TOUT EST DIT

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mardi 10 juillet 2012

La hausse des impôts c'est maintenant, la diminution des dépenses on verra plus tard...

Dans l’œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.
La semaine avait plutôt bien commencé, avec le sommet européen qui avait montré que les apparentes concessions d’Angela Merkel, la Chancelière allemande, ne remettaient pas en cause sa vision d’une Europe plus intégrée.
Puis avait suivi, mardi,  le rapport d’audit sur la France présenté par Didier Migaud président de la Cour des comptes : « les déficits sont anciens. Ils concernent donc les gouvernements de droite comme les gouvernements de gauche. Notre pays a manqué gravement de constance dans l’effort, relâchant celui-ci dès que la conjoncture s’améliorait. » « Il faut trouver 33Md€ pour passer de 4,4% de déficit à 3% en 2013. » On en retenait que la politique de diminution des dépenses publiques était inévitable et nécessitait un tour de vis sur les effectifs et les salaires des fonctionnaires.
Première déconvenue, on constatait très vite, que le discours de politique générale de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre à l’Assemblée Nationale,  permettait  malheureusement de s’apercevoir très vite que la hausse de la fiscalité serait beaucoup plus la pierre angulaire du quinquennat de François Hollande que la baisse des dépenses publiques.
Comme le Conseil économique, social et environnemental hébergeait, jeudi, la Soirée des Think Tanks , nous nous y sommes rendus pour représenter l’Institut des Libertés. Deuxième déconvenue, le dernier numéro de la  Revue Acteurs Publics était distribué dès l’entrée avec en couverture Marylise Lebranchu ministre  de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la Fonction publique,  qui disait « Durant cinq ans les fonctionnaires ont été méprisés ». En écoutant les intervenants  des différentes tables rondes (hauts fonctionnaires, élus, syndicalistes…), on pouvait se demander s’ils avaient pris connaissance des propos de Didier Migaud qui recommandait que toutes les dépenses d’intervention, de transfert et d’investissement qui n’avaient pas fait la preuve de leur efficacité soient réduites ou supprimées. En parlant aux représentants des sociétés IBM, Oracle et Logica, on comprenait très vite que eux avaient très bien écouté Didier Migaud, Ils proposaient leurs outils de modernisation de l’état :développement d’open data, lutte contre la fraude, etc. Partout en Europe l’administration se transforme, mais pas en France constataient ils. Il n’y avait pas affluence sur leurs stands.
Heureusement,  le Think Tank Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP), présidée par Olivier Mitterrand avait apporté son excellente brochure Cent jours pour réformer la France. C’était le plan rédigé en mars 2012, pour assurer le retour de la croissance et de l’équilibre budgétaire en créant environ 1,7M d’emplois en cinq ans. Son programmes comprenait notamment : la flexibilité du temps de travail, l’autorisation du licenciement économique, la simplification et l’assouplissement du code du travail, l’ouverture 24h/24 et 7j/7 des magasins et des services, la baisse des cotisations patronales, la suppression du smic universel pour confier la négociation des bas salaires aux seuls partenaires sociaux…et enfin un plan « start up » en France pour dynamiser l’investissement productif. La encore il n’ y avait pas affluence.
Il y avait par contre beaucoup de monde le week-end dernier aux Rencontres Economiques d’Aix en Provence organisées par Jean Hervé Lorenzi, Président du Cercle des Economistes. On peut lire le compte rendu des débats en cliquant ici. Pierre Moscovici, ministre de l’Economie a redit que le retour à l’équilibre budgétaire était prévu pour 2017 sans hausse de la TVA et sans augmentation de la CSG. Dès l’automne a t il ajouté, il faudra agir pour les PME sans donner aucune précision sur les mesures envisagées….
Edouard Carmignac, le patron de la société de gestion Carmignac a écrit à François Hollande pour lui dire dans son style direct qu’il était très inquiet sur les conséquences des mesures fiscales qui ont été annoncées. Eric Le Boucher des Échos résume très bien la situation en disant »quand un gouvernement manque d’axe clair, les événements décident pour lui… »

Marchés actions : inquiétudes sur l’économie américaine

En Europe, Sean Darby, le stratégiste du broker américain Jefferies vient de changer d’avis sur l’Europe en redevenant positif car il estime que le cercle vicieux entre les banques et les états a été arrêté. En revanche Cyril Castelli, président de R Cube, société de recherche, dans sa dernière note mensuelle, reste pessimiste sur les chances de sortie de la crise européenne par le haut. Par contre il attend une bonne surprise de l’économie américaine au cours de l’été.
Sur le marché américain, Jim Reid de Deutsche Bank, après avoir pris connaissance de l’indice PMI pour le mois de juin, baissant à 49,7 contre 53,5 le mois précédent en a conclu que la reprise américaine était pratiquement terminée. Les mauvais chiffres de l’emploi américain publiés vendredi dernier vont dans ce sens.

Secteurs : l’assurance européenne redevient attractive

La technologie ne fait plus l’unanimité car certains  analystes comme Oliver Pursche de Gary Goldberg Financial Services a réduit son allocation en valeurs de technologie. Il reste néanmoins confiant sur Apple, Microsoft et IBM. Les chances pour que ce secteur tire à la hausse le marché américain au second semestre sont en train de s’amenuiser. 
Le secteur de l’assurance vient d’être recommandé à l’achat par Graham Secker de Morgan Stanley. Il pense que les valorisations deviennent bon marché par rapport à leur moyenne historique. Dans la consommation il a recommandé à ses clients de vendre Danone et Nestlé.





Un Français invente la voiture qui ne coûte rien (ou presque)

Et s’il était possible de circuler en voiture gratuitement ? A l’heure où les Français pestent contre un budget automobile en explosion, Michaël Oualid, ingénieur et ancien de l’industrie automobile, a planché pendant plusieurs années sur son projet de Free Car. Sa voiture se veut libre, car affranchie de beaucoup de codes automobiles, et gratuite, car son propriétaire verra son prix d’achat, déjà faible, remboursé au fil de son utilisation grâce à un ingénieux système de "cash-back". Enfin, elle peut être made in France et selon Michaël Oualid, elle permet même aux constructeurs, dont les bénéfices ont bien souffert ces derniers temps, de dégager des marges plus confortables.
Quel est le principe ?

La Free Car est à la fois libre et gratuite. Libre, parce qu’elle se dégage de beaucoup de contingences automobiles. Gratuite, parce qu’au bout de quelques années son prix de vente est remboursé. Son principe : le prix de la voiture est pris en charge par celui qui en tire un profit financier.
Concrètement, le véhicule est équipée d’un boîtier. A chaque fois que son propriétaire utilise la voiture, il glisse sa carte bleue dans ce boîtier. Cela ne lui coûte rien, mais cela lui permet d'être identifié à la fois comme le propriétaire d'une free car et comme conducteur pour le trajet en cours. Ensuite, si au cours de son déplacement, il effectue un achat chez un partenaire (si par exemple il va acheter des étagères en kit chez un marchand de meubles), il règle son achat avec sa carte bleue. Le marchand de meubles lui consent alors une petite remise, de l’ordre de 2% et il rétrocède une commission au constructeur. Même chose quand le conducteur passe à la pompe, fait entretenir sa voiture… toutes ses dépenses habituelles font l’objet d’une remise. Au bout de quelques années, les réductions mises bout à bout remboursent le coût de la voiture.
Quel est l’intérêt pour le marchand de meubles, dont les parkings sont pleins, de payer ses clients ?
Il s’agit d’une simple forme de promotion, rien d’autre ! Evidemment, le week-end, les parkings débordent et le marchand de meubles n’a pas intérêt à faire venir davantage de clients. En revanche, le mardi après-midi, il peut rechercher une affluence supplémentaire, avec des incitations.
En plus d’inciter l’automobiliste avec un "cash-back", le marchand de meubles rétrocède aussi un petit montant des achats au constructeur, un peu de la même façon que les hôtels rémunèrent les sites de location de chambres, ou que les marchands en ligne versent des commissions à Google si le client est venu sur leur site par l’intermédiaire du moteur de recherches.
Le constructeur est rémunéré comme un apporteur d’affaires, car il génère des ventes supplémentaires pour le magasin. Pour le constructeur, la voiture devient rentable non plus au moment de sa vente, mais au moment de son utilisation.
Quel est l’intérêt pour l’automobiliste ? Au départ il doit payer pour utiliser la "free car" ?
En premier lieu, il verse un montant modéré. Au lieu de payer le prix total de la voiture, le consommateur s’acquitte d’un droit d’entrée, qui peut être compris entre 1 et 3.000 euros. Je penche tout de même pour un prix un peu plus élevé que 1 euro : un peu comme chez le psy, il faut que le conducteur s’engage ! Mais au fil du temps, ce droit d’entrée est remboursé grâce aux multiples promotions octroyées par les partenaires. Par ailleurs, le fait que la voiture soit équipée d’un boîtier qui mesure effectivement les distances parcourues permet un système d’assurances plus souple, sur le modèle du "pay as you drive".
L’assureur identifie simplement le conducteur grâce à la carte bleue introduite dans le boîtier, et elle facture celui qui utilise effectivement la voiture. Ainsi le propriétaire peut prêter sa voiture à un ami sans payer une prime d'assurance supplémentaire. Autre avantage pour ceux qui souhaitent partager une free car : un même véhicule peut être rattaché à de multiples conducteurs, tous assurés individuellement. Les assureurs ont une analyse plus fine de leurs risques, et les usagers payent le juste prix.
Pouvez-vous nous parler de la voiture en elle-même ?
Elle a plusieurs caractéristiques. En premier lieu, son design doit évoquer une ouverture aux autres partenaires : grande distribution, assurances, tourisme, énergie, divertissement, service, et même quelques éléments de personnalisation. Cette construction ouverte va de pair avec un aspect robuste, car la free car doit pouvoir durer de nombreuses années. Cela implique donc un design qui ne se démode pas trop vite. C’est, de toute façon, une voiture dont l’usage est plus important que la propriété : c’est une automobile sobre et sans fioritures, qui renchérissent son coût de fabrication.
Même en terme d’équipement, elle est extrêmement dépouillée. Elle peut avoir un chauffage, mais le système est bien moins sophistiqué que sur les modèles existants. Cette sobriété présente un autre avantage : la free car est beaucoup plus légère. Cela la rend plus sûre, car les éventuels accidents sont moins graves, et surtout cela la rend plus écologique, car elle mobilise beaucoup moins de matières premières et est plus légère, donc consomme moins. Enfin, elle est open-source. Cela signifie que le constructeur doit en livrer les plans en même temps que les pièces, afin que les garagistes puissent l’assembler eux-mêmes. Mais aussi qu’on puisse la personnaliser après sa fabrication, ajouter des éléments de confort ou des jeux sur le boitier, sans coût supplémentaire.
A qui s’adresse-t-elle ?
Tout le monde a besoin d’une automobile abordable : les retraités, les jeunes, les chômeurs, les familles (qui en font leur deuxième voiture), et maintenant les populations des pays émergents. Le cabinet AT Kearney a réalisé une étude sur l’Ultra Low Cost Car (ULCC), il évalue le marché à 15,6 millions de voitures par an en 2020 !
Quelle est la différence avec les voitures low-cost telles que Renault les fabrique ?
Les Dacia ont été conçues avec une base de coûts faible mais elles sont commercialisées exactement de la même manière que des voitures classiques : l’argent rentre dans les poches du constructeur au moment où la vente se réalise.
La free car coûte beaucoup moins cher à développer et à assembler : son prix de revient, avec une estimation pessimiste, est au maximum de 6.000 euros. Le coût de production, lui, est en partie pris en charge par l’automobiliste dans le droit d’entrée. Avec 5% de rétro-commissions, on estime que le constructeur peut gagner environ 500 euros par an. Cela signifie que les constructeurs, qui gagnent habituellement entre 500 et 1.000 euros par modèle, peuvent gagner entre 5 et 10 fois plus qu’avec leur actuel modèle économique. En clair, la free car coûte deux fois moins cher à fabriquer, mais peut rapporter cinq fois plus d’argent. Cette rentabilité permet aux constructeurs de continuer à assembler des voitures en France.
Cette free car remet totalement en cause le modèle économique des constructeurs…
Oui, mais cela résout aussi leur problème de rentabilité ! J’ai travaillé sur ce projet en me mettant avant tout à la place du constructeur. Cela suppose, tout de même, une période de transition. Dans un premier temps, en test, le boîtier pourrait être installé sur les voitures existantes.

Coût du travail et compétitivité : mue salutaire de Hollande

Le « peuple de gauche » doit avoir la gueule de bois, mais François Hollande se révèle être un président raisonnable… qui prend autant ses distances que possible avec son programme économique suicidaire (que les médias s’étaient bien gardés de dénoncer pendant la campagne même si chacun savait qu’il était irréalisable). Finies les envolées lyriques contre « l’empire de l’argent », le chef de l’Etat a fait de la compétitivité et de la baisse du coût du travail son nouveau cheval de bataille.
Les bonnes surprises ne sont pas légions depuis la double victoire socialiste à la présidentielle et aux législatives, mais le pragmatisme économique de François Hollande a de quoi rassurer… Bien sûr ses électeurs, qui croyaient au « changement » (sans qu’on sache bien de quoi il retourne) doivent être sacrément déçus, mais la France est gagnante à ne pas voir appliquer un programme de gauche en cette période de crise économique mondiale.
Bien sûr, il y a ce « coup de pouce » totalement anecdotique au Smic ; il y a cette manie du « dialogue social » dont on sait qu’il ne sert à rien face à des syndicats qui ne représentent rien d’autre qu’eux-mêmes ; il y a surtout ces embauches dans la fonction publique (même si elles se feront à des coupes drastiques dans d’autres ministères) et ces « emplois aidés » et autres « contrats de génération » qui ne sont que de vastes fumisteries bonnes à produire des chômeurs…
Mais le cap que vient de fixer le président de la République est le bon. La hausse de la CSG va faire grincer des dents mais il est inutile de se voiler la face : les Français vont devoir se serrer la ceinture (et pendant un bout de temps) s’ils ne veulent pas se tiers-mondiser à l’image de la Grèce, de l’Espagne ou du Portugal. Se serrer la ceinture tout en améliorant la compétitivité de notre économie et allégeant le coût du travail.
Une politique libérale de bonne aloi dont on peut féliciter François Hollande tout en regrettant les entraves que son programme démagogiques vont mettre sur sa route. A gauche, on ne choisit pas ses amis… et leur idéologie !

Enregistrements de Merah : le CSA va annoncer sa décision concernant TF1

Michel Boyon, du Conseil supérieur de l'audiovisuel, devait s'exprimer à 15 heures lors d'une conférence de presse au sujet de la diffusion par TF1 dimanche des extraits d'enregistrements audio entre Mohamed Merah et les policiers. Michel Boyon et Rachid Arhab, président du groupe de travail sur la déontologie au CSA, doivent annoncer quelles décisions ont été prises au sujet de TF1, sa chaîne d'information en continu LCI, mais aussi de BFM et i-TELE, qui ont retransmis des extraits de l'enregistrementLes Sages de la Tour Mirabeau ont entendu pour TF1 et LCI, la directrice de l'information Catherine Nayl et le PDG Nonce Paolini, ainsi que les représentants des chaînes d'information: Hervé Béroud pour BFM-TV et, pour i-TELE Cécilia Raguenau avec Céline Pigalle, respectivement directrice générale et de la rédaction.

Chargé de la régulation du secteur audiovisuel, le CSA relève les manquements des chaînes. Les sanctions qu'il prononce relèvent en général de la mise en garde ou de la mise en demeure. En cas de récidive, le gendarme audiovisuel peut décider, dans de très rares cas, de sanctions, comme la suppression d'une tranche de publicité, la lecture d'un communiqué d'excuses lors d'un journal télévisé ou une amende qui peut aller jusqu'à 3% du chiffre d'affaires.

Dans un communiqué publié mardi, Reporter sans frontières (RSF) regrette « la réaction répressive et disproportionnée des autorités françaises » et pointe du doigt « les méthodes mises en œuvre, à savoir la réquisition effectuée auprès de la société de production de l'émission « Sept à Huit » et la convocation devant le Conseil de l'audiovisuel des dirigeants des chaînes qui ont diffusé des extraits ». L'organisation de défense de la liberté de la presse fait valoir le droit à l'information et considère cette audition devant le CSA comme une menace au principe de la protection des sources.

QUE LE CSA LA FERME, IL N'A RIEN A DIRE SUR L'INFO, ET ENCORE MOINS LA CONTROLER !!
MESSIEURS LES CENSEURS BONSOIR !

Dans les coulisses du terrorisme 


On imagine, et on comprend, la douleur des familles des victimes de Mohamed Merah qui ont entendu dimanche l’assassin s’exprimer de façon posthume sur TF1. Calme, ironique, moqueur, Merah justifie pleinement son statut de terroriste et mérite bien le qualificatif de « monstre » que lui avait donné Nicolas Sarkozy. Tout est choquant dans ses propos et dans son attitude. Et pour les proches des sept personnes tombées sous ses balles, encore davantage. Mais ce n’est pas une raison pour occulter un document qui jette un éclairage cru et violent sur l’extrémisme islamiste. Au contraire, TF1 a bien fait de diffuser cet enregistrement pour au moins trois motifs.
Un : si ces dialogues sont réels – ce que la justice ne devrait pas avoir de mal à vérifier – ils réduisent à néant une malodorante campagne de désinformation partie d’Algérie, où la famille de Merah prétend détenir la preuve qu’il était « innocent » et qu’il a été abattu pour qu’il ne puisse pas se défendre en mettant en cause les services secrets français. Les conversations diffusées sur TF1 montrent au contraire que la police a tenté le maximum pour le prendre vivant, et, surtout, ne laissent aucun doute quant à sa culpabilité. Il ne cesse de revendiquer ses crimes.
Deux : les provocations incessantes de Merah, sa détermination et son mépris pour la vie des autres, ainsi que pour la sienne, en disent long sur ce qui peut se passer dans la tête d’un exalté de sa trempe. Avec une conclusion qui s’impose : le dialogue avec le terrorisme ne mène à rien.
Trois : en confirmant que le contre-espionnage français est passé à côté d’un danger public, l’enregistrement dévoilé par TF1 impose une réflexion sur l’organisation, le contenu et la gestion au quotidien de la lutte antiterroriste. On savait depuis l’assaut qu’il y avait eu des ratés. Le savoir est une chose, l’entendre à la télévision en est une autre, plus « puissante » à tous points de vue : la Direction centrale du renseignement intérieur ne sort pas indemne de cette émission. Si le ministre de l’Intérieur est en colère, c’est surtout devant l’ampleur de la tâche qui l’attend.
TF1 a fait son travail journalistique. La fuite qui a permis à la chaîne d’acquérir ce document n’est qu’anecdotique… et heureuse. Il est bon que les Français puissent jeter un coup d’œil dans les coulisses du terrorisme et de l’antiterrorisme.

ET QUE LES BIENPENSANTS AILLENT SE FAIRE FOUTRE
"LE POINT" AUSSI
RELAI DE LA PENSÉE UNIQUE.

Pourquoi la Finlande menace la zone euro

La Finlande ne veut pas rester dans l'euro à n'importe quel prix et s'oppose fermement aux décisions prises à Bruxelles les 28 et 29 juin derniers pour soutenir les pays en difficulté. Le souvenir de la crise des années 1990 dirige encore la politique économique d'Helsinki. Un nouveau casse tête pour l'Europe. C’est désormais aussi à Helsinki que va se jouer en partie le sort de l’Europe. La Finlande s’est en effet imposée la semaine passée comme la principale force de résistance aux décisions du sommet européen des 28 et 29 juin. La république nordique ne veut pas financer une partie de la prime de risque des pays en crise. Pas question donc pour elle d’autoriser le FESF et le MES à acheter sur le marché secondaire avec l’argent finlandais des titres de dettes italiens ou espagnols. Et vendredi, la ministre des Affaires étrangères, la sociale-démocrate Jutta Urpilainen, a fixé les règles du jeu : pas de responsabilité commune pour les dettes, les économies et les risques. Et si l’on se dirigeait dans cette voie, la Finlande se tiendrait prête à sortir de l’euro.

Pas de pression politique eurosceptique pour le moment

Quelle est la portée de l’ultimatum finlandais qui a, dimanche, hautement irrité le président du conseil italien Mario Monti ? Elle n’est pas mince. Le veto finlandais bloque pour le moment toute avancée sur les rachats de dettes, mais aussi potentiellement sur l’union bancaire. Or, il est fort peu probable que Helsinki modifie sa position sur le sujet. Tout simplement parce que cette position n’est pas, de la part du gouvernement, un opportunisme quelconque, comme Angela Merkel le pratique si souvent, mais une vraie position de principe. Du reste, on se souvient qu’en 2011, le gouvernement précédent s’était montré déjà intransigeant suer la question des garanties particulières à apporter aux prêts accordés à la Grèce.
Le changement de majorité en juin 2011 n’avait pas modifié les exigences finlandaises. Enfin, l’actuel gouvernement de coalition, qui va de la gauche ex-communiste aux conservateurs, a été fondé sur la volonté de maintenir le pays dans la zone euro, notamment contre les Vrais Finlandais, parti eurosceptique qui avait fait une percée aux élections législatives de 2011. Or, depuis, les partis de la coalition ont tenu le choc et ne sont pas menacés de vague anti-européenne. Les derniers sondages sont encourageants. Il n’y a donc pas de pression politique plus forte qu’auparavant sur Jyrki Katainen, le premier ministre du seul pays nordique membre de l’euro.

Un choix européen qui n’est pas inconditionnel

Et c’est bien là que le bât blesse. A la différence du Danemark ou de la Suède, la Finlande n’a pas renoncé à entrer dans la monnaie unique. C’était pour elle, ancienne possession russe éloignée du centre du continent, une affirmation forte de son caractère européen. Mais elle pensait également ne pas y perdre l’essentiel. Or, la stabilité des finances publiques est devenue une part essentielle de la culture économique finlandaise après la terrible crise du début des années 1990.
Entre 1991 et 1995, tous les pays nordiques ont connu une crise profonde de leur modèle d’Etat providence. Mais aucune n’a atteint la vigueur de celle qui a alors frappé la Finlande. A la fin des années 1980, le pays connaît une forte croissance, alimentée par une dérégulation rapide du secteur financier. Mais l’effondrement de l’URSS donne un coup d’arrêt brutal à la croissance : la Finlande était la porte des produits soviétiques vers l’ouest. Le commerce avec l’ancien bloc communiste s’arrête net et entraîne des faillites qui fragilisent les banques. Ces dernières cessent de prêter et la croissance passe de 5,4 % en 1989 à - 6,1 % deux ans plus tard. Rapidement, les excès du secteur financiers durant les années 1980 rendent sa survie impossible. L’Etat doit venir à la rescousse.

Le mistigri de la crise transmis à l’Etat

Dès lors, le mistigri de la dette est transféré à l’Etat et la crise économique devient une crise de la dette. Les comptes publics passent d'un excédent de 6 % en 1989 à à un déifcit de 8 % en 1993. Cette même année, la Finlande perd son triple A et est dégradée de deux crans. Le gouvernement d’Helsinki décide alors de prendre des mesures énergiques : c’est le fameux plan du printemps 1995 qui a réduit notamment l’indemnisation du chômage et réformer le système de retraite, tout en augmentant les impôts. A cela s’est ajouté un refus de « sauver » les entreprises en difficulté sur le principe schumpétérien de « la destruction créatrice ». Les investissements se sont dirigés vers les entreprises en pleine croissance, notamment dans les technologies. Le secteur financier a été redimensionné et simplifié : aujourd’hui trois acteurs, dont aucun n'est contrôlé par des capitaux finlandais, occupent le marché.

Le « modèle finlandais » mis en avant
La méthode a fonctionné puisque la Finlande s’est qualifiée en 1997 pour l’euro. Et le souvenir de ces années reste fort à Helsinki. Du coup, le pays, un des plus vertueux de la zone euro avec un déficit public en 2011 de 0,5 % du PIB, veut absolument éviter le retour du risque bancaire et souverain. Comme l’économie finlandaise est petite (180 milliards d’euros de PIB), la prise de risque vis-à-vis des grands pays endettés de la zone euro représente une charge considérable pour la république nordique. D’où le refus de s’exposer.
Sans compter que les Finlandais pensent avoir montrer qu’il était possible de sortir de la dette avec des efforts. Même s’ils oublient deux faits essentiels qui ne peuvent s’appliquer aujourd’hui : le pays a dévalué en septembre 1992 et il a bénéficié de la reprise de la croissance mondiale à partir de 1994 et de l’effet « Nokia » avec le développement des nouvelles technologies. Reste que, vu d’Helsinki, la « méthode finlandaise » est une leçon pour les Grecs, les Espagnols ou les Italiens. Pas question donc de les encourager à agir autrement en subventionnant leurs taux.

Dilemme impossible à résoudre pour l’Europe


On comprend donc qu’il sera difficile de faire céder la Finlande. L’engagement symbolique dans l’euro ne peut se faire au prix de l’abandon des leçons des années 1990. Reste alors une question : la sortie de la Finlande de la zone euro serait-elle envisageable pour ses partenaires. En théorie, ce pays de 5 millions d’habitants, comptant pour 1,4 % du PIB de la zone euro, pèse peu. Qu’il soit dedans ou dehors ne change rien sur le plan macro-économique. Sauf que si Helsinki décidait de revenir à la markka, sa monnaie d’avant 1999, le précédent serait préoccupant. Car, à la différence de la Grèce, c’est un pays sain qui s’en irait. Le risque serait évidemment que d’autres économies solides imitent Helsinki : les Pays-Bas, l’Autriche et, évidemment, l’Allemagne.
La sortie de la Finlande serait alors le premier pas vers une zone euro réduite à des pays plus ou moins en crise. La confiance dans l’euro en prendrait sans doute un coup décisif. Et c’est sans doute pourquoi personne ne veut se payer le luxe de laisser partir la Finlande. Mais le risque sera alors le blocage de la réforme de la zone euro. Un blocage qui, là aussi, conduit l’euro à sa perte. Entre les deux périls ...

Quand la France fait la fortune de ses voisins par des mesures idiotes

Petite liste des décisions idiotes prises par les différents pouvoirs français, qui ont fait la fortune de ses voisins : de la révocation de l'Edit de Nantes aux mesures fiscales de François Hollande, la France fait fort.
1685 : Louis XIV décide de révoquer l’Edit de Nantes qui accordait la Liberté de Culte aux Protestants en France.

Cette décision force de nombreux Protestants à quitter le Royaume et à s’installer en Hollande. Encouragé par cette brillante initiative le Roi Anglais Jacques II Stuart (Catholique, qui vient d’avoir un fils avec sa deuxième femme, très Catholique) prend de plus en plus de mesures en faveur de ceux ci, au grand déplaisir de la population. Les Whigs demandent l’intervention de la fille de Jacques II et de son mari Guillaume III d’Orange (tous deux Protestants) qui envahissent l’Angleterre a la tête d’une armée de 18000 hommes, dont 3000 officiers Français constituaient le fer de lance, tous Protestants, anciens des troupes de Turenne et remarquables soldats.
Cette coalition mit en place la base de ce qui devait devenir le régime Démocratique Anglais qui allait assurer au système politique Anglo-Saxon la domination mondiale qu’il exerce toujours aujourd’hui     Cette « Glorieuse Révolution» fit décamper le Roi Catholique Stuart et installa à sa place son gendre et sa fille.En fait, il s’agissait d’une invasion pure et simple de la Grande Bretagne par des troupes Franco/Protestantes et Hollandaises,  faite avec l’assentiment de la population Britannique, ce qui garantissait que l’Angleterre allait devenir l’ennemi mortel de la France.
Pire encore, bon nombre des Protestants qui n’étaient pas soldats mais commerçants ou industriels filèrent à Londres et furent en partie au moins à  l’origine de la Révolution Industrielle qui assura à  l’Angleterre  la domination économique sur le monde (les Courtauldt par exemple, à  l’origine du développement des filatures en GB étaient des Protestants Français).
Le résultat de cet appauvrissement ne se fit pas attendre, la France rentra dans l’une des pires dépressions de son histoire et le pays ruiné cessa de pouvoir entretenir ses armées. En 1704 à Blenheim, les troupes Anglaises, Hollandaises et Protestantes Françaises écrasaient les troupes de Louis XIV, mettant fin à la domination militaire Française sur l’Europe.
Un siècle plus tard, c’est le tour de la France de connaitre une Révolution politique et la encore, le résultat essentiel fut de forcer à l’exil tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec le pouvoir en place. Furent exilés ou s’exilèrent d’eux-mêmes les aristocrates, mais aussi un grand nombre de religieux. Or les religieux étaient la colonne vertébrale du système d’éducation supérieure, ce qui fait que la France dut fermer ses Universités pendant de nombreuses années, mais après tout comme l’avait dit Fouquier- Tinville en condamnant à mort Lavoisier « La République n’a pas besoin de savants »  Beaucoup de ces savants partirent et ne revinrent jamais, tels Dupont de Nemours, qui créa aux USA ce qui était et reste encore deux siècles plus tard l’une des plus grandes sociétés chimiques du monde. La France en fut appauvrie d’autant…
Encore un siècle, et cette fois ci, nous avons l’interdiction des congrégations qui force à l’exil une grande partie du corps enseignant Français de l’époque, pour mettre en place un système sous le contrôle complet de l’Etat Laïc enfin !
Compte tenu des résultats remarquables atteints par ce système depuis un siècle et surtout depuis 1945, on ne peut que penser que ce fut un terrible appauvrissement intellectuel, résultat normal d’un monopole. Après tout,  le clergé laïc, comme le clergé Catholique en 1685 et comme tout clergé dans l’Histoire, n’aime pas la concurrence.
La déroute militaire de 1940 donne le pouvoir  à Pétain, qui parce qu’il était au pouvoir et que donc il en avait le pouvoir, décide que les malheurs de la France sont dus aux Juifs, qu’il convient de dépouiller de leur nationalité Française, de spolier de leurs biens tout en les livrant aux occupants. Le processus intellectuel est le même, fort bien décrit par René Girard : une politique imbécile amène a des résultats désastreux, que l’on impute à un bouc émissaire, ce qui permet a la classe dirigeante de s’exonérer de toute responsabilité. Prêtres réfractaires en Vendée en 1793, Juifs en 1942, même combat…
Remarquons au passage que chaque fois que l’on forçait au départ  une partie de la population française, des vautours locaux jamais très éloignés du pouvoir politique s’emparaient de leurs biens et que l’appauvrissement des uns faisait l’enrichissement des autres…  ceci expliquant peut être cela.
Arrivons à l’époque actuelle.
Depuis 1981, la gauche qui a le monopole des medias et des programmes éducatifs (et du cœur bien sûr) est lentement montée dans le système politique, où elle est aujourd’hui en situation de monopole  à tous les niveaux, nationaux, régionaux, locaux…
Bien entendu, elle est en train d’échouer économiquement et cet échec n’en est qu’ à ses débuts. La chasse au bouc émissaire peut donc commencer et les boucs émissaires sont tout trouvés : il s’agit bien sûr « des riches » et des « banquiers », que l’on va forcer   à l’exil ou que l’on va spolier au nom de la « justice sociale »
Mais comme je ne cesse de le répéter, la nature de la création de richesse a changé (Voir “C’est une révolte, non Sire c’est une Révolution, Francois Bourin éditeur, 2002)
Autrefois, la richesse était constituée par des actifs réels, immeubles, usines, terres agricoles…qui restaient en France même si l’on forçait leurs propriétaires légitimes à l’exil et  à la pauvreté.
Aujourd’hui la richesse est immatérielle et quitte le territoire national avec ceux qui s’en vont. Le durcissement de la  politique fiscale actuelle va convaincre ceux qui restaient envers et contre tout de s’en aller à leur tour et l’appauvrissement général va être beaucoup, beaucoup plus rapide que par le passé. Comme nous copions les politiques économiques suivies par  l’Argentine, le Venezuela ou Cuba, eh bien, nous allons avoir les mêmes résultats, appauvrissement généralisé et fuite de tous les cerveaux sur fonds de démagogie sociale.
Inutile de dire que dans ces conditions, il est illusoire d’espérer que nous puissions conserver un taux de change fixe avec qui que ce soit. J’engage le lecteur à regarder l’évolution du cours des monnaies des trois pays que j’ai mentionné plus haut, ainsi que l’évolution de leurs niveaux de vie.
Et l’immobilier à Caracas ou à Buenos Aires n’a pas été un très bon placement, sans parler de La Havane, si chère à la gauche Française et modèle culturel et social à suivre.
Pourquoi notre pays s’obstine-t-il à suivre des politiques suicidaires siècles après siècles reste pour moi un mystère ? Mais après tout ce phénomène a déjà intrigué de plus grands esprits que le mien. Tocqueville, par exemple, constatait que « Les Français préfèrent l’égalité dans la misère à la prospérité dans l’inégalité »   
Plus ça change…

Hollande-Ayrault : alors, heureux ?

Entre martèlement fiscal, refus autiste d'envisager toute baisse de la dépense publique, maintien de la culture bling-bling, absence de retour sur les mesures liberticides de Sarkozy, et réveil de la Françafrique, que peut-on trouver à sauver dans les premières semaines du duo Hollande-Ayrault ?

Osons une question iconoclaste au sein de la sphère centriste et libérale démocrate. Et si on pouvait être contents de Hollande-Ayrault ? Certes, Hollande a tenu une posture destinée à gagner les élections. Mais comme le notent Françoise Fressoz ou Résultat d'Exploitation (s), la parenthèse électorale est finie, et la rigueur arrive.
Du coup, peut-on, comme l'Hérétique, juger que le gouvernement a plutôt d'assez bons débuts et qu'il y a pas mal de choses auxquelles on peut agréer largement ?
La réponse est non. Il ne suffit pas, comme le font Hollande et Ayrault, de prendre la suite de la politique Sarkozy-Fillon (non remplacement systématique des fonctionnaires partant en retraite, création ou hausse d’impôts et de taxes, expulsions d'immigrés clandestins) pour être libéral.
Pourquoi critiquer Hollande et Ayrault ?
Déjà, il y a la forme. Les observateurs, ainsi que les degôches, que ce soit la gauchosphère ou les bobos, se plaisent à dire que le bling bling, c'est fini.
Quelle douce plaisanterie. Est-ce que Hollande a renoncé à l'Airbus présidentiel que Sarkozy s'était fait aménagé à grands frais ? Est-ce que leS jetS privéS Tulle-Paris n'étaient pas une faute majeure ? Hollande a t-il décidé de rendre l'usage du pavillon de la Lanterne, à Versailles, au Premier Ministre comme c'était l'usage auparavant ? Les ministres font-ils preuve de sobriété orale, automobile et vestimentaire ou bien se payent-ils des sorties fiscales non contrôlées, des DS5 Hybride Diesel et des tenues qui font concurrence à celles d'autres claudettes de la république ? Pourquoi l'affaire du déjeuner chez Laurent ne fait-elle pas plus la Une de la presse ? Chacun peut pourtant constater que le menu découverte coûte 85 euros au Fouquet's et 170 euros chez Laurent. De même, quel sympathisant de Hollande ira lui demander si un français "normal" dépense 1500 euros par costume ?
Sur la forme, on le voit bien, rien n'a changé entre l'équipe précédente et celle actuellement au pouvoir, si ce n'est l'hypocrisie vis-à-vis de l'argent, ainsi que la confusion familiale accentuée par le rôle de la compagne de Hollande.
Ensuite, il y a le fond. La politique budgétaire est-elle la bonne ? A t-on cessé de recevoir des dictateurs symboles de la Françafrique chez nous ? La République est-elle irréprochable ?
Pendant un mois, Hollande et Ayrault ont répété le sketch de l'audit de la Cour des Comptes. Son contenu n'était pas une surprise, puisque la Cour des Comptes certifie les comptes publics et tient le même discours depuis des années : il faut réduire la dépense publique et surtout en améliorer l'efficacité. Malgré le fait que la Cour des Comptes ait déclaré que l'équipe précédente avait laissé des comptes clairs (c'est-à-dire en déficit de 100 milliards, ce qui veut dire que quand la France dépense 1 euro, elle emprunte 40 centimes), Hollande et Ayrault ont tenté le coup de dépenses budgétées mais non financées. Ils ont comme ça identifié 10 milliards. Outre le fait que la moitié de ces 10 milliards soient liés à la dégradation de la conjoncture économique, on ne peut, en fait, que sourire devant un tel raisonnement. Il manque 10 milliards ? (en fait, 100). Alors que fait le gouvernement ? Il crée de nouvelles taxes.
Pas à un seul instant il ne se demande si on ne pouvait pas, plutôt, supprimer 10 ou 100 milliards d'euros de dépenses. Pas une fois Hollande et Ayrault ne s'interrogent sur la nécessité qu'a l’État de faire autre chose que de la police, de la justice, de la diplomatie et de la défense, de préférence au niveau fédéral Européen. On le voit donc clairement, même si Hollande et Ayrault affichent une certaine forme de sérieux budgétaire (le même sérieux que Fillon, en fait), l'idée même de vouloir préserver le périmètre étatique est inacceptable, et, en réalité, ultra étatiste et ultra socialiste. Même l'objectif de "justice fiscale" affiché est contestable.
Si les gens à fort revenu ou à fort patrimoine tirent leurs biens d'activités injustes et illégales, qu'on les poursuive ! En quoi la fiscalité devrait être juste alors que la vie ne l'est pas, au sens égalitariste du terme ? Pourquoi ne pas appliquer à tout le monde une flat tax de 15% des revenus, plutôt que cet IRPP progressif que la moitié des ménages  français ne payent pas ?
Sur le plan des libertés civiles, le décalage entre l'image des socialistes et la réalité est encore pire. Durant le quinquennat précédent, on avait beaucoup critiqué (à raison) les lois liberticides, la débauche de moyens policiers lors des visites de terrain du gouvernement, etc. Que font Hollande et Ayrault ? Ont-ils défait la fusion entre les Renseignements Généraux et la Direction de la Sûreté du Territoire ? Ont-ils demandé à Jean-Paul Huchon, président socialiste du CR Île de France, de suivre l'avis consultatif de la CNIL et d'anonymiser le Pass Navigo RFID ? Ont-ils demandé à Bertrand Delanoé, maire socialiste de Paris, de stopper la vidéo surveillance (ou alors de rendre l'accès aux images 100% public, par Internet) ? Ont-ils demandé à Martine Aubry, maire socialiste de Lille, ce que les Roms expulsés le 19 Juillet 2010 étaient devenus ? Ont-ils demandé à Manuel Valls pourquoi des mineurs sans papiers étaient encore placés en centre de rétention ? Ont-ils questionné Najat Belkacem sur la compatibilité entre sa volonté de faire disparaître la prostitution et l'objectif d'aider les victimes de la prostitution ?
Sur le plan de la politique étrangère, les sympathisants socialistes doivent être rouges de honte. Ils voulaient en finir avec la Françafrique, ils se retrouvent avec Hollande recevant le 11 juin Mahamadou Issoufou, le président du Niger, une belle démocratie minière, et le 5 juillet, Ali Bongo. RFI, pourtant la voix de la France, écrit "Calée entre les visites d'Alpha Condé et de Macky Sall, cette rencontre n'allait pas de soi. Alors qu'il était encore candidat, François Hollande avait estimé que l'élection d'Ali Bongo ne répondait pas aux critères démocratiques".
La normalie semble bien s'accomoder de la real politik Sarkozyste...
La réponse est donc claire. Les centristes, libéraux démocrates ne peuvent pas être satisfaits de la politique jacobine, cynique et ultra étatiste menée par Hollande et Ayrault, tout comme ils étaient mécontents de la politique ultra socialiste du précédent gouvernement. La "rigueur budgétaire" que Hollande et Ayrault affichent est une plaisanterie, et les libéraux n'en font d'ailleurs pas une fin mais un moyen. Le but n'est pas tant de réduire la dépense publique (ça n'est pas fait) que de réduire l'emprise de l’État sur le pays (ça n'est pas fait non plus) afin de laisser les gens s'organiser librement et localement.
Pourtant, moins et mieux d’État sont non seulement possibles mais surtout souhaitables. Jusqu'où les français vont-ils accepter que l’État se mêle de leurs vies ? Mystère.

Antisocial : la France en pleine intoxication collective à l'abus de (faux) dialogue social

Le sommet social est-il en train d'accoucher de réformes cruciales, ou de nouvelles usines à gaz aux titres pompeux ? Le poids de l’"Etat-Nounou" ne limite-t-il pas la capacité des individus à résoudre leurs problèmes ?
Le sommet social est donc articulé autour de plusieurs conférences sociales permettant le dialogue social entre partenaires sociaux sur l’urgence sociale de la souffrance sociale. L’objectif social est de déboucher sur un accord social permettant des réformes sociales de notre protection sociale digne d’une vraie démocratie sociale qui nous évitera un mouvement social généré par l’angoisse sociale de la misère sociale. En évitant un blocage social, la conscience sociale des acteurs sociaux nous promet des avancées sociales basées sur la justice sociale de notre modèle social.
Bref… j’ai allumé la radio en France le 9 juillet 2012. Puis je l’ai éteinte.
Je l’ai éteinte parce qu’en France, le mot « social » est un mot truqué. Un mot truqué permettant d’identifier à coup sur, des minorités économiques, politiques ou associatives voulant capter des ressources prises à tous ou édicter des commandements s’appliquant à tous en s’abritant derrière une image de bergers légitimes et responsables de la société.
Pourtant je n’ai rien contre le social au vrai sens du mot. Comme des dizaines de millions d’individus, je suis un être social, avec une famille, des amis, des collègues de travail, des connaissances associatives, des clients, des fournisseurs et des voisins. Des personnes nouant des relations parfois très fortes ou des relations limitées à un simple échange marchand ou un contrat. Des personnes s’associant via une mutuelle et avec d’autres pour un hobby ou la défense d’une cause.
Je suis bien sûr favorable à ce que des groupes d’individus s’associent librement pour négocier des accords les concernant eux-mêmes ou pour gérer collectivement des services soins ou retraites à conditions qu’ils ne forcent personne à profiter de leurs services. L’Etat n’étant alors chargé que l’aide d’extrême urgence.
Je pense que la société a besoin d’associations libres et de personnes responsables sous le règne de la Justice et du Droit mais qu’elle n’a pas besoin de bergers comme les moutons ou de professionnels de la profession comme le cinéma. Le social n’a pas besoin de sommet.
En particulier, le social n’a pas de besoin de ce sommet tellement prévisible dans ses passages obligés.
Il y a d’abord des syndicats de salariés ne représentant qu’environ 8% des salariés. Cela ne semble visiblement toujours pas déranger grand monde parmi les commentateurs analysant avec sérieux les moindres déclarations de leurs dirigeants. A partir de quel niveau est ce que l’on cessera de faire semblant que nous ne sommes pas en Allemagne ? 5% des salariés ? 2% des salariés ?
Il y a une flopée d’organisations patronales pas davantage représentatives des entrepreneurs que les syndicats le sont des salariés, surtout occupées à obtenir des privilèges ciblés (subventions, aides, niches, protectionnisme) pour leurs membres les plus influents.
Et puis, il y a une classe politique bavarde définissant avec désinvolture les soins, la retraite, les contrats de travail, la formation etc… à la place et avec l’argent d’individus captifs.
Ils construisent des nouvelles usines à gaz avec des titres pompeux en prenant surtout garde à éviter tout ce qui pourrait limiter leur Pouvoir, tout ce qui pourrait redonner de la souveraineté aux individus. Ils vont beaucoup s’entre-féliciter de la légitimité qu’ils s’entre-accordent en apesanteur et aux avancées qu’ils auront fait entre eux. Les syndicats écriront des lois et l’Etat-nounou définira les contrats des salariés dans une confusion applaudie comme le summum de la démocratie.
Au final, tous ces gens là vont limiter les échanges, les actions et les relations de dizaines de millions d’autres qui auraient prévenu les problèmes bien amont qu’ils se produisent.

Ce sommet, comme presque toujours lorsque le mot social apparait, va abimer la société et limiter par la contrainte de l’Etat-nounou et de ses commandements la capacité des individus à résoudre leurs problèmes.
A l’issu de ce sommet, vous allez recevoir des nouveaux commandements ou disposer d’un peu moins de vos ressources alors que vous étiez les seuls à savoir comment agir, avec qui vous associer ou comment échanger. Les seuls à savoir comment nouer des meilleures relations. Les seuls à pouvoir améliorer la société.
Ce sommet, comme presque toujours en France lorsque le mot social apparait, va abimer la société.
Ce sommet est antisocial au vrai sens du mot. Et ça ne donne pas envie de rallumer la radio.


"Oui, il fallait publier les enregistrements Merah, qui montrent l'aveuglement de la France sur les dérives islamiques"

La diffusion sur TF1 des enregistrements téléphoniques entre le RAID et Mohamed Merah, dimanche soir dans Sept à Huit, a provoqué une avalanche de réactions hostiles de la part des familles, mais aussi de la presse. Pourtant, si elle provoque ce tollé, elle est d'autant plus nécessaire qu'elle nous en apprend plus sur le tueur, et nous alarme sur la société actuelle...

Dimanche soir, TF1 a retransmis dans l’émission Sept à Huit des extraits d’enregistrements téléphoniques entre la police et Mohamed Merah. Est-ce que cette diffusion est normale, opportune, voire nécessaire ?

Ivan Rioufol : Elle ne me choque pas. Je trouve que pouvoir entendre ce témoignage de Merah est plutôt judicieux,  et même très intéressant. D’autant qu’il faut rappeler qu’il a été tué donc qu’on ne l’entendra jamais plus. On aurait pu avoir ses explications lors d’un procès. En l’occurrence il les a données en testament.

C’est cela qu’il nous est donné d’écouter aujourd’hui. Je ne comprends pas très bien l’émoi que suscite cette diffusion. Autant j’aurais bien compris ce qu'il aurait eu d’insupportable à diffuser les vidéos des assassinats qu’il avait filmés, mais la situation actuelle est foncièrement différente. La réaction de la presse est démesurée. Je récuse ce journalisme lisse et anesthésiant.

 

Robert Ménard : Normale oui. En revanche je trouve problématique tout d’abord le peu d’égards qu’on a manifesté vis-à-vis des familles. S’il est exact qu’on ne les a même pas prévenues, c’est de la goujaterie. D’autre part je suis exaspéré par ceux qui habillent ça sous couvert d’un devoir d’information et de la liberté de la presse. Il en va surtout d’un scoop que n’importe quel média aurait diffusé. Je suis agacé de l’emploi de grands mots alors qu’en réalité ce n’est qu’un coup journalistique. Par ailleurs ceux qui prennent leurs distances avec TF1 sur cette histoire auraient fait exactement la même chose s’ils avaient été en possession de tels documents. Enfin, ces mêmes journalistes se gaussaient d’éthique criaient au scandale déontologique quand Al-Jazheera publiait des communiqués de Ben Laden. 
Il n’y a pas de problème de déontologie : la presse se fout de la déontologie. Nous avons affaire à un simple coup journalistique qui tombe à pic pour TF1, mais qu’on ne se gargarise surtout pas de grands mots en invoquant la liberté de la presse et le droit à l’information : c’est du baratin. La liberté de la presse est autrement menacée en Chine, à Cuba ou en Arabie Saoudite qu’en France.
Néanmoins quand Emmanuel Chain défend cette diffusion, il a absolument raison, mais qu’on arrête de jouer les Tartuffe…

Concrètement, en quoi cette diffusion est-elle utile ?

Ivan Rioufol : Tout d’abord, elle contredit la propagande lancée par l’avocat du père de Mohamed Merah et éteint la théorie du complot. En effet, celui-ci laissait entendre qu’il y avait des enregistrements dans lesquels il apparaissait que Merah avait été manipulé.
La diffusion est utile car elle montre bien que Merah a agi seul et a été autonome dans son désir de tuer. En outre, elle donne à voir ce que peut produire notre société, qui se gausse d’humanisme et de gentillesse, comme monstruosité et comme monstres. Il est utile que ces derniers soient désignés et regardés comme tel.
On a tendance, hélas, dans la presse, à mettre sous le tapis ou jeter un voile pudique sur toutes les choses qui dérangent notre confort intellectuel. Il est vrai que Merah dérange ce confort, mais il dit des choses non pas seulement sur lui-même et sur sa folie mais aussi sur l’inconséquence, l’aveuglement et la faiblesse de notre société. En effet, elle a laissé grandir ces monstres qui parlent avec l’accent toulousain, qui se disent Français et qui se disent que, parce qu’ils sont français c’est plus facile d’attaquer la France. D’autant plus qu’il reprend toutes les attitudes du bon islamiste qui privilégie la mort à la vie etc.

Robert Ménard : Il faudrait le demander à ceux qui ont donné ces enregistrements à TF1. On voit bien que dans ce genre d’opérations on ne sert aucune liberté fondamentale, mais plutôt les intérêts personnels des détenteurs de l’information. Au demeurant je comprends ce mécanisme, et je n’irai pas pester contre cette publication, mais ça me fait la même impression que lorsqu’un PV d’audition sort dans la presse alors que l’audition a eu lieu le matin même. Il y a un vrai problème quant au secret de l’instruction. En outre ce n’est plus du journalisme d’investigation, mais de délation.
Toutefois, l’intérêt réel est que ces documents montrent le cynisme, le caractère abject, la duplicité assumée du personnage. Nous devrions donc nous inquiéter sur une partie des musulmans de France qui peuvent se retrouver dans de tels criminels, ce qui donne un coup à un certain nombre de bisounours qui pensent que l’immigration et l’Islam ne posent jamais aucun problème. J’ai lu des extraits de ces discussions, qui laissent songeur… Je ne peux m’empêcher de rire quand certains de mes confrères semblent découvrir aujourd’hui la violence d’une partie de la communauté musulmane. On doit alors légitimement se poser la question de l’aveuglement avec lequel certains ont traité ce Mohamed Merah. 

Toutefois, cette diffusion demeure une violation du secret d’instruction. Cela ne vous choque pas ?

Ivan Rioufol : Le secret d’instruction est violé allègrement tous les jours. On trouve cela totalement normal quand il est violé pour mettre en cause Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, par exemple, et ce serait choquant quand il met en cause un monstre dont on n’aurait pas à connaître les turpitudes.

Robert Ménard : Je trouve que c’est problématique par rapport à la loi, d’autant plus si c’est préjudiciable au justiciable. Malheureusement on me dit souvent que ce secret ne s’applique pas aux journalistes. Trop souvent, le journaliste qui publie ce genre de documents est instrumentalisé par telle ou telle partie. Il existe une sorte de connivence, pour ne pas l’appeler autrement, entre juges d’instruction, avocats et journalistes, pour tourner à la petite tambouille qui se fait sur le dos des gens. 


Que pensez-vous de l’argument des familles qui sont profondément choquées par cette diffusion ?

Ivan Rioufol : Je comprends l’émoi suscité par les familles des victimes, c’est certainement très douloureux d’entendre la voix de cet assassin qui ne montre aucun remord, aucun regret et qui agit comme un monstre froid.
Toutefois, je ne vois pas très bien ce qui peut choquer dans les propos diffusés. Au contraire, il me semble que cela peut les aider à faire comprendre à l’opinion publique quel était ce bourreau. Leur douleur est due à l’acte, pas au fait que l’on ait à comprendre qui était ce démon.

Ne pensez-vous pas que les journalistes se cachent derrière la liberté d’expression alors que la seule raison pour eux est celle de l’audience ?

Ivan Rioufol : La presse est aussi une entreprise commerciale. Je serais patron de presse, j’aurais publié cette information sur le seul motif du droit à savoir en dehors des considérations mercantiles. Le journalisme est fait pour décrire des faits, pour rapporter des témoignages, pour mettre une lumière crue sur des sujets crus. Aujourd’hui, il est de moins en moins descriptif et de plus en plus politisé. Dans ce cas, nous sommes en présence d’un fait brut qui mérite d’être diffusé autant qu’il mérite d’être commenté. On ne peut pas reprocher à TF1 de vendre son information car il serait hypocrite de penser que ces sujets sont hors des considérations commerciales. De plus, il n’y a pas eu d’effet d’annonce de la part de la chaîne, on l’a découvert le soir même. C’est donc un procès assez peu convaincant que l’on fait à la chaîne.

Il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy s’opposait fermement à la diffusion des images de l’intervention du RAID. Est-ce un problème du même ordre aujourd’hui ?

Ivan Rioufol : Ce n’est pas la même chose. Les images mettaient en scène la mort d’un homme. Dans le cas présent, il n’y a pas de voyeurisme dans ce que l’on découvre. Il y a une différence entre le voyeurisme malsain qui peut s’assimiler à s’arrêter pour regarder un accident de voiture, et le simple fait d’essayer de comprendre comment un assassin arrive à ce degré d’inhumanité dans une société qui ne cesse de se réclamer des droits de l’homme et de la tolérance. C’est cette contradiction qui est intéressante, celle qui revient à se demander comment les « belles âmes » produisent des horreurs par leur aveuglement.

TF1 S'EST INSCRITE CONTRE LA PENSÉE UNIQUE, C'EST DE LA PURE INFORMATION, BRAVO !


Le bug de la redevance sur les ordinateurs - en moins de 3 minutes




Marion Maréchal : la troisième génération Le Pen à l’œuvre 




Plus jeune députée de la Ve République (elle n’aurait pas pu se présenter avant la loi du 14 avril 2011, qui a baissé l’âge d’éligibilité des députés de 23 ans à 18 ans), l’aînée des neuf petits-enfants de Jean-Marie Le Pen est aussi ravissante que courageuse. Marion Maréchal-Le Pen a réussi un exploit double. Devenir la plus jeune députée de France et de l’histoire contemporaine et faire revenir le Front national sur les bancs de l’Assemblée. Elle est arrivée largement en tête au second tour des législatives devant le député UMP sortant Jean-Michel Ferrand. Ceux qui ont une mémoire et n’ont pas oublié la manipulation de Carpentras et l’ignoble campagne qui s’en est suivie, savent que cette toute jeune femme a aussi lavé l’honneur de son grand-père dans la troisième circonscription du Vaucluse, qui englobe une grande partie de Carpentras.
« Cette candidature, c’est un peu une façon de le réhabiliter. Son honneur a été sali avec cette affaire, mais on ne l’a jamais lavé sur la place publique », avait-elle déclaré en déposant sa candidature.
A 22 ans, à une époque où la plupart des jeunes ne s’engagent pas en politique, Marion Maréchal a déjà mené des combats très durs sous les feux croisés de médias et d’adversaires qui ne lui font pas de cadeaux. D’un abord simple, naturel et direct, la fille de Yann Le Pen et de Samuel Maréchal lutte également fermement contre une peoplisation à laquelle ont facilement cédé celles qui en marge (ou pas du tout en marge) de la politique étaient aussi photogéniques qu’elles. Gala et Match – voire Le Point qui donne de plus en plus dans ce genre qui appelle le gros tirage – veulent une photo d’elle en train de promener son chien ou de courir en maillot sur la plage de La Trinité-sur-Mer. Comme elle nous le dit elle-même, elle n’est pas entrée à l’Assemblée nationale pour ça ! Plus de cinquante ans après son grand-père, lui aussi devenu à 27 ans le plus jeune député de sa législature, c’est sa jeunesse, son sourire et sa détermination qui incarnent le retour du Front national dans l’hémicycle. Son nom est « un fardeau et un honneur », dit-elle. Elle entend l’utiliser à l’Assemblée nationale pour donner la visibilité qu’il mérite au Front national et briser le fameux « plafond de verre » qui a jusque-là empêché le mouvement de Marine Le Pen de gagner.
 
Quel est votre sentiment quelques jours après votre entrée à l’Assemblée nationale ?
— Un sentiment de fierté et une réelle émotion lors de la première séance. J’ai commencé à comprendre que j’allais gagner seulement quelques jours avant le second tour de l’élection et à mesurer les enjeux et la responsabilité qui était la mienne. Je n’avais jamais idéalisé cette fonction mais je dois dire que je suis restée perplexe. J’ai vu une assemblée qui est vraiment dans un drôle d’état. Il y a déjà un taux d’absentéisme énorme et une frappante indiscipline. Lors des débats sur le Conseil européen, le Front de Gauche, l’UMP et le PS ont dit la même chose. J’ai assisté à la répétition du même point de vue. L’UMP est d’accord sur le fond avec l’extrême gauche de Mélenchon et le Parti socialiste de Hollande et donne vraiment l’impression d’être obligée de critiquer pour la forme. Quant aux socialistes, ils clament intervention après intervention qu’il n’y aura pas de rigueur dans le même temps qu’ils sont à la manœuvre pour l’imposer très durement.
Depuis quel âge vous intéressez-vous à la politique ?
— J’ai commencé à avoir de l’intérêt pour la politique vers l’âge de 16 ans. J’ai suivi d’abord un peu de loin la campagne présidentielle de 2007 de mon grand-père. J’ai eu mon petit parcours en marge du FN et j’ai été séduite (comme beaucoup je crois) par le personnage Sarkozy. J’ai commencé à fréquenter certains milieux de jeunes UMP, je voulais en connaître plus, j’étais intriguée. Puis comme beaucoup de déçus du sarkozysme, j’ai réfléchi.
Vos études de droit sont-elles destinées à vous servir en politique ?
— J’ai une licence en droit des affaires mais je me suis tournée vers le droit public ce qui est une bonne aide pour la lecture des textes législatifs. J’ai eu mes écrits de Master 2 mais je dois repasser mes oraux à la rentrée (j’ai eu très peu de temps pour les travailler pendant la campagne législative !). Je compte poursuivre mes études pour exercer un vrai métier, même à temps partiel. J’ai envie d’avoir un métier qui ne me déconnecte pas du réel comme la plupart des élites politiques à l’heure actuelle.
Et quel est le métier qui vous tente ?
— Avocat de droit public.
Sous la IIIe République, le discours d’un seul bon député pouvait renverser un gouvernement. Malgré votre faible représentativité, que vous-êtes vous fixé comme objectif ?
— C’est vrai qu’à deux, Gilbert Collard et moi-même, nous allons avoir du mal à influer sur la politique du gouvernement. Nous sommes 8 non-inscrits et notre temps de parole pour les questions au gouvernement est de 5 minutes chacun. Mais nos discours devraient être davantage observés, scrutés et peut-être répercutés que ceux des autres. Au quotidien, c’est surtout le droit d’amendement, garanti par la Constitution, qui pourra nous permettre de nous faire entendre dans l’hémicycle et dans les médias. Si nous déposons un amendement sur chacun des articles d’un projet de loi, nous aurons droit à un temps de parole à chaque fois pour le défendre.
Et puis il y a la salle des Quatre Colonnes. Nous serons des piliers des lieux. Ce sera notre rendez-vous avec les Français. Après chaque séance, nous avons l’intention de parler : « Regardez ce qui se passe, regardez-les, regardez les connivences, qui a voté quoi, attention à ce qui se prépare. » Nous représentons les « orphelins de la démocratie », les 3 528 000 électeurs du FN aux législatives et les quelque six millions d’électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle, nous aurons un rôle d’information et d’agitation constructive.
Gilbert Collard a décroché la commission des lois et vous siégez, vous, à la commission des affaires culturelles et de l’éducation.
En tant qu’étudiante, je crois que c’est là que j’étais la plus légitime. L’éducation occupe une place essentielle du programme de notre mouvement. C’est une de nos priorités. Nous tranchons avec la gauche, avec la culture de gauche et ses nombreuses armes idéologiques. Relever l’Education et la Culture dans un pays sinistré dans ce domaine est un vrai challenge, c’est l’un des plus beaux combats, l’un de ceux qui décident de l’avenir d’une nation.
A propos d’éducation, qu’avez-vous pensé de celle de Jean-François Copé qui a refusé de vous serrer la main lors de la séance inaugurale dont vous étiez en tant que benjamine la secrétaire, chargée d’accueillir un par un les députés ?
— Ça m’a plutôt amusée. J’ai pensé qu’il jouait contre lui. Et je crois que c’est ce qui s’est passé. Les jours suivants, les gens m’arrêtaient dans la rue pour me dire : « Je ne vote pas FN mais je suis scandalisé par l’attitude de Copé à votre égard. Quel mufle ! » Je suis députée et pas sous-députée. C’était lamentable et il est passé pour un goujat.
— Le rapprochement avec Jacques Bompard est-il d’actualité ?
— Il faut être raisonnable. Nous sommes déjà à côté dans l’hémicycle… Et très proches pour le reste ! On ne pourra pas faire l’impasse sur une collaboration.
Est-ce que vous incarnez l’avenir du Front national ?
— Aux électeurs de le dire. Je ne me suis pas engagée pour faire plaisir à mon grand-père ni à ma tante mais parce que je crois à ce que je fais. Il y a un grand besoin d’une nouvelle génération politique. Les gens n’en peuvent plus de cette classe politique rancie, conservée dans les magouilles et les affaires comme dans du formol, auto-amnistiée, qui se repasse les manettes du pouvoir, toujours les mêmes et on recommence. Lorsque je menais ma campagne, c’est ce que j’entendais : on veut de nouvelles têtes. Et sans aucun doute de nouvelles mœurs. J’ai un rôle à jouer. Il y a quelque chose à jouer dans le Sud de la France. Là-bas les principaux partis politiques sont le Front national, la Ligue du sud et la Droite populaire. Et les électeurs là-bas réclament l’union des droites. Le clivage politique est quasiment inexistant. Les lignes bougent. De jeunes UMP sont venus militer pour moi. S’il y a une reconquête politique de la droite française, elle partira du Sud.