TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 3 juin 2012

La nouvelle haine


Le 31 mai, un grand quotidien national de gauche dénonce dans un éditorial révélateur du climat d’une époque « une tare nationale : le mâle blanc passé sous la toise des grandes écoles. » Le choix des mots, « tare », « mâle » pour éviter celui d’homme, est révélateur d’une haine refoulée qui débouche sur une sorte d’appel implicite au meurtre. Quand des « intellectuels » appellent ainsi au lynchage, ils ne conçoivent pas, aveuglés par leur bonne conscience, que la violence de leur propos, se répercutant d’écho et écho et finissant par se banaliser, peut un jour se traduire en actes. En 1929, Alexandre Millerand accusait les gouvernements français de pacifisme et « d’aller vers la guerre habillés du manteau de la paix. »  Aujourd’hui, me semble-t-il, le pays va vers la  haine habillé du manteau de la bonté.

Valérie Trierweiler serait confirmée à "Paris Match"

La journaliste et compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, aurait confirmé son contrat avec l'hebdomadaire Paris Match, selon les information de L'Express.
"La Première dame et (toujours) journaliste à Paris Match, Valérie Trierweiler vient de confirmer son contrat avec ce magazine", affirme Renaud Revel, rédacteur en chef et en charge de la rubrique médias à L'Express, sur son blog.
Il précise que la confirmation du contrat avec la compagne du président François Hollande a été convenue la semaine dernière par Olivier Royan, le directeur de l'hebdomadaire qui emploie Valérie Trierweiler depuis 1989, lors d'une rencontre au siège du magazine.
Cependant la journaliste n'écrira plus sur la politique. Elle "publiera, à raison de deux fois par mois, un reportage culturel sous une rubrique à son nom, intitulée 'Mes coups de coeur'", affirme le rédacteur en chef de L'Express.
UN PROBLÈME AVEC LA PRÉSENCE DE SON EX-MARI ?
Dans l'une des nombreuses interviews accordées sur son nouveau rôle de compagne du chef de l'Etat, Valérie Trierweiler avait affirmé récemment au Times qu'elle ne serait "pas une potiche" et qu'elle entendait poursuivre ses activités de journaliste.
Cependant, toujours selon Renaud Revel, il reste "un problème que commencent à soulever certains journalistes de la rédaction de Paris Match, la présence parmi les salariés du journal de l'ex-époux même de Valérie Trierweiler, Denis Trierweiler". "Secrétaire de rédaction à Match, ce dernier ne risque t-il pas de se retrouver dans une situation délicate et ambiguë vis à vis de ses confrères, quand l'hebdomadaire, propriété du groupe Lagardère, traitera de l'actualité du couple Hollande-Trierweiler, s'interroge-t-on au sein du magazine ?", croit savoir Renaud Revel.

ILS SE PERMETTENT TOUT CES SALAUDS DE SOCIALOS

Législatives : débat télévisé musclé entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen (VIDÉO)

Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se sont livrés ce samedi à un débat «Front contre Front» haut en couleurs dans la campagne pour la 11e circonscription du Pas-de-Calais, sur France 3 Nord - Pas-de-Calais, où les autres principaux candidats ont tenté de se faire entendre.
Principale passe d’armes entre M. Mélenchon et Mme Le Pen, l’affaire du «faux tract» diffusé par le FN comportant une photo du candidat Front de Gauche et l’une de ses phrases prononcées lors d’un discours à Marseille, le 14 avril : «Il n’y a pas d’avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb».
Sur le plateau, Marine Le Pen est revenue sur cet épisode qui a tendu le climat de la campagne et a accusé M. Mélenchon d’être un «immigrationniste fou», l’enjoignant à «assumer» cette «phrase qui a été prononcée».
Equipe «stupide» de «gorilles»
Jean-Luc Mélenchon a raillé l’équipe «stupide» de «gorilles» qui se sont «faits serrer» en diffusant ce «petit tract», qui a abouti à un dépôt de plainte du Front de Gauche, et à la revendication par Marine Le Pen de cette initiative.
La présidente du FN s’en est également prise au PS et à son candidat Philippe Kemel, accusant les socialistes de ne pas s’être «désolidarisés» d’«élus voyous». Elle visait le député sortant de la circonscription voisine de Liévin Jean-Pierre Kucheida, soupçonné de malversations.
Le débat, qui a duré un peu moins d’une heure, ne s’est toutefois pas résumé à un simple face à face entre les deux têtes d’affiche de cette élection scrutée à la loupe.
Les autres candidats contre-attaquent
Face à eux, le candidat PS, ainsi que la candidate écologiste Marine Tondelier et le candidat Modem Jean Urbaniak ont tenté de contrer cet affrontement à deux têtes et n’ont pas non plus été avares de piques et de bons mots pour recentrer ce scrutin sur les enjeux de la circonscription.
«Le bassin minier, il est fatigué, il est fâché et il devient furieux. Même les scénaristes de Dallas ils s’y retrouveraient plus dans cette campagne», a ironisé la jeune candidate EELV.
«Le combat Front contre Front, je ne suis pas sûre que ce soit ça qui sortira la circonscription de sa situation», a-t-elle estimé, évoquant «les rumeurs incessantes de corruption et le cirque médiatique».
Récusant ce terme, Jean-Luc Mélenchon en a renvoyé la responsabilité aux nombreux journalistes qui le suivent sur les marchés : «Moi j’ai rien demandé, s’ils veulent tous s’en aller, je ne les regrette pas».
«Discuter sur les sujets de fond»
Le candidat PS, déçu de ne pas «discuter sur les sujets de fond» a mis en avant son ancrage local tout en se posant comme le «soutien sans faille» à la politique de Jean-Marc Ayrault et François Hollande.
Il a accusé Mme Le Pen et M. Mélenchon de «vouloir rejouer l’énième tour» de la présidentielle et de «voler» l’élection législative aux habitants de la circonscription.

«Le carré de l’hypothénuse parlementaire est égale à la somme de l’imbécilité construite sur ces deux bords extrêmes, voilà où nous en sommes», s’est exprimé pour sa part le candidat MoDem soutenu par l’UMP Jean Urbaniak.
«Je serai toujours présent le 17 juin, lorsque les trains seront repartis pour Paris, que les caméras auront quitté Hénin-Beaumont», a-t-il conclu.
Tous deux candidats à l’élection présidentielle, Mme Le Pen et M. Mélenchon avaient déjà participé à un face à face télévisé, lors duquel Marine Le Pen avait refusé de débattre, exigeant notamment de son contradicteur qu’il «présente des excuses aux millions de Français» qui votent pour elle et qu’il avait «insultés», disait-elle, en sa personne.

VENDU !
PORTE PAROLE MÉDIATIQUE 
DU POUVOIR EN PLACE.

"Peu probable que Sarkozy se présente en 2017"

Nicolas Sarkozy est revenu samedi en France, après deux semaines de repos au Maroc. Un retour à Paris qui implique un autre, en politique? Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, réfute cette hypothèse.
Quel peut-être le rôle d’un ancien chef de l’État français?
Dans la Ve République, il y a eu deux scénarios pour les anciens présidents, une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions. Soit ils optent pour ce que j’appelle une retraite surplombante. Cela a été le cas de Charles de Gaulle, plus récemment de Jacques Chirac, et de façon brève, en raison de sa maladie, de François Mitterrand. Ces ex-chefs d’État sont tous sortis de la carrière politique, se sont éloignés de la gestion quotidienne de la France. Le second modèle, c’est celui de Valéry Giscard d’Estaing. Après un bref délai de retrait, ce qu’il a appelé son "veuvage", il est revenu à la vie politique locale. Il n’est en revanche jamais parvenu à redevenir un acteur politique pouvant à nouveau prétendre au premier rôle.
Dans quel scénario NicolasSarkozy peut-il s’inscrire?
Le premier n’est pas le plus probable, compte tenu de son âge et de son tempérament. Je ne le vois pas non plus revenir à la vie politique locale et se présenter devant les électeurs dans les Hauts-de-Seine! Je pense qu’il peut explorer une autre voie, inédite en France, sur le modèle anglo-saxon. Comme Blair, Clinton et Schröder,sortis de la vie politique mais qui ne se privent pas d’en dire un mot tout en faisant des affaires sur le terrain professionnel. Il ne s’agit pas d’une retraite, ni non plus d’un retour au charbon national, mais d’un entre-deux. Ils deviennent de grands témoins, ont une carrière politique à dimension internationale. La volonté de Sarkozy de siéger au Conseil constitutionnelest un signe de son souci de ne pas se retirer complètement du jeu politique et d’occuper des lieux à forte dimension symbolique.
Mais comment pourrait se traduire concrètement la présence de Sarkozy surla scène internationale?
Il pourrait notamment mettre en avant son expérience et sa pratique active du leadership international pour dire son mot sur la crise syrienne et ses effets sur les équilibres au Proche-Orient, la lutte contre le terrorisme international, le sujet afghan ou encore les défis de la crise grecque et les évolutions à venir de la gouvernance européenne.
Vous excluez totalement une nouvelle candidature en 2017?
Certains y pensent pour lui. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais cela n’est pas le scénario le plus probable. Son héritage n’est pas laissé vacant. Des hommes politiques de premier plan comme Fillon, Copé ou Juppé peuvent y prétendre. Il y a là toute une relève qui est déjà à l’action. Ce n’est que dans le cas où cela tournerait au drame que Sarkozy pourrait trouver la fenêtre pour un retour. Souvenez-vous de Jospin! Il a souhaité revenir mais n’a jamais trouvé le créneau.
Que penser alors de l’associationdes Amis de Nicolas Sarkozy, quis’est constituée cette semaine?
Au-delà de Nicolas Sarkozy, c’est surtout un moyen de se positionner dans le cadre de l’organisation de l’UMP à venir. Est-ce une association qui appellera au retour ? Cela reste à voir.
L’intérêt pour Sarkozy va-t-il décliner?
L’homme suscite toujours beaucoup de curiosité et de passion médiatique. Mais il n’est plus au pouvoir. Les grandes échéances post-présidentielles de la droite se font sans lui… Il faut aussi remarquer que la figure de Nicolas Sarkozy hante nombre de discoursdu nouveau pouvoir. Cela participe au maintien de sa présence au premier rang. Il a été un adversaire extrêmement vivant, très polarisant, que la gauche a pu utiliser. Est-ce que cela peut durer longtemps? À mon avis, non.

Mamans 


Le point commun qui nous relie tous, quels que soient notre origine, notre sexe, notre religion, la couleur de notre peau, la taille de notre compte en banque, c’est que nous sommes tous sortis du ventre d’une mère.
Au-delà de l’expression de l’amour filial, ce dimanche un peu particulier vient nous rappeler que les femmes, qu’elles aient déjà gagné, ou non, le doux nom de maman, doivent encore se battre farouchement pour gagner leur place dans la société.
La capacité de donner la vie cause bien du tort à celles qui en sont les dépositaires. Dans le monde, la femme est trop souvent réduite à sa simple fonction de matrice et de domestique. Elle n’a pas toujours le droit de choisir la personne avec qui elle partagera le reste de sa vie. Pas le droit au respect, ni à la liberté de circuler, et encore moins à celle d’expression. Parfois même, le droit de vivre, quand des traditions ancestrales privilégient les bébés mâles.
En France, en 2012, la femme, la mère, subissent discriminations à l’embauche et inégalités salariales. Elles sont plus sujettes au chômage et à la précarité que leurs homologues masculins. Dans notre pays, la parité n’est pas encore un réflexe naturel, tant au niveau politique – même si certains partis font de gros efforts en ce sens – qu’au niveau de l’encadrement des entreprises. Les préjugés sont tenaces !
Beaucoup de mamans doivent pourtant mener de front une double mission, professionnelle et domestique, que bien des hommes seraient incapables d’assurer.
Aussi, et au gré des qualificatifs que les méandres de la vie peuvent leur accoler, qu’elles soient (souvent) « courage » ou « indignes », « filles » ou « belles », nous souhaitons, aujourd’hui comme pour le reste de l’année, une excellente fête à toutes les mères.
Je n'ai plus la mienne, mais j'y pense sacrément

La phrase de Marine Le Pen qui fait polémique

Dans un reportage jeudi soir sur France 2, on peut voir Marine Le Pen, la présidente du Front national, lancer à un conducteur d'origine maghrébine et supporter de Jean-Luc Mélenchon : "Vous l'avez gagnée au Loto, la voiture?". Le PCF s'insurge et dénonce "des propos racistes".

En quelques mots, Marine Le Pen a provoqué la polémique. Un reportage diffusé sur France 2 jeudi soir montre la présidente du Front national déambuler dans les rues de Hénin Beaumont, où elle affronte Jean-luc Mélenchon aux élections législatives. Certains passants l'encouragent alors en lançant des "Marine".
Au volant d'une décapotable, un jeune conducteur d'origine maghrébine passe à quelques mètres en criant "Mélenchon!". "Merci, c'est très gentil... Vous confirmez ce que je dis en permanence...", lui répond la candidate FN. Le conducteur ajoute : "C'est sincère, Madame!". Réponse de Marine Le Pen : "Vous l'avez gagnée, la voiture, au Loto ou vous l'avez gagnée avec votre travail?"
Plus tard, face à la caméra, elle ajoute: "A chaque fois que des types crient 'Vive Mélenchon', ce sont des Français d'origine maghrébine! A chaque fois!".


Marine Le Pen : "Vous l'avez gagnée au loto la... par Spi0n
Dans un communiqué publié vendredi, le PCF a dénoncé "des propos racistes". "Laisser sous-entendre qu'on ne peut pas gagner sa vie honnêtement par son travail du fait de sa couleur de peau est intolérable", écrit ainsi le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles. Et d'ajouter : "Après l'affaire du faux tract de Mélenchon, voici un nouveau délit commis par la candidate d'extrême droite. Marine Le Pen revendique un siège de députée. Au final, c'est sur le banc d'un tribunal qu'elle finira par siéger."
LES SOCIALOS ET LES COCOS VEULENT DE CE TYPE D'IMMIGRATION, À DES FINS PUREMENT ÉLECTORALISTES !

L’euro est une aventure qui risque de s’achever tragiquement

Quand l’euro a commencé à être mis en circulation sous sa forme fiduciaire, en janvier 2002, nous étions de ceux qui étaient très sceptiques sur ses chances de survie.
Nous n’étions pas seuls : de nombreux économistes partageaient ce diagnostic. Pourquoi ? Parce que la zone euro regroupait des pays qui avaient des cultures différentes, des systèmes politiques différents, des systèmes sociaux divergents et des structures économiques très distinctes les uns des autres. Ce qui séparait les pays de la zone euro les uns des autres ne nous semblait pas susceptible d’être comblé. Les écarts nous paraissaient à même de se creuser. La seule possibilité éventuelle d’éviter que les écarts se creusent aurait été un renforcement du fédéralisme européen, et la mise en place d’une forme d’union politique qui n’était pas à l’ordre du jour, et que les peuples européens refusaient.
Ce qui devait se produire s’est produit. Certains pays de la zone euro ont fait des gains de productivité considérables, d’autres pas. Certains pays de la zone euro ont restructuré leurs systèmes sociaux et leur appareil administratif de façon à rendre le travail moins coûteux et le poids de l’Etat moins lourd, d’autres ont stagné sur ces plans ou sont allés carrément dans le direction inverse. Certains pays disposaient d’atouts industriels et entrepreneuriaux importants et les ont fait fructifier, d’autres pays, qui ne disposaient pas des mêmes atouts ont décroché, lentement d’abord, puis de plus en plus vite.
Quand des disparités de ce genre prennent place entre divers pays, la variable d’ajustement est en général le taux de la monnaie, qui se réévalue quand un pays est très dynamique, et se dévalue quand le pays est moins dynamique. L’euro impliquant par définition un taux fixe, puisqu’il est la monnaie unique de la zone euro, d’autres variables d’ajustement ont joué : les déficits budgétaires et commerciaux, l’endettement, puis le chômage et l’essoufflement de la croissance dans les pays prenant du retard.
Nous sommes arrivés au moment où plusieurs de ces pays en retard sont confrontés à des difficultés de paiement, en raison d’un endettement trop important, d’erreurs d’investissement massives, de déficits suscitant l’inquiétude des marchés financiers. Les pays concernés ont reçu des aides d’urgence et se sont vus demander d’opérer des réformes drastiques. Celles-ci ont été définis comme des « plans de rigueur ». La rigueur en question équivaut à exiger d’eux qu’ils retrouvent des budgets en équilibre, ce qui passe par des hausses d’impôts et de taxes et par une diminution des dépenses publiques. Elle entraîne un chômage plus élevé encore, une croissance nulle ou négative. A terme, la dévaluation qui n’a pu s’opérer par la dévaluation de la monnaie est censé s’opérer par la baisse du pouvoir d’achat et des salaires. Des spirales déflationnistes se trouvent enclenchées qui ont conduit l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie au bord du gouffre.
Malgré la « rigueur » extrême, la Grèce ne semble pas près de se relever et paraît plutôt s’approcher de la banqueroute. L’Espagne paraît suivre le même chemin. On saura le 17 juin si la Grèce prend le chemin d’un sortie de la zone euro : cette sortie paraît difficilement évitable. Si la Grèce sort de la zone euro, d’autres pays pourraient suivre. Un effet domino pourrait se trouver enclenché, et la France elle-même pourrait être touchée.
Faut-il en déduire que l’euro va s’effondrer ?
La zone euro telle qu’elle fonctionne aujourd’hui n’est pas viable. Les plans de rigueur requis pour tenter de la rendre viable à nouveau impliqueraient des années de chômage élevé et de croissance nulle ou négative dans tous les pays du sud de l’Europe. Et, au vu des disparités qui se sont creusées, on peut même se demander si les plans de rigueur pourraient finir par la rendre effectivement viable.
Peut-on penser que les mesures de « croissance » proposées par le nouveau gouvernement français sont susceptibles de constituer un remède et pourraient être adoptées ? La réponse est non dans les deux cas. Mutualiser les dettes par le biais d’ « eurobonds » équivaudrait à demander à l’Allemagne de payer l’endettement supplémentaire de pays déjà surendettés. Demander à la Banque Centrale Européenne de monétiser directement la dette des pays les plus endettés, et de prendre des mesures inflationnistes, sera refusé par les pays les mieux gérés, qui n’entendent pas payer par l’inflation généralisée les sinistres subis par les pays moins bien gérés et moins productifs.
Des mesures telles celles suggérées par l’Allemagne et la Banque Centrale Européenne, en l’occurrence davantage de flexibilité, et, de fait, davantage de rigueur encore, sont-elles susceptibles d’être acceptées par les pays moins bien gérés et moins productifs ? On peut en douter. Tout comme on peut douter que ces mesures seraient suffisantes.
Dès lors ? Deux issues sont possibles.
Soit une union politique est imposée quasiment de force aux pays de la zone euro, et les pays mieux gérés et plus productifs acceptent quand même de se sacrifier, de payer et de changer le statut de la Banque Centrale Européenne aux fins qu’elle puisse faire de l’inflation. Et la zone euro survivra encore quelques années, rongée de l’intérieur par ses dysfonctionnements.
Soit la zone euro éclatera. Plusieurs pays retrouveront leur monnaie et devront la dévaluer. Ce qui aura des répercussions sur toute l’économie de la planète et produira l’effet domino tant redouté. Un euro pourra subsister qui sera la monnaie commune des pays les mieux gérés et les plus productifs, avec l’Allemagne comme puissance dominante. La France aura beaucoup de mal à se maintenir dans la nouvelle zone euro, et, pour y parvenir, devrait de toute urgence prendre des orientations très différentes de celles énoncées par le nouveau gouvernement français. L’effet domino pourrait-il faire qu’un banqueroute de la Grèce, puis de l’Espagne conduise à une banqueroute de la France ? Ce n’est pas impossible. Cela aurait alors des conséquences sur l’épargne, sur les pensions, sur les salaires, sur les entreprises en France.
Des mouvements de l’épargne et des capitaux ont lieu depuis des semaines.
Des centaines de millions d’euros ont quitté la Grèce et quittent l’Espagne en direction de l’Allemagne, des Pays Bas, du Royaume Uni. Des mouvements du même type ne s’observent pas en France aujourd’hui, ou pas au même degré. Ils pourraient venir.
Nous étions, voici dix ans, sceptiques sur les chances de survie de l’euro. Nous nous attendions à ce que l’euro soit une aventure qui tourne à la tragédie. Peut-on espérer encore que le pire sera évité ? Nous aimerions pouvoir répondre positivement.

La ligue pour la censure 


  Comme aux plus belles heures de l'Amérique, la Prohibition arrive en France avec, dans son sillage, toutes les ligues de vertu. Parmi elles, une fois encore, la ligue contre le cancer qui va jusqu'à mesurer combien de temps on fume dans les films français (2,4 minutes !). Tout cela serait risible, si ces ayatollahs (comme les religieux barbus, ces gens-là se targuent d'agir pour votre bien) ne réclamaient pas au ministère de la Culture de refuser tout financement à un film contenant des cigarettes. Ce qui est une façon, hypocrite je vous l'accorde, de réclamer la censure. S'ils réussissent leur coup, bientôt il faudra représenter le commissaire Maigret sans sa pipe en train de mâchonner des Nicorettes.

So British

  La Grande-Bretagne est patraque ! Elle ne va pas mieux qu'une Europe doutant d'elle-même mais, elle s'offre une parenthèse de quatre jours de festivités pour un jubilé de diamant. La souveraine règne depuis soixante ans et, dès aujourd'hui, le pays fait bombance en son honneur. L'événement est considérable, hippique, gastronomique, théâtral, musical. C'est pour les Anglais une occasion rêvée, un an après l'union de William et de Catherine, de libations publiques capables, sans tasses de thé, de leur redonner le moral avec le soutien de bonnes bières royales avalées sans modération. Les Britanniques s'en défendent mais ils aiment Élisabeth II parce que la monarchie leur sied.
À côté de leur savoir-faire, le bling-bling à la française est une amusette et les critiques, de la jalousie de frustrés. Au Royaume-Uni, on n'a surtout pas le complexe de l'aristocratie. C'est la raison pour laquelle le derby d'Epsom, Symbole parmi les symboles de la vieille Angleterre, sera couru en présence de la reine qui sera applaudie à tout rompre. Et ce que tout un peuple va suivre, c'est le comportement des pur-sang royaux et de ses jockeys aux casaques pourpres, manches écarlates, toques noires ! Les Anglais vont s'éclater dans les rues, trinquer à la souveraine et à toute sa famille et, s'ils sont encore en état, ils se masseront dimanche le long de la Tamise pour suivre une parade fluviale où l'on annonce plus d'un millier de bateaux. Ils veulent en profiter à fond, garder un souvenir inoubliable.
Tant pis si cela coûte cher aux finances de la couronne, ils auront été heureux. Ils auront réveillé l'orgueil national, célébré leur essence patriotique avec un ciel envahi par les appareils de la RAF. Le drapeau de l'Union Jack va claquer au vent et Élisabeth II apparaître comme le ciment national. On dira à nos amis britanniques : surtout ne changez pas et : « god save the Queen » !

Les toilettes de Martine


Les toilettes de Martine
Quand elle a repris la boutique du PS à François Hollande, Martine Aubry se plaignait que même les toilettes ne fonctionnaient pas. Plutôt que parler plomberie, n'aurait-elle pas mieux fait de se préoccuper du fonctionnement de certaines fédérations ? Après les Bouches-du-Rhône et le Pas-de-Calais, voici que la députée socialiste de Marseille Sylvie Andrieux devrait faire connaissance avec la correctionnelle. On lui reproche d'avoir détourné des subventions. Martine Aubry a réagi hier en retirant l'investiture à la candidate. À dix jours du premier tour des législatives, un peu tardif, non ? Augias faisait appel à Hercule pour nettoyer ses écuries. Martine Aubry doit se contenter du Kärcher de la Justice.

Hollande contre Hollande


François Hollande est pour la croissance mais ne préconise aucune des mesures qui permettraient de la faire revenir. Docteur Jekyll ou Mister Hyde?
Le Président Hollande est pour la croissance, contre l’austérité : il a raison mais qui serait contre ?
Le même Président Hollande n’envisage aucun moyen de restaurer la croissance : il ne propose pas de libéraliser le droit du travail, il pousse à l’augmentation des coûts de production (pas de gaz français, plus de Smic, refus de fermer les usines obsolètes) en France et propose pour la Grèce plus de crédits. Or, le problème grec (et français et espagnol)  n’est pas financier mais économique : il s’agit de l’économie la plus étatisée et réglementée en Europe, l’une des plus bureaucratiques de l’OCDE, paralysée par un secteur public gigantesque et déficitaire, en alliance avec une ploutocratie d’armateurs. Il est en Grèce plus difficile de créer une entreprise qu’au Maroc ou en Angola (cf. classement Heritage de la liberté économique) ; la Grèce est classée entre le Bénin et le Sénégal, la France est 57e.
On comprend qu’il est difficile pour Hollande de se réconcilier avec Hollande ; mais il devra choisir, entre le socialisme et la croissance.

6 raisons qui pourraient motiver l'Espagne à quitter la zone euro avant la Grèce

On a forgé le terme Merkozy, pour décrire les relations du duo politique qui joue le rôle de locomotive dans la zone euro, puis de Merlande, depuis que c’est François Hollande qui est devenu président français à la suite de Nicolas Sarkozy. Entretemps, c’est le terme « Grexit qui a été inventé, pour évoquer la potentielle sortie de la Grèce de la zone euro.
1/ L’économie de l’Espagne est trop grande pour que l’on puisse procéder à son sauvetage. L’économie de la Grèce ne vaut « que » 230 milliards d’euros, c’est une petite économie qu’il est facile de soutenir. Mais il en va autrement pour l’Espagne : si son économie s’écroule, il sera impossible de la relever.
2/ Les Espagnols en ont déjà marre de l’austérité. En fait, les manifestations ont débuté l’année dernière avec le mouvement des « Indignados », alors que l’austérité n’avait quasiment pas commencé. Or, s'il reste dans la zone euro, le pays devrait s’attendre à plusieurs années de coupes budgétaires, et on ne voit pas bien comment le peuple espagnol pourra s'en accommoder.
3/ L’Espagne est un pays avec une véritable économie qui pourrait se permettre de quitter la zone euro. Alors que les Grecs n’ont pas vraiment de spécialité, les Espagnols ont une bonne base industrielle, et leurs exportations représentent 26% de leur PIB, un ordre de grandeur similaire à celui de pays comme la France ou le Royaume Uni.
4/ L’Espagne est stable sur le plan politique. Pour beaucoup de pays, l’adhésion à la zone euro a été davantage motivée par des raisons politiques qu’économiques :
-          La zone euro permet aux Grecs d’être rattachés à l’Europe et d’éviter la sphère d’influence des Turcs ;
-          La Lettonie a pu échapper à la domination russe ;
-          Les Irlandais ont pu se couper des Britanniques ;
-          Les Allemands ont pu marquer la rupture avec leur passé sulfureux ;
-          L’euro a permis de sauvegarder l’influence de la France alors que les pays de taille moyenne sont en perte de vitesse ailleurs.
Mais les Espagnols n’ont aucun de ces besoins, et la monnaie unique n’est donc pas une nécessité pour eux.
5/ Comme le Royaume Uni, l’Espagne est plus internationale qu’européenne. Elle est tournée vers l’Europe, mais elle est aussi tournée vers l’Amérique Latine, et même le marché hispanique énorme des Etats Unis. Pourquoi se fixer sur un projet en échec alors qu’il y a tant d’opportunités ailleurs ?
6/ Le débat concernant la monnaie est déjà lancé en Espagne. Des experts et des économistes pointent que l’euro est la véritable cause des problèmes du pays, et que la relance ne pourra avoir lieu qu’avec le retour de la peseta. En Grèce, c’est plutôt le contraire, et même le parti d’extrême gauche Syriza prône le maintien du pays dans la zone euro.

Jean Marc et Martine sur le pont de Nantes





Le pont de Nantes
Sur le pont de Nantes
Un bal y est donné
La belle Martine
Voudrait bien y aller!
Ma chère mère
M'y laisserez-vous aller?
Non, non ma fille
Vous n'irez point danser
Monte au bureau
Et se met à pleurer
Jean Marc arrive
dans un bateau rosé
Qu'as-tu, camarade
Qu'as-tu donc à pleurer?
Jean Marc Hélas!
Je n'irai point danser!
Oh! si, Martine
Moi je t'introduirai
Prends ta robe rouge
Et ta ceinture dorée
Elle fit trois tours
Le pont s'est défoncé
La belle Martine
Dans la Loire est tombée
Hélas! Jean Marc
Me laisseras-tu tomber?
Non, non, la truie
Je vais te re-tirer!
Dans l'eau se jette
Et les voilà baisés !
Toutes les cloches
Se mirent à sonner
La mère demande
Qu'a-t-on à tant sonner?
C'est pour Martine
Et Jean Marc 
Qui se sont fait niquer
Voilà le sort
Des socialistes obstinés!

Succession de Bernard Thibault : CGT, ton univers impitoyable

Bernard Thibault ne souhaitant pas se représenter à la tête de la CGT pour un nouveau mandat, il a soutenu Nadine Prigent pour sa succession. Un choix rejeté jeudi par le Comité confédéral national. Les jeux étant désormais ouverts : qui seront les vainqueurs et les vaincus ?

Bernard Thibault ne souhaitant pas se représenter à la tête de la CGT pour un nouveau mandat, il a soutenu Nadine Prigent pour sa succession. Un choix rejeté par le Comité confédéral national. Comment expliquer ce rejet ?

Jean-Luc Touly : Je pense que la décision de Bernard Thibault de ne pas se représenter ne s’est pas uniquement fondée sur la base d’une volonté personnelle. Depuis plusieurs mois, voire quelques années, une contestation s’est développée et manifestée de manière récurrente, celle-ci se traduisant aujourd’hui par le refus du Conseil confédéral national de le suivre dans son soutien à Nadine Prigent.
En étant plutôt proche du Parti communiste, Nadine Prigent est dans une ligne classique. Pourtant, je ne pense pas que se soit sa propre personne qui soit remise en cause. Indirectement, il y a eu un rejet du bilan de Bernard Thibault sur fond d’une contestation qui s’est cristallisée depuis plusieurs années. En effet, il a été vivement critiqué sur un certain nombre de positions, notamment de la part de minorités de la Confédération qui aujourd’hui expriment leur rejet de cette façon. Il y a donc eu un concours de circonstances qui le sanctionne aujourd’hui et qui se manifeste par le rejet de Nadine Prigent. La situation est donc assez ubuesque.
Les jeux sont donc désormais ouverts : des personnes qui jusqu’à présent étaient minoritaires vont pouvoir s’exprimer et peut être se présenter. Autrement dit, Eric Aubin n’est pas assuré d’être désigné prochain Secrétaire national de la CGT.

Dans les années 1990, la CGT avait « acté » une séparation avec le Parti communiste. Ce sujet refait-il surface dans le débat ? A t-il pu jouer ?

Effectivement. Ce débat revient mais pas dans le cadre d’une confrontation entre pro-communistes et pro-socialistes. Il ne s’agit pas tant d’un problème d’étiquettes que d’une question de nature purement stratégique vis-à-vis du nouveau gouvernement de François Hollande.
Deux stratégies s’opposent : la première s’inscrit dans un accompagnement du gouvernement là où la seconde défend une certaine indépendance syndicale plus critique face au pouvoir. Cette dernière renvoie plutôt à une stratégie de lutte dans un rapport de force assez classique. Thibault était pour sa part beaucoup moins politisé et davantage dans une logique d’accompagnement des mesures qui sont celles d’un gouvernement de gauche. D’ailleurs, il a annoncé son vote en faveur de François Hollande, une pratique nouvelle qui rompt avec les habitudes du passé.
Deux tendances ont créées ce vote de rejet : la contestation issue de l’aile gauche de la CGT, et ceux qui sont plutôt favorable à un certain dialogue si celui-ci s’exerce dans l’indépendance et non dans le cadre de déjeuners avec le Président ou par un quelconque soutien politique. Ce phénomène a joué dans la mesure où des personnes plutôt favorables avec l’actuelle direction syndicale ont rejoint la minorité classique, caractérisée par une opposition à Thibault, afin de maintenir cette indépendance.
Ces minorités voient aujourd’hui une opportunité de pouvoir s’exprimer et prendre une place plus importante ce qui tranche avec leur relative discrétion dans le passé. Il y a donc une remise en cause de certaines pratiques.

Il existe différentes fédérations et unions au sein de la CGT. Quels sont les rapports de force aujourd’hui ?

Les fédérations ont toujours eu un pouvoir très fort. Certaines ont même des pouvoirs absolument énormes, ce qui amène à des oppositions entre elles et des unions départementales plus démocratiques du fait de leurs ancrages locaux et d'une plus grande représentativité : secteur privé, secteur public, PME, grandes entreprises... Cette confrontation est donc remontée.
Thibault a adopté une politique du « laissé faire » avec ces fédérations. Il y a donc une distorsion très forte entre certaines fédérations très puissantes et peu démocratiques et les unions départementales, ce qui a débouché sur un nombre important de critiques susceptibles de faire bouger les lignes.
Certaines fédérations vont donc se battre pour conserver leurs pouvoirs. Je pense que l’interprofessionnel va gagner, encore faut-il une unité entre des courants radicaux et réformistes. Mais il est difficile de se prononcer sur les résultats d’autant plus que les représentants désignés dans les instances vont eux aussi être remis en cause.

Grèce : démagogie de Belkacem après les propos de Lagarde

La grande économiste du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a répondu avec une sacrée langue de bois et une bonne dose de démagogie aux propos de bon sens de Christine Lagarde, qui a assuré que si les Grecs étaient au bord de la faillite, ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux mêmes et qu’ils feraient mieux de payer leurs impôts plutôt que de manifester.
Simplette, qui dit que des conneries
« Caricaturale » la position de la patronne du FMI ? Ou un simple constat des dégâts de trente années de dépenses publiques à tout va, de mauvaise gestion des affaires publiques… et accessoirement de gouvernements socialistes ? On comprend malgré tout pourquoi notre éminente ministre de l’égalité des droits des femmes (sic) nie la réalité grecque, tant le programme de François Hollande nous y amène droit.
Malgré l’évidence des faits énoncés par Christine Lagarde (la Grèce est un pays mal gouverné où la fraude fiscale est un sport national malgré les aides incessantes de l’Union européenne), les socialistes français ne sont pas prêts à lâcher leurs chimères de dépenses publiques (qu’ils ont rebaptisé aide à la croissance) et leurs sempiternelles excuses anti-libérales.
A en croire le PS, c’est à cause du FMI et de l’UE si la Grèce est aujourd’hui exsangue ! Le fait que les gouvernements de gauche qui se sont succédés à Athènes depuis trente ans aient systématiquement eu recours à de l’endettement pour financer des frais de fonctionnement et entretenir un niveau de vie pour lequel ils n’avaient pas les moyens ? Cela ne compte pas !
Pas plus que ne compte que c’est exactement la même logique que propose aujourd’hui François Hollande. Accroître l’endettement, déjà insupportable, de la France pour financer des emplois publics et entretenir l’illusion d’un Etat tout puissant et aux fonds illimités. Du clientélisme politique dont on ne tardera pas à payer les pots cassés.

Mais qui osera enfin imposer en France l’inévitable tournant de la rigueur ?

Les marchés n'ont pas encore attaqué la France, mais la situation pourrait se dégrader si François Hollande ne mettait pas en œuvre de véritables mesures d'austérité.
Une étrange passivité s’est emparée du pays depuis l’élection présidentielle. Ce n’est peut-être pas l’état de grâce, mais tout se passe comme si nos compatriotes avaient remis les clés au nouvel occupant de l’Elysée pour mieux s’intéresser à leurs vacances avec l’arrivée  de l’été.  La campagne des législatives se déroule dans une sorte d’indifférence, en dehors de quelques particularismes locaux, au point qu’il faut rappeler régulièrement aux Français les dates du prochain scrutin législatif, ceux-ci considérant que l’essentiel de leur tâche a été accompli avec le vote présidentiel.
La crise financière continue pourtant de faire rage ; elle concerne au premier chef les pays du sud, où le financement de la dette devient un peu plus coûteux chaque jour, alors que la France vient de bénéficier d’un taux historiquement bas à 2,35% pour la dette à dix ans. Avec au surplus le maintien du triple A par l’agence de notation Moody’s, ce qui témoigne bien du dérèglement des marchés. Notre pays profite du sauve-qui-peut général sur les valeurs refuges, selon le vieux proverbe qu’au pays des aveugles les borgnes sont rois. Allemagne et France, par leur taille au sein du vieux continent attirent les capitaux qui ne peuvent tous gagner la Suisse ou les États-Unis.
Un réconfort pour François Hollande qui savoure le démenti infligé par les marchés à ceux qui avaient annoncé une envolée des taux avec le retour de la gauche au pouvoir et se trouvent  pris à contre-pied. Un climat qui serait bienvenu, s’il pouvait se prolonger, pour annoncer les réformes que le gouvernement doit mettre en œuvre, comme viennent de le rappeler à la fois la Cour des Comptes et la Commission de Bruxelles. La première réclame une réduction de 50 milliards d’euros du déficit pour simplement stabiliser la dette, qui continue pour l’instant sa progression. Pour la seconde, on ne peut se contenter d’un simple examen des comptes publics ; il faut, étant donné l’ampleur de la crise, remédier au plus vite aux  déséquilibres macroéconomiques bien connus, tels que la rigidité du marché du travail et la perte de compétitivité des entreprises. La  Commission précise qu’elle pourrait s’engager sur la voie de sanctions financières en cas de carence de l’Etat.
Les premières mesures annoncées telles que l’augmentation du SMIC, ou la retraite à 60 ans pour certains travailleurs vont à priori à l’encontre de ce que recommandent les rapports officiels. Mais il faut bien donner quelques gages à ses électeurs. Car le plus dur est à venir.
Pour éviter que « le changement c’est maintenant » ne reste un slogan désuet de campagne, il faudra peut-être subir simultanément la double pression de Bruxelles et des marchés pour faire bouger les lignes. Au rythme auquel la crise se développe depuis quelques semaines dans les pays du sud de l’Europe, il n’est pas exclu qu’un choc se produise, dont il est impossible de prévoir les conséquences pour l’instant, mais qui ne permettrait plus au nouveau pouvoir de se réfugier dans l’immobilisme.

Comment la gauche est passée de la “morale” à la “justice”

Morale et justice. Les crédos de la gauche sont devenus une rengaine qui l'a suivie jusque dans la victoire présidentielle. Le politique peut-elle cependant se penser en justicière ? Est-ce vraiment le rôle de nos élus ? Une dérive de plus en plus présente dans les discours des différents candidats.
"La justice sera le seul critère au nom duquel les décisions seront prises » a déclaré François Hollande lors de son investiture le 15 mai. Depuis longtemps, le PS aime à dire qu’il incarne la justice, oubliant souvent un peu vite les frasques et condamnations pénales de ses propres élus, comme il en existe dans tout groupe humain. En d’autres temps, Valéry Giscard d’Estaing lui aurait répondu « vous n’avez pas le monopole de la justice, Monsieur le successeur de Mitterrand, vous ne l’avez pas ! ».
Dans un état de droit comme le nôtre, la justice est tout d’abord une institution politique, avant d’être une vertu que l’on tente de s’approprier publiquement. Il n’appartient ni à un président, ni un parti, ni à un média, ni à aucun citoyen de dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Cela est du ressort des juges, œuvrant en toute indépendance. Est juste, par définition, ce que les tribunaux ont déclaré être la justice rendue. En d’autres termes, est juste ce qui est légal, ce qui est illégal faisant l’objet d’une condamnation judiciaire.
Certes, il existe une morale qui tente depuis longtemps de définir ce qui est « juste », et de donner une dimension transcendantale à cette justice d’une autre nature que le droit. Paul Ricœur avait particulièrement convaincu Michel Rocard en 1991 par son article dans la revue Esprit intitulé « entre le Légal et le Bon : le Juste », un concept qui devait servir de base à la rhétorique socialiste. En effet, difficile de susciter l’enthousiasme populaire autour du concept de « légalité », et quant au terme de « bon », trop proche du « bien », il est politiquement discrédité, trop connoté «  morale chrétienne ». Donc, la gauche a fait un choix stratégique payant : elle ne serait pas « le camp du bien » comme lui reproche à tort une partie de la droite, mais plus subtil, la gauche serait désormais « le camp de la justice », n’ayant apparemment aucun scrupule à laisser entendre que près de la moitié de l’électorat soutiendrait le « camp de l’injustice ».  
Le problème de cette dérive sémantique est que le vote consiste à choisir entre des programmes et des actes politiques distincts, et non pas à juger des morales individuelles ou ce qu’elles prétendent être. Il est malsain et dangereux de se sentir investi, par le truchement d’un bulletin de vote, des compétences d’un auxiliaire de justice, autorisé à juger d’autres individus. L’histoire n’est pas avare de ces représentants auto-proclamés de la justice, qui ont souhaité accéder au pouvoir pour libérer leur peuple. Ils se sont le plus souvent transformés en justiciers, puis en Saint-Just, coupant les têtes au fur et à mesure que se dressaient leurs tribunaux révolutionnaires aux jugements expéditifs. Même pour ceux peu adeptes des textes bibliques, il est une question qui reste toujours pertinente
En son temps, le philosophe Heidegger justifia sa propre adhésion au National-Socialisme de 1933 au nom de ses convictions Kantiennes, qui placent la loi morale de l’individu au-dessus de tout. Pendant la campagne présidentielle, de talentueux tribuns, tels Jean-Luc Mélenchon à Arnaud Montebourg, ont expliqué que le vote Hollande au deuxième tour était avant tout un choix « moral », visant à rétablir une justice dont ils se portaient garants. Ce n’est hélas pas la première fois dans l’histoire que certains parlent de rétablir la justice, devant des milliers de drapeaux rouges, et les expériences passées de ce genre ont été plutôt meurtrières. Pour eux, comme pour les autres membres de cette famille de justiciers également présente au Front National, il s’agit aujourd’hui de faire « rendre gorge » à la finance. J’avoue que face à cela, le programme « le changement, c’est maintenant » me parait plus démocrate et apaisant. On doit pouvoir changer de projet politique, sans pour cela se nourrir nécessairement du sang de boucs émissaires. C’est précisément ce qui doit distinguer nos formations républicaines de celles qui appellent à des révolutions citoyennes dans la rue. La gauche est aujourd’hui composée aussi bien de militants pacifiques, qui trouvent la phrase « aux armes citoyens » trop belliqueuse, que de ceux plus révolutionnaires qui trouvent que l’heure est venue de l’appliquer plus radicalement. Entre les deux, François Hollande va devoir choisir de quel côté faire pencher le balancier du nouveau gouvernement. 
C’est pourquoi ce n’est pas sans une certaine inquiétude que j’ai pu entendre François Bayrou, emboitant une fois encore le pas des partis les moins démocrates, en appelant à voter François Hollande, lui aussi au nom d’un choix « moral ». J’aurai préféré qu’il fasse un choix simplement politique. Préféré qu’il affirme penser qu’il valait mieux appliquer le programme de François Hollande, qu’il y avait plus de justesse dans les choix et propositions de ce dernier que dans ceux de Nicolas Sarkozy. J’aurais même été personnellement intéressé de m’en laisser convaincre. A la place de cela, je n’ai vu et entendu qu’un rejet de la personne de Nicolas Sarkozy, justifié par un jugement moral.
Oui pour que le nouveau président réduise les inégalités, pour qu’il réduise des écarts de revenus trop élevés. Oui pour plus d’équité dans le partage des richesses et des fruits du travail, comme le revendiquent plusieurs partis de gauche. Mille fois oui. A mon sens, nous en avons besoin. Souhaitons et espérons que François Hollande y parvienne mieux que son prédécesseur, dans l’intérêt du pays. Mais, de grâce, il n’est pas utile pour cela d’endosser le costume du justicier guidé par sa morale intérieure.
Nous n’avons pas besoin d’une gauche moralement supérieure, car le suffrage universel lui a donné une légitimité, pas une supériorité. Nous n’avons pas besoin d’une justice politique avec ses procureurs assoiffés de coupables. Nous avons simplement besoin d’une gauche vraie, qui arrive à atteindre ses objectifs difficiles mais prometteurs. Le projet est suffisamment ambitieux et ardu pour s’y atteler, en laissant la Morale et la Justice à leur place, qui n’est pas dans le champ politique. Celui-ci est devenu depuis longtemps bien trop manichéen et bien trop théâtral pour y mêler et y galvauder de si nobles valeurs.
à l’heure où ces justiciers politiques ont la faveur des caméras : « qui es-tu, toi qui juges ? ».


Elizabeth II, fine politique derrière un mutisme de façade

Reine depuis le 6 février 1952 et réputée pour sa santé de fer, elle est aussi présentée comme l'une des femmes les plus puissantes du monde. Si ses pouvoirs sont limités par la Constitution, son influence sur la vie politique anglaise est discrète mais bien réelle.
Cela fait 60 ans qu'Elisabeth II règne sur 1 milliard de loyaux sujets. Le 6 février 1952, à l'âge de 25 ans, Elisabeth Alexandra Mary Windsor, devient reine du Royaume-Uni, reine de seize États indépendants du Commonwealth, chef du Commonwealth des nations (54 États), lord grand amiral de l’Amirauté britannique, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, commandant en chef des armées, défenseur de la foi, source des honneurs, seigneur de l’île de Man, duc de Normandie, duc de Lancastre... « Pour les Maoris, elle est aussi Kotuku (qui signifie le "héron blanc", un oiseau rare et sacré), ou Missis Kwin, pour les Papous de Nouvelle-Guinée. Pour son mari, elle est simplement Lilibet ou "ma Petite Saucisse" », précise le spécialiste de la royauté, Stéphane Bern, dans une interview au Figaro Madame.
Malgré cette impressionnante liste de titres, les pouvoirs de la reine d'Angleterre sont très limités par la Constitution britannique. Selon la formule consacrée, elle « règne mais ne gouverne pas » et son rôle symbolique se réduit à « être consultée, encourager et mettre en garde ». Mais pour beaucoup d'Anglais, la reine est le ciment de la nation, et représente la continuité à la tête de l'Etat. Mieux : elle EST l'Etat.
La Constitution lui confère tout de même deux pouvoirs qui - si elle les exerçait - pourraient causer une importante crise politique. La reine peut en effet refuser à un gouvernement sa demande de dissoudre le Parlement et d'appeler à de nouvelles élections si elle estime qu'un gouvernement peut être légitimement formé. L'autre pouvoir qui fait trembler le gouvernement est sa capacité à choisir le Premier ministre. Un pouvoir qui n'est qu'une formalité lorsqu'il y a une majorité évidente, mais qui peut devenir très rapidement controversé après des élections plus serrées. En février 1974, Elisabeth II a par exemple nommé comme Premier ministre Harold Wilson, chef du Labour à l'époque, alors que son parti n'était pas majoritaire à la Chambre.
Il serait donc injustifié de comparer Elisabeth II à une vulgaire marionnette que l'on utilise pour les cérémonies officielles, et autres remises de médailles : son pouvoir va en réalité au-delà de ce que prévoit la Constitution, et dépend en grande partie de la manière dont elle souhaite l'exercer. En l’occurrence, Elisabeth II a « une aura d'une portée que peu de politiques parviennent à atteindre », souligne le site du Daily Mail. Elle est connue pour son caractère, qu'elle a fort, pour ne pas dire mauvais.
La jeune femme en donne d'ailleurs l'expression à l'occasion de son couronnement, le 2 juin 1953. Le gouvernement et l'archevêque de Canterbury sont hostiles à la retransmission télévisée de la cérémonie, raconte Le Figaro. Pour Elisabeth, rien ne doit entraver le droit de son peuple à être témoin du sacre en direct. Cette affirmation d'autorité donne le "la". Depuis le début de son règne, son influence sur la vie politique anglaise est discrète mais réelle. Comme le souligne le Daily Mail, « l'autorité de la reine ressemble à un grognement tranquille (...) et mystérieux ».
Constitutionnellement, « la reine n'est ni de gauche ni de droite. Elle met tous les politiciens dans le même sac ». La célèbre définition d'Edward Ford, conseiller à Buckingham Palace entre 1952 et 1967, lui irait comme un gant. Enfin presque. Sur le plan politique, Elisabeth II soutiendrait plutôt une droite modérée, adepte du consensus.
Ses préférences transparaissent d'ailleurs assez nettement. Elle ne cache pas son enthousiasme pour le Commonwealth, ce qui la distingue nettement de la plupart des politiciens britanniques, qui sont souvent peu intéressés par la vie des jeunes britanniques noirs et asiatiques. En matière de mixité ethnique et de mélange social, les réceptions à Buckingham Palace sont souvent bien plus bigarrées que celles de Downing Street ou de la City.
Elle exige d'être informée, très précisément, de l'état de son royaume. Tous les documents ministériels lui sont transmis, quotidiennement. Sa Majesté connaît les dossiers « souvent mieux que les députés de la Chambre », dit Tony Blair. Chaque mardi à 18h, elle s'entretient avec le Premier ministre du moment, qui renoncerait à n'importe quel rendez-vous pour ne pas louper cette entrevue hebdomadaire. Totalement privés, sans microphone ni même secrétaire présent, ces entretiens sont l'occasion de discussions précieuses : « C'est un lieu sur pour les souverains et ministres pour se retrouver, ils peuvent y avoir ce genre de conversations qu'ils ne peuvent avoir avec personne d'autre dans le pays », explique Sir Gus O'Donnell, secrétaire de cabinet. Depuis Winston Churchill (1951-1955), Elisabeth II a accordé audience à 12 Premiers ministres.
Avec Tony Blair, le dixième des chefs de « son » gouvernement, le courant passe bien, rappelle Le Monde. La reine s'était d'ailleurs félicitée de la victoire du travailliste en 1997 et du retour à l'alternance après dix-huit ans de pouvoir conservateur. En revanche, elle avait désapprouvé le radicalisme du New Labour - décentralisation et fin de la présence des pairs héréditaires sur le plan institutionnel, libéralisation des mœurs ou interdiction de la chasse à courre.
Malgré son âge (86 ans), « il n'est pas question de retraite », souligne le chroniqueur royal Robert Jobson. D'une part, elle est en parfaite santé. D'autre part, Elisabeth II n'a pas pas du tout l'intention de céder la place à son fils aîné, le prince Charles, 63 ans, ou à son petit-fils William, deuxième dans l'ordre de succession.
Elizabeth II est reine « par la grâce de Dieu » et prend son rôle très à coeur. « Depuis qu'elle est toute petite, elle sait quel est son destin. Bien qu'elle soit timide, elle considère le fait d'être reine comme une vocation, un destin auquel elle ne peut échapper », rappelle le Daily Mail. Elle a d’ailleurs réitéré son serment de consacrer sa vie entière à servir ses sujets, en février dernier à l'occasion du 60e anniversaire de son accession au trône. Confirmant ainsi à ceux qui en auraient douté qu'une abdication n'est aucunement à l'ordre du jour.


Qu'est-ce que la croissance ? 

« La croissance », c'est le grand mot, brandi constamment. C'est le but que tous veulent atteindre. C'est la solution de nos maux. C'est l'arrêt de la crise...
Évidemment, dans la situation actuelle de nos économies, la croissance est une nécessité. Le problème est de savoir comment relancer cette dynamique de manière assez puissante pour qu'elle ait de l'effet. Espérons que les économistes et les politiques trouveront très vite les méthodes et les moyens pour la déclencher...
Cependant, au-delà de cet immédiat qui nous contraint, il faudrait réfléchir un peu, prendre du recul, car la croissance ne peut pas être infinie. Pendant longtemps, nous avons eu le culte du progrès, un grand mot fourre-tout où se mêlent le meilleur et le pire, c'est-à-dire les améliorations de toutes sortes, mais aussi les conséquences qu'elles entraînent, qui ne sont pas toutes favorables, loin de là, et contre lesquelles il faut ensuite se prémunir.
Il en va de même pour la croissance. «  Qu'est-ce que la croissance ? ». C'était la question qu'avait posée Deng xiaoping à des visiteurs qui s'enquéraient du taux de la croissance chinoise. C'est à cette question qu'il va bien falloir répondre, dans les années qui viennent, si l'on veut ne pas être surpris et même menacés par les évolutions que notre conception actuelle de la croissance va provoquer.
Il ne suffit plus d'assimiler celle-ci à la croissance du PIB (Produit intérieur brut). Celui-ci ne suffit pas à exprimer la situation d'un pays. « La croissance d'une société se mesure aussi au bien-être et au progrès social (1). » De nouvelles notions doivent donc être prises en compte [par exemple la qualité de l'eau, l'espérance de vie, la scolarisation] estime l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) dans un récent rapport.
« Inventer quelque chose de nouveau »
Or, la croissance telle qu'elle est souvent conçue ne tient pas compte de certaines limites qui, pourtant, vont se dresser comme des murs face à la marche de l'humanité. Il en est ainsi, par exemple, du pétrole dont la production va commencer à décroître, avant même qu'on ait eu le temps de le remplacer, là où il est indispensable. Cela nous rappelle que nous sommes dans un monde limité or, « le franchissement des limites physiques du système conduit à un effondrement », écrit le physicien américain Dennis Meadows (1).
La question est donc de songer à ce qui se passera quand la croissance rencontrera ces limites. Malheureusement, le temps du mandat politique n'incite pas celui qui le détient à penser au long terme. Il voudrait surtout réussir son mandat, alors qu'il faudrait incorporer dans l'action d'aujourd'hui les conséquences qu'elle provoquera, quarante ou cinquante années plus tard.
Dennis Meadows nous tance : « Vous ne voulez pas entendre parler de la fin de la croissance, parce que cela signifie que vous devez inventer quelque chose de nouveau... Or, dans les vingt prochaines années, vous verrez plus de changements qu'il n'y en a eu depuis un siècle dans les domaines de la politique, de l'environnement et de l'économie, de la technique... Ces changements ne se feront pas de manière pacifique. »
Nous voilà prévenus, nous savons désormais que nous devons inventer quelque chose de nouveau.

(1) Le Monde, 26 mai 2012.

Soupe aux sous : la cuisine du Centre, à l'agonie lors des législatives

Pour assurer leur survie, les partis centristes ont multiplié les montages financiers. Et s'ils s’interrogeaient sur leur capacité à convaincre les électeurs plutôt que sur les moyens de gagner de l'argent ?
Les résultats des élections législatives ont ceci de particulier qu’ils déterminent le montant des financements publics alloués à chaque parti pour les cinq années à venir. Le calcul du montant attribué repose sur deux variables simples : d’une part le nombre de voix obtenues par les candidats, et d’autre part le nombre de parlementaires élus (députés, puis sénateurs). Les autres élections (présidentielles, municipales,..) donnent certes lieu au remboursement de frais de campagne sous conditions, mais elles ne permettent pas aux partis politiques de faire vivre leur structure au quotidien.
De ce fait, on s’attendrait naïvement à ce que les financements liés au nombre de sièges de députés soient proportionnels à la composition actuelle de notre Assemblée nationale : UMP : 305 députés ; Parti socialiste : 196 ; Nouveau Centre : 24 ; Gauche démocrate et républicaine (PC + divers gauche) : 20 ; et Non-inscrits dans un groupe (Bayrou, Dupont-Aignan, Mamère, ...) : 13.
Or, quand on se penche une minute sur les chiffres des financements publics de nos partis politiques, publiés au Journal Officiel, on découvre le résultat de la lamentable « tambouille » financière de certains partis. Qui est selon-vous actuellement le troisième parti de France à recevoir des financements publics, après l’UMP et le PS, au titre de son nombre de députés rattachés ? Pas le Front National, puisque comme chacun le sait, il ne dispose d’aucun élu à l’assemblée. Non, en réalité, le troisième parti de France en nombre de députés est … FETIA API, petit parti de Polynésie Française ! Cette absurdité s’explique par le fait que 18 députés et 10 sénateurs, tous membres du groupe Nouveau Centre d’Hervé Morin, ont jeté leur dévolu fin 2007 sur cette quasi « coquille vide » pour s’affilier à elle et ainsi violer, en toute légalité, l’esprit de nos lois sur le financement des partis. En effet, n’ayant pas réussi à obtenir au moins 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions, (condition légale sine qua non pour qu’un parti ait droit à recevoir une dotation de l'Etat), des députés opportunistes du Nouveau Centre ont choisi d’être rattachés à ce microscopique parti tahitien (ce « parti frère », comme l’appelle le Nouveau Centre). Par cet artifice légal, ces députés centristes se sont retrouvés du jour au lendemain tenus à recueillir seulement 1 % des voix là où ils se présentaient, mais sans minimum de circonscriptions cette fois, devenant par ce biais tout à coup éligibles à une importante dotation publique.
Pour sa part, Jean-Louis Borloo a choisi le parti Le Trèfle (un autre petit parti ayant recueilli moins de 100.000 suffrages) pour également réaliser une association « financière » au bénéfice d’une autre composante centriste : le Parti Radical. Ses 13 députés et 6 sénateurs ont fait alliance avec Le Trèfle, transformant soudain celui-ci en 5ème parti de France en nombre de députés ! Du coup, Le Trèfle reçoit désormais plus de financements que son alter-ego de gauche, le PRG, qui a pourtant recueilli plus du triple de voix dans les urnes. Au terme d’un contrat passé entre les formations, Le Trèfle rétrocède intégralement au Parti Radical les sommes dont elle fait le « portage », tout comme Fetia Api le fait pour le Nouveau Centre, après avoir reten
On espérait qu’à la veille des législatives 2012, une loi aurait mis un terme à ce type de détournement de l’esprit de la loi. Qu’aurait été mis un terme au fait que le Front National ne reçoive aucun argent public de cette « deuxième tranche », faute d’élu, tandis que 9 partis présents uniquement dans les Dom-Tom en sont bénéficiaires, ce qui est pour le moins paradoxal. On espérait que l’on revint à une situation « normale », sous une nouvelle présidence à qui ce qualificatif semble si cher : que les candidats à la députation, se présentant au nom d’un parti, le fassent clairement, et qu’une fois élus sous celle-ci, ils ne changent pas de rattachement au cours de la mandature donnant lieu à perception de financements publics.
Or, qu’apprend-t-on ces jours-ci ? Que, pour 2012, la tambouille continue en cuisine, à pleine vapeur. Jean-Louis Borloo vient tout juste de créer de son côté une nouvelle structure de financement, l’URCID, pour y rattacher les membres de son Parti Républicain et y recueillir les Nouveaux Centre « anti-Morin » (Lagarde, Sauvadet) qui ne veulent pas partager leurs sous avec le dirigeant de leur propre formation ! Par ailleurs, l’AFP nous informe que le Modem sort également sa dernière recette de structure de financement : le "Centre pour la France" (CpF) qui distribue « le label du MoDem pour les élections législatives, (et) apporte son soutien à 400 candidats dont 25% n'appartiennent pas au MoDem de François Bayrou. « Selon les circonscriptions, le CpF s’alliera avec différentes formations de l' «espace centriste» : le Parti radical de gauche (PRG), l’Alliance centriste (AC) ou le Nouveau Centre (NC) ». Par exemple, le Centre pour la France soutient Rama Yade (Parti radical de droite) dans les Hauts-de-Seine ou Hervé Morin (Nouveau Centre) dans l’Eure, tandis que Jean-Christophe Lagarde et André Santini (également Nouveau Centre) devront eux affronter un adversaire Modem, estampillé CpF, respectivement en Seine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine.
En guise d’explication fumeuse à ces tripatouillages de tiroir-caisse, où les appartenances de parti ne veulent plus rien dire, et où domine uniquement une logique de calculette et de règlement de comptes personnels, Robert Rochefort, député européen Modem déclare : "Nous cherchons à rassembler au-delà du Modem, à dépasser une étiquette". Avant de chercher à rassembler, encore faudrait-il arrêter de diviser, et de s’effondrer à force de s’entêter dans un positionnement visiblement incompris et rejeté. Pitoyable projet marketing et financier que d’aspirer à « dépasser une étiquette »… pour la remplacer par « un label » ! Navrant d’apprendre que "l'objectif de ce label dépassant le simple MoDem est « de faire des voix »". Pauvre Modem qui ne sait même plus que c’est un projet politique attirant et cohérent, porté par un leader charismatique, qui permet de « faire des voix », et pas la création d’un nième label, qui sert de tiroir-caisse bricolé à la dernière minute.
u au passage une sorte de « commission de services » de 20.000 €.

Ce communiqué de presse sur le « nouveau label » a été repris en boucle par de nombreux journalistes, qui se contentent trop souvent de recopier les déclarations faites à l’AFP sans la moindre analyse. Or la réalité est la suivante :
En 2012, le Modem ne présentera plus que 300 candidats, alors qu’il en avait présenté 561 en 2007, soit un repli de près de 50% ! Pratiquement la même division par deux que celle subie par son pourcentage de voix obtenues aux Présidentielles 2012, comparées à 2007. Après la fuite des électeurs, la désertion des candidats.
Les accords électoraux entre partis aux élections législatives existent depuis fort longtemps notamment pour optimiser les revenus financiers qui en découlent (l’accord Europe Ecologie Les Verts - Parti Socialiste, dont dépend la survie financière du parti EE - Les Verts en est un flagrant exemple). Mais ils étaient jusqu’à maintenant un minimum lisibles et cohérents. Là, on atteint le summum du ridicule : le Modem soutient le candidat d’un parti dans un département, mais en est l’adversaire dans un autre… Bref, tout se réduit désormais à un « label qualité » distribué à la « tête du client », au gré des appréciations et détestations personnelles. Autrement dit, le Modem crée son label pour aider notamment le consommateur, euh pardon… l’électeur, à distinguer le bon candidat Nouveau Centre du mauvais !
Pendant plus de 20 ans, le centre droit, représenté par l’UDF, bâti avec succès par Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Barre ou encore Simone Veil, était la troisième force politique de notre pays, réalisant un score variant de 16% à 32% au premier tour de la présidentielle entre 1974 et 1997. Aujourd’hui, il est essentiellement représenté par deux partis qui accumulent les échecs, et dont les dirigeants ne s’en estiment visiblement malgré cela pas moins toujours aussi « incontournables » :
  • D’un côté le Nouveau Centre, entre les mains d’Hervé Morin. Ex secrétaire national de l’UDF, à l’époque où cette formation comptait plus de 100 députés, celui-ci a dû renoncer à sa propre candidature à l’Elysée en 2012, alors qu’il était pourtant ministre de la Défense sortant, afin d’éviter le ridicule d’un score inférieur à 1%, « à la Jacques Cheminade », que lui prédisaient les sondages.
  • De l’autre côté, le Modem, aux mains de François Bayrou, héritier historique de cette même UDF qui disposait de plus de 100 députés quand il en a pris la tête en 1998, et qui 10 ans plus tard, après avoir été « dispersée, ventilée, façon puzzle », comme dirait Michel Audiard, n’en comptait plus que 3, sous la bannière Modem. (5 aujourd’hui, à la veille d’élections qui risquent de les faire tous disparaitre de l’assemblée).
 
A eux deux, il ne leur reste même plus un quart des députés qui siégeaient, avant qu’ils ne commencent à se déchirer l’UDF. Dans le monde de l’entreprise, on dirait que leur « spin-off » a détruit 75% de la valeur initiale. Ils seraient probablement tous deux licenciés sur le champ.
Au soir des résultats des législatives de juin prochain, au cas où François Bayrou perdrait son siège actuel de député, ce que les sondages prévoient à ce jour, celui-ci risque fort de prendre le micro pour lancer un « nouvel appel à construire un espace élargi au centre », auquel "il s’attèlera dès demain matin, avec tous ses amis et tous ceux qui le veulent". En d’autres circonstances, un certain Lionel Jospin avait pris le même micro, également au soir d’une lourde défaite personnelle, pour déclarer "en tirer toutes les conséquences et se retirer de la vie politique française". Il est des moments où l’on se prend à rêver que les fossoyeurs du centre droit français s’inspirent du sens de l’honneur de ce socialiste, conscient, lui, du rejet personnel dont il faisait l’objet.

Le début de la grande fuite ? Ces Européens qui émigrent en Afrique à la recherche d'un travail

C'est aujourd'hui au tour des Européens d'émigrer vers l'Afrique. Accablés par la crise économique et la dégradation de leurs conditions de vie, de plus en plus de citoyens grecs, espagnols ou portugais fuient vers le Sud.
En avril dernier, quatre immigrés clandestins originaires d'Espagne ont été débusqués par les gardes-côtes algériens sur la façade maritime Ouest, selon le quotidien algérien Liberté du 17 avril 2012. 
Ces jeunes espagnols comptaient se diriger vers Oran, en espérant etre embauchés par une des multiples sociétés espagnoles qui s'y trouvent. Selon Liberté, ils ont perdu leur travail au sein d’une société qui a fait faillite en Espagne et fait une demande de visas pour migrer en Algérie. 
 
Les Portugais sont également nombreux à tenter leur chance en Afrique. Leur terre de prédilection : l'Angola,  ancienne colonie portugaise. Le 2 février, vingt Portugais ont été interpellés à l’aéroport de Luanda, capitale angolaise, par le service des migrations et des étrangers. Leurs visas ayant été jugés falsifiés, les autorités angolaises les ont ensuite renvoyés vers Lisbonne.
Luanda, Angola
 
Mais selon un responsable angolais des services de migration, « ces Portugais se sont vus refuser l’entrée sur le territoire angolais pour diverses raisons : manque de moyens de subsistance, visa expiré, mauvais état du passeport, non-paiement d’une amende pour un précédent séjour illégal en Angola et outrage à l’autorité ».
 
Ces migrants ont affirmé à une chaîne de télévision avoir été enfermés dans une salle de l’aéroport où ils auraient été menacés. De quoi alerter le ministre des Affaires étrangères portugais qui a tenté de calmer la situation, promettant de « rechercher, avec les autorités angolaises, les voies et moyens pour prévenir ce genre de problèmes ». 
 
Le nombre d’immigrés portugais en Angola est en effet en forte augmentation. En juillet 2011, 42 portugais ont été expulsés d'Angola, où ils travaillaient au noir.
 
Selon la revue Visao, ils seraient 30 000 à demander un visa de séjour chaque année. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie Portugal-Angola, Carlos Bayan Ferreira, estime que 100 000 Portugais vivent déjà en Angola.
 
De son côté, l’Observatoire portugais de l’Émigration signale que le nombre d’expatriés portugais en Angola est passé de 21.000 en 2003 à 91.900 en 2010, soit une croissance de plus de 400% en l’espace de 7 ans. 
 
Fin 2011 déjà, Hassan El Arabi, président de l’association Solidaire pour l’Intégration Socioprofessionnelle des Immigrés (ASISI) alertait au sujet de ce phénomène en Espagne : " aujourd’hui, en Espagne, il n’existe pas de problème d’immigration mais plutôt un problème d’émigration. Lorsqu’on regarde la balance migratoire du pays, on voit bien qu’il y a plus de personnes qui s’en vont du pays que de personnes qui entrent. " 
 

Les marchés ont-ils déjà acté la fin de l’euro ?

Les taux obligataires allemands à deux ans ont atteint vendredi matin -0,002%. Une situation qui traduit une convergence entre les investisseurs inquiets et les spéculateurs : jamais la Grèce n'a été aussi proche d'une sortie de la zone euro.

Les taux obligataires allemands à 2 ans ont atteint vendredi matin -0,002%. Comment expliquer ce phénomène ?

Jean-François Robin : Ce taux obligataire signifie que les investisseurs sont prêts à perdre de l’argent pour une motivation principale : conserver leur capital à tout prix, sachant qu’ils ont perdu beaucoup d’argent sur le marché des actions ou sur d’autres titres relatifs à des pays en difficultés tels que l’Italie, la Grèce ou encore l’Irlande. L’Allemagne étant le pays attirant la plus forte confiance des investisseurs, ces derniers s’orientent vers les bonds allemands afin de préserver leur argent, quitte à devoir payer pour cela.
Il existe cependant un second facteur d’une tout autre nature : une anticipation de certains acteurs quant à un éclatement de la zone euro. En effet, si tel est le cas, les obligations allemandes seraient alors libellées en deutsche mark, une monnaie qui serait fortement réévaluée par rapports aux autres devises européennes, une appréciation probablement à deux chiffres. Ainsi, les pertes réalisées sur le taux négatif de -0,002% seraient alors largement compensées par un effet sur le taux de change. Il s’agit donc d’un comportement spéculatif qui mise sur l’éclatement de la zone euro et dont l’explication réside dans le fait que seule l’Allemagne présente une dette notée triple A qui soit véritablement liquide.

Ce taux obligataire négatif manifeste un regain d’inquiétude quant à la possibilité d’un éclatement de la zone euro. Quelle est la probabilité de ce scénario ?

Nous sommes incontestablement au moment le plus critique depuis le début de cette crise puisque jamais un membre de la zone euro n’a été aussi proche de la sortie. La probabilité de voir la Grèce sortir de l'union monétaire n’a jamais été aussi forte.
Le scénario d’éclatement de la zone euro, qui pouvait être perçu comme de la science fiction il y a encore trois ans, est aujourd’hui réel avec une probabilité loin d’être nulle. Pis, si la Grèce sort, les inquiétudes se porteront alors sur l’Espagne ou le Portugal quant à une issue similaire. Il n’est donc plus exclu que la Grèce quitte la zone euro faute de financement à l’issue des élections qui se tiendront, qu’elle le souhaite ou non.
En effet, si le Fond monétaire international et l’Union européenne décident de couper les financements suite aux résultats des élections, la péninsule hellénique n’aura pas les moyens de payer les salaires des fonctionnaires, les pensions... Pour ce faire, elle sera donc contrainte d’imprimer de la monnaie, ce qui requiert de sortir de l’union monétaire. Donc même si la Troîka - FMI, UE et BCE - décide d’arrêter son soutien, la Grèce n’aura pas d’autres choix que de quitter l’euro, même si elle ne le souhaite pas puisque, sans aides, le pays ne parvient pas à se financer. L’avenir de la Grèce au sein de la zone euro ne dépend donc pas uniquement du choix des Grecs.

Certaines banques comme la Deutsche Bank ou Citigroup ont proposé un système, peu probable, de double devise afin de conserver leurs titres grecs en devise européenne en cas d’éclatement du système monétaire européen. Qui seront les plus exposés en cas de sortie de la Grèce ?

L’exposition des banques envers la Grèce est considérablement plus faible qu’il y a quelques mois puisqu’elles ont accepté de perdre la moitié de la valeur des dettes grecques qu’elles détenaient (dans le cadre de l’accord sur la restructuration de la dette grecque négocié en février, ndlr). Le risque porte donc essentiellement sur les institutions publiques telles que la BCE ou encore le FESF (le Fond européen de stabilité financière) qui ont beaucoup prêté au pays et qu’il faudrait alors recapitaliser. 70% des pertes seraient alors pour le secteur public. A titre d’exemple, cela pourrait coûter à la France 90 milliards d’euros.
Cependant, si une sortie de la Grèce coûterait chère, la maintenir le serait aussi. Aucune des deux solutions n’étant « bonne » en soi, le choix sera donc politique. Economiquement, l’arbitrage est le suivant : préfère t-on accepter une perte aujourd’hui ou la diffuser dans le temps en continuant de prêter au Grecs ? L’élection en Grèce tranchera sur cette question.