TOUT EST DIT

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jeudi 27 décembre 2012

Bernard Tapie, un archétype de "l'homme d'affaires" dépassé?


Le rachat des journaux régionaux du groupe Hersant par Bernard Tapie braque à nouveau le projecteur sur un personnage médiatique aux multiples facettes. Parmi elles: l'homme d'affaires, plus ou moins controversé. Un "archétype" de l'entrepreneur français déjà dépassé? Hervé Joly, historien et directeur de recherches au CNRS apporte ses éléments de réponse. 
Bernard Tapie, symbolise-t-il l’homme d’affaires français “du passé“?
Hervé Joly - Bernard Tapie a incarné l’entrepreneur dans les années 1980 aux yeux du grand public mais il n’en est pas un au sens classique du terme. Il n’a jamais créé sa propre entreprise. Il s’agit plutôt d’un brasseur d’affaires, un joueur, quelqu’un qui fait des “coups“ en tentant de redresser des entreprises pour les revendre ensuite. Dans les années 1980 sa spécialité était d’acheter des entreprises pour un franc symbolique. Il ne risquait pas grand-chose. Puis il y a eu l’affaire Adidas et du Crédit Lyonnais et il a eu la chance de gagner son procès. Maintenant il a de l’argent qu’il cherche à placer. Un peu comme un gagnant du loto qui aurait reçu 100 millions d’euros. D’une manière qui ne paraît d’ailleurs pas très rationnelle dans la mesure où la presse papier se porte mal. Mais peut-être y a-t-il d’autres calculs derrière. Ce type de personnalité qui fait des “coups“ a toujours existé, avec des fortunes diverses d’ailleurs, selon les crises. Certains s’en sont bien sortis comme Bernard Arnault qui a racheté le groupe Boussac et a su en retirer des pépites.
Comment la figure du «patron» français a-t-elle évolué?
Aujourd’hui, comme autrefois, les «hommes d’affaires» se répartissent en plusieurs catégories. Il y a toujours les fondateurs d’entreprises industrielles qui les transmettent ensuite à leurs héritiers, les dynasties avec des entreprises créées au XIXe ou au XXe siècle. Il y a également ceux qui montent des entreprises pour les revendre rapidement. Et puis il y a les managers sortis des grandes écoles dans les «Grands Corps» et qui ont fait leur carrière dans une ou plusieurs entreprises.
Héritiers, créateurs d’entreprise, managers… Quels sont ceux qui dominent aujourd’hui?
On a plutôt affaire à des managers, surtout dans les grandes entreprises. Beaucoup sont gérées par des personnes de plus en plus mobiles, de moins en moins fidèles. Ainsi l’ancien patron de Vivendi se recase chez Thalès. C’est nouveau, il y a quelques années, un patron écarté aurait eu beaucoup plus de difficultés à rebondir. Désormais, il peut être démis sans que ce soit un échec mais plutôt en raison de désaccords avec le conseil d’administration, les actionnaires. Les managers sont un peu comme des joueurs de foot qui changent de club en fonction des opportunités.
Le patron en place pendant trente ans qui part à la retraite à 80 ans et qui est associé à l’image de l’entreprise, c’est terminé. Cela implique pour le dirigeant en question une forme de précarité largement compensée par des revenus très élevés, et pour l’entreprise une instabilité. C’est une vraie nouveauté. Chez Peugeot par exemple, les dirigeants des années 1960-1970 y étaient entrés dans les années 1930. Aujourd’hui, ils viennent de l’extérieur, ne connaissent pas forcément le secteur. Ils restent quelques années et si l’on n’est pas satisfait, on en prend un autre.
Cependant la frontière entre les managers et les propriétaires tend à devenir plus floue avec des gestionnaires qui investissent dans des entreprises. Surtout quand leurs stock-options le leur permettent. Quelqu’un comme Lagardère a ainsi pu devenir un “patron-propriétaire“.
Les héritiers peuvent jouer un rôle comme chez Peugeot, mais ils sont en retrait. ChezDanone, Franck Riboud ne possède plus que 1% du capital, il est comme un manager. Si le Conseil d’administration décide de le débarquer, il peut le faire du jour au lendemain.
Le "patron-manager" semble donc encore majoritaire. Pourtant la nouvelle génération est incitée –notamment dans les écoles de commerce– à créer leur entreprise. Les choses seraient-elles sur le point de changer?
A l’origine, les créateurs d’entreprise pouvaient être des gens peu diplômés. Il y avait beaucoup d’autodidactes et peu d'entreprises créées par des polytechniciens et encore moins par des énarques. Aujourd’hui les jeunes diplômés qui créent leur entreprise se lanceront moins dans des secteurs qui nécessitent de gros investissements comme l’industrie mais plutôt dans les services où l’on ne fabrique pas soi-même. Mais attention, il existe encore de jeunes entreprises industrielles qui connaissent une croissance spectaculaire, pas nécessairement dans les hautes technologies. Je pense par exemple, dans la région Rhône-Alpes, à cette entreprise de l’Ain qui a commencé en fabriquant des pâtés en croûte en 1984 et qui s’est diversifiée dans la production de plats cuisinés avec un effectif qui dépasse aujourd’hui 350 salariés, ou à une entreprise de Haute-Savoie qui, à partir de l’idée en 1969 d’équiper de moteurs électriques les volets roulants, a constitué en 40 ans un groupe qui emploie 8000 personnes dans le monde.
Autrefois, quand quelqu’un créait son entreprise, c’était dans le souci d’assurer la prospérité pour sa famille sur trois ou quatre générations. Aujourd’hui la tendance serait plutôt de faire une opération à plus court terme en espérant pouvoir assez vite revendre l’entreprise. D’où l’histoire des «Pigeons» qui veulent dégager des capitaux sans se faire ponctionner par l’Etat.
Mais il y a encore des familles d’industriels qui émergent. C’est le cas avec les Bouygues et dans une certaine mesure les Lagardère. Ce sont des dynasties nouvelles qui n’existaient pas il y a cinquante ans.
L’origine sociologique de l’entrepreneur du XXIe siècle a-t-elle évolué?
Des travaux auxquels j’ai participé sur les patrons du CAC 40, il ressort une fermeture sociologique du recrutement des dirigeants. Cela reste très élitiste. Ils sont encore majoritairement issus des grandes écoles. Et ces grandes écoles ont toujours un recrutement social très déséquilibré. L’ascension sociale de personnes issues de la classe populaire reste très faible. Pour les TPE et les PME nous disposons de moins de données. L’analyse que nous pouvons faire est que le brassage social reste là aussi limité dans la mesure où, pour monter une entreprise, il faut un capital de départ et qu’il vaut mieux dans ces conditions disposer d’une aide familiale.
Le nouveau patron serait-il une patronne?
La question du genre évolue très lentement. Il y a trente ou quarante ans, il n’y avait aucune femme à la direction des grandes entreprises ou seulement, dans des affaires familiales, en tant que régente, en attendant qu’elles ne passent le flambeau à leur fils ou leur gendre. On voit apparaître quelques héritières comme Laurence Parisot ou Annette Roux-Bénéteau qui reprennent durablement une entreprise, ou même des créatrices d’affaires importantes, mais les femmes restent très minoritaires. Les mesures sur la parité ne concernent que les conseils d’administration, pas les directions exécutives, où l’évolution est plus lente. Quelques femmes accèdent cependant, si ce n’est aux postes de PDG, au moins à des fonctions de directions importantes, pas nécessairement limitées à la communication ou aux ressources humaines.
Et qu’en est-il des étrangers? En France, les patrons sont-ils toujours… français?
Il y a de plus en plus de patrons étrangers qui gèrent des groupes français. C’est le cas chez Alcatel, Sanofi, par exemple. Des entreprises qui suppriment des emplois d’ailleurs. On peut se demander si n’étant pas français, ils se sentiraient moins redevables. Ceci dit, la rationalité économique reste la même et le fait d’être français n’empêche pas de supprimer des emplois en France. On remarque par ailleurs que des entreprises dont plus de la moitié des actifs se trouvent à l’étranger sont toujours dirigées par des seuls Français. Il y a des sociétés qui pourraient facilement s’installer en Belgique ou aux Pays-Bas, ne serait-ce que pour des raisons fiscales; peut-être y a-t-il encore un certain attachement à la France chez leurs dirigeants.
 
UN PEU TROP SUR DE LUI LE JOLY....UN PEU TROP.

John M. Keynes souhaite un joyeux Noël aux petits-enfants... pour ce qui les attend


Pour Noël, ce très beau, mais, avouons le, très long texte de John Maynard Keynes qui date de 1930, extrait tiré des "Essais sur la monnaie et l'économie", et intitulé "Perspectives économiques pour nos petits-enfants"... Eclairant et précurseur, sur le pouvoir de la finance, la monnaie et l'amour de l'argent, il délivre un message d'espoir sur les mutations du monde actuel. Avec l'aimable et sympathique aide d'Olivier Berruyer, qui l'a redécouvert et reproduit sur son blog www.les-crises.fr. Bonne lecture aux courageux amoureux de l'histoire économique qui pensent que le passé peut éclairer le présent, d'une crise à l'autre.
"Nous souffrons, en ce moment précis, d'un grave accès de pessimisme économique. C'est chose courante que d'entendre les gens dire que la période des gigantesques progrès économiques caractérisant le XIXe siècle est désormais révolue, que la rapide amélioration du niveau de vie est en train de marquer le pas, en Grande-Bretagne du moins, et que la décennie qui commence nous réserve plus probablement une diminution de notre prospérité qu'un nouvel accroissement.

J'estime que tout cela est une interprétation furieusement erronée des événements qui sont notre lot actuellement. Nous souffrons non pas des rhumatismes de la vieillesse, mais des troubles de croissance dus à des changements d'une rapidité excessive, nous souffrons des difficultés que provoque la réadaptation à une phase économique nouvelle. Le rendement technique a augmenté plus vite que nos moyens d'absorber la main-d'œuvre rendue disponible de la sorte; l'élévation du niveau de vie a été un peu trop rapide ; le système bancaire et monétaire mondial a empêché le taux de l'intérêt de diminuer aussi vite que les nécessités de l'équilibre l'exigent.
Quoi qu'il en soit, le gaspillage et le désordre qui en résultent ne représentent pas plus de 7,5 % du revenu national; la gabegie nous coûte 1 shilling et 6 pence par livre, et nous ne disposons que de 18 shillings et 6 pence quand nous pourrions disposer d'une livre si nous étions plus raisonnables. Et pourtant les 18 shillings et 6 pence d'aujourd'hui ont quand même une valeur égale à celle de la livre il y a cinq ou six ans. Nous oublions que la production de l'industrie britannique, exprimée en volume, était plus grande en 1929 qu'elle n'avait jamais été, et que l'excédent net de notre balance avec l'étranger, une fois payées toutes nos importations, permettait de nouveaux placements à l'extérieur qui étaient supérieurs, l'an dernier, à ceux de tout autre pays, dépassant même de 50 % l'excédent de la balance américaine. Ou bien supposons encore, s'il faut en faire un sujet de comparaisons, que nous réduisions nos salaires de moitié, que nous refusions d'honorer les quatre cinquièmes de notre dette publique et que nous thésaurisions nos richesses excédentaires sous forme d'or stérile au lieu de les prêter à 6 % d'intérêt où à un taux supérieur, nous ressemblerions alors à cette France qui excite aujourd'hui tant d'envie. Mais serait-ce mieux pour nous ?
La dépression qui sévit dans le monde entier, la gigantesque anomalie du chômage sur une planète où les besoins non satisfaits abondent, et les erreurs désastreuses que nous avons commises, tout cela nous rend aveugles à ce qui se déroule sous la surface, et qui correspond à la vraie interprétation de la tendance des événements. Je prédis en effet que, de notre temps déjà, les deux erreurs opposées du pessimisme qui font tant de tapage de par le monde, seront reconnues pour ce qu'elles sont, que l'on considère le pessimisme des révolutionnaires qui croient les choses si mauvaises que seule une mutation violente pourra nous sauver, ou celui des réactionnaires qui jugent l'équilibre de notre vie économique et sociale si précaire que nous devons éviter le risque de toute expérimentation.
Mon intention dans cet essai n'est pourtant pas d'examiner le présent ou le proche avenir, mais de m'affranchir des vues sans perspective et de prendre mon vol dans le futur. Dans cent ans d'ici quel est le niveau que nous pouvons raisonnablement attendre du développement de notre vie économique ?
Quelles sont les perspectives économiques offertes à nos petits-enfants ?
Depuis l'époque la plus reculée pour laquelle nous disposons de témoignages, disons en gros depuis l'an 2000 avant J.-C, jusqu'au début du XVIIIe siècle, il n'y eut pas de très grande modification dans le niveau de vie de la moyenne des hommes vivant dans les centres de civilisation de la terre.
Des hauts et des bas, il y en eut certainement. Les fléaux de la peste, de la famine et de la guerre alternant avec des périodes d'or. Mais point de changement brutal pour le mieux. Certaines périodes ont peut-être été de 50 % meilleures que d'autres, mettons même de 100 % meilleures au maximum, dans le cours des quatre millénaires qui ont pris fin vers 1700 de notre ère. Cette lenteur du progrès, voire l'absence totale de progrès, eurent deux causes: l'absence frappante de tout perfectionnement technique d'importance et l'incapacité du capital à s'accumuler. L'absence d'invention technique importante entre l'époque préhistorique et les temps relativement modernes est vraiment digne de remarque.
Presque tout ce qui importe réellement et que le monde possédait au début des temps modernes était déjà connu de l'humanité à l'aube de l'histoire. Le langage, le feu, les mêmes animaux domestiques qu'aujourd'hui, le froment, l'orge, la vigne et l'olivier, la charrue, la roue, l'aviron, la voile, le cuir, la toile et le drap, les briques et la poterie, l'or et l'argent, le cuivre, l'étain et le plomb, à quoi s'ajouta le fer avant l'an mille de l'ère pré-chrétienne, le commerce de la banque, l'art de la politique, les mathématiques, l'astronomie et la religion : autant de choses si anciennes qu'il n'a pas été gardé trace de leur origine ou de leur adoption. A un moment quelconque antérieur à l'aube des temps historiques, peut-être même au cours de l'un des confortables entractes qui précédèrent la dernière période glaciaire, il y a probablement eu une ère de progrès et d'inventions comparable à celle que nous connaissons actuellement. Mais tout au long de la majeure partie des temps historiques il n'y eut rien de ce genre.
Les temps modernes s'ouvrirent, me semble-t-il, avec l'accumulation du capital qui commença au XVIe siècle. Des raisons, que je suis obligé de passer sous silence dans cet exposé, m'ont induit à penser que ce phénomène eut pour cause initiale la hausse des prix et l'augmentation consécutive des profits qui résultèrent de l'introduction de ces réserves d'or et d'argent transportées par l'Espagne du Nouveau Monde dans l'Ancien. Depuis cette époque jusqu'à nos jours, la capacité d'accumulation que possède l'intérêt composé et qui, selon toutes apparences, avait été en sommeil pendant de nombreuses générations, se développa avec une force renouvelée après s'être réveillée. Or, la capacité d'accumulation de l'intérêt composé sur une période de deux cents ans est telle que l'imagination est saisie de stupeur.
Qu'il me soit permis d'illustrer ce point par une somme que j'ai calculée.
La valeur actuelle des investissements britanniques à l'étranger est estimée à 4 milliards de livres environ. Ces investissements nous procurent un revenu au taux d'intérêt de 6,5 % environ. Nous rapatrions la moitié de ce revenu et en avons la jouissance; quant à l'autre moitié, soit 3,25 %, nous la laissons s'accumuler à l'étranger par le jeu de l'intérêt composé. Or, voilà 250 ans à peu près qu'un processus de ce genre est en cours.
Je fais remonter en effet les origines des investissements britanniques à l'étranger au trésor que Drake enlevj) en 1580 à l'Espagne. Cette année-là, il regagna l'Angleterre en rapportant le fabuleux butin du Golden Hind. La reine Elizabeth était un important actionnaire au sein du syndicat qui avait financé cette expédition. Au moyen de sa part du butin elle remboursa la totalité de la dette extérieure de l'Angleterre, équilibra son budget et se trouva disposer encore d'un reliquat de 40000 livres. Elle plaça cette somme dans la Compagnie du Levant, laquelle devait prospérer. Grâce aux bénéfices procurés par la Compagnie du Levant on fonda la Compagnie des Indes Orientales, et ce sont les bénéfices réalisés par cette vaste entreprise qui servirent de base à tous les investissements que l'Angleterre allait effectuer à l'étranger par la suite. Or il se trouve que l'accroissement de ce capital de 40 000 livres au taux de 3,25 % à intérêt composé équivaut approximativement au montant réel des investissements britanniques à l'étranger à différentes dates, et aujourd'hui serait effectivement égal à cette somme de 4 milliards de livres que j'ai déjà citée comme étant le total actuel de nos investissements à l'étranger.
Ainsi donc, chaque livre sterling rapportée en Angleterre par Drake en 1580 est maintenant devenue 100000 livres. Tel est le pouvoir de l'intérêt composé!
A partir du XVIe siècle, avec un crescendo cumulatif après le XVIII•, nous sommes entrés dans l'âge grandiose de la science et des inventions techniques, et cet âge a donné toute sa mesure depuis le début du XIXème siècle. Voici quelques jalons : le charbon, la vapeur, l'électricité, le pétrole, l'acier, le caoutchouc, le coton, les industries chimiques, le machinisme automatisé, et les méthodes de production de masse, la T. S. F., l'imprimerie, Newton, Darwin et Einstein, et des milliers d'autres choses et d'autres hommes trop célèbres et trop familiers pour qu'on puisse en dresser la liste.
Et à quel résultat sommes-nous arrivés? Malgré un prodigieux accroissement de la population mondiale qu'il a fallu équiper de maisons et de machines, le niveau de vie moyen en Europe et aux États-Unis est allé toujours en augmentant pour être maintenant, à mon avis, quatre fois supérieur à ce qu'il était.
L'accroissement du capital s'est fait sur une échelle dépassant de loin le centuple de ce qu'avait pu connaître n'importe quelle époque antérieure. Et désormais il n'y a pas lieu de prévoir une expansion démographique aussi considérable. Que le capital s'accroisse de 2 % l'an, pour fixer un chiffre, et l'équipement du monde entier se trouvera augmenté de 50 % en vingt ans et de 750 % en cent ans.
Que l'on se représente donc cette croissance en termes de biens matériels, tels que maisons, moyens de transports, etc. En outre, les perfectionnements techniques apportés aux industries de transformation et aux transports se sont multipliés au cours des dix dernières années à un rythme plus rapide que jamais auparavant.
Aux États-Unis la production industrielle par tête était en 1925 plus élevée de 40 % qu'en 1919. En Europe, s'il est vrai que nous sommes retardés par des obstacles temporaires, il n'en reste pas moins que la productivité technique croît de plus de 1 % l'an à taux cumulatif. On a des preuves que les changements techniques à caractère révolutionnaire qui, jusqu'à maintenant, affectaient surtout l'industrie, vont prochainement gagner l'agriculture.
Peut-être sommes-nous à la veille d'assister à des améliorations dans le rendement des productions alimentaires qui égaleront en importance celles qu'ont connues l'industrie des mines, les industries de transformation et les transports. Dans quelques années tout bonnement - je veux dire: du vivant de notre génération- il se peut que nous réussissions à effectuer toutes les opérations agricoles, minières et industrielles nécessaires avec seulement le quart de l'effort humain que nous avons été habitués à leur consacrer.
Pour le moment la rapidité même de ces transformations nous fait souffrir et soulève des problèmes difficiles à résoudre. Ce sont les pays qui ne figurent pas à l'avant-garde du progrès qui souffrent modérément. Nous sommes actuellement affligés d'une maladie nouvelle dont certains lecteurs peuvent bien ignorer encore le nom, mais dont ils entendront beaucoup parler dans les années à venir, et qui est le chômage technologique.
Il faut entendre par là le chômage qui est dû au fait que nous découvrons des moyens d'économiser de la main-d'œuvre à une vitesse plus grande que nous ne savons trouver de nouvelles utilisations du travail humain. Mais ce n'est là qu'une période passagère d'inadaptation.
A long terme tout cela signifie que l'humanité est en train de résoudre son problème économique. Je prédirais volontiers que dans cent ans d'ici le niveau de vie dont jouiront les pays les plus dynamiques sera entre quatre et huit fois plus élevé qu'aujourd'hui. Il n'y aurait rien de surprenant à ce qu'il en soit bien ainsi, même en tenant compte des insuffisances de nos connaissances actuelles.
Supposons donc, simplement pour concrétiser notre raisonnement, que dans cent ans d'ici nous serons tous, en moyenne, dans une situation économique huit fois meilleure qu'à présent. A coup sûr, il n'y a vraiment pas de quoi nous étonner ici. Or, que les besoins de l'être humain puissent paraître insatiables est vrai. Mais il faut y distinguer deux catégories :
- les besoins qui ont un caractère absolu en ce sens que nous les éprouvons quelle que soit la situation de nos semblables, et
- ceux qui possèdent un caractère relatif en ce que nous ne les ressentons que si leur assouvissement nous place au-dessus de nos semblables ou nous donne l'impression de leur être supérieurs.
Les besoins de cette seconde catégorie, ceux qui correspondent à un désir de supériorité, sont peut-être tout à fait insatiables, car ils sont d'autant plus élevés que le niveau général de satisfaction est lui-même élevé. Mais ce n'est pas si vrai des besoins ayant un caractère absolu : il se peut qu'un seuil soit bientôt atteint, bien plus tôt même que nous n'en avons conscience, seuil au-delà duquel ces besoins seront assouvis et que nous préférerons consacrer alors nos énergies encore disponibles à des buts non économiques.
Et j'en arrive maintenant à ma conclusion qui va vous paraître, j'imagine, de plus en plus saisissante à mesure que vous y réfléchirez. Cette conclusion est que, à supposer l'absence de grandes guerres et d'importants progrès démographiques, le problème économique peut être résolu, ou que sa solution peut au moins être en vue, d'ici à cent ans. Ce qui veut dire que le problème économique n'est point, pour le regard tourné vers l'avenir, le problème permanent de l'espèce humaine.
Pourquoi est-ce donc si saisissant, pouvez-vous vous demander? Cette conclusion est saisissante parce que, si nous scrutons le passé au lieu de scruter l'avenir, le problème économique, la lutte pour la subsistance nous apparaissent comme ayant toujours été jusqu'ici le problème primordial et le plus pressant de l'espèce humaine.
Et c'est encore trop peu dire, car ce n'est pas seulement de l'espèce humaine, mais de tout l'univers biologique depuis les premiers commencements de la vie sous ses formes les plus primitives que la recherche de la subsistance a été le problème dominant.
Ainsi la nature a-t-elle expressément guidé notre développement, avec tout ce que cela comporte en fait d'impulsions et de profonds instincts, vers la solution du problème économique comme tâche spécifique.
Si le problème économique est résolu, l'humanité se trouvera donc privée de sa finalité traditionnelle. Est-ce que ce sera un avantage? Pour peu que l'on donne foi aux valeurs authentiques de la vie, cette perspective offre à tout le moins la possibilité d'un avantage.
Cependant je pense avec inquiétude à la réadaptation requise de l'humanité commune qui peut se voir poussée à répudier dans quelques décennies les habitudes et les instincts qu'elle s'est assimilés depuis d'innombrables générations. Pour parler le langage qui fait fureur aujourd'hui, ne devons-nous pas nous attendre à une « dépression nerveuse» universelle ?
Nous avons déjà, sur une petite échelle, quelque connaissance vécue de ce que je veux dire: une dépression nerveuse comme celle dont souffrent dès à présent de nombreuses femmes mariées appartenant aux classes les plus aisées d'Angleterre et des États-Unis. Ce sont de malheureuses femmes que la richesse a privées de leurs tâches et occupations traditionnelles et qui ne trouvent plus assez amusant de faire la cuisine, le ménage et le ravaudage maintenant que la nécessité économique ne leur est plus un aiguillon, mais qui sont pourtant totalement incapables de trouver quoi que ce soit de plus amusant.
A ceux qui gagnent leur pain quotidien à la sueur de leur front l'oisiveté apparaît comme une friandise ardemment désirée ... jusqu'au moment où elle est obtenue.
On connaît l'épitaphe traditionnelle rédigée pour sa propre tombe par la vieille femme de ménage : "Pas de deuil pour moi, amis, et de pleurs jamais,
Car je n'aurai rien à faire, jamais, jamais".
Tel était son paradis. Comme d'autres qui se réjouissent à l'avance de l'oisiveté qu'ils connaîtront plus tard, elle se représentait combien il serait merveilleux de passer son temps à écouter de la musique. En effet, il y avait aussi cette strophe dans sa composition poétique : "Au ciel, douce musique et psaumes sonneront, L'effort de chanter d'autres, pas moi, le feront." Et pourtant la vie ne sera supportable que pour ceux qui font l'effort de chanter; et combien sont rares ceux qui, parmi nous, savent chanter !
Ainsi, pour la première fois depuis sa création, l'homme fera-t-il face à son problème véritable et permanent : comment employer la liberté arrachée aux contraintes économiques? Comment occuper les loisirs que la science et les intérêts composés auront conquis pour lui, de manière agréable, sage et bonne?
Il se peut que la détermination et l'effort acharné des faiseurs d'argent nous transportent tous avec eux dans le giron de l'abondance économique. Mais ce seront les peuples capables de préserver l'art de vivre et de le cultiver de manière plus intense, capables aussi de ne pas se vendre pour assurer leur subsistance, qui seront en mesure de jouir de l'abondance le jour où elle sera là.
Toutefois il n'est point de pays ni de nation qui puisse, je pense, voir venir l'âge de l'abondance et de l'oisiveté sans craindre. Car nous avons été entraînés pendant trop longtemps à faire effort et non à jouir. Pour l'individu moyen, dépourvu de talents particuliers, c'est un redoutable problème que d'arriver à s'occuper, plus redoutable encore lorsque n'existent plus de racines plongeant dans le sol ou les coutumes ou les conventions chéries d'une société traditionnelle. A en juger par le comportement et les exploits des classes riches aujourd'hui dans n'importe quelle région du monde, la perspective de ce qui nous attend est très déprimante. Car les gens appartenant à ces classes sociales sont en quelque sorte notre avant-garde, les éclaireurs qui explorent à l'intention de nous tous la terre promise et y plantent leur tente.
Or, il me semble que la plupart de ces gens qui ont un revenu indépendant mais ni liens, ni obligations, ni solidarité avec leur prochain, ont échoué lamentablement devant le problème qui leur était posé. J'ai la certitude qu'avec un peu plus d'expérience nous emploierons tout autrement que les riches d'aujourd'hui cette munificence de la nature qui vient d'être découverte, et que nous nous tracerons un plan de vie tout différent du leur.
Pendant longtemps encore le vieil Adam sera toujours si fort en nous que chaque personne aura besoin d'effectuer un certain travail afin de lui donner satisfaction.
Trop heureux d'avoir encore de petites tâches, obligations et routines, nous ferons par nous-mêmes beaucoup plus de choses que ce n'est généralement le cas aujourd'hui chez les riches. Mais, au-delà, nous nous efforcerons de faire des tartines de beurre en faisant les tranches de pain aussi fines que possible, et la quantité de travail qu'il sera encore nécessaire de faire, nous nous arrangerons pour que le plus grand nombre d'entre nous en ait sa part. Trois heures de travail chaque jour par roulement ou une semaine de quinze heures peuvent ajourner le problème pour un bon moment. En effet, trois heures par jour font une ration suffisante pour assouvir le vieil Adam chez la plupart d'entre nous.
Il y aura des changements dans d'autres domaines également qu'il nous faudra nous attendre à voir venir.
Quand l'accumulation de la richesse ne sera plus d'une grande importance sociale, de profondes modifications se produiront dans notre système de moralité. Il nous sera possible de nous débarrasser de nombreux principes pseudo-moraux qui nous ont tourmentés pendant deux siècles et qui nous ont fait ériger en vertus sublimes certaines des caractéristiques les plus déplaisantes de la nature humaine. Nous pourrons nous permettre de juger la motivation pécuniaire à sa vraie valeur. L'amour de l'argent comme objet de possession, qu'il faut distinguer de l'amour de l'argent comme moyen de se procurer les plaisirs et les réalités de la vie, sera reconnu pour ce qu'il est : un état morbide plutôt répugnant, l'une de ces inclinations à demi criminelles et à demi pathologiques dont on confie le soin en frissonnant aux spécialistes des maladies mentales.
Nous serons enfin libres de rejeter toutes sortes d'usages sociaux et de pratiques économiques touchant à la répartition de la richesse et des récompenses et pénalités économiques, et que nous maintenons à tout prix actuellement malgré leur caractère intrinsèquement dégoûtant et injuste parce qu'ils jouent un rôle énorme dans l'accumulation du capital.
Bien entendu, il y aura encore bien des gens, dotés d'une « intentionalité » puissante et inassouvie, qui poursuivront aveuglément la richesse, à moins qu'ils ne sachent trouver un succédané acceptable. Mais tous les autres d'entre nous cesseront d'être obligés de les applaudir et de les encourager.
Car nous examinerons alors plus curieusement qu'il n'est sain de le faire aujourd'hui le véritable caractère de cette « intentionalité » dont la nature a doté chacun d'entre nous, ou presque, à des degrés divers. En effet, par intentionalité il faut entendre que nous nous intéressons davantage aux résultats de nos actions qui sont le plus éloignés dans le temps qu'à leur qualité intrinsèque ou à leurs effets immédiats sur notre propre environnement. L'homme plein d' « intentionalité», celui qui est occupé à viser des buts, est toujours en train de chercher à procurer à ses actes une immortalité illusoire et factice en projetant dans l'avenir l'intérêt qu'il peut leur porter. Il n'aime pas son chat, mais les chatons de son chat, ni même, en vérité, les chatons, mais les chatons des chatons, et ainsi de suite jusqu'à la consommation des temps dans l'univers des chats.
Pour lui, de la confiture n'est pas de la confiture, à moins qu'il s'agisse d'une caisse de confiture pour demain et jamais de confiture pour aujourd'hui même.
Ainsi, en rejetant toujours sa confiture loin dans l'avenir, essaie-t-il d'assurer l'immortalité à son acte confiturier.
Qu'il me soit permis de vous remettre en mémoire le personnage du Professeur dans Sylvie and Bruno:
"Ce n'est que le tailleur, Monsieur, avec votre petite facture", dit une voix humble de l'autre côté de la porte.
" Eh! bien, soit. Il ne me faudra pas longtemps pour arranger l'affaire avec lui', déclara le Professeur aux enfants, "si vous voulez bien patienter une minute.
Combien est-ce, cette année, mon brave ?"Le tailleur était entré pendant qu'il parlait.
"Mon Dieu, c'est allé en doublant pendant tant d'années, voyez-vous", répondit le tailleur sur un ton assez bourru, "et je crois que je voudrais mon argent maintenant. Cela fait deux mille livres, voilà !"
"Oh! mais ce n'est vraiment rien !", remarqua négligemment le Professeur en tâtant dans ses poches, comme s'il portait toujours sur lui une somme au moins égale.
"Mais est-ce que vous ne préféreriez pas attendre juste une année de plus et arriver à quatre mille livres ? Songez seulement comme vous seriez riche! Voyons, vous pourriez être roi, si vous vouliez !"
"Je ne sais pas si je tiendrais à être roi", dit l'homme pensivement.
"Mais cela représente sûrement une énorme quantité d'argent! Bon, je crois que je m'en vais attendre ..."
"Naturellement, c'est ce que vous allez faire !", dit le Professeur.
"Je vois que vous avez du bon sens. Au revoir, mon brave !"
"Aurez-vous donc à lui payer ces quatre mille livres un jour ?", demanda Sylvie tandis que la porte se refermait sur le créancier en train de se retirer.
"Jamais de la vie, mon enfant !", répondit le Professeur en faisant sonner ses mots.  "Il va continuer à doubler ce que je lui dois, jusqu'à sa mort. Il vaut toujours mieux attendre une année de plus et recevoir le double, voyez-vous !"

Peut-être n'est-il pas fortuit que le peuple qui a le plus contribué à introduire la promesse d'immortalité dans le coeur et l'essence de nos religions, soit aussi celui qui a fait le plus pour le système des intérêts composés et porte une affection particulière à cette institution humaine des plus "intentionnelles".
Je nous vois donc libres de revenir à certains des principes les plus assurés et les moins ambigus de la religion et de la vertu traditionnelle : que l'avarice est un vice, que c'est un méfait que d'extorquer des bénéfices usuraires, que l'amour de l'argent est exécrable, et qu'ils marchent le plus sûrement dans les sentiers de la vertu et de la sagesse, ceux qui se soucient le moins du lendemain.
Une fois de plus nous en reviendrons à estimer les fins plus que les moyens, et à préférer le bon à l'utile. Nous honorerons ceux qui sauront nous apprendre à cueillir le moment présent de manière vertueuse et bonne, les gens exquis qui savent jouir des choses dans l'immédiat, les lys des champs qui ne tissent ni ne filent.
Mais attention! Les temps ne sont pas encore venus. Pendant au moins un siècle de plus, il nous faudra faire croire à tout un chacun et à nous-mêmes que la loyauté est infâme et que l'infamie est loyale, car l'infamie est utile et la loyauté ne l'est point. Avarice, Usure et Prudence devront rester nos divinités pour un petit moment encore. Car elles seules sont capables de nous faire sortir du tunnel de la nécessité économique pour nous mener à la lumière du jour.
Je me réjouis donc de voir se réaliser, dans un avenir pas si lointain, le plus grand changement qui se soit jamais produit dans les conditions matérielles de la vie des êtres humains considérés globalement. Mais, bien entendu, cela se fera graduellement et non pas en un bouleversement soudain. Au vrai, cela a déjà commencé.
Le cours de l'évolution tiendra simplement en ce que des classes sociales toujours plus larges et des groupes humains toujours plus nombreux seront délivrés pratiquement du problème de la nécessité économique. Le point critique sera atteint quand cette situation sera devenue si générale que la nature de nos devoirs vis-à-vis d'autrui en sera changée. Car il restera raisonnable d'avoir une « intentionnalité » économique au profit des autres quand il ne sera plus raisonnable d'en avoir une pour soi-même.
La vitesse à laquelle nous pourrons atteindre notre destination de félicité économique dépendra de quatre facteurs : notre capacité à contrôler le chiffre de la population, notre volonté d'éviter les guerres et les discordes civiles, notre consentement à nous en remettre à la science pour diriger toutes les affaires qui sont proprement du ressort de la science, et le taux d'accumulation tel que le fixera la marge entre notre production et notre consommation. Le dernier de ces facteurs prendra bien soin de lui-même, une fois l'accord réalisé sur les trois premiers.
Dans l'intervalle il n'y aura nul inconvénient à faire de doux préparatifs pour notre future destinée, à encourager et à mettre à l'épreuve les arts de la vie au même titre que les activités répondant à un but utilitaire.
Mais, surtout, ne nous exagérons pas l'importance du problème économique, ne sacrifions pas à ses nécessités supposées d'autres affaires d'une portée plus grande et plus permanente. Ce problème devrait rester une affaire de spécialistes, tout comme la dentisterie. Si les économistes pouvaient parvenir à se faire considérer comme des gens humbles et compétents, sur le même pied que les dentistes, ce serait merveilleux."
John Maynard Keynes (5 juin 1883 - 21 avril 1946) est un économiste britannique, reconnu comme le fondateur de la macroéconomie moderne. Son principal apport est d'avoir montré que les marchés ne s'équilibrent pas automatiquement, ce qui justifie le recours à des politiques économiques conjoncturelles.

Bilan Hollande

Le gouvernement actuel semble faire du sur place : aucune réforme économique de fond n’est à l’œuvre. François Hollande est maintenant président de la France depuis près de 8 mois. C’est un laps de temps évidemment trop court pour observer le résultat de réformes qui auraient pu être mises en œuvre. Un constat s’impose néanmoins : aucune réforme économique de fond n’est à l’œuvre et le gouvernement actuel semble faire du sur place – après quelques avancées, il recule. Cela crée un climat de grande incertitude tout en envoyant des signaux extrêmement négatifs à l’ensemble de la population française.

Le nul de Tulle commence à s'arracher les cheveux qui lui restent
À l’image de la société française, le processus politique semble bloqué. Tout d’abord, alors que le challenge numéro 1 de la France est celui de trouver les moyens d’assouplir le marché du travail, que le dernier classement du Forum économique mondial place en 113ème position sur 144, l’action du gouvernement actuel a consisté à donner un coup de pouce au Smic et à re-fiscaliser les heures supplémentaires. Cela montre à quel point le gouvernement actuel – comme le précédent d’ailleurs qui sur ce front comme sur d’autres était resté très timide – est loin d’avoir réalisé l’ampleur des réformes à faire en la matière.
Il a pourtant été question de compétitivité avec la publication du rapport Gallois à ce sujet. Ce rapport a permis de mettre le projecteur sur le coût du travail en France – l’un des plus élevés de l’Union européenne – et a finalement abouti à un pacte qui avec ses 20 milliards de crédit d’impôts pourrait se révéler coûteux et inefficace. Il faut dire que François Hollande a été élu avec l’appui de mouvements de gauche plus radicaux qui voyaient déjà dans ce rapport, un pacte avec le diable.
Cette gauche s’est particulièrement illustrée ces derniers mois dans le cas de la possible nationalisation de Florange et le sauvetage par le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg de 629 emplois quand la vraie question était d’en préserver 20 000 ; par les propos de la ministre Cécile Duflot qui a renforcé des dispositifs concernant le logement social dont le bilan est pourtant plus que mitigé et de s’en prendre à l’Église dans ce qu’elle fait sans doute le mieux : aider les pauvres et les miséreux. Quant aux ministres de la santé, de l’environnement et de l’agriculture, ils se sont illustrés en demandant à l’unisson un contrôle plus strict des OGM suite à la publication d’une étude qui allait être rejetée par l’ensemble des autorités sanitaires compétentes. Et j’en passe.
Alors que la crise financière actuelle pose la question cruciale de la dépense publique et de la réduction des déficits, le pouvoir en place continue à charger le contribuable tout en promettant des baisses de dépenses publiques. Or, la France a l’un des fardeaux fiscaux et sociaux les plus élevés de l’Union européenne et l’instauration de nouvelles taxes (75% sur les plus riches, hausse de la TVA, CSG, CRDS, etc.) est considérée à juste titre comme la goutte qui fait déborder le vase. Ce climat délétère a conduit certains contribuables à exercer leur liberté de mouvement et à quitter la France. La polémique concernant le départ de Gérard Depardieu illustre à quel point le monde politique actuel est déconnecté du peuple français qui comprend à 80% le choix de leur acteur préféré.
Alors, il ne reste plus qu’à souhaiter à la France que François Hollande – dont la côte de popularité a beaucoup baissé – rompe son alliance avec des mouvements qui prônent encore la lutte des classes. De la sorte, il pourrait commencer à réaliser des réformes structurelles, qui seules pourront enrayer un chômage qui va sinon continuer de progresser à vive allure.

RIEN A ESPÉRER CEPENDANT DU NUL DE TULLE !

Roselyne Bachelot ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy en 2017


Invitée de BFMTV ce mercredi matin, l'ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a clairement réaffirmé son soutien à son ami François Fillon pour la présidence de l'UMP. L'ancien Premier ministre devrait annoncer en juin sa décision de se présenter, ou non, aux élections pour la présidence du parti,prévues pour septembre 2013. 
A propos des élections présidentielles de 2017, la nouvelle chroniqueuse télé a déclaré qu'elle "voterait pour François Fillon", en émettant l'hypothèse que Nicolas Sarkozy se représente. "Si Nicolas Sarkozy décide d'être candidat -il en a parfaitement le droit- il ne pourra pas être un candidat de droit divin, il faudra qu'il passe par les procédures démocratiques qui sont à l'oeuvre. (...) S'il était candidat, je ne crois pas que je voterais pour lui. Je voterais pour François Fillon", a-t-elle déclaré. 
Les réserves de Roselyne Bachelot vis-à-vis d'une éventuelle candidature de Nicolas Sarkozy aux élections de 2017 ne sont pas nouvelles. Interrogée lors de l'émission "Tous politiques" France Inter/AFP/Le Monde, sur le souhait de 64% des sympathisants de voir Nicolas Sarkozy se présenter à l'élection présidentielle de 2017 selon un sondage Ifop, celle-ci avait répondu qu'elle ne le choisirait pas si "c'est le Sarkozy de la seconde partie de sa campagne présidentielle de 2012". Le "virage à droite" du président sortant lors de sa campagne avait à l'époque divisé les membres du l'UMP.  
JE NE VOTERAI JAMAIS BACHELOT, MOI. 

TOUS LES JOURS FÊTE ?


« Pourquoi n'est-ce pas tous les jours Noël ? » La question posée, hier, par un enfant avait de quoi déstabiliser ses parents. Ils finirent par lui répondre de manière un peu énigmatique : « Tu sais, si c'était toujours Noël, ce ne serait plus jamais Noël. »
Cette réponse allait à l'essentiel. Elle soulignait l'exceptionnalité de la fête qui n'est telle que par contraste avec la routine du quotidien. Toute fête est rupture. De rythme, de style de vie, de valeurs affichées... Bref, une forme d'inversion qui peut aller jusqu'à la subversion, réelle ou symbolique. On pense aux carnavals, aux fêtes des fous au cours desquelles tous les rôles s'échangeaient dans un délire orgiaque dont nos fêtes portent encore la trace : celle de la fantaisie, de l'excès, du dépassement de la limite dans un moment d'apesanteur.
Toute fête est « vacance », congé donné aux soucis du quotidien, pour un temps.... Car cela ne durera pas, on le sait bien. Mais justement, c'est ce qui rend cette récréation si indispensable à la re-création des énergies individuelles et collectives. Car le festif est par nature collectif, sinon communautaire, comme l'illustre si bien la fête sportive, formidable instant de communion, de fusion, dans un vertige grisant et potentiellement dangereux.
À la question « la communauté humaine peut-elle vivre sans fête ? », la réponse ne fait aucun doute. L'inscription du fest-noz au patrimoine commun de l'Humanité vient d'ailleurs d'en rappeler la centralité dans l'histoire de l'Ouest.
Si la fête est exception, est-ce à dire qu'elle ne serait que parenthèse dans le cours des jours ordinaires ? C'est ce que pense l'Homo festivus épinglé par l'essayiste Philippe Muray. Un être représentatif d'une époque qui s'épuise à « faire la fête », qui « fête la fête » à tout prix, comme on s'adonne à une drogue. Ah, les calamiteux retours de soirées qui laissent un goût de cendre. Mais on a fait la fête ! Tout est en ordre et tout est dans l'ordre du système économique qui y pousse activement. Une sorte d'« apocalypse joyeuse ! »
Retour, ici, à la question de l'enfant et à son désir de permanence de la fête. Un désir pas si fou. Car si la fête se juxtapose au quotidien, pour le rendre supportable, il lui revient aussi de le métamorphoser par son énergie transfiguratrice. Comme si la banalité se mettait à vibrer autrement, sous un jour inattendu. Ce qui implique non de « faire la fête », mais de se mettre en fête dans l'espoir d'une joie prolongée au-delà de l'instant festif.
On entend l'objection : baratin, allez donc dire cela à ceux qui, pour mille raisons, ne sont pas « à la fête » ! Justement, puisqu'il est question de Noël, fête de la nativité du Christ, on voit bien que ce fils de migrants n'est pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche mais, comme certains enfants de Sangatte et d'autres squats, pratiquement en plein air, dans une étable. Et le plus extraordinaire dans cette histoire tient à la jonction du plus extravagant (Dieu devenant homme, selon l'Évangile) et du plus ordinaire (une naissance sans bruit qui pouvait passer inaperçue).
C'est par ce court-circuit phénoménal que devient possible, comme l'a dit frère Roger Schutz de Taizé, un « regard qui perçoit des trésors dans les plus humbles événements », regard qui met toute la vie en fête. Ce que disait aussi un sage chinois que l'on interrogeait : « Pourquoi montes-tu sur la montagne ? » Il répondit : « Pour mieux contempler la plaine.

Une fête pour tous

Une fête pour tous



Après le « carnaval » de la fin du monde, voici venir Noël et sa douce nuit. À tout prendre, mieux vaut cette invite à l'espérance et à la fraternité qu'une plongée irrémédiable dans le néant. Et reconnaissons que cette année, plus que jamais, nous avons grand besoin de la bienfaisante « trêve de Noël » tant notre société paraît « clivée ». Sur bien des sujets, le pays est en mal de réconciliation, de dialogue et d'amour de l'autre. Alors, franchement, le moment n'est pas venu de décrier sottement Noël. Certains, au nom d'un laïcisme étriqué (ou par intolérance) dénoncent un envahissement de la sphère publique par des symboles ostensiblement religieux.
Même le Père Noël participerait de ce prosélytisme insultant notre république laïque. C'est se méprendre sur la vocation éminemment païenne du « bonhomme rouge » qui contribue d'ailleurs à cette commercialisation de Noël, condamnée par d'autres. Ces disputes sont inutiles. Elles accompagnent, il est vrai, une perte de sens et de spiritualité liée à la sécularisation de la société.
Faut-il pour autant priver les enfants de cette part d'enchantement que représente Noël ? Devrait-on, comme cela se produit trop souvent aujourd'hui, les soumettre prématurément à nos désordres d'adultes en leur volant une part de rêve ? Un rassurant sondage vient de souligner que, pour une majorité de Français, Noël est avant tout l'occasion de faire plaisir, un moment de famille et un moment de tradition qui leur rappelle leur enfance.
Voilà qui doit nous inciter, au-delà de toute croyance, à ne pas ignorer le formidable et intemporel message d'espoir et de générosité de Noël. Voilà aussi de quoi nous éviter l'exil intérieur de l'égoïsme. Pourquoi réserverait-on nos élans du c'ur au seul « charity business » cathodique ? Noël est une fête réparatrice. Et Noël doit être une fête pour tous. Pour ceux qui donnent comme pour ceux qui reçoivent. Pour ceux qui sont croyants, comme pour ceux qui ne le sont pas.

Hollande à Rungis quelques heures avant la publication des chiffres du chômage


Avant l'annonce d'un probable dix-neuvième mois de hausse du chômage, François Hollande a effectué ce jeudi matin une visite surprise au marché international de Rungis. Un déplacement symbolique dont il avait critiqué la mise en scène lorsque son prédécesseur, Nicolas Sarkozy lors d'une visite semblable, en avait profité pour se faire le chantre de "la France qui se lève tôt".

 Nicolas Sarkozy y avait glorifié "la France qui se lêve tôt". François Hollande y fait ce jeudi sa première visite de chef d'Etat. Rungis, le plus grand marché de produits frais au monde fait l'objet d'une visite présidentielle. Un déplacement surprise en pleine période de Noël dans un lieu symbolique qui vise à affirmer la "volonté du président de la République d'aller au plus proche des Français, responsables d'entreprises ou employés, qui se mobilisent et travaillent pendant cette période de fête".
Oh des bonbons de Noël ? Non connard c'est de la bidoche Halal
"J'ai fait de l'année 2013 une grande bataille pour l'emploi"
Cette visite intervient également à quelques heures de la publication du nombre officiel de chômeurs par Pôle emploi qui devrait annoncer un dix-neuvième mois consécutif de hausse. "J'ai fait de l'année 2013 une grande bataille pour l'emploi", a déclaré le chef de l'Etat au cours de cette visite réitérant sa promesse d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année prochaine. "Je devais dans cette période de fêtes dire aux Français que nous devons être tous sur le pont pour le travail et la lutte contre le chômage", a-t-il ajouté.
"Il faut éviter ce type de communication qui peut paraître outrancière"
Elle contraste par ailleurs avec les critiques qu'avait adressé François Hollande à son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, lorsqu'à l'occasion d'une visite à Rungis en mai 2008, l'ancien président avait salué les Français qui commencent à travailler à l'aube. "Il faut éviter ce type de communication qui peut paraître outrancière", avait alors réagit François Hollande, à l'époque, premier secrétaire du PS. "Se préoccuper des Français, ce n'est pas se lever nécessairement tôt le matin, c'est être capable de répondre à leurs questions", avait-il ajouté, jugeant que Nicolas Sarkozy, élu un an plus tôt, paraissait "en campagne comme si d'ailleurs il était candidat."
Pendant la campagne présidentielle de 2012, un autre déplacement du chef de l'Etat au marché international de Rungis avait également été l'occasion de revenir sur la polémique lancée par Marine Le Pen sur la commercialisation de la viande halal.
ENCORE DANS LES PAS DE SARKO LE HOLLANDE

Cauchemar des touristes, les incivilités mobilisent les autorités françaises


Arrogants, impolis, égocentriques: les Parisiens traînent une mauvaise réputation auprès des touristes - et des autres Français - obligeant les transports publics à lancer des campagnes pour tenter de restaurer le savoir-vivre et l'hospitalité dans la ville-lumière.
A Paris, tout commence à Roissy-Charles-de-Gaulle, classé en novembre 2011 comme le pire aéroport au monde sur un blog du site de la chaîne de télévision américaine CNN, non seulement pour les tunnels étouffants de son terminal 1 mais aussi pour l'"indifférence du personnel" à l'égard des passagers en transit.
Paris, l'une des villes-phare du tourisme mondial, dont l'image est associée à des produits éthérés comme le parfum, le champagne et la haute-couture, suscite de violentes désillusions chez les touristes qui découvrent la rudesse de ses habitants.
Un psychiatre japonais, installé sur les bords de Seine depuis 30 ans, a d'ailleurs diagnostiqué un "syndrome de Paris" qui frappe ses compatriotes confrontés aux rues sales, aux métros bondés et au regard vide des Parisiens.
"Ils arrivent avec une image décalée, après avoir lu beaucoup d'articles sur la France. Ils ne peuvent pas imaginer l'accueil agressif et indifférent. Ils éprouvent de la peur et des symptomes d'angoisse", dit-il à l'AFP, préfèrant garder l'anonymat pour ne pas être assailli de sollicitations médiatiques.
Les visiteurs ne sont pas les seuls à se plaindre des entorses au savoir-vivre.
Un mot s'est imposé dans le vocabulaire politique français: les "incivilités", à savoir ces petits gestes déplacés qui finissent par perturber l'ordre public: raconter sa vie à voix haute au téléphone, fumer où c'est interdit, mettre les pieds sur les banquettes, bousculer d'autres passants dans la rue sans s'excuser...
crachats, doigts d'honneur, insultes
"C'est un problème de société assez français", a récemment déclaré le PDG de la société nationale des chemins de fer (SNCF), Guillaume Pepy, qui a prévu de recruter avec l'aide de l'Etat une centaine de "médiateurs" pour lutter contre les incivilités à bord des trains.
"Ils devront rappeler que non, on ne fume pas dans le train, on ne met pas les pieds sur la banquette, on ne détériore pas le matériel parce que ce matériel c'est le vôtre", selon le patron de la SNCF.
Même constat du côté de la RATP, qui gère le réseau très dense des bus et des métros parisiens: 97% de ses utilisateurs interrogés déclarent avoir été témoins d'au moins une incivilité dans le mois écoulé - et 63% se sont déclarés parfois incivils.
"Les crachats, les doigts d'honneur et les insultes, c'est monnaie courante", témoigne Tarik Gouijjane, chauffeur de bus à Asnières-sur-Seine (ouest de Paris) et syndicaliste.
Le pire, selon lui, se déroule la nuit dans les bus "Noctiliens" qui ramènent chez eux les noctambules: "les gens boivent de l'alcool, fument des joints, mettent les pieds sur la banquette".
La RATP a lancé cet automne une campagne d'affichage sur le thème "qui échange un sourire voyage avec plaisir". Fin juin, des affiches comparaient les usagers à des animaux: la poule qui papote bruyamment au téléphone, le phacochère qui laisse ses déchets sur le siège voisin ou encore l'âne qui empêche la fermeture des portes.
"Je ne sais pas si ces campagnes peuvent avoir un effet, mais elles répondent à un besoin", analyse Dominique Picard, sociologue auteur du livre "Politesse, savoir-vivre et relations sociale" en 2007. "Tout le monde se plaint de la hausse des incivilités. Toutes les catégories sociales".
Face à ce problème de société, chacun a sa méthode. A Marciac (sud-ouest) l'été dernier, lors du célèbre festival de jazz, un cafetier, Patrick Laubignat, a instauré une taxe sur l'impolitesse: "un café" valait deux euros. "Un café, s'il vous plaît": le prix tombait à 1,80 euro.

Vive le monde à venir !

Vive le monde à venir !


Où que l'on se tourne, tout semble nous porter à broyer du noir. Les Français en particulier, les Européens en général, sont désenchantés de la politique, inquiets de l'évolution économique, préoccupés par le chômage, déboussolés par la globalisation et la perte des repères. De surcroît, leur pessimisme et leur morosité contribuent à engendrer ce que les Anglo-Saxons qualifient de self-fulfilling prophecies, des prophéties qui s'auto-réalisent simplement parce que tout le monde y croit et court dans la direction annoncée.

Si, par exemple, l'opinion est convaincue que la Bourse va baisser et que les détenteurs d'actions vendent, la baisse se réalisera par la force des choses même si, objectivement, il n'y a pas de raison économique fondamentale pour justifier cette panique.
Pour que le nouveau monde naisse, il faut que le vieux monde meure. C'était déjà l'analyse de Saint Augustin face à la décadence de Rome, il y a plus de 1 500 ans. Le philosophe marxiste Antonio Gramsci reprendra la même observation, mais il connaissait ses classiques pour avoir étudié chez les bons pères !
Comme nous sommes dans une sorte de révolution au sens plein du terme, nous perdons nos repères, nos certitudes, nous ne percevons pas la signification de ce maelström et tentons de le refuser en nous y opposant. Comme l'avait constaté déjà Machiavel, dans la Florence des Médicis, il est difficile de faire des réformes car ceux qui vont y perdre sont conscients de leurs pertes tandis que les gagnants potentiels identifient mal leurs gains futurs. Ils ne se mobilisent pas pour soutenir le changement alors que les perdants freinent des quatre fers.
C'est, par exemple, ce qui amène les gouvernements à sauver des entreprises (existantes) en perte de vitesse plutôt que de soutenir des entreprises nouvelles dont on mesure mal le succès potentiel.
La psychologie collective joue donc un rôle fondamental, mais celle-ci s'alimente des peurs ou de croyances fausses, en particulier si les leaders d'opinion et notamment les hommes politiques ne sont pas en mesure « d'interpréter » le monde de manière convaincante et de proposer une vision mobilisatrice.
Par exemple, la globalisation, loin d'être vue comme une chance ou une opportunité, ou comme un défi à relever, est perçue comme une menace et pousse au repli frileux. Ou bien encore, intérêts acquis et conservatisme poussent à refuser de prendre le taureau par les cornes, même en cas de faillite retentissante (par exemple, le dramatique échec scolaire ou celui des premiers cycles universitaires).
Les « vieux » pays sont ceux qui comme le Japon, l'Italie, mais aussi la France, n'arrivent pas a affronter le monde nouveau qui naît. Il faut un nouveau pacte pour la jeunesse, celle qui fera le monde nouveau, être exigeant mais promettre et faire en sorte que, demain, le monde du travail lui sera ouvert. Faire comprendre, par une mobilisation collective, que la compétition signifie compétitivité, mais que cette dernière va bien au-delà des coûts de production et en particulier du travail.
La compétitivité, c'est aussi et surtout le professionnalisme, l'innovation, le travail bien fait à tous les niveaux et dans tous les secteurs, y compris les services. Un voyage à Londres en dit plus que de longs discours en ce domaine, tant nous avons à apprendre de nos « ennemis » préférés.