TOUT EST DIT

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mercredi 27 août 2014

L’été pourri

L’été pourri

Contrairement à une idée trop répandue, l'été pourri n'a rien à voir avec la météo. Vous savez bien, la fameuse différence entre température réelle et température ressentie… Pour cet été, le ressenti, c'est cette pluie qui a tenu les enfants dedans, mis des taches noires sur les tomates du jardin et obligé les adeptes des épaules couleur café à avaler des boîtes de gélules pour revenir bronzés. C'est aussi le manque de ciel bleu quand le gris rétrécit l'horizon et que Bison futé nous rebat les oreilles des embouteillages sur les routes de la rentrée. De tout cela, nous nous remettrons, c'est sûr… Pas du sombre et nauséeux été dont on voudrait maintenant qu'il s'achève.
Plus que nos petites râleries vacancières, le climat réel de l'été, ce sont les orages de l'actualité qui ont remplacé les éclairs par les balles traçantes des mitrailleuses et les grondements du tonnerre par le fracas des bombes. Un déluge quotidien de violence sauvage dans ce monde qui ose se prétendre civilisé, ce monde qui toujours pèse les retombées commerciales ou pétrolières avant les raisons humanitaires et qui hésite quand tombent par milliers les victimes innocentes.
Les brumes tragiques des matins de l'information n'ont jamais laissé percer la moindre éclaircie d'espoir. Mais à quels moments d'insouciance peut-on prétendre quand, dans Gaza, on pilonne les écoles, quand le Hamas et la droite dure israélienne qui n'existent que par la guerre piétinent les trêves et les négociations ? À quels sujets légers peut-on aspirer quand, en Irak, des fous de Dieu font couler le sang des chrétiens jetés dans une terrifiante errance au désert ? Les regards sont incrédules, les mots sont vains, nous sommes au-delà de la barbarie.
Un noir chagrin nous envahit aussi quand la menace revient en Europe centrale, là où il y a cent ans débutait la Première Guerre mondiale que l'on commémore en réactualisant les qualificatifs de l'horreur. L'histoire ne sert plus à rien. Et comme s'il fallait un point final à l'été sanglant, en Syrie, un journaliste coupable a dit la vérité, il doit être décapité. Heureusement, dans quelques jours on oubliera les massacres, pour ne plus parler que d'économie et de pourcentages.

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