TOUT EST DIT

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samedi 8 février 2014

Un projet de procédure de destitution engagé contre Hollande


« Nous avons obtenu satisfaction. Le député Jacques Bompard a déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale pour que les députés aient la possibilité de saisir l'article 68 de la Constitution pour demander la destitution du président de la République ». C'est en ces mots que Béatrice Bourges a tenu sa conférence de presse à 16 heures à Paris lundi 3 février.
Juste avant la conférence de presse, on pouvait sentir de l'euphorie, à savoir la possibilité tant caressée de voir qui sont réellement nos députés en les collant les pieds au mur. Avec Béatrice Bourges, ce sont des millions de Français qui veulent avoir un responsable de la France digne de ce titre et qui puisse représenter le pays. Ces millions de Français ne veulent pas d’élites intéressées par une carrière politique passant avant l'intérêt national. « Pour la France, il faut savoir risquer sa chemise ! »

« Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour.
La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l'autre qui se prononce dans les 15 jours.
La Haute Cour est présidée par le président de l'Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d'un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d'effet immédiat.
Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des membres composant l'assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la destitution.
Une loi organique fixe les conditions d'application du présent article. »
Destitution. La demande de projet de destitution est faite. La proposition de loi pour que les députés puissent saisir l'article 68 de la Сonstitution pour destituer le président, « un article inachevé» comme le dit Béatrice Bourges, est en marche. « Il était impossible de saisir cet article. Le président est élu pour 5 ans et c'est comme un blanc-seing. Pour la démocratie, la procédure de destitution doit pouvoir avoir lieu. Il faut que le processus démocratique s'enclenche. Cet article était passé à l'Assemblée nationale mais il n'était jamais allé plus loin. Il est très important dans une démocratie qu'il puisse y avoir une procédure de destitution.Jacques Bompard a déposé un projet de loi à l'Assemblée allant dans ce sens. On va pousser tous les électeurs à cosigner cette proposition de loi», continue Béatrice Bourges. L'objectif est de voir si tous les députés de l'opposition sont réellement contre ce gouvernement. « Je pense à des députés comme Jean-François Copé qui préparent leur élection pour 2017. Je me suis rendu compte qu'ils sont dans leur place chaude et qu'ils préfèrent attendre les élections de 2017 ». Béatrice Bourges explique qu'en entamant cette procédure, il sera possible de dire quels députés sont pour le gouvernement ou pas et de les mettre face à leurs responsabilités. «Vous n'avez pas cosigné la procédure 68, vous n'êtes donc pas réellement contre ce gouvernement ! C'est un test que nous lançons parmi nos élus ». Pour Béatrice Bourges, dans cet immobilisme que connaît la France, ce projet de procédure de destitution va permettre de vérifier si la démocratie française fonctionne bien, si les élus sont les représentants du peuple ou de leurs intérêts ou d'intérêts étrangers : « les électeurs doivent savoir où en sont les partis politiques. »
Par la non-violence. « Il faut agir par un acte non violent. Un jeûne total est, par exemple, non violent. La résistance non violente est plus puissante que la résistance violente. On peut faire tomber un gouvernement grâce à la non violence », explique Béatrice Bourges après son jeûne de neuf jours qui a été pour elle une expérience spirituelle et aussi politique. « On va aller de plus en plus fort et proposer des actes de désobéissance civile. La violence est du côté de Manuel Valls qui a utilisé la violence l'année dernière. Sur deux personnes affaiblies, il a continué à utiliser la violence. Il doit se justifier contre les personnes non violentes ». Pour Béatrice Bourges, il faut montrer sa détermination mais de manière pacifique. « Je suis sortie grandie de tout ça ». De nombreux jeunes gens sont venus lui témoigner leur reconnaissance durant ces neuf jours de résistance pacifique : « ils ont vu autre chose, un contre-courant à ce qu'on leur propose». Avant de nous quitter, Béatrice Bourges dit : « J'aime la France dans mes tripes et dans chacune de mes cellules. Pour la France, il faut savoir faire un sacrifice. Si la France est encore la France, c'est que nos ancêtres se sont battus ! J'ai pris le témoin de mes ancêtres qui se sont battus pour la France. » 

Hollande piégé par l'impopularité


Alors qu'il promet de mener des réformes difficiles, le chef de l'État bat des records d'impopularité dans les sondages.
Cela faisait fort longtemps que l'on n'avait pas souri d'un bon mot du député centriste André Santini. Le numéro un de FO,Jean-Claude Mailly, en a déterré un, jeudi: «Comme disait Santini, à force de tomber dans les sondages, on finit par trouver du pétrole», a commencé le syndicaliste, qui a déjeuné à Lille avecMartine Aubry il y a quelques jours - signe, s'il en était besoin, que la maire de Lille se prépare à toutes les éventualités. Avant d'ajouter, perfide: François Hollande «devrait trouver du gaz de schiste, ce qui serait plus efficace que la baisse du coût du travail».
Perfidie mise à part, c'est un fait: la cote de confiance du chef de l'État s'effondre. Selon le baromètre TNS Sofres-Sopra Group pour Le Figaro Magazine, moins de 20% des Français lui font encore confiance pour «résoudre» les problèmes du pays. Avec 19%, Hollande atteint son plus bas niveau dans ce baromètre, perdant trois points par rapport au mois dernier. Plus inquiétant encore, à six semaines des municipales, c'est chez les sympathisants socialistes que le président décroche le plus nettement: moins sept points en un mois. Un autre sondage CSA pour Les Échos et Radio Classique n'est guère plus encourageant, avec une cote de confiance à 23%. «François Hollande n'a plus de noyau dur, plus de soutiens, analyse le président de l'institut PollingVox, Jérôme Sainte-Marie. Depuis ses vœux, il s'est engagé à gouverner contre son propre électorat. Le retrait de la loi famille n'a rien arrangé.» 
Comment, dans ces conditions, Hollande peut-il encore réformer? Obsédé par la réussite de son «pacte de responsabilité», le président, qui s'est engagé à tailler dans la dépense publique, se dit prêt à prendre des mesures drastiques, voire à reconsidérer certaines missions dévolues à l'État. Des mesures qui risquent de coaguler les mécontentements et hérisser l'électorat PS, notamment les fonctionnaires. «Cette impopularité le rend vulnérable au moindre mouvement social», analyse encore Sainte-Marie. «La popularité du président est très dégradée, renchérit Jérôme Fourquet, de l'Ifop. Ça devient très compliqué. Sans compter que les reculs du gouvernement sur de nombreux sujets, depuis les “pigeons” jusqu'à la loi famille, encouragent les contestataires à descendre dans la rue.»
À l'Élysée, ou l'on se dit habitué aux «tempêtes», les mauvais sondages ne sont pas une surprise. «C'était prévisible, indique un conseiller. Le lien mathématique entre la courbe du chômage et celle de la popularité est avéré, quelles que soient les équipes en place. Tant que les résultats concrets ne se font pas sentir, la cote de confiance ne peut être haute.» Ayant échoué à inverser la courbe du chômage, Hollande mise désormais tout sur son «pacte». Et veut aller vite. Dans son entourage, on tente de positiver, en faisant valoir que l'impopularité «libère» un chef de l'État qui n'aurait plus rien à perdre. «Il n'y a plus la tentation de satisfaire tel ou tel groupe, note un proche. Il a les mains libres pour aller jusqu'au bout.»
Animal à sang-froid, Hollande regarde les sondages «avec distance», assure-t-on à l'Élysée. «Il a gagné l'élection présidentielle tout en n'ayant jamais été populaire, rappelle le député PSMalek Boutih. Il n'a jamais flirté avec les bons sondages. Ça ne l'atteint pas». «Hollande n'est pas un bosseur acharné, ironise un autre élu PS. Ce n'est pas quelqu'un qui aime se faire mal. Du coup, il n'est bon que dans la difficulté. Quand il n'a pas le couteau sous la gorge, il a tendance au laisser-aller. Cette impopularité peut l'inciter à bouger plus et mieux.» Pas de quoi rassurer une majorité plongée dans «l'abattement, voire la consternation», selon un poids lourd du groupe PS à l'Assemblée.
Depuis quelques jours, les partisans d'un remaniement rapide, assorti d'un changement de premier ministre, sont repartis à l'assaut. «19 %, c'est au-delà de la cote d'alerte, il n'y plus rien qui tient», s'alarme un député PS, qui s'attend à des municipales «catastrophiques». Le même poursuit: «Jusqu'où peut-on descendre sans bouger? Hollande doit remanier avant les municipales ou juste après. On ne tiendra pas jusqu'aux européennes. On a besoin de retrouver la terre ferme.» Signe que les temps sont fébriles, les scénarios les plus pessimistes, voire farfelus, comme une dissolution de l'Assemblée nationale, circulent de nouveau dans les rangs socialistes. «L'angoisse de Hollande, c'est de ne pas pouvoir terminer son quinquennat», confie un visiteur du soir.
Dans l'entourage du président, on répète que les bouleversements ne sont pas à l'ordre du jour. Seul (mini)remaniement en vue: le conseiller politique Aquilino Morelle est appelé à s'impliquer davantage dans la communication du Château ; ce qui devrait être officiel dans quelques jours. Un député PS résume, cruel: «Hollande est en train de se “carteriser”. Le mandat de Jimmy Carter (1977-1981), homme fort sympathique, s'est caractérisé par une absence de résultats économiques et une incapacité à décider. Il a perdu lamentablement contre Reagan. Et le lendemain, tout le monde avait oublié qu'il avait été président des États-Unis.» Ambiance.

La tentation totalitaire (défendre Alain Finkielkraut)


La tentation totalitaire (défendre Alain Finkielkraut)
Dire que la France ne serait plus aujourd’hui un pays de liberté est bien sûr excessif. Nous avons une presse, des partis d’opposition, des sites et des blogs où chacun s’exprime et même des émissions de télévision où l’on peut impunément insulter un ministre! La comparaison avec les dictatures où la moindre parole peut vous valoir de disparaître ou d’être jeté au fond d’une geôle ne tient pas la route. Cependant, nous sentons bien monter dans ce pays, même larvée, sous-jacente, implicite, discrète, un phénomène qui ressemble à une tentation totalitaire. La banalisation de l’accusation d’être "réactionnaire" (par exemple envers la "manif pour tous") n’est pas un très bon signe. Dans l’histoire contemporaine, les dirigeants de pays totalitaires, URSS, Allemagne nationale-socialiste, Chine de Mao ou Cambodge de Pol Pot n’avaient de cesse de traiter de "réactionnaires" tous ceux qui s’opposaient à leurs sombres desseins. La pratique de l’insulte publique est également préoccupante. Aujourd’hui, tout le monde accuse de "racisme" son adversaire politique comme jadis on fustigeait le "bourgeois". [Même les chantres, il y a peu de temps, de "l'inégalité des races", se mettent à traiter les autres de racistes!] Il y a aussi cet acharnement morbide à vouloir faire taire le dissident, l’opposant, le rebelle. Deux membres de la direction du parti socialiste viennent de porter plainte devant le CSA contre Alain Finkielkraut pour avoir, entre autres, prononcé les mots "Français de souche". http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/02/07/97001-20140207FILWWW00200-finkielkraut-des-socialistes-saisissent-le-csa.php Alors là, les bras m’en tombent! Un cran  supplémentaire est franchi. Voilà que des apparatchiks d’un parti politique veulent interdire à un intellectuel de prononcer à la télévision certains mots ou expression. Pourquoi? Uniquement  parce qu’ils lui déplaisent. La loi sanctionne "les incitations à la haine raciale", elle ne criminalise évidemment pas les mots, ni celui de Français, ni celui de souche. Auraient-ils la nostalgie du temps des hôpitaux psychiatriques où l’on enfermait les intellectuels qui s’écartaient du "droit chemin"? Les censeurs d’Alain Finkielkraut violent ouvertement l’article 10 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyens: "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi." Ceux-là devraient avoir des comptes à rendre pour atteinte à l’un des piliers de la démocratie et de la République française: la liberté d’expression.

Alain Finkielkraut : « Une partie de la gauche a perdu la raison et la mémoire »


Alain Finkielkraut réagit en exclusivité pour FigaroVox à la lettre envoyée au CSA par deux membres du PS après sa prestation dans Des Paroles et des Actes.
Après l'émission, Des Paroles et des Actes ce jeudi 6 février, deux membres du conseil national du PS, Mehdi Ouraoui, ancien directeur de cabinet d'Harlem Désir et Naïma Charaï, présidente de l'Agence national pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE) ont saisi le CSA. Dans une lettre envoyée à son président, ils qualifient l'intervention d'Alain Finkielkraut «d'inacceptable» et «dangereuse». Ils s'inquiètent précisément de l'usage par le philosophe de l'expression «Français de souche», «directement empruntée au vocabulaire de l'extrême droite».
«Je suis totalement abasourdi. Hier soir, lors de l'émission Des paroles et des actes, j'ai dit que face à une ultra droite nationaliste qui voulait réserver la civilisation française aux Français de sang et de vieille souche, la gauche a traditionnellement défendu l'intégration et l'offrande à l'étranger de cette civilisation. La gauche en se détournant de l'intégration abandonne de fait cette offrande. Manuel Valls a expliqué que nous avions tous trois -lui-même, David Pujadas et moi - des origines étrangères et que c'était tout à l'honneur de la France. J'ai acquiescé mais j'ai ajouté qu'il «ne fallait pas oublier les Français de souche». L'idée qu'on ne puisse plus nommer ceux qui sont Français depuis très longtemps me paraît complétement délirante. L'antiracisme devenu fou nous précipite dans une situation où la seule origine qui n'aurait pas de droit de cité en France, c'est l'origine française. Mes parents sont nés en Pologne, j'ai été naturalisé en même temps qu'eux en 1950 à l'âge de un an, ce qui veut dire que je suis aussi Français que le général de Gaulle mais que je ne suis pas tout à fait Français comme lui. Aujourd'hui, on peut dire absolument n'importe quoi! Je suis stupéfait et, je dois le dire, désemparé d'être taxé de racisme au moment où j'entonne un hymne à l'intégration, et où je m'inquiète de voir la gauche choisir une autre voie, celle du refus de toute préséance de la culture française sur les cultures étrangères ou minoritaires. L'hospitalité se définit selon moi par le don de l'héritage et non par sa liquidation.»

Ces frais que vous facturent les banques en cas de dépassement de découvert


Les 65% de Français, qui selon un sondage Panorabanques, reconnaissent dépasser au moins une fois par an leur autorisation de découvert, peuvent remercier le gouvernement. Depuis le 1er janvier, la loi bancaire impose, en effet, aux banques de limiter les frais en cas d’incident de paiement. Les commissions d’intervention, prises sur chaque transaction au-delà du découvert autorisé, ne peuvent plus excéder 8 euros par opération, avec un plafond de 80 euros par mois.
Alors que certains établissements facturaient jusqu’ici le moindre dépassement 14 euros, ce plafonnement est plutôt salutaire. Les paniers percés doivent toutefois rester prudents : une multitude d’autres frais, beaucoup plus diffus ceux-ci, vont continuer à plomber nos comptes en banque, si on n’y prend pas gare…
On l’oublie souvent, mais le simple fait de demander une autorisation de découvert est payant dans la moitié des banques. Dans le meilleur des cas, les établissements facturent ce service pour quelques dizaines d’euros. Mais beaucoup font payer aussi des frais de gestion annuels, qui s’échelonnent entre 15 et 90 euros, selon les enseignes.
Une fois en place, le découvert autorisé génère lui-même des intérêts dès que vous êtes dans le rouge. Les agios, qui se négocient généralement de gré à gré, s’échelonnent entre 8 et 15%, selon les établissements.
Et ce n’est pas tout. Dès que que vous dépassez la limite autorisée, d’autres frais viennent s’ajouter aux fameuses commissions d’intervention, désormais encadrée par la loi. Si votre solde débiteur dépasse le découvert autorisé pendant plus d’un mois, votre banque est tout d’abord tenue de vous en informer par courrier. Dans un minorité d’établissements (Boursorama, Banque Populaire Loire…) cet envoi est gratuit. Mais le plus souvent cette lettre vous est facturée autour de 12 euros, montant qui peut même atteindre 25 euros dans quelques établissements de niche comme la Banque Marze.
Surtout, si un certain nombre d’établissements restent très discrets sur le montant des agios facturés au-delà du découvert autorisé, c’est aussi parce que ceux-ci sont généralement assez lourds. Ils flirtent souvent avec les 20%... y compris pour les banques en ligne. Ainsi, chez Hello Bank ! (enseigne internet appartenant à BNP-Paribas), les intérêts débiteurs facturés au-delà du découvert autorisé atteignent 18,40%, contre près de 17% chez Fortuneo…

La résistance passe d’abord par Molière


Face à la médiocrité et au relativisme érigés en dogme, on sort heureux, ébouriffé, réconforté de cette représentation du “Misanthrope”.
Il y avait longtemps, très longtemps même qu’Alceste n’avait pas porté ses rubans verts. Il était pourtant là, devant moi, au Théâtre Montansier, à Versailles, les cheveux longs comme aimaient à les porter les dévots affectés en signe de refus du monde, de ses tentations et de ses vanités, une face de carême passée au blanc de céruse pour mieux condamner le rouge dont précieuses et petits maîtres se barbouillaient à outrance avant de se précipiter au petit lever.
« Qu’est-ce donc ? Qu’avez-vous ? », s’inquiète l’aimable Philinte. « Laissez-moi, je vous prie », répond Alceste et tout est dit. Le jeu, la diction sont parfaits et le personnage dépouillé de l’interprétation romantique qui lui fut trop souvent imposée apparaît immédiatement dans la plénitude de sa folie baroque. Alceste a retrouvé ses rubans verts et il est bien le déséquilibré, le dépressif, “l’Atrabilaire amoureux”, sous-titre médical toujours oublié de la pièce de Molière. Quant à nous, nous sommes bien au théâtre, ce théâtre français dont des décennies de mises en scène aussi ennuyeuses que prétentieuses avaient fini par nous convaincre qu’il était moribond.
On sursaute en entendant Michel Fau, Alceste et metteur en scène, prononcer « le roué » pour le roi et l’on se dit qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire sur cette petite scène de théâtre. On y sert le texte et uniquement le texte, on ne cherche pas à lui faire dire autre chose que ce qu’il dit, on ne lui demande pas de nous parler de notre temps mais du sien et en cela, quoi qu’en pensent les fâcheux, il nous parle encore de nous, de notre humanité et de notre société qui est encore — et des événements comiques nous l’ont récemment rappelé — une société de cour.
Les costumes de David Belugou, flamboyants de goût et délicieux d’intelligence, sont un défi lancé au misérabilisme de la scène française. Comble de la provocation, Célimène, amusante Julie Depardieu, ne se roule pas nue sur la scène en prenant des poses obscènes, elle est coiffée comme un mignard de comédie et habillée avec une élégance de ruelle. On craint à tout instant qu’une intervention de la police culturelle vienne mettre un terme à ce délicieux scandale.
L’entrée d’Oronte, un Jean-Paul Muel étourdissant, vaudrait à elle seule la croix des Arts et Lettres si elle n’était depuis bien longtemps réservée aux petits marquis du théâtre subventionné. La scène du sonnet est d’anthologie, on croit assister à la résurrection de Philibert Gassot dit Du Croisy qui créa le rôle, et avec lui on se transporte au Palais-Royal le soir du 4 juin 1666. Molière n’est plus prisonnier de notre modernité fatigante, il est l’homme aux rubans verts.
Le public, essentiellement scolaire et adolescent, est conquis ; on sort heureux, ébouriffé et réconforté comme après un acte de résistance à la médiocrité érigée en dogme. La pièce se joue à Paris, au Théâtre de l’OEuvre, alors n’hésitez plus, faites de la résistance. Courez applaudir Molière.

Le vinaigre socialiste


La sagesse populaire veut qu’“on n’attire pas les mouches avec du vinaigre”. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, la Cnuced, vient d’en donner un parfait exemple en publiant une étude passionnante sur les flux d’investissement directs étrangers (IDE) — fusions-acquisitions et flux financiers — dans le monde. Il en ressort qu’en France, ils ont chuté de 77 % en un an. Notre pays n’a attiré que 5,7 milliards de dollars en 2013… contre 96 en 2007.
Le plongeon français est doublement problématique. Déjà, parce qu’il fait suite à une baisse de 35 % en 2012 (en deux ans, les IDE ont donc fondu de 85 %). Mais, bien pire, ces flux montrent, à ceux qui en doutaient encore, que la France a décroché d’un point de vue économique car les montants investis dans le monde ont, eux, en revanche, progressé de 11 % en 2013 !
Seizième du classement l’année dernière, la France a disparu du classement des vingt premiers pays à attirer les flux étrangers. Avec la Hongrie, elle fait partie des pays qui ont le plus reculé en un an ; elle est distancée en Europe par le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Espagne, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Belgique.
La plupart de ces pays sont considérés comme tax friendly, expliquent les Nations unies. À l’inverse d’une France plombée par une grande instabilité législative, par une créativité fiscale sans fin qui a donné le jour à la tranche d’imposition à 75 %, véritable repoussoir auprès des investisseurs étrangers. La Cnuced aurait pu tout aussi bien ajouter l’impossibilité de réformer notre pays, à l’inverse de l’Italie ou de l’Espagne dont les cour bes de chômage viennent de s’inverser, ou un climat social délétère dans lequel les preneurs d’otages de l’usine Goodyear d’Amiens ont été davantage présentés comme les Robin des bois des temps modernes que comme des délinquants.
Interrogé au Grand Jury de RTL, Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, a affirmé que « la Cnuced était un organisme crédible mais pas forcément pour ce type de chiffres ». Il est bien connu que chez les (mauvais) médecins, le patient n’est jamais malade, c’est toujours le thermomètre qui ne fonctionne pas !

Le temps des barbares


Un petit enfant de deux ans – oui : deux ans – a succombé sous les coups de son père. Transporté à l’hôpital de la Timone à Marseille (capitale de la culture comme on sait…), il n’a pas pu être sauvé.
A Saint-Loubouer, dans les Landes, une mère de famille (sic) vient de révéler avoir noyé son quatrième enfant. On a retrouvé dans un sac-poubelle deux nourrissons qu’elle avait précédemment supprimés. On avait déjà découvert un autre bébé dans le congélateur familial (sic) de son domicile de Serres-Gaston.
A Marseille (capitale de la culture comme on sait…), même si on est dans un registre un poil en dessous quant à l’horreur, le tribunal correctionnel a condamné à un an de prison ferme le sympathique Farid Ghilas, alias Farid de la Maurelette (ce n’est pas un nom aristo, c’est le nom de sa cité phocéenne…). Il avait martyrisé et blessé un chaton, le balançant notamment contre un mur. Il avait filmé la scène et l’avait postée sur le Net. Sale mec, mais en plus abruti, il pensait faire un buzz rigolo…
Sur une radio périphérique, j’ai entendu une auditrice trouver que « un an ferme pour un chat c’est beaucoup, si on pense que les voyous qui ont attaqué un train de banlieue, terrorisé et rançonné les passagers, n’ont pris que trois mois avec sursis ». C’est une bonne remarque.
Mais le Farid en question avait déjà été condamné à sept reprises – oui : sept – pour des faits de violence. Et l’on n’a pas réussi (je ne dis pas la première fois, mais en sept fois quand même…) à lui faire comprendre que tabasser les gens c’est mal et que ça doit – ça devrait en principe – entraîner des sanctions ? On ne l’a apparemment pas fait. Et l’on voudrait qu’il trouve mal de torturer un chat quand d’avoir tabassé des humains ne lui a guère valu jusque-là que de se faire tirer les oreilles ?
Autre « fait divers » (et lui aussi posté sur le Net), l’humiliation par quatre mineurs d’un jeune handicapé mental. Les faits se sont déroulés dans le parc de la Poya situé dans la commune de Fontaine (agglomération de Grenoble). Les quatre racailles ont poussé Yoan dans le plan d’eau après y avoir jeté ses affaires, avant de l’abreuver – sous les rires – d’insultes difficilement déchiffrables.
Trois des racailles ont été placées en garde à vue. Les plus « actifs » sur la vidéo ont 14 et 15 ans. Le troisième a 16 ans. Le quatrième – juste convoqué au commissariat avec sa maman, le brave petit – en a 12. On nous dit qu’ils étaient jusque-là inconnus des services de police. Soit. Sauf que le meneur, âgé de 14 ans, a déjà une réputation de petit caïd violent dans son quartier.
C’est le temps des barbares. Mais les responsables de tels actes sont-ils les seuls coupables ? Et ceux-là qui nous gouvernent sont-ils vraiment habilités à expliquer qu’il est mal d’infanticider, de maltraiter un handicapé, de torturer un animal ?
Au nom de quoi le pourraient-ils quand ils ont légalisé l’assassinat de centaines et de milliers de bébés dans le ventre de leurs mamans et qu’ils approuvent, cautionnent, protègent une telle barbarie ? L’avortement est un infanticide, une torture, une abomination physique et morale. Légaux. Alors, supprimer un bébé par-ci par-là, bousculer un handicapé, tourmenter un chaton, travail d’amateurs, non ?

Le Quinquennat De François Hollande Enlisé Entre Haine Peoplisation Et Ridicule


Trierweiler et Hollande unis dans la détestation


Valérie Trierweiler n'aura jamais réussi à faire passer ses émotions après la politique, voire même après la bienséance que réclamait son statut.

De l' "embrasse moi sur la bouche" jusqu'à ses dernières déclarations, en passant par le tweet au candidat Rochelais "anti ségolène Royal" des législatives , tout a contribué à démontrer qu'elle n'était pas faite pour occuper cette position médiatique surexposée, son "normal de compagnon" non plus d'ailleurs...

Cette orgueilleuse, jalouse maladive, harcelant d'anciens confrères pour de simples légendes de clichés qui, par exemple, ne spécifiaient pas fils de "l'ex couple" Hollande/Royal pour désigner leur fils Thomas, elle s'est enfermé dans ses obsessions...

Et toutes ses petites phrases d'aujourd'hui ou de demain n'y changeront rien, trop d'exemples la classent définitivement comme étant ingérable et sans retenue. Sa tentative de victimisation ne convaincra que les anti Hollande de la première heure...


Une "peopolisation" qui parasite la suite du quinquennat


Déjà torpillé ponctuellement par les échecs avoués ou non, les couacs et les manifestations virulentes, l’Élysée, n’offre aucun récit officiel aux français.

Dorénavant la moindre nouvelle révélation sur la vie sentimentale (pour ne pas dire sexuelle) de François Hollande pourra à tout moment de court-circuiter son discours et détourner l’attention médiatique des priorités du gouvernement.

Le "silence pudique" de l’entourage du président et la tentative pathétique de gommer la présence de l’ex-Première dame du portail de l’Élysée (600 clichés effacés) n’y changeront rien.

Une première ? Un précédent à un échelon peopolitique inférieur existe : la séparation du couple Pulvar-Montebourg. On se rappellera en effet le "déscotchage" plus ou moins apparent effectué par Audrey Pulvar suite à sa rupture avec Arnaud Montebourg, n’hésitant pas à ouvertement critiquer l’action du gouvernement.

Reste à observer si Valérie Trierweiler, après l’état de disgrâce, ne connaîtra pas le même "purgatoire" auquel semble faire face la chroniqueuse du "Grand 8", autre "femme libre".

L’affaire Gayet et la confirmation tacite du statut d’ex-Première dame n’auront véritablement fait que confirmer la "tabloïdisation" généralisée de la sphère journalistique française. La presse a pris goût aux confidences de boudoir, restant à l’affût des prochaines "séquences" du vaudeville élyséen.

La nomination cocasse de Julie Gayet dans la catégorie "meilleur second rôle féminin" pour "Quai d'Orsay", le film de Bertrand Tavernier, ne mettant que davantage en lumière la propension de cette "peopolisation" à parasiter la suite du quinquennat.

Hollande héritier d'une longue tradition de politiciens libidineux


L'affaire Hollande gayet Trierweiler aura été aussi juteuse qu'un bon coq au vin.

François Hollande a repris le rôle de fêtard en chef du G8 laissé vacant depuis le départ de Silvio Berlusconi.

Les détails de cette liaison sont savoureux: il n'y a qu'en France où le garde du corps est chargé de ramener les croissants. Seuls les Français peuvent s'indigner sur le mode de transport choisi plutôt que sur cette infidélité.

De Félix Faure à VGE en passant par François Mitterrand, François Hollande n'est que l'héritier d'une ignoble tradition de politiciens libidineux.

TONER DE BREST

TONER DE BREST

Al’heure du mail et de Facebook, le fax fait figure d’outil préhistorique. Un peu plus moderne que les pigeons voyageurs ringardisés par les gazouillis de twitter. Mais bon, il reste l’outil d’une justice s’adaptant sans cesse aux mœurs du temps mais qui continue à se draper d’un décorum d’un autre âge. Ah, le charme désuet du frou-frou des robes d’avocat et des dossiers couverts de poussière… Comme une ambiance de troisième République et, parfois, des énormes couacs. De façon incompréhensible, le meurtrier présumé d’un DJ a ainsi été remis en liberté parce que les délais pour débattre de son maintien en détention ont été dépassés. À l’origine de cette mistoufle, un simple « problème technique » du tribunal de Bobigny. Plus d’encre (du toner) dans la machine. Peut-être qu’un accident, sans doute et d’abord une erreur humaine. Mais aussi un grain de sable devenu d’un coup le symbole d’une « misère généralisée de la justice » souvent dénoncée par le Syndicat de la magistrature. Dans l’un de ses rapports, celui-ci dressait toute une liste d’avanies, avec des juridictions en cessation de paiement. Celle de Bobigny ayant été obligée de limiter jusqu’à la distribution de papier. Désormais, elle n’a même plus d’encre. Toner de Brest…