir des satisfactions que nous ne pouvions nous payer aujourd'hui. Pourtant, aujourd'hui, il nous faut faire face à nos obliga- tions. Ce sera difficile. C'est cela la crise qui met en cause l'Europe, sa solidarité, son avenir, ce projet exceptionnel et unique dans I'Histoire, à savoir une vaste union de peuples effectuée, non pas sous la contrainte, mais dans la libre adhésion.
L'année qui s'ouvre en fait trembler plus d'un, qu'il soit banquier, responsable politique ou simple citoyen ; qu'il soit riche parce qu'il craint de perdre, qu'il soit pauvre parce qu'il redoute de devenir plus pauvre encore. Et le pessimisme, si I'on on croit les sondages, étreint les Français plus encore que les autres Européens.

Pourtant, heureusement, tout n'est pas perdu, loin de là. Notre pays est plein de ressources, à commencer par sa démographie, exemplaire en Europe, avec 150 000 personnes de plus chaque année (en Allemagne, 700 000 personnes de moins par an), 600 000 entrepreneurs ont créé leur activité en 2011 (1). Bien sûr, nous avons de graves faiblesses dans le domaine économique, mais nous savons que l'économique n'est pas la seule mesure de I'homme. ll nous faut réfléchir et inventer notre avenir. "Alors que le communisme s'est écroulé, notait Vaclav Havel qui vient de nous quitter, les Occidentaux qui l'ont combattu pendant des décennies donnent I'impression de ne pas savoir quoi faire de leur victoire ! "
Revigorer la volonté
C'est cela qu'il faut éclairer : il faut nous demander ce que nous voulons ou non construire oubien, comme le soulignait encore Vaclav Havel, si nous voulons continuer " la poursuite effrénée de la croissance de la croissance ? ".
Nous devrions écouter cettevoix dont Lech Walesa dit qu'elle "manquera à I'Union européenne maintenant alors qu'elle traverse une crise sérieuse .Cette voix qui nous dit que " le souci de l'âme " de chaque individu devient inséparable du "souci de l'âme" de la Cité. Cette voix qui nous appelle à développer profondément " le sentiment de responsabilité personnelle pour le monde ". En effet, "la crise qui menacele vieux continent est une crise éthique", a déclaré le Pape Benoît XVl, lors de ses vceux de Noël. ll ajoutait : " Même si des valeurs comme la solidarité, l'engagement pour les autres, la responsabilité envers les pauvres et ceux qui souffrent sont en général indiscutées, il manque souvent la force stimulante capable d'inciter les personnes individuelles et les grands groupes sociaux à des renoncements et à des sacrifices. La connaissance et la volonté ne vont pas nécessairement de pair. La volonté qui défend l'intérêt personnel obscurcit la connaissance et la connaissance affaiblie n'est plus en mesure de revigorer la volonté."
Tout cela sïgnifie, qu'il nous faut nous dépasser dans un grand effort vers l'avant, vers l'avenir pour aller au-delà de nos petitesses, de notre nombrilisme et travailler en pleine solidarité avec les autres Européens pour maintenir et développer dans ce monde surarmé et en plein changêment ces valeurs inestimables et si fragiles: la démocratie et la paix,Il faut pour y parvenir revigorer notre volonté. C'est le voeu que nous pouvons formuler pour cette année 2012.


(1) Entretien avec M. Jean-Hervé Lorenzi, Ouest-France, jeudi 29 décembre 2011

Les risques d'une année politique

Meilleurs voeux à tous les lecteurs du Courrier picard. Santé, bonheur, et plaisir de lire des nouvelles de Picardie, le tout à partager avec vos familles, vos proches et tous ceux qui vous entourent. Telle est une des missions du journal : favoriser, voire animer le lien social sur son territoire. Certains ricanent déjà. Ceux que quelques articles agacent. Ceux qui nous traitent de gauchistes comme ceux qui nous disent à la solde du grand capital, surtout depuis que nous avons quitté les vertueux habits de la société coopérative de production ouvrière (Scop). Les uns et les autres lisent entre les lignes, interprètent et veulent absolument voir « leur » diable dans nos publications. Il en est ainsi surtout des sujets politiques. Un exemple : interrogez les inscrits de décembre sur les listes électorales sur le sens de leur démarche. Ils disent presque tous leur souhait de faire barrage à Nicolas Sarkozy. Est-ce une prise de position que de le relater ? C'en aurait été une de le camoufler ! En 2012, présidentielle et législatives en vue : tout ce que nous écrirons - ou pas - pourra être retenu contre nous ! C'est pourquoi on annonce la couleur : nous ne roulerons pour personne. Ni contre. Toutes les idées ont leur place dans nos colonnes, mais nous restons méfiants et vigilants face aux extrémismes de tous bords. Quel que soit le prochain président de la République, nous ne serons ni heureux, ni malheureux. Notre rédaction est à l'image des Picards : pluraliste. C'est l'honnêteté qui doit guider nos plumes et on essaiera de les tremper dans l'encre de la sincérité. C'était le cas dès le début de ce "Bonne année, chers Picards."

Hollande, toujours favori des sondages

Selon l’Ifop, Marine Le Pen est la candidate incontestée des ouvriers, François Hollande, celui des jeunes, et Nicolas Sarkozy, celui des retraités. 

La précampagne a livré ses premières tendances. À seize semaines du premier tour, l’Ifop a établi un bilan à partir des études réalisées entre mai et décembre 2011. Huit mois marqués par les surprises, depuis l’empêchement de DSK jusqu’au come-back de François Bayrou, la candidature de Dominique de Villepin, en passant par le forfait de Jean-Louis Borloo.

Marine Le Pen prête à profiter du moindre faux pas

Premier constat à la lecture de l’évolution des intentions de vote au premier tour : trois candidats se sont très nettement détachés, avec une bipolarisation Hollande-Sarkozy et un trouble-fête, Marine Le Pen. En tête, François Hollande, grand favori des sondages, a su faire oublier DSK. Après un pic à 35 % au lendemain de sa victoire à la primaire PS, le député de Corrèze reste haut avec 27,5 % d’intentions de vote. Vient ensuite Nicolas Sarkozy, seul candidat non encore déclaré, qui, menacé par Marine Le Pen en début de séquence, a connu six mois de remontée, avant de rechuter à 24 % au mois de décembre. Il a en tout cas éloigné le danger d’une élimination au premier tour. Pour le moment. Car Marine Le Pen, toujours très haut, se stabilise à 20%, prête à profiter du moindre trou d’air de ses deux principaux adversaires.
Parmi les autres candidats testés, seul François Bayrou, qui achève l’année sur une grande remontée, après sa déclaration de candidature (plus 4 points en un mois), avec 11 % d’intentions de vote, semble être en mesure de perturber un tant soit peu le trio de tête. Jean-Luc Mélenchon termine la période à peu près comme il l’avait commencée, à 6,5%, quand Eva Joly stagne à 5%. Depuis l’annonce de sa candidature, Dominique de Villepin retrouve son niveau du mois de mai, au moment de la présentation de son projet, soit 3,5 %.
Des candidats, mais pour quels électeurs ? L’Ifop a ventilé les intentions de vote au premier tour d’après les études réalisées entre le 14 novembre et le 15 décembre. Le candidat des jeunes? Sans conteste Hollande, 38% des 18- 24 ans déclarent souhaiter voter pour lui. Celui des personnes âgées? Sarkozy, elles sont 38% en sa faveur, même si Hollande obtient de bons résultats (29%) sur ce segment. Quant à Le Pen, elle séduit les 35-49 ans (27%), alors que c’est sur cette catégorie, "à la fois en âge de travailler et d’avoir des enfants au foyer", rappelle l’Ifop, que Hollande et Bayrou font leurs plus mauvais scores.
Autre enseignement de ce sondage, Le Pen s’est affirmée comme la candidate des ouvriers, avec un écrasant 35% d’intentions de vote, quand ni les candidats de gauche ni ceux de droite ou du centre ne les séduisent. Autre fait notable, les salariés du privé votent désormais Hollande (26%) et Le Pen (25%), quand ils ne sont que 21% à choisir Sarkozy. La nette faillite du "travailler plus pour gagner plus". En 2007, rappelle l’Ifop, le candidat de l’UMP était pourtant largement en tête dans cette catégorie, avec 32% et sept points d’avance sur Ségolène Royal. Aujourd’hui, il n’est plus majoritaire que chez les travailleurs indépendants et les retraités.
HOLLANDE CANDIDAT DES JEUNES, NORMAL ILS N'ONT PAS GALÉRÉ DE 1981 JUSQU'À NOS JOURS, NOUS PAYONS ENCORE LE SOCIALISME MITTÉRRANDIEN; MAIS ÇA, ILS NE LE SAVENT PAS, LEURS PROFS D'ÉCONOMIE SONT SOCIALISTES, DONC.....

Le retour du refoulé industriel

Dix ans plus tard, la production est partie là où on accepte de fabriquer encore. Et le cours de Bourse s'est effondré.

Défaites le joli noeud, déchirez le papier, faites tourner le cadeau entre vos mains, souriez bêtement, remerciez gentiment, et regardez subrepticement l'origine de l'objet. Vous verrez que cette année encore le père Noël est allé se servir en Chine. Le père Noël n'est pas cocardier.

Il est même carrément antinational.

Il s'est fourni au moins disant, n'écoutant pas les objurgations de Nicolas Sarkozy, de François Hollande, de François Bayrou, d'Arnaud Montebourg, de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen, d'Eva Joly. La classe politique exhorte en choeur le peuple français à acheter et à produire en bleu, blanc, rouge. Le salut est hexagonal désormais.

On a vu ces dernières semaines nos leaders en campagne traverser avec des allures martiales les ateliers et les chantiers, casque sur la tête, lunettes de protection sur le nez. Il s'agissait de montrer au pays qu'en France demeurent quelques usines. La photo idéale montrait le candidat serrant la main d'un ouvrier, comme on salue le dernier des Mohicans.

Ce retour du refoulé industriel est un remords et une tromperie.

Nos gouvernants ne sont ni idiots ni sous-informés. Ils ont entendu assez de conseillers, rencontré suffisamment de patrons, pour savoir que la France perd ses usines depuis vingt ans comme on perd son sang. Nos déficits commerciaux abyssaux le prouvent. Nos entreprises ne sont plus assez compétitives.

Pour pallier cette déshérence industrielle, il suffisait d'écouter les bons spécialistes et les bons praticiens demander qu'on restaure les marges des entreprises, qu'on finance et encourage la recherche et l'innovation, qu'on renforce les passerelles entre universités et monde du travail, qu'on développe l'apprentissage, qu'on crée les conditions pour le développement des PME, qu'on favorise leurs exportations. Il fallait se résigner à un travail ingrat, pas toujours populaire, qui n'a rien de spectaculaire, qui ne rapporte pas de voix, et qui exige durée et effort. Quelle horreur !

On a préféré prendre pour un génie ce patron d'un groupe du CAC 40 prônant une stratégie d'entreprise sans usines. Dix ans plus tard, la production est partie là où on accepte de fabriquer encore. Et le cours de Bourse du mastodonte industriel s'est effondré.

La tromperie consiste à faire croire aux Français que pour retrouver un lustre industriel et une meilleure santé économique, il suffit de dresser des herses aux postes frontières. Alors que la France appartient à une Union européenne qui possède ses propres frontières à l'intérieur desquelles se fait la majorité de nos échanges commerciaux, alors que le monde est entré dans une ère de partage du travail où les places ne sont pas données mais acquises de haute lutte.

Mais il faut bien se faire élire.