TOUT EST DIT

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samedi 2 août 2014

Aux larmes, citoyens !

Aux larmes, citoyens !

Le grand 'uvre mémoriel passe à la vitesse supérieure. Dans cet emballement commémoratif, passionnel autant que commercial, on ne prendra guère le temps de se demander s'il n'aurait pas mieux valu célébrer la victoire plutôt que la déclaration de guerre et cet an I de la plus grande boucherie humaine de notre histoire. Une boucherie qui saigna nos campagnes et vendangea la suprématie technologique que nous avions mis des siècles à construire, en nous entre-tuant comme des sauvages pendant les quatre années d'une Première Guerre mondiale que l'on croyait être la dernière. Et tout cela pour une paix mal signée au bas d'un traité de Versailles raté qui, avec la folie de Hitler, créateur illuminé du monstre nazi, préparait la suivante.
La guerre a pesé sur le siècle, mais qui peut croire que se souvenir de la terrible épreuve peut servir à l'éviter. Ceux qui l'ont vécu et ont consacré leur vie à faire 'uvre de mémoire et à promouvoir les valeurs universelles de la paix en ont la conviction sincère. Hélas, l'histoire, même dévastatrice, est complexe et elle ne laisse pas de leçons. Tout au plus permet-elle de se poser des questions.
Au moins peut-on espérer que les commémorations soient mises à profit pour un vrai travail d'analyse. Pour une lecture officielle de l'histoire qui ne laisse pas de côté la diversité des idées face à la guerre et les sentiments pacifistes de quelques-uns qui payèrent de leur vie pour avoir enlevé la fleur de leurs fusils et avoir témoigné de leur ranc'ur contre ceux, politiques et militaires, qui les envoyaient à l'abattoir. Le « plus jamais ça » commençait à contester le patriotisme d'avant 14 et écornait l'unité nationale qui, jusque-là, avait été la caractéristique de cette guerre. À la différence de la suivante, marquée par les violents affrontements civils entre les Français qui se rangent du côté de la liberté et des Alliés et ceux qui choisissent l'ennemi et le nazisme.
Dix millions de jeunes morts au combat dans un conflit des nationalismes dont on a pu, un moment, rêver qu'il aurait fait comprendre que le meilleur moyen d'éviter la guerre était de limiter la souveraineté des nations, comme essaya de le faire la Société des Nations.

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