TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 7 août 2014

Le coup d’Etat silencieux

Le coup d’Etat silencieux
Une discrète information, tombée hier en pleine torpeur aoutienne, illustre à la perfection le recul du pouvoir politique, l’affaiblissement des outils de gouvernements, l’aggravation constante de l’impuissance publique. En effet, le Conseil constitutionnel vient de censurer la décision du Gouvernement et du Parlement de supprimer les charges sociales pour les salaires équivalents ou légèrement supérieur au SMIC. Cette mesure politique audacieuse était de nature à permettre le retour à l’emploi de jeunes qui en sont exclus et à combattre le chômage. Elle procédait d’un choix de bon sens d’un pouvoir détenteur de la légitimité démocratique. Au nom d’un vague "principe d’égalité", la juridiction suprême s’y oppose. Il ne faut pas forcément y voir un signe de mauvaise volonté ou désir de nuire, mais la conséquence d’une logique qui s’auto-entretient par développement indéfini de la jurisprudence. Par une expansion illimitée de son champ d’intervention, bien au-delà de la défense des grands équilibres républicains, Le Conseil constitutionnel fait ainsi obstacle à un choix gouvernermental qui touche à une mesure simple, pratique, essentielle à la société française, à la lutte contre l’exclusion des plus fragiles et des plus démunis. L’opposition aurait bien tort de jubiler et de se réjouir. Aujourd’hui, la paralysie de la 
images
démocratie est totale. Jusque dans les moindres détails de la vie publique, le pouvoir réel a basculé du côté des grandes juridictions nationales (Conseil constitutionnel) et européennes (cour de justice de Luxembourg et cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg). En cas d’alternance, nul ne pourra presque plus rien faire, ni dans le domaine économique ou social, ni dans ce secteur régalien. La paralysie et le déclin, si rien de fondamental ne change, ne peuvent que se poursuivre. Alors, à quoi bon, sinon fanfaronner et profiter des palais dorés de la République? Face à cette évolution de fond, le politique conserve des armes, des moyens de résister: la révision constitutionnelle, le référendum. Encore faut-il avoir la volonté et l’intelligence de s’en servir.

0 commentaires: