TOUT EST DIT

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mardi 28 octobre 2014

Les banques sont solides, mais les entreprises ferment !

Cocorico ! Les grandes banques françaises ont toutes réussi leur "stress test". Ce qui n'empêche pas les faillites de se multiplier faute de financement.

Les 63 000 chefs d'entreprises - petites, moyennes ou grandes - qui ont mis la clé sous la porte ces douze derniers mois peuvent se sentir consolés en attendant l'huissier : si eux sont ruinés, les banques françaises sont solides. Elles ont victorieusement passé le "stress test", cet exercice de torture médiévale infligé par la Banque centrale européenne (BCE) afin de s'assurer que les établissements disposent de suffisamment de fonds propres pour faire face à un nouveau coup de tabac économique. Succès total, paraît-il : même en cas de grosse tempête les coques de nos vaillants navires bancaires résisteraient. Dont acte.
Des dizaines de milliers d'auditeurs externes et internes ont été mobilisés pour cette gigantesque revue de détail : cela, au moins, crée des emplois...
Il se murmure qu'afin de remplir les fameux critères de Bâle III, qui ont défini des obligations contraignantes après la crise de 2008, les banquiers ont, ces derniers mois, encore un peu plus resserré la vis du crédit. Histoire de prouver qu'ils sont des élèves exemplaires. Ne jouons pas les esprits chagrins : il vaut mieux que les banques françaises soient solides plutôt que chancelantes, qu'elles fassent bonne figure sur les marchés internationaux et que l'épargne des Français soit sécurisée. Mais il est tout aussi important qu'elles jouent le rôle que la société attend d'elles. D'autant que sans les efforts consentis par les pouvoirs publics, BCE en tête, c'est-à-direin fine par les citoyens, elles seraient en piteux état.

Un besoin d'argent frais

Or, on ne peut ignorer la longue plainte qui, du nord au sud, de l'est à l'ouest, monte du côté des entreprises. Organisations professionnelles, magistrats des tribunaux de commerce, avocats spécialisés, tous disent la même chose : les banques sont souvent aux abonnés absents quand il s'agit d'irriguer le tissu économique. Faute de trésorerie, nombre d'entreprises saines avec des carnets de commandes remplis prennent le chemin du redressement judiciaire, souvent antichambre de la liquidation pure et simple, faute d'avoir obtenu les crédits auxquels elles auraient pu prétendre. "Un banquier, c'est quelqu'un qui vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le retire quand il pleut." La formule de Mark Twain se vérifie tous les jours...
Les mécanismes mis en place, comme le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), sont de redoutables usines à gaz que seules les grandes entreprises peuvent maîtriser. Les sommes récupérées sont créditées (généralement sous forme de crédit d'impôt) des mois plus tard, alors que beaucoup de petites entreprises ont un besoin immédiat d'argent frais.
Les banques, c'est vrai, ne sont pas des associations philanthropiques et n'ont pas vocation à perdre de l'argent. Les critères de Bâle III les ont obligées à reconstituer un matelas de fonds propres. C'est fait. Le pourcentage des créances douteuses dans les encours des crédits déclarés est, selon la Banque de France, très faible. Elles devraient donc maintenant être en mesure de redonner de l'oxygène aux entreprises. Inch Allah !

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