TOUT EST DIT

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lundi 14 juillet 2014

C’est la France qui est mise en examen

Chaque Français doit se demander en conscience s’il est possible de faire confiance à “deux dames” qui décident de juger avant d’instruire et de condamner avant d’entendre.
Quand je songe qu’un homme juge un autre homme, je suis pris d’un grand frisson. C’est ce qu’écrivait, il y a tout juste deux siècles, le grand écrivain et philosophe français Félicité de Lamennais à son ami Lacordaire. Ce frisson, nous l’avons tous ressenti, la semaine passée, à l’annonce de la garde à vue dans des conditions anormales d’un ancien président de la République, suivie de sa mise en examen au milieu de la nuit, comme on le fait pour des assassins.
Que l’on apprécie Nicolas Sarkozy ou pas ; qu’on l’estime innocent ou suspect de je ne sais quoi ; que l’on souhaite son retour dans la vie politique ou qu’on le préfère retiré des affaires, la manière dont il a été traité par deux juges politisées restera à jamais comme une honte pour notre pays. Car après ce qui s’est passé, c’est bien la France tout entière qui a été gardée à vue comme un bandit de grand chemin ; c’est la France qui a été déférée devant ces deux juges dans des conditions humiliantes ; et c’est la France qui a été mise en examen aux yeux de toute la planète.
Nicolas Sarkozy n’a pas besoin d’avocat. Il a montré devant les policiers qu’il savait se défendre tout seul. Puis, encore une fois, devant tous les Français, qu’il a pris à témoin. Il n’a pas besoin non plus de certains messages, un tantinet hypocrites, de ses anciens amis, rappelant qu’il est présumé innocent, mais que la justice doit passer. En revanche, cet homme d’État, quoi que pensent de lui ses détracteurs, à droite notamment, a besoin que les Français connaissent l’injustice qui lui est réservée d’emblée au lieu d’une justice sereine. Il a besoin que tous ses compatriotes sachent que le lynchage médiatico-judiciaire auquel il a eu droit relève d’une procédure d’exception, comme c’était le cas dans les pays de l’Est avant la chute du mur de Berlin.
Voilà des juges aux ordres à la fois d’un Syndicat de la magistrature qui s’est rendu célèbre par son “mur des cons”, d’une ministre qui s’est illustrée pour avoir tenté de muter l’un des plus hauts magistrats de France contre son gré pour des questions « d’affinités politiques », et d’un “cabinet noir” que Valeurs actuelles a commencé à dénoncer il y a moins d’un an, organisé par des hommes de l’ombre de François Hollande et de Manuel Valls. Comme l’a dit Nicolas Sarkozy au détour d’une phrase qui n’a pas été relevée par ses détracteurs tant elle est criante de vérité : « Dans notre pays, qui est le pays des droits de l’homme, […] il y a des choses qui sont en train d’être organisées. Les Français doivent les connaître, et en leur conscience, et en toute liberté, doivent juger de ce qu’il en est. »
Faut-il que tout ce que Nicolas Sarkozy incarne comme espoir pour des millions de Français fasse peur à la majorité socialiste pour qu’elle livre ainsi son honneur « aux chiens », comme François Mitterrand l’avait dit à propos de Pierre Bérégovoy. Faut-il que son retour probable dans la vie politique sème la panique à gauche comme à droite, pour que même le président du Conseil constitutionnel, ennemi déclaré de Nicolas Sarkozy, sorte de son devoir de réserve afin de défendre une procédure d’exception et le traitement effarant réservé à l’ancien chef de l’État.
Faut-il que le nombre record de Français de droite qui souhaitent voir l’ancien président être de nouveau candidat en 2017 inquiète les nouveaux dirigeants de l’UMP pour que ceux-ci le soutiennent comme la corde soutient le pendu. Au point même de voir Alain Juppé faire preuve d’une amnésie pathétique en demandant que l’on ne vilipende pas la justice. Faut-il enfin qu’une très grande partie de la classe médiatique panique à voir la popularité de Nicolas Sarkozy enfler pour le comparer désormais à Silvio Berlusconi, à ses affaires de fraude fiscale et de détournement de mineure !
Voilà pourquoi il faut se demander s’il est vraiment possible de faire confiance à « ces deux dames » qui ont décidé de juger avant d’instruire et de condamner avant d’entendre. Comme l’écrivait Montesquieu : « Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice. »
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