TOUT EST DIT

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mardi 15 juillet 2014

Les 3 raisons pour lesquelles le 14 juillet va être désespérant

Qu’est-ce que le président va bien pouvoir dire et raconter aux Français pour le prochain 14 juillet ? Rien d’encourageant. Il est président d’un champ de ruines. La situation économique est désastreuse. La situation politique est dévastée. Les milieux d’affaires ne décolèrent pas devant un tel gaspillage. Les partenaires sociaux sont écœurés par le comportement du politique et l’état du dialogue social.
Le président de la République se prépare à nous offrir un 14 juillet désespérant. Les services d’ordre s’inquiètent de l’ambiance sur les Champs-Élysées au moment où (et c’est la tradition) le Président les redescendra après avoir déposé une gerbe à l’Arc de Triomphe. Il y aura du monde sur les deux trottoirs mais dans quel état d’esprit. Les conseillers de l’Élysée, eux, sont préoccupés par le contenu des propos que va pouvoir tenir le président avant de partir en vacances. Pour la majorité des observateurs français et étrangers, la situation de notre pays est désastreuse.
Il n’y a plus de politique économique cohérente. Le plan de compétitivité qui remettait les choses en place parait de plus en plus compliqué à appliquer. Les engagements de réductions de dépenses publiques sont à peine formalisés. Du coup, les entreprises  françaises en quête de compétitivité déménagent à l’étranger, les investisseurs boudent parce qu’ils redoutent l’incertitude. L’ensemble européen échappe de plus en plus à l’influence française au profit de l’influence italienne. Il faut dire que le Premier ministre italien Matteo Renzi a l’énergie de changer l’Italie en profondeur au point d’avoir convaincu Angela Merkel de soutenir les efforts des Italiens. Opération séduction que François Hollande a complètement ratée. Le résultat est que nous sommes très isolés. François Hollande est isolé. Ni l’Allemagne, ni la Grande-Bretagne ne lèveraient le petit doigt pour nous aider.
Plus grave, la situation politique ne permet pas de dégager une majorité légitime pour voter les mesures de réformes qui s’imposent. A gauche, le Premier ministre se bat courageusement contre le conservatisme d’une partie des députés,  mais on sent bien que la base électorale est fissurée de partout. Le comble dans cette histoire est que les députés de gauche en veulent moins à Manuel Valls qu’a François Hollande. Ils frondent, oui, mais contre un président qui n’a tenu ni promesses, ni paroles, et qui n’a aucun résultat. Les députés socialistes ne sont pas loin de penser comme l’écrit Marianne que ce président est un homme qui n’aime personne. En attendant, c’est Valls qui gère et qui va au charbon pour le président de la République relégué dans la position du petit père Queuille, d’Albert Lebrun ou de René Coty. Bref, un président qui préside un palais vide et qui ne fait rien. Dans un tel piège, il va présider le défilé du 14 juillet ? Il va recevoir les notables et les peoples dans les jardins de la présidence mais il n’aura rien à dire aux Français. L’initiative de l’action appartient à Manuel Valls qui a l’énergie mais qui n’a pas le soutien politique de sa majorité ou alors du bout des doigts. Il est donc en permanence oblige de composer sur la ligne à suivre. Ce qu’il fait depuis qu’il est arrivé à Matignon. Le discours est ferme, la main l’est moins. Dans ces conditions la politique économique qu’il voudrait mettre en place sera fragile.
A droite, les politiques sont incapables d’offrir une alternative utile. Dans la forme, l’UMP est une foire d’empoigne. Sur le fond, il n’y a pas de programme cohérent. Il n’y a même pas de réflexion idéologique sur ce qu’il faudrait faire de raisonnable.
Ce 14 juillet n’a donc aucune raison d’apporter aux Français des bribes d’espoirs. A  moins que le président ne décide de renverser la table, comme on dit ! On peut rêver.
Sur le plan économique, tout le monde sait ce qu’il faudrait faire pour appliquer le pacte de compétitivité, et développer une véritable économie de l’offre en permettant aux chefs d’entreprise de rebondir. Ça passe par une réduction des dépenses de fonctionnement de l’État.  Ça passe par l’objectif de rééquilibrer les finances publiques afin de pouvoir commencer à baisser les impôts. Il y a en France une grande majorité de Français qui défendent de telles options de bon sens. Ces Français appartiennent aussi bien à la gauche qu’à la droite. C’est bien le problème.
Sur le plan européen,  il faut évidemment revenir dans le jeu pour faire avancer l’évolution fédérale des institutions européennes. Les options fédérales sont les seules capables de sécuriser la mutualisation et par conséquent d’obtenir une banque centrale qui pourrait se comporter de façon plus généreuse, à l’anglo-saxonne. La zone euro pourrait se mettre à emprunter de l’argent pour le compte des États. Mais il faut nécessairement que les États établissent un budget prévisionnel en équilibre, une sorte de business plan et s’y tiennent.
Sur le plan politique, il faut une gouvernance qui prend le risque de la dissolution. La peur de la dissolution rendrait la majorité de gauche plus docile. Manuel Valls a commencé cette semaine à distiller de telles menaces.
Si le président de la République allait sur une logique aussi ferme que celle de son Première ministre, alors oui, ce 14 juillet servirait le changement.

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