TOUT EST DIT

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dimanche 13 janvier 2013

Cathophobie : les partisans du mariage homosexuel commencent-ils à disjoncter ?


Entre le refus de Vincent Peillon de laisser libre cours au débat dans les écoles catholiques, et la réception offensante de Mgr Vingt-Trois par la commission de l'Assemblée nationale sur le mariage homosexuel, les signes de crispation se multiplient chez les partisans du mariage pour tous.
Il y avait eu la réception offensante de Mgr Vingt-Trois par la commission de l’Assemblée nationale chargée d’étudier le projet de loi gouvernemental de "mariage" pour tous (curieusement seul le représentant des catholiques avait été si mal reçu alors que ceux des autres cultes  étaient d’accord avec lui !),  la sortie absurde de Cécile Duflot appelant l’Eglise (qui en fait déjà plus qu’elle !) à prêter ses locaux pour loger les des sans-abris.
Peillon, incompétant et provocateur.
Il y a aussi, ce qui est moins connu, la multiplication des rappels à leur obligation de réserve de hauts fonctionnaires ayant exprimé, comme citoyens, leur hostilité au projet, alors même que la pratique française avait jusqu’ici été libérale en la matière dès lors que les intéressés s’exprimaient à titre privé et  que le sujet n’entrait pas dans leur  champ de compétence. Pourquoi est-ce projet de loi et pas un autre qui suscite ces réactions ? Voilà une vraie question.
Les signes de crispation n’émanent pas que du gouvernement : la  manifestation du 16 décembre en faveur du mariage unisexe (qui fut loin d’être un succès) a vu des pancartes ordurières, dont une confiée à un enfant, et le parrain de ce courant, Pierre Bergé, déclarer sans vergogne : "Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ?"
Visiblement, le gouvernement socialiste s’est trompé en pensant que le mariage unisexe (fallacieusement appelé "mariage pour tous"), qui devait être la grande réforme sociétale du quinquennat, passerait comme une lettre à la poste, avec seulement le baroud d’honneur de quelques intégristes hors du temps. Le projet, entièrement idéologique, puisque il ne vise à répondre à aucune demande effective (ou si peu !), a été conçu dans l’inconscience de l’esprit bobo, sans que l’on ait vraiment réfléchi à ses immenses conséquences anthropologiques.
Le gouvernement découvre aussi que l’hostilité va très au-delà des milieux religieux : ainsi la plupart des élus locaux de gauche (au moins  ceux  qui n’appartiennent pas à la hiérarchie du parti socialiste) sont hostiles, même s’ils n’ont pas rallié le collectif des "maires pour l’enfance". Cette "élite populaire" pèse bien évidemment plus dans l’opinion que ceux qui, sans avoir vraiment réfléchi, répondent étourdiment aux sondages en suivant l’air du temps, et ont pu ainsi donner l’impression infondée d’un soutien massif au projet.

Les idéologues contre le bon sens

Entre une minorité d’activistes qui veut à tout prix effacer toute distinction légale entre les différentes formes de sexualité et même entre hommes et femmes, et qui ne trouve de crédit que du fait d’être surreprésentée dans les médias et les partis politiques, et une majorité de gens de bon sens qui ont, de plus en plus, le sentiment qu’on leur  demande de marcher sur la tête , quel dialogue est encore possible ?
Redoutant que toutes les oppositions ne convergent dans la méga manifestation programmée par le collectif, La manif pour tous, le 13 janvier prochain, certains représentants de la majorité, visiblement, perdent les pédales.
C’est ainsi que Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale,  ne craint pas de réveiller la querelle scolaire en refusant le débat sur le mariage  unisexe au sein des établissements scolaires, particulièrement les établissements privés catholiques sous contrat : "Il ne me semble pas opportun d’importer dans l’école le débat sur le mariagepour tous. Je considère même qu’en adressant une lettre aux chefs d’établissement, le secrétaire de l’enseignement catholique (qui avait suggéré ce débat) a commis une faute",a déclaré le ministre au Monde .
Curieux renversement des positions : un ministre de la République tenu  pour ultra-laïque refuse le débat que souhaite au contraire une instance supposée cléricale.
Il est vrai qu’on n’en est pas sur ce sujet à un paradoxe près : limitée  dans les cours par l’obligation de respecter la liberté de conscience inscrite dans la loi Debré, la notion de caractère propre des établissements privés sous contrat permettait des débats périscolaires facultatifs mais ouverts. Il semble qu’ils soient désormais interdits.
Autre paradoxe : M.Peillon ne veut pas de débat mais le gouvernement  a confié à MmeNajat Vallaud-Belkacem une mission de lutte contre l’homophobie dans les collèges, qui la conduit, de fait, à défendre dans ses tournées en milieu scolaire le projet de "mariage pour tous". Non au  débat mais oui à la propagande officielle ?   
Est-il nécessaire de rappeler la consigne que Jules Ferry donnait à ses instituteurs  pour définir  la laïcité : "Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire", pour voir  que le projet de loi sur le "mariage pour tous" que M.Peillon défend se trouve aux antipodes ?  
En prenant à partie l’enseignement catholique, pourtant aujourd’hui bien décoloré, le ministre aurait-il voulu ameuter le maximum de manifestants le 13 janvier ? 
On se le demande.

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