TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 25 janvier 2013

Cassez : pour les proches de Sarkozy, Hollande aurait dû le citer

Nicolas Sarkozy, qui a suivi personnellement le dossier Cassez, s'entretenait régulièrement par téléphone avec la jeune femme. Jeudi, ses proches critiquent François Hollande qui n'a pas cité l'ancien Président dans sa déclaration après la libération de la jeune femme.

La polémique s'est amorcée en France sur le rôle respectif deFrançois Hollande et de Nicolas Sarkozy dans la libération deFlorence Cassez. Claude Guéant, Rachida Dati ou encore Luc Chatel, plusieurs proches de l'ancien Président sont montés aux créneaux jeudi matin. Leur objectif : défendre l'action et la détermination de Nicolas Sarkozy dans sa libération. Ils ont surtout regretté que François Hollande n'ait pas cité le nom de son prédécesseur à l'Elysée dans sa déclaration saluant mercredi la libération de la Française.
Le Président avait lancé : pour ses proches, "comme pour tous ceux qui se sont mobilisés pour notre compatriote, c'est une période particulièrement douloureuse qui prend fin". Amertume des proches de Nicolas Sarkozy, qui ont organisé la contre-offensive jeudi.
"J'ai remarqué ça", mais "il a l'habitude de passer sous silence ce qu'ont fait ses prédécesseurs", a commenté sur RTL l'ancien ministre Claude Guéant. En revanche, "les commentaires attribués à certains à l'Elysée disant que c'est le triomphe d'une méthode par rapport à une autre me semblent de la basse politique politicienne", a-t-il ajouté. Celui qui suivit de près ce dossier quand il était secrétaire général de l'Elysée, de 2007 à 2011, a développé un long plaidoyer en faveurs des actions menées à ce propos par Nicolas Sarkozy. Il y a eu, "par la voie diplomatique, des efforts tout à fait incessants", a fait valoir le proche de l'ex-chef de l'Etat.
"A un moment, la voix de la France a porté"
Rachida Dati (UMP) a assuré de son côté que M. Sarkozy, dont elle fut la garde des Sceaux, avait été "déterminant" dans la libération de Florence Cassez. Evoquant sur BFMTV et RMC l'action de M. Sarkozy en faveur de la Française détenue pendant sept ans au Mexique, la maire du VIIe arrondissement de Paris a tranché : "Convaincu de son innocence", il "a été très déterminant dans sa libération". "Dommage qu'en remerciant la France", le président François Hollande "n'ait pas cité Nicolas Sarkozy, qui a été à l'œuvre dans cette libération", a poursuivi l'eurodéputée. 
L'ancien ministre Luc Chatel a lui-aussi salué l'action de M. Sarkozy dans cette libération. Sur France Info, le député de la Haute-Marne a plaidé : "Souvenez-vous, au moment où la France, par l'intermédiaire de Nicolas Sarkozy, s'est emparée de ce combat, là-bas au Mexique, l'opinion était très opposée, très fermée". "Chacun sait - Florence Cassez et Nicolas Sarkozy se sont parlé juste après sa libération - le rôle qu'il a joué. A un moment, la voix de la France a porté. Ce sont la justice le volontarisme qui ont primé", a plaidé l'ancien ministre de l'Education. "A la fin, il y a eu un volontarisme qui s'oppose à une résignation qu'on entend trop souvent".


Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a, lui, souligné le "combat" mené par Nicolas Sarkozy, "et puis bien sûr ensuite par François Hollande", pour obtenir la libération de Florence Cassez au Mexique, dont il s'est encore félicité.
Valérie Trierweiler, l'atout d'Hollande
Les deux hommes se sont beaucoup impliqués dans ce dossier. Dès l'annonce de la libération de la jeune femme, Nicolas Sarkozy a rompu son silence médiatique. Il s'est déclaré publiquement "heureux, ému et fier". Alors que Charlotte Cassez avait annoncé la présence de l'ancien Président à Roissy pour accueillir la jeune femme, son entourage a précisé qu'ils "se verront très, très vite" mais "pas à l'aéroport".
Dans ce spectacle médiatique, François Hollande a un allié de choix très visible depuis mercredi : Valérie Trierweiler. A l'annonce de la décision de la Cour suprême, la Première dame et la mère de Florence Cassez sont tombées dans les bras l'une de l'autre. Des images politiquement et symboliquement fortes.


Déficit : le problème vient des dépenses publiques, pas des impôts


Le dérapage du déficit public provient de dépenses publiques incontrôlées, et non des recettes fiscales, puisque celles-ci sont déjà en hausse et non en baisse.
Débat très intéressant mercredi soir chez Fabrice Lundy dans son émission "les décodeurs de l'éco", sur BFM Business. Le sujet était "comment mieux taxer Google et Amazon ?". En effet, 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 10 milliards de profits, forcément, cela attire le fisc...
Il parait que nous sommes en crise et que, du coup, tout le monde doit contribuer. En crise, vraiment ? Quand on écoute le PS et la presse socialiste, on peut en effet penser que "des rentrées fiscales échappent à la France". Vous savez, le fameux "manque à gagner". Simplement, que disent les chiffres de l'INSEE ?
Les recettes fiscales nettes étaient de 254,7 milliards d'euros en 2010 et de 254,4 milliards d'euros en 2011 (source INSEE), soit une baisse quasi nulle (-0.1%).  Pour 2012, ça sera 274 milliards (source Performance Publique). Même le si peu politisé SNUI SUD est obligé d'indiquer, dans son bilan du quinquennat Sarkozy, que les recettes fiscales étaient de 253,9 en 2007 et qu'elles seront de 274 cette année.
Autrement dit, alors que c'est la crise, les ressources que l’État a su dégager par la force ont été en progression. Pourquoi les déficits, alors, direz vous ? À cause de la dépense, bien sûr.
Imaginez un ménage qui dépense 1000 euros par mois pour son loyer, sa nourriture, etc., mais que son salaire est de 700 euros. Tous les ans depuis 30 ans, ce ménage emprunte 300 euros par mois. Il s'endette donc à hauteur de 3600 euros par ans. Pour se rassurer, il se dit que son déficit de 300 euros par mois est certes de 30% de son salaire mais sa dette de l'année (3600) n'est que de 42% de son revenu annuel ! Ce ménage, c'est la France.
Et au lieu de demander au gouvernement pourquoi il dépense 2 millions par jour au Mali, l'ancien maire de Tulle François Hollande a besoin d'aller souhaiter la bonne année à ses anciens habitants, au lieu de demander si Nantes a vraiment besoin de dépenser 600 millions pour un aéroport alors qu'il y en a déjà un, au lieu de demander si le radeau du lac d'Egluzon valait le coup, au lieu de demander si la France a vraiment besoin de l'île de Mayotte, au lieu de demander si c'est juste de subventionner certaines entreprises (entrepôt logistique Amazon Maçon-Loches, Dexia, SNCF, la presse française) alors que d'autres montrent qu'il est possible de s'en sortir sans béquilles (Vente Privée, Rothschild, Ryanair ou le Canard Enchainé), non, des sénateurs pondent des rapports pour "inventer la fiscalité du numérique".
Le gouvernement veut s'abriter derrière les frontières du pays pour taxer plus et couper l'herbe sous le pied des pays plus dynamiques et plus malins que nous ? Pas très malin au moment même où on est censé se féliciter de l'abaissement des frontières au sein de l'UE. Attendons le jour où la Suisse et le Luxembourg mettront les frontaliers français au chômage et on verra si les Français sont gagnants ou non dans le processus d'ouverture des frontières. Imaginons un scénario où d’hypothétiques autorités fiscales africaines diront à Areva et à Total de payer leur impôt sur les sociétés, applicable à tous leurs bénéfices, au Niger et au Gabon, et on verra si la France doit vraiment jouer cette carte stupide de la redéfinition de la notion d'établissement stable. Et quand Fina (Total) ou Hambros (SocGen) seront repartis chez eux (Bruxelles et Londres), là, il sera toujours temps de réfléchir.
On comprend mieux pourquoi Milton Friedman disait qu'il était pour n'importe quelle baisse ou suppression d’impôt quel que soit le motif. On voit bien que quand l’État a repéré un peu de cash à écrémer, il ne lâche jamais l'affaire. Jamais. Il y aura toujours un fonctionnaire de plus ou un service public à financer. Or, si vraiment on veut faire du social, alors il faut commencer par lutter contre l'ultra étatisme. L’État ne sait pas gérer, comment faut-il le dire ?

Taxe sur les plus-values de cession : une injustice criminelle


Le mouvement des "pigeons" a fait pschitt et peu de gens ont pris le risque de défendre le point de vue des entrepreneurs sur les plus-values de cession.
Le mouvement des "pigeons" a fait pschitt, pour paraphraser le grand C. Il n'a pas fait grand bruit dans l'opinion qui n'en a pas compris les subtilités. Quant aux socialistes professionnels, de droite comme de gauche, ils n'ont eu de cesse de discréditer le mouvement à coup de petites phrases mettant en exergue la "pleurnicherie des nantis". Finalement peu de gens ont pris le risque de défendre le point de vue des entrepreneurs. Certains ont mis en avant la complexité de la fiscalité française, d'autres évoquent la fiscalité confiscatoire pour mieux l'approuver et ne pas fâcher le pouvoir et sa clique de commissaires politiques, relais du pouvoir dans les médias.
La fiscalité du capital au niveau de celle du travail. C'est le credo des pilleurs, le tour de passe-passe pour asseoir leur "légitimité" et piller en paix avec la bénédiction appuyée de ceux qui profitent des miettes que veulent bien leur laisser les pillards, en échange de leur soutien et de leur vote. Mais qu'est-ce que la plus-value de cession ? C'est simple, c'est la différence entre le prix de vente d'une entreprise et celui de son achat. Mais quand on crée une entreprise de toute pièce et que l'on décide de la vendre ? Qu'est-ce que la plus value ? Eh bien pour le fisc, la plus value est égale à la valeur de vente de l'entreprise ! Je simplifie car en réalité c'est la différence entre la valeur de la vente et les capitaux propres de l'entreprise. Ainsi pour éviter de payer une taxe, il "suffit" de vendre son entreprise au montant de ses capitaux propres. Une "solution" consiste donc à augmenter le plus possible ses capitaux propres.
Prenons un exemple concret. Monsieur Pigeon est entrepreneur dans l'âme. À 30 ans, il décide de quitter son travail salarié et de "monter sa boîte". Il sollicite une banque et miracle, il obtient un prêt de deux cent mille euros (200 000 euros). Bien entendu, outre son solide dossier, monsieur Pigeon devra se porter caution solidaire et gager tous ses biens, actuels et futurs. C'est la règle. Jamais une banque ne prête sans garantie et c'est normal. Pendant dix ans, l'entreprise rembourse le prêt. Monsieur Pigeon travaille 18 heures par jour, ne se paye pas pendant deux ans, se paye au smic deux ans de plus et arrive peu ou prou à se dégager 3000 euros de revenus nets au bout de 10 ans. Il ne s'agit pas là d'une startup mais d'une entreprise comme il en existe presque deux millions en France. Je rappelle que le revenu moyen d'un chef d'entreprise en France est de 4000 euros. Monsieur Pigeon est encore en dessous, sa société a tout juste 10 ans d'existence. Elle fonctionne bien et a dégagé de façon récurrente 2% de résultat après trois ans de pertes. C'est classique.
Au terme des 10 ans, l'entreprise de monsieur Pigeon a fini de payer son crédit initial mais elle a emprunté régulièrement à sa banque afin de poursuivre sa croissance. La femme de monsieur Pigeon n'est pas très heureuse de voir ce dernier bosser plus de 18 heures par jour. Le couple décide de vendre l'entreprise et monsieur Pigeon trouve un travail salarié pour un revenu à peine inférieur. Il constate que son nouveau patron gagne moins que lui.
L'entreprise de monsieur Pigeon est évaluée à 200 000 euros (soit, pure coïncidence, le montant de son crédit initial). L'administration fiscale lui réclame 60,5% de cette somme, soit 121 000 euros. Il lui reste 79 000 euros. Les politiques considèrent donc que monsieur Pigeon a gagné cette somme en une seule fois, le jour de la vente. Ne serait-il pas plus juste que cette somme soit lissée sur la durée de détention de l'entreprise, soit 10 ans ? Car finalement, monsieur Pigeon a sacrifié sa rémunération pour la réussite de son entreprise. Il a fait vivre des salariés, a satisfait ses clients, a produit de la richesse grâce au sacrifice de sa rémunération. Quand celle-ci, juste récompense de son labeur acharné, tombe, le politique décide de le sanctionner, de lui voler son bien, sa juste rémunération. Est-ce cela, la "justice sociale" ? Le pillage et la sanction sont ils la base de cette "justice sociale" ?
Je disais plus haut que la "solution" consiste à augmenter le plus possible ses capitaux propres afin d'échapper à cette taxe inique. Mais pour faire cela, monsieur Pigeon devra également sacrifier sa rémunération dans une proportion bien plus importante. Il devra rembourser son prêt et augmenter ses capitaux. Le pourra-t-il ? Son entreprise est-elle assez profitable ? Ce n'est pas le cas pour l'immense majorité des entreprises françaises qui souffrent d'un manque chronique de capitaux propres.
Certains me diront que la législation prévoit une taxation adaptée à la durée de détention. Néanmoins, si par un concours de circonstance extraordinaire, monsieur Pigeon se trouve dans un cas de figure satisfaisant à l'incroyable complexité du processus dérogatoire, il paiera quand même, dans le meilleur des cas, 34,5% de la valeur de vente de son entreprise, ce qui reste absolument énorme.
Non, décidément, ce pays est foutu.©H16

Elle pose sans voile, Facebook censure sa photo


INTERNET - Une page Facebook invite les femmes du monde arabe à dénoncer les oppressions qu'elles subissent dans leur pays. Cette page, intitulée "Le soulèvement des femmes dans le monde arabe", réunit près de 60 000 personnes.
Les femmes à l'origine de l'initiative demandent aux femmes de se prendre en photo, brandissant un panneau sur lequel on peut lire "Je suis pour le soulèvement de la femme dans le monde arabe parce que..." 
Un cliché jugé outrageant
Dana, une jeune égyptienne, a posté sur le réseau social une photo d'elle sans voile. elle brandit son passeport à bout de bras. Sur la photo du document, la jeune Egyptienne est voilée. En dessous, elle a écrit "je soutiens le soulèvement des femmes du monde arabe parce que pendant vingt ans, je n'ai pas été autorisée à sentir le vent dans mes cheveux".
Suite à de nombreuses plaintes jugeant la photo outrageante, le cliché a été censuré, le compte bloqué pendant vingt-quatre heures. Cette décision du réseau social a provoqué la colère des internautes qui ont posté de très nombreux messages de soutien à Dana.
L'ISLAMISME EST 

UNE

RELIGION


DE HAINE ET DE MORT.

L'Europe à la roulette anglaise

L'Europe à la roulette anglaise


Les pressions américaines ne l'ont pas dissuadé. Celles d'une partie du patronat anglais non plus. David Cameron, dans un discours qui fera date, a placé hier son pays au milieu d'un carrefour périlleux. S'il est réélu dans deux ans, les sujets de Sa Majesté auront droit à un référendum d'ici à 2017. Avec une question lapidaire : rester ou non dans l'Union européenne.
Jamais depuis l'adhésion de la Grande-Bretagne au Marché commun, en 1973, la question n'avait été posée de façon si radicale. Le locataire du 10, Downing Street donne un gage au courant le plus eurosceptique de son parti. Mais c'est aussi un véritable pavé qu'il lance sur le continent. Avec des risques difficilement calculables. Pour l'Europe, pour Londres. Pour Cameron lui-même.
Disons-le, la singularité britannique a toujours fait débat, des deux côtés de la Manche. Bruxelles, vue du sol anglais, a toujours été trop bureaucratique et envahissante. Londres, en retour, a toujours été perçue comme un obstacle structurel au processus d'intégration politique.
Aussi, à première vue, l'idée d'un moment de vérité est-elle séduisante pour beaucoup. Le recours au peuple n'est-il pas l'une des conditions de toute pratique démocratique ? La perspective du référendum tente naturellement les eurosceptiques de tous les horizons, galvanisés par la crise. Elle tente nombre de continentaux, lassés par l'attitude de Londres. Elle tente, en un mot, tous ceux qui n'ont pas oublié le style si souple, si entraînant et si sympathique de Margaret Thatcher...
Pour autant, si les visées électorales du Premier ministre anglais sont évidentes, ce qui s'est passé hier ne ressemble pas encore au moment de clarification si réclamé. Rien ne dit que Cameron sera réélu. Rien ne dit donc qu'il y aura bien référendum, même si le seul fait d'en avancer la perspective a suffi, hier, à provoquer une onde de choc.
Les turbulences provoquées s'expliquent aisément. Pour une question de calendrier tout d'abord. 2014, élections européennes. 2015, élections britanniques. 2017, éventuel référendum. À la table du Conseil européen, les Vingt-six ne vont pas savoir dans les deux prochaines années qui occupe le siège britannique : le futur fossoyeur de l'aventure européenne de Londres ou le futur perdant des législatives. Dans les deux cas, la méfiance, déjà perceptible, va l'emporter. Et cela risque de creuser un peu plus le fossé entre les 17 pays de la zone euro et les autres.
D'autant plus que cela pose une question plus substantielle sur la nature du projet européen. La crise a contraint les pays de la zone euro à travailler sur une meilleure intégration qui, fatalement, s'éloigne du projet de simple zone de libre-échange, caressé depuis toujours outre-Manche. Mais Londres veut rapatrier certaines compétences et menace de quitter le navire, au moment même où Paris et Berlin annoncent un effort commun pour souder davantage les membres de l'Union. Nul ne veut vraiment d'un nouveau traité, et Cameron en fait presque une condition.
On touche là au paradoxe de sa proposition. Il se présente comme un précurseur d'un débat nécessaire tout en étant le membre qui fait le moins de propositions pour porter le projet européen. Comme s'il venait de poser sur la table des Vingt-sept un pistolet chargé d'une seule balle. Dirigé a priori contre l'avenir de l'Union. À moins que le coup ne parte à l'envers.

Impatiences

Impatiences


Il est des moments où on ne sait plus très bien si l'actualité fait le Président ou si le Président fait l'actualité. Nous sommes dans une de ces périodes où tout semble désordre, où tout semble aller trop vite. Ou pas assez.
En dépit de sondages toujours mauvais, l'exécutif peut inscrire quelques succès à son actif. Patrons et syndicats ont conclu un accord unanime sur le contrat de génération, majoritaire sur la sécurisation du travail. Le Parlement a voté les emplois d'avenir, adopté le pacte de compétitivité qui baisse le coût du travail.
Des décisions importantes ont été entérinées, sur la Banque publique d'investissement, sur le pouvoir d'achat dans l'outre-mer, sur la succession des artisans. Le Parlement a ratifié le traité européen, permis la poursuite à l'étranger de ressortissants français suspectés de terrorisme, remis le harcèlement sexuel dans le code pénal. En six mois, trente-sept lois, que l'on oublie parfois vite, ont ainsi été votées.
Le Mali ¯ la droite sérieuse l'admet volontiers ¯ a révélé une réactivité et une préparation de l'exécutif sur un terrain où l'opposition ne donnait pas cher de sa compétence. Même l'affaire Florence Cassez, dans laquelle Nicolas Sarkozy s'était longuement et énormément investi, révèle que la discrète diplomatie de François Hollande, via la présence du président ¯ hispanophone ¯ du Sénat, Jean-Pierre Bel, en novembre auprès du nouveau pouvoir mexicain, a facilité un heureux dénouement.
Les pieds dans le tapis
Évitons de transformer des bonnes nouvelles en médiocres polémiques : il arrive à ce pouvoir de réussir des choses, à ce Président de se présidentialiser. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la droite, au-delà de ses déchirures, peine à construire une opposition crédible sur les accords sociaux, sur la lutte contre le djihadisme, sur le crédit d'impôt.
Il arrive aussi à cet exécutif de se prendre les pieds dans le tapis, avec les meilleures intentions du monde. En augmentant les impôts et la dépense publique, la gauche s'est compliqué la tâche du redressement. En re-fiscalisant les heures sup, elle a rogné le pouvoir d'achat et le moral de salariés modestes. En introduisant, puis en retirant, la procréation médicalement assistée dans le projet de mariage gay, elle a inutilement joué avec le feu. En réformant des rythmes scolaires à marche forcée, elle s'est heurtée à des obstacles sous-estimés.
Mais le fait nouveau, c'est que là où l'on doutait de la fermeté de François Hollande, on découvre un Président chef de guerre à l'étranger, mais jamais aussi déterminé sur le terrain national, quitte à mécontenter son propre camp. Par exemple, la fin du cumul des mandats risque de ne pas être une partie de plaisir : le Sénat ¯ droite et gauche confondues ¯ ne le suivra pas. Et à l'Assemblée, on voit mal les députés se sacrifier de gaîté de coeur.
Mais son plus grand problème n'est pas là. Les réformes de société ont besoin de temps pour infuser. Les décisions économiques et sociales nécessitent des délais techniques. La loi se heurte à un attentisme paralysant. Or, l'impatience, des Français et du gouvernement, monte. L'hémorragie de l'emploi continue. Et François Hollande s'est mis le couteau sous la gorge en promettant, avant la fin de l'année, une inversion du chômage impossible sans croissance et sans confiance. Il ne suffit pas de légiférer pour que tout change dans l'instant.

« Manif pour tous » : ça continue

« Manif pour tous » : ça continue


François Hollande recevra donc les porte-parole de la « Manif pour tous » vendredi en fin d’après-midi – « Les Français parlent au François », tweetait mercredi Frigide Barjot – mais du bout des lèvres et en ayant déjà prévenu qu’il ne bougerait pas d’un pouce. Najat Vallaud-Belkacem a également annoncé, à la sortie du conseil des ministres, que la « détermination » du Président « à faire voter le mariage pour tous est évidemment sans faille ». Le mariage, et l’adoption, mais pas la procréation médicalement assistée que l’on gardera pour un peu plus tard : la refonte du droit de la famille, c’est pour le mois de mars ou du moins pour bientôt et les idéologues qui nous gouvernent, en saucissonnant les choses, peuvent espérer que l’indignation populaire se sera, à ce moment-là, calmée.
L’entretien de vendredi constituera « une marque de respect et de considération » à l’égard de ceux qui se sont manifestés le 13 janvier (et qu’il devenait de plus en plus difficile d’ignorer) : « pour les écouter, certes, mais surtout pour leur réaffirmer ses positions ».
On ne peut pas dire que le mépris du pays réel ait quitté François Hollande ; la porte-parole du gouvernement, elle, a renchéri : « La loi s’écrit au Parlement et pas dans la rue… » Rupture, donc, avec une longue tradition de manifs, voire d’émeutes, qui ont eu raison d’une masse de projets législatifs ? Pas si vite ! La gauche a tout loisir de bloquer une réforme indispensable de l’Education nationale en faisant voter des lycéens mineurs avec leurs pieds, et ça, ça ne change pas. Non : on est ici dans une question de principe pour l’équipe au pouvoir, et qui transcende les partis et les « clivages traditionnels droite-gauche ». Témoin, ce qui se passe au Royaume-Uni, où le projet de « mariage » des homosexuels est porté par le Premier ministre conservateur David Cameron et devrait être soumis au Parlement avant la fin du mois… comme en France.
Les noms des participants à la réunion avec François Hollande ont été divulgués. Il s’agit de Frigide Barjot, de Laurence Tcheng qui se présente comme militante socialiste, et d’un représentant de la petite association « Plus gay sans mariage » mais pas de Xavier Bongibault, son, président, qui avait comparé Hollande à Hitler. Frigide Barjot souhaite en effet que l’entretien « se déroule sans polémique ». Il n’y a plus maintenant qu’à espérer un compte rendu complet.
Révision ? Non, retrait !
On sait cependant ce qu’a annoncé Frigide Barjot : « Nous allons demander la suspension des travaux parlementaires et la révision du texte. Si le projet n’est pas suspendu, nous demanderons sa soumission au référendum. »
Révision ? Cela suppose une volonté de changer le statut des unions homosexuelles, et certainement pas pour révoquer le pacs ! Je veux bien que la manœuvre soit tactique – Hollande ayant annoncé sa volonté de ne pas bouger – pour mieux réclamer un référendum. Mais si c’est un jeu, il est dangereux. Et s’il s’agit réellement de représenter ce que réclamaient les centaines de milliers de manifestants du 13, c’est le retrait du texte qu’il faut exiger. Pourquoi dévaluer une telle force de frappe ?
Vendredi sera aussi – providentiellement – le jour de jeûne et de prière « pour la famille et pour la France » lancé à l’appel de jeunes catholiques qui ont reçu le soutien appuyé et magnifique du cardinal Barbarin. Il est toujours possible de s’inscrire sur www.tousenpriere.com.
En attendant, des députés se mobilisent de manière visible contre le « mariage » des homosexuels. Plusieurs dizaines d’entre eux, membres de l’Entente parlementaire qui réunit 137 députés et 82 sénateurs, ont manifesté mercredi devant l’Elysée en demandant à être reçus par François Hollande pour lui présenter une demande de référendum. Philippe Gosselin, le porte-parole du groupe, mais aussi Henri Guaino, Henri Mariton, Philippe Goujon, Charles de Courson, Laurent Wauquiez, Jacques Myard… avaient fait le chemin à pied depuis l’Assemblée nationale. Frigide Barjot était là aussi. Les uns et les autres se sont « étonnés » d’avoir été froidement reçus à la loge de l’Elysée, puis renvoyés. Une réponse plus formelle leur était promise pour jeudi soir.
L’Académie des sciences morales et politiques vient de dénoncer le projet de loi qui « procède à un bouleversement du droit qui ne touche pas seulement les couples homosexuels », qui fait prendre la place de la maternité et de la paternité par la « parentalité », qui « tend à promouvoir un droit à l’enfant qui fait passer celui-ci de sujet à objet de droit » ; qui « conduit à nier la différence biologique entre les sexes ».
C’est une révolution, une déstructuration profonde de la société qui se prépare. Elle passera néanmoins mieux qu’une lettre à la poste du côté du Conseil constitutionnel, a laissé entendre Jean-Louis Debré, qui le préside. Il a rappelé la décision du 28 janvier 2011 par laquelle les « sages » avaient décidé : « Le contour du mariage, c’est au Parlement de le définir. » Il en sera de même que pour « l’IVG en 1979 », a-t-il prévenu : « C’est aux élus de la nation de dire quelle forme ils veulent donner au mariage (…), c’est de leur responsabilité. »
Avec de tels raisonnements, on peut en effet voter n’importe quoi.

François Hollande est-il un social-démocrate ?


Selon la majorité des journalistes, François Hollande aurait pris le virage social-démocrate. Est-ce vraiment le cas ?
Nos confrères sont unanimes : sous l’impulsion du Président Hollande, la France a pris un tournant social-démocrate. Bien sûr, on n’a pas eu comme en 1981 un tsunami collectiviste – toutes les institutions financières et la plupart des groupes industriels ont été nationalisés. À l’époque on a voulu « rompre avec le capitalisme ». Pour autant, sommes nous entrés en social-démocratie ? La cacophonie règne en haut lieu, et plusieurs ministres et élus socialistes ne manquent pas d’évoquer nationalisations, réquisitions et spoliations. Non seulement ce n’est évidemment pas libéral, mais ce n’est même pas social-démocrate.
Nature de la sociale-démocratie 
Dans la plupart des pays, on voit en gros s’affronter une droite libérale et une gauche sociale-démocrate. Républicains et Démocrates aux États-Unis, Conservateurs et Travaillistes au Royaume-Uni, CDU-CSU et SPD en Allemagne.
La France échappe à ce schéma. La droite y est traditionnellement étatiste et colbertiste, héritage de Louis XIV, de Napoléon et du Gaullisme avec « l’ardente obligation » du Plan. Technocratie et énarchie n’ont guère arrangé les choses.
À gauche, dans la plupart des pays européens la rupture des socialistes avec le marxisme est consommée depuis longtemps. Elle est intervenue entre les deux guerres dans les pays nordiques, et elle a été proclamée au congrès de Bad-Godesberg en 1959 pour le SPD allemand. En Italie, au Portugal, en Grèce ou en Espagne, les socialistes ne sont plus communistes. La gauche européenne est donc ralliée à la sociale-démocratie.
Mais de quoi s’agit-il ? Dans la théorie des systèmes économiques, on ramène les choix à trois questions : que produire, comment, et pour qui ? La social-démocratie accepte le principe de l’économie de marché : c’est le marché qui révèle les préférences des consommateurs (que produire) et qui dirige la gestion des entreprises (comment produire). Mais elle juge le marché « injuste » et cherche à « réduire les inégalités » (pour qui produire ) par une large redistribution et un appel fréquent à l’État-Providence (même si dans beaucoup de pays la sociale-démocratie a évolué et pratiqué de nombreuses privatisations).
On n’a jamais connu en France une telle doctrine, même si la pression de Bruxelles et la mondialisation ont conduit à infléchir la politique économique ; par exemple les dirigistes au pouvoir ont dû accepter la concurrence et l’impératif de la productivité. Cela ne suffit pas à conclure à un « tournant social-démocrate » du gouvernement Ayrault, comme on peut l’observer notamment dans trois domaines.
Nationalisations
Le premier, c’est le retour en force du thème des nationalisations. Dès qu’un secteur est en difficulté, on voit des syndicalistes et des parlementaires réclamer à grands cris la nationalisation des entreprises concernées. Au sein même du gouvernement on trouve des partisans de cette solution, avec la figure emblématique d’Arnaud Montebourg, qui espère réussir ainsi le redressement productif. « La nationalisation temporaire est une solution d‘avenir » a-t-il déclaré. Même Jacques Attali lui a rappelé que « la France n’est pas la Corée du Nord ». Passons sur l’archaïsme de la proposition qui fleure bon le temps du Front populaire, ou du tripartisme de l’après-guerre : aucun pays démocratique n’a sérieusement nationalisé depuis des dizaines d’années.
Passons aussi sur le mépris porté à la propriété privée : on est loin de la conception des grands ancêtres de 1789 et de la reconnaissance du droit de propriété comme inviolable et sacré. Dans la logique du marché, les choses sont simples : ou bien l’entreprise est rentable, et on n’a pas besoin de l’État, ou bien elle ne l’est plus, et on ne voit pas pourquoi elle serait soutenue avec l’argent du contribuable (la nationalisation de Florange aurait coûté au départ un milliard au moins). Nos gouvernants s’acharnent à soutenir des activités et des firmes obsolètes, condamnées par l’évolution de la demande, des goûts et des techniques. En fait, avec leurs idées, on fabriquerait encore des diligences, 90% des Français travailleraient dans l’agriculture, et le minitel concurrencerait l’ordinateur. On n’a certes pas nationalisé, mais M. Montebourg est toujours ministre et il ressort sa solution miracle à chaque occasion.
Réquisitions
Le second domaine, c’est celui des réquisitions. C’est le cas en matière de logement. Que propose Madame Duflot ? D’honorer le droit au logement opposable en réquisitionnant les logements vides. Pas ceux de l’État, bien sûr, nos dirigeants tiennent à leurs palais, mais ceux des particuliers et ceux de l’Église, accusée de ne pas s’occuper des mal-logés, ce qui participe d’une ignorance crasse ou d’un sectarisme primaire. Un gouvernement social-démocrate, et a fortiori un gouvernement libéral, penserait à encourager la construction, en libérant des terrains, en libérant le marché, les prix, et en réduisant les obstacles administratifs qui créent une pénurie artificielle de logements. Mais avec Madame Duflot, on reste dans la grande tradition communiste avec la priorité au logement social. La loi Gayssot, dite SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains) a été encore renforcée et désormais c’est 25% du parc immobilier qui doit être « social ».
Autre point commun avec les nationalisations : le mépris du droit de propriété. Il va de pair avec le mépris du marché : l’investissement immobilier privé est pénalisé par les subventions et les privilèges qui bénéficient aux HLM, par le contrôle des loyers, par la chasse aux plus-values et l’impôt sur la fortune.
Spoliations
Le troisième domaine, c’est celui des spoliations. Certes, tout impôt est une atteinte à un droit de propriété. Mais on est loin du temps où Montesquieu considérait l’impôt comme la part que l’on acceptait de verser pour protéger ce que l’on possédait (le salaire de l’État gendarme). Non seulement nous avons l’État providence, les impôts fortement progressifs et redistributifs, mais nous avons désormais la spoliation. Le Conseil constitutionnel, pourtant prudent et guère suspect d’ultra-libéralisme, l’a reconnu. La taxe à 75% en était le symbole, mais d’autres éléments plus discrets, comme l’ISF, vont dans le même sens.
Où commence la spoliation ? Au-delà de 0% d’impôts diront les uns ; à partir de 50% diront d’autres (d’où le bouclier fiscal un temps mis en œuvre sous Sarkozy ou la position pendant un moment de la Cour constitutionnelle allemande). Mais pourquoi 50% ? On peut donc discuter à l’infini, mais personne ne doute qu’à 75%, voire plus, la spoliation crève les yeux et que les effets pervers vont jouer à plein (au-delà du folklore Depardieu, combien de Français « votent déjà avec leurs pieds » ?).
En fin de compte, si le gouvernement semble avoir renoncé à nationaliser, réquisitions et spoliations sont bien à l’ordre du jour. À la différence des sociaux-démocrates de tous pays, les socialistes français sont toujours dans une logique de lutte des classes, avec la haine des riches et de la propriété privée. « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes » et « les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique : abolition de la propriété privée » : deux phrases clefs du manifeste communiste de Marx et Engels. L’Humanité de jeudi dernier s’en réclamait. 
Nombreux, au gouvernement et au Parlement,  sont ceux qui s’activent en ce sens.