TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 2 août 2014

Morts d’ailleurs

Morts d’ailleurs

Hors de contrôle ! Ni vaccin, ni traitement… Le simple énoncé de ce constat par les autorités sanitaires suffit à propager une peur panique du virus Ebola. Et les États-Unis d'en rajouter une couche avec leur crainte de voir la maladie se « réensemencer et se propager, hors d'Afrique, comme un feu de forêt. » Tant que le mortel virus reste en Afrique, notre attention se laisse distraire, n'est-ce pas, et l'on s'assure de notre bonne conscience en distribuant, comme poignée de cerises, quelques subsides supplémentaires aux médecins et personnels des ONG qui, eux, luttent sur le terrain pour sauver des vies, soulager les misères. Nous, nous parlons frontières, ce degré maximum de l'égoïsme, comme si l'épidémie se souciait des barrières administratives et factices.
Le fantôme du H1N1 plane encore dans nos mémoires et réactive nos angoisses, nous faisant même oublier que son principal effet avait été de remplir les hangars de tonnes de vaccins inutiles. Aussitôt égrenés les bilans catastrophiques dans les pays concernés, les ministres européens se précipitent sur les micros pour assurer que les pays développés ont les moyens de faire face.
Le coupable est notre monde mondialisé, bien sûr, qui ne nous permet plus de circonscrire les épidémies aux pays pauvres d'Afrique. Des pays, comme ceux les plus touchés par Ebola, en proie à d'interminables guerres civiles et à une hygiène terreau des maladies infectieuses. Des pays où l'on manque de tout et surtout du minimum, abandonnés par la trop souvent invoquée « communauté internationale » forcément impuissante puisqu'elle n'existe pas. 730 morts depuis six mois ! Aéroports fermés, mises en quarantaine, championnats de foot suspendus, l'angoisse gagne. La peste était arrivée chez nous par bateau à voile. Alors, dans notre monde totalement interconnecté…
Les scientifiques, les experts de l'OMS et même le découvreur du virus ont beau répéter que la probabilité de voir l'épidémie se propager au monde est très basse, rien n'y fait. La psychose reprend le dessus et piétine un peu plus nos valeurs et nos devoirs de solidarité et d'assistance humanitaire à nos frères qui souffrent.

0 commentaires: